Azilys heurta un mur de muscles d’acier et se retrouva le nez dans des fourrures de loup.
-qu’es-ce que…
-vous voilà bien pressé de rejoindre ma….hutte. Ou aviez-vous plutôt l’intention de partir en voyage à en voir vos paquets ?
-vous vous prenez pour qui pour faire intrusion sur les terres de mon père ?
(Prends-toi ça dans les dents…)
-mais pour votre protecteur jeune Azilys rien de moins rien de plus…
-ne prenez pas de privauté avec moi, ni ce ton condescendant et laissez moi passez !
-bien sur princesse…
Il s’écarta en se fendant d’un rictus moqueur.
Azilys s’éloigna dans la neige, son baluchon sur le dos…le bruit de cette eau cristallisée sous ses semelles, la volupté des dernières neiges…un sentiment de communion avec la nature apaisant qui chassa la colère et la honte …le silence environnent…silence plutôt bienveillant à l’exception d’un bruit de pas…bruit qui la suivait depuis bientôt 500 m…la jeune femme se retourna pour voir qui osait la suivre et évidemment c’était cet animal qu’on lui avait attribué comme protecteur…
Il avait beau être un des fils du chef du village, elle n’allait pas se laisser dicter sa conduite par un vieillard qui devenait sénile. Qu’il la suive si ça lui faisait plaisir…tant qu’il ne l’approchait plus…
Perdue dans ses réflexions sur comment semer cette mise sous tutelle, une main s’abattit sur son épaule et la tira de ses pensées, la faisant sursauter…un reflexe fit qu’elle se dégagea d’un mouvement d’épaule et tira la fine rapière qui pendait accrocher dans son fourreau a la hanche.
Il tira à son tour, son épée de son fourreau laissant sa hache pour d’autres combats plus meurtrier que celui-ci. Il allait donner une leçon a cette petite peste, et la faire obéir au doigt et à l’œil. Il fallait lui montrer qu’il n’était pas un homme à se laisser mener par le bout du nez par une donzelle qui ne fait que des caprices.
Tout d’abord il avait 5 ans de plus qu’elle. Malgré le fait qu’elle était plutôt petite, sa vivacité lui avait permis de se sortir plus d’une fois d’affaire. Azulf quand a lui possédait un physique impressionnant, le teint halé d’un homme habitué à vivre dans le vent et l’air marin. Ses poignets semblaient deux fois plus larges que les siens et son corps délié paraissait avoir été taillé pour exercer le métier des armes.
Elle portait des braies de cuirs et un pourpoint matelassé suffisamment épais pour supporter les petites rigueurs du printemps. Ses cheveux tressés en une natte épaisse et opulente d’un blond profond rappelant dans les longues soirées d’hivers le soleil qui disparaissait. Malgré ses vêtements masculins, nul n’aurait pu confondre son corps avec celui d’un garçon en voyant son pourpoint se tendre sur sa poitrine et ses hanches remplir les braies de cuirs, le doute n’était plus possible.
D’un coup de sa large épée il fit voler la sienne. Son poignet cruellement meurtrie par la sauvagerie de l’attaque la fit se plaindre :
-mais vous n’avez pas honte espèce de goujat, abrutit…
Un glapissement suraigu se fit entendre, Azilys se retrouva le nez dans la neige les fesses en l’air, cuisante du coup du plat de sa lame portée sur son postérieur. Il rengaina son épée à son fourreau, et la saisie par la taille pour la hisser sur son épaule comme un vulgaire sac.
A son humiliation cuisante, la colère prie le dessus et elle se débattit donnant des coups de genoux dans la poitrine, de ses poings elle tambourinait sur ses épaules. Mais avec l’impression d’être aussi efficace qu’une mouche s’acharnant sur un bélier. Alors qu’elle continuait coute que coute à se débattre son pied heurta malencontreusement les parties intimes de son bourreau attitré. Celui-ci la laissa tomber dans la neige et pour se venger de cette petite peste, il sortit une lanière de cuir et lui lia les poignets.
Azulf attrapa l’extrémité de la lanière et tracta derrière lui Azilys qui vociférait des malédictions, le vouant aux enfers. Apparemment la petite fessée ne lui avait fait aucunement prendre conscience de sa faible position. Encore une ou deux petites corrections de ce genre et elle filerait droit. Il avait maté plus d’une femme et n’était pas arrivé chef guerrier d’une bande de sauvage avec de douces paroles.
Quand a Azilys ses cris c’étaient tus a l’approche du village. Elle ne voulait pas être vu dans cette position, quelle honte. Mais sa vengeance serait terrible, elle lui ferait payer et très chère cette brutalité.
Arrivés devant le vaisseau d’Azulf, ce dernier la hissa de nouveau complètement trempé par son voyage dans la neige, sur son épaule pour la déposer sur le pont du bateau. Et c’est avec un sourire qu’il déclara :
-je crains d’avoir oublié de vous prévenir que vous allez partager ma cabine.
-je quoi ?