Liberty Human
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 Epreuves Rpéiques

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Lady Sparrow
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Lady Sparrow


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MessageSujet: Epreuves Rpéiques   Epreuves Rpéiques Icon_minitimeMar 6 Jan - 18:30

Dans ce topic,
tous vos textes présentés pour les concours RP.

N'oubliez pas de donner un titre à votre texte,
la date de mise en ligne ( même si je sais qu'elle apparait en haut de chaque post)
ainsi que votre prénom. ( facultatif )

Et respectez les délais..

merci Epreuves Rpéiques 632887
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Ake

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MessageSujet: Re: Epreuves Rpéiques   Epreuves Rpéiques Icon_minitimeMer 7 Jan - 16:19

La fuite.... histoire en 5 parties

Part 1/5


Ambiance cliiiiik

Une grande étendue blanche….des traces de pas dans la neige……
La buée sort des naseaux de la créature qui court, essoufflée, les yeux brillants d’excitation…..
Au loin les sapins parsèment la plaine enneigée….le cœur de la louve bondit dans sa poitrine…elle s’enfuit, loin, plus loin encore…consciente d’être devenue la proie de son clan….mais libre…..légère comme le blizzard qui furieux s’engouffre dans les arbres…..


*Tu as tort de t’opposer à lui Luna…..
Je suis libre….
Tu ne l’es pas…*

Les yeux jaunes de la louve se voilent, s’étrécissent tandis que ses pattes balayent la poudreuse glacée….
Alors qu’elle saute un talus, majestueuse, une nuée d’oiseaux s’élève en un bruissement d’aile couvrant un grondement sourd….
Elle s’arrête….reprend son souffle…..son pelage noir est couvert de flocons…son regard jaune scrute l’horizon…..au loin et du sommet de la montagne, un énorme bloc se détache…vision dantesque d’un géant blanc, qui se ramasse sur lui-même pour attaquer….se lancer dans le vide pour décrocher la falaise…..


*Il te veut pour femelle tu dois obéir…c’est la loi….
Je n'appartiens à personne Constantine...
Luna je t’ai toujours considéré comme ma fille….tu le sais…
Alors aide moi à fuir…*.


La louve recule….effrayée par l’avalanche qui se prépare…tourne sur elle-même, paniquée….puis s’élance à nouveau dans l’autre sens…..

*Luna !!!!!*
Elle ferme les yeux tandis que la neige la gifle violemment….sourde aux appels de sa conscience….frigorifiée…piégée déjà…..mais libre…..
Son corps souple, devient arabesque…se tend pour atterrir sur les rochers qui pointent vers le ciel….
Elle est le souffle du vent….la jeunesse, le courage d’une femme face à un homme dur et cruel….la fierté d’une frêle créature sans aucun pouvoir, qui pourtant se relève pour combattre…..
La tempête redouble de violence…et tandis que le géant de neige gagne du terrain, vif comme un troupeau de chevaux au grand galop, la louve aperçoit une grotte…faiblement éclairée……
Son sang bat dans ses tempes, son souffle et les battements de son cœur s’accelèrent, encore un effort, elle y est presque…..
Au moment d’entrer elle se retourne, pointe le museau vers le ciel violet….vers la lune, déesse blanche qui lui confère ses pouvoirs…
Elle hurle…parce qu’elle n’est qu’un animal et que son instinct est plus fort que tout….elle hurle face au flots blancs qui font trembler la terre…..elle hurle parce qu’elle n’est pas morte…pas encore….



(à suivre....)
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Madeleine
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MessageSujet: Re: Epreuves Rpéiques   Epreuves Rpéiques Icon_minitimeDim 25 Jan - 9:38

Les mystères de la Vie.


Célina logeait chez sa tante et son oncle depuis maintenant quinze jours quand une terrible tempête se leva. C’était une ancienne ferme au sommet d’une montagne à quelque mille mètres d’altitude. Et, les seuls voisins se trouvaient au minimum à un kilomètre de distance. Les premières heures, personne ne s’inquiéta pensant qu’elle allait s’arrêter rapidement. Seulement ils se trompaient. A leur réveil, le lendemain, matin, tout avait disparu sous un mètre de neige. Le vent avait emporté la bâche recouvrant le bois le rendant impropre pour le chauffage. L’oncle essaya de joindre un voisin au téléphone mais la ligne semblait coupée. Il ne restait qu’à attendre se dit-il quand sa femme l’interpella :
- René… le garde-manger s’est effondré sous le poids de la neige. On n'aura bientôt plus rien à manger ! Comment va t-on faire ?
- Il faut joindre les secours à tous prix !
- Mais le téléphone ne fonctionne pas… et la radio non plus !

Le couple était habitué à être coupé du monde. Il avait donc acquis une ancienne C.B. et joignait ainsi le maire du village le plus proche. Malheureusement, l’antenne au-dessus de la maison avait souffert durant la nuit. Paulette commençait à paniquer, voyant au dehors la colère des éléments et les dégâts déjà causés. Son mari la prit dans ses bras pour la rassurer puis lui dit :
- Je vais descendre !
- Tu ne vas pas y aller tout seul ? C’est de la folie ! Tu ne vas jamais y arriver ! Tu te rends compte de la distance qu’il y a jusqu’au village ?
- Bien sur ! Mais soit, je reste avec toi et le temps que l’on soit rejoint, on sera mort de faim ou de froid… ou je prends le risque d’aller chercher les secours…
- Si c’était Célina qui y allait ? Elle est en meilleure santé que toi !
- Il n’y a pas de Si… j’y vais à sa place, lança la jeune femme qui venait d’entrer dans la pièce.
- Mais…
- Il n’y a pas de Mais… Tu sors à peine de l’hôpital, tu es trop faible !

Aux vus de l’argument, l’homme d’age mûr, voir très mûrs, se laissa convaincre : il récupérait tout juste d'une crise cardiaque. Et bien qu'aussi tétu qu'une bourrique, il donna tout de même quelques conseils à sa nièce (sans mauvaises pensées merci) pour qu’elle atteigne le plus vite possible son but. La jeune brune, frêle aux premiers abords, était sportive et déterminée. Volonté accentuée par son age : dix-huit ans. Célina était une athlète accomplie : vélo, footing, escalade, canyoning, natation… tous les sports que la vie lui proposait, étaient bon à essayer. Sa musculature passait presque inaperçue sous l’épaisseur de ses vêtements : en plus des deux pulls déjà sur le dos, elle rajouta la doudoune de sa tante et ses bottes fourrées. Il ne lui sera pas évident de marcher rapidement avec un tel attiraille. Pourtant il le faudra bien pour le bien de sa famille et le sien. Après inventaire du réfrigérateur et des rares boîtes de conserve à l’intérieur de la maison, il restait deux jours de nourriture et autant en bois. Même en faisant des restrictions, le couple de personnes âgées ne tiendrait pas longtemps.

La capuche tenue par une écharpe sur sa tête, et après avoir longuement embrassé son oncle et sa tante, Célina sortit par la porte de derrière. Le vent était tel que par la porte principale, il aurait été quasiment impossible de la refermer à eux trois. La jeune femme passant par le petit jardin, prit un piquet pour plants de tomate resté là, et s’en servit comme bâton de marche. L’épais manteau blanc l’empêchait de reconnaître le paysage et où se trouvait le chemin permettant de rejoindre un promontoire.

Prenant son courage à deux mains et une bonne respiration d’air glacé, elle descendit lentement. Célina plantait son bâton avant chaque pas, en formant un « S » le long de la façade rocheuse pour éviter de la dévaler sur les fesses dans le meilleur des cas. La force de la tempête la faisait dévier de sa trajectoire, en surplus, elle recouvrait rapidement ses pas. Quand la jeune femme s’en aperçut, elle comprit que pour faire demi-tour, c’était tout de suite ou jamais. Le choix était restreint ! Après un dernier regard dans la direction de la maisonnée qui la fit chuter et glisser sur quelques mètres, elle reprit sa marche contre les éléments.

Chaque pas était pénible, tant par la hauteur de la neige, que par la force du blizzard qui la déséquilibrait. Célina se retrouvait à terre souvent… très souvent même. Toute chute non seulement la ralentissait, la désorientait, en plus de tremper ses vêtements les rendant plus lourd. Descendre au bas de la vallée, lui prit toute la matinée. Son arrivée en vue de la ferme qui s’y trouvait ne fut pas inaperçue à l’ouie fine du chien de la maison. Ce sont ses aboiements qui permirent à son maître de la guider à la lampe torche. Voir cette lumière sortir de nul part, remplit le cœur d’espoir de la brune. Il l’accueillit à bras ouvert : il ne pensait pas avoir de la visite par un temps pareil. Célina, quant à elle, n’espérait plus rencontrer âme qui vive jusqu’à la ville.

La jeune femme lui expliqua le problème de son oncle et de sa tante et demanda à l’homme s’il pouvait les aider. Jacques, tel était son prénom, répondit par la négative. Il lui restait à lui aussi que peu de nourriture. Il lui proposa un manteau de fourrure sec en lieu et place de la doudoune, un peu de soupe chaude pour qu’elle se réchauffe et la paire de raquette de sa petite-fille. A ce moment précis, Célina en avait plus besoin que sa propriétaire légitime, absente des lieux. Il reconnut ne pouvoir faire plus… et attendre avec impatience l’arrivée des secours, lui conseillant de faire de même en sa compagnie. Il était évident pour l’homme que la fin de la tempête ne saurait tarder et qu’il serait dégagé dès cet instant. Il faut préciser que cette personne était âgé de quatre-vingts ans, soit dix de plus que les membres de la famille de Célina. A cet âge, on ne se rend pas vraiment compte de la réalité des choses. Autant dire qu’il valait mieux pour la jeune fille ne pas trop s’attarder. Ce qu’elle fit !

Il était quatorze heures quand elle repartit affronter à nouveaux la nature en colère. Sa marche était pénible, hésitante. Elle n’avait pas l’habitude d’utiliser de tels ustensiles, et la force du vent ne l’aidait nullement. Après cinq cents mètres, ses mollets commencèrent à se faire douloureux. Le ruisseau coulant au fond de la vallée ne devait pas être loin et lui seul permettrait à coup sûr de rejoindre le village le plus proche. Auparavant, il lui fallait traverser la forêt. Célina, s’aidant toujours de son bâton, parcourait ce qui devait être en temps normal une route longeant les arbres qui la bordaient pour se protéger de la fureur d’Eole. Malgré tout, le temps passait et le chemin était encore long. La souffrance et le fait d’avoir l’impression de ne pas avancer entamait un peu plus son moral à chaque minute.

Le soleil disparut bientôt derrière l’une des montagnes et les températures déjà basses ne purent que descendre encore plus. Il n’y avait que du blanc à perte de vue… même les arbres semblaient disparaître. La fatigue, le froid qui l’assaillait, l’angoisse d’échouer, et la nuit tombant la firent se décourager, craquer. Elle peinait de plus en plus pour avancer, trébuchant presque tous les deux pas. Lors de l’une de ces chutes, Célina s’étala de tout son long et éclata en sanglot aussitôt. Elle se mit à taper du poing dans l’épaisse couche de poudreuse qui recouvrait le sol.

Après plusieurs minutes de crise de nerf, la jeune femme se calma et se releva lentement. Il faisait encore plus sombre et bien sur aucune habitation n’était apparue comme par enchantement. Les larmes coulant encore le long de ses joues, elle se remit en route en direction de la clue*. Ses genoux la faisaient souffrir un peu plus à chaque pas. Pourtant, elle n’avait pas le choix : s’arrêter maintenant, c’était prendre le risque de s’endormir et de mourir de froid. Survivre voulait dire avancer… quoi qu’il arrive, faisant fi de la douleur, du froid, de la fatigue.


Célina ne fit une halte qu’une heure plus tard abritée au cœur du dédale formé par le travail de l'eau. Le cours était devenu sinueux, avec les millénaires, créant des falaises et des bassins. Le lieu était réputé pour y faire du canyoning et elle accompagnait souvent des familles en mal de sensations. Elle s’était déchaussée des raquettes avec un immense plaisir dès que possible. Ses pas étaient devenus plus sur bien qu’encore raide à cause des crampes aux muscles sollicités de manière inhabituelle. Arrivée au milieu de la montée, elle se dirigea vers un recoin à l’abri d’Eole et de l’humidité. Habituellement, ce renforcement était envahi par l’eau. Néanmoins, aujourd’hui, à cause du froid ambiant, le rui était un simple filet. Puis, elle s’assit sur l’arrière des raquettes en faisant attention à ne pas les abîmer, se recroquevillant du mieux possible pour garder le maximum de chaleur. Célina resta là une heure ou deux à se reposer, détendre ses jambes, combattant le sommeil de toutes ses forces, surtout en attendant une accalmie météorologique.

Mais rien de tel ne vint, et la jeune femme repartie après avoir attaché les raquettes dans son dos. La gorge devenue plus escarpée, l’obligea à escalader la paroi à main nue, si on oublie les gants épais les protégeant. Après le premier palier, Célina se secoua les mains tant le froid de la roche était mordant. Cependant, ce n’était pas le moment d’y penser, elle devait continuer à tous prix. Ce qu’elle fit, en entreprenant l’escalade du rocher suivant. Trop glissant dû à l’humidité, Célina tomba. Maugréant après elle-même pour avoir commit une telle maladresse, elle se redressa.

- Ahhh ma manche est trempée ! Allez courage, je dois continuer ! Je l’ai déjà fait, y a pas de raison que cette fois-ci, je n’y parvienne pas.

Tout en sautillant sur place pour se réchauffer, la jeune femme réfléchissait à toute vitesse, essayant de se souvenir du chemin prit quelques mois plus tôt. D’un seul coup, son regard s’illumina et elle n’hésita plus : passant sur le coté afin de s’aider des deux parois, Célina parvint à grimper en haut de ce palier. Il lui en restait deux, qu’elle n’eut aucun mal à gravir. Le vent violent faillit la renverser quant elle réapparut au dehors. Son bras lui fit rapidement mal, engourdit par le froid. La jeune comprit que sa seule planche de salut s’était de rejoindre la première maison sur le chemin. C’est grâce à sa volonté et à son corps aguerrit à l’effort qu’elle réussit.

Il s’agissait d’une villa, habitée par une famille cossue. Il était très tard, et personne ne répondit quand elle frappa à la porte. Célina commençait à ressentir énormément le froid et ouvrit la porte pour se mettre à l’abri. Elle quitta de suite le manteau trempé, puis le maximum de vêtements mouillés, se collant à l’âtre de la cheminée dont les braises présentes se consumaient encore. N’étant pas assez vivaces pour la réchauffer, Célina se releva et chercha dans l’obscurité une bûche ou deux à y ajouter. Le feu ne tarda pas à reprendre toute sa force et sa chaleur. Son début d’hypothermie et la fatigue eurent, toutefois, raison d’elle : Célina s’affala sur le rebord du sous-bassement du foyer.

Le bruit qu’elle avait fait en cherchant de quoi se réchauffer, alerta le père de famille. Celui-ci ne dormait pas dans la chambre à l’étage, mais sur un petit lit dans le bureau attenant au salon. Le temps qu’il émerge et se leva, son « ôte » s’était évanouie. Tout d’abord se méfiant par une telle « trouvaille » à une heure si indue, il prit un club de golf, et s’approcha lentement son arme devant lui, en l’appelant.
- Hé ! Ho ! Qui êtes vous ? Que faites-vous chez moi ? … Répondez !

Arrivé à sa hauteur, il comprit enfin la situation, posa à terre ce qu’il tenait en main et s’agenouilla auprès de Célina. Il était vétérinaire sur la côte et s’était retrouvé lui aussi coincé par la soudaine tempête. Bien que ces connaissances dans l’anatomie humaine soit limitée, il n’eut aucun mal à diagnostiquer rapidement ce qu’avait la jeune femme pas au mieux de sa forme. Il retourna à son lit de camp, l’amena devant le chauffage, l’y allongea après avoir vérifié que tous les habits restés sur elle étaient secs. Il la couvrit de son plaid, puis il ajouta un billot de bois, augmentant ainsi le foyer. Ensuite, il se dirigea vers sa pharmacie personnelle pour y prendre un thermomètre. En revenant, il attrapa une couverture posée sur le canapé et en couvrit la jeune femme. Quelques minutes plus tard, il sut qu’il s’agissait d’une légère hypothermie, le thermomètre affichant un 34°C.

Au petit matin, elle reprit connaissance, et une fois remise de sa surprise quant au lieu où elle se trouvait, Célina lui annonça la situation des personnes de l’autre coté de la vallée. D’abord surprit par un tel comportement, le vétérinaire appela les secours grâce à son portable. La chance était décidément du côté de Célina ! Non seulement, elle s’en sortait bien mais en plus, les pompiers purent évacuer les sinistrés de l’Estéron à temps pour leur santé. Une ambulance de ces mêmes pompiers vint la prendre dans la soirée, juste au cas où !

Ce qui aurait pu être une catastrophe, se terminait finalement par une belle anecdote à raconter aux futurs arrières-petits-enfants… qui ne tarderait pas à arriver comme le disait René depuis ce jour. Aux vues de la chance insensée qui avait accompagnée sa petite-fille au cours de son périple, c'était bien possible. Et qui sait peut-être avec l'un des pompiers qui avait prit en charge Célina jusqu'à l'hôpital de Nice ? N'est ce pas le plus beau métier du monde ?



**
Clue : Autre nom de la « Gorge » ou encore « Vallée étroite et encaissée »... Appellation réservée à l’arrière pays niçois et une partie de l’ancien Dauphiné.
Rui : petit cours d'eau.


Dernière édition par Madeleine le Dim 25 Jan - 16:04, édité 1 fois
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Donatien
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MessageSujet: Re: Epreuves Rpéiques   Epreuves Rpéiques Icon_minitimeDim 25 Jan - 14:20

Mayday Mayday !
Ginko II, répondez !!


Inlassablement, Iks lançait son appel dans la radio.

Mayday mayday !
Matthew, répond, merde !!


Iks dut lâcher le micro de la radio pour maîtriser l’embardée de son appareil et s’accrocher au manche de pilotage.
Elle était au cœur de la tempête et les rafales de vents se faisaient de plus en plus fortes.
Les appareils affolés lui étaient totalement inutiles et elle pilotait au jugé et surtout à la chance.
Le pare-brise du cockpit laissait juste voir le noir et les flocons de neige qui s’écrasaient à une vitesse folle contre le carreau.
Visibilité zéro.
Et soudain dans la tempête, se dressa une masse sombre.

Manquait plus ça !!

Une chaîne de montagne gigantesque s’élevait devant le petit avion de reconnaissance planétaire.
Si elle continuait par-là, elle allait s’écraser sur les rochers comme un moucheron sur la visière d’un casque.

Plus le choix

Ginko II, répondez !!!!
Je dois évacuer l’appareil
Coordonnées 159 7500 je répète coordonnées 159 7500


Tout en hurlant dans la radio, Iks défit la sécurité du système d’éjection et vérifia son harnais avant de rabattre la visière de son casque.
Si elle avait été croyante, nul doute qu’elle aurait recommandé son âme à Dieu en cet instant.
Mais il y a bien longtemps que les XI-A’s, descendants des terriens sur la planète XI, ne croyaient plus en Dieu.
Celui-ci était mort en même temps que naissait la Cybertechnologie et que l’exploration spatiale repoussait les limites du monde, des mondes.
Iks inspira à fond pour maîtriser la peur qui lui serrait le ventre et appuya sur le bouton rouge.
Un bouton rouge, comme dans ces vieux films ringards que l’on passait encore au Cortexciné d’Alpha. Elle aurait pu en sourire si la situation n’avait pas été si dramatique.

La vitre du Cockpit fut brusquement arrachée et emportée dans le blizzard qui soufflait.
L’avion partit en vrille tandis que le siège était éjecté avec violence.
Iks se sentit littéralement aspirée et propulsée dans un monde noir et froid où le vent, la neige la fouettait sans ménagement.
Dès qu’elle fut suffisamment éloignée de l’appareil qui sombrait dans les ténèbres, le parachute automatique s’enclencha, la secouant brutalement.
La descente dans la nuit étrangère de ce monde déchaîné fut complètement irréelle.
La chute fut rude mais pas autant que ce à quoi elle s’attendait, amortie par une épaisseur de neige conséquente.
Aussitôt elle se détacha et roula en bas du siège.
La situation était on ne peut plus mauvaise et Iks laissa les gestes machinaux des heures de répétition de survie prendre le pas sur la peur qui n’aurait fait que la paralyser.
Or ne pas bouger c’était mourir.
Elle ramassa le parachute et la mallette de survie et scrutant les ténèbres, avança à petits pas dans la tempête à la recherche d’un abri provisoire.
Heureusement sa combinaison High-tech la protégeait du froid, des engelures, et était pourvue de 5 jours de nourriture en mode minimal.
De plus quand elle activa sa vision améliorée, le monde s’éclaira d’un jour nouveau en un dégradé de violet et rose.
Bien sur aucune âme qui vive à la ronde, mais ce n'était guère étonnant, seul un fou serait dehors par un temps pareil.
Un fou ou un naufragé.
Iks distingua une zone plus vive qu’elle identifia comme un trou dans la paroi rocheuse de la montagne qui se dressait là et s’en approcha.
Ce n’était pas vraiment une grotte mais plutôt un renfoncement dans la paroi.
Cela ferait l’affaire.
Elle monta prestement un abri avec la toile du parachute et les pitons d’arrimage contenus dans la mallette et s’enferma dedans, appréciant le relatif silence que lui offrait la tente après le vent assourdissant du dehors.
L’attente commençait….
Iks lutta un long moment contre le sommeil avant de sombrer malgré elle.
Ce fut le bip de son agenda Memoteck qui la réveilla.
Elle sursauta et éteignit le son de rappel.
Le message s’afficha alors derrière ses rétines cybermodifiées
°°°Anniversaire de Gil °°°
Ah oui, c’était l’anniversaire de son amie aujourd’hui, malheureusement pour la fête qui était prévue ce soir c’était compromis à moins qu’ils ne la retrouvent très vite.
Iks entendit que la tempête avait cessé et sortit de l’abri.
Malgré sa situation, la beauté du paysage qui se dévoila à elle lui coupa le souffle.
Un monde blanc, d’une blancheur totalement immaculée et vierge,
De gigantesques montagnes majestueuses se dressaient tout autour d’elle, les sommets étincelaient dans le soleil du matin et jetaient leurs ombres sur les contreforts des parois.
Un monde blanc et noir, d’ombres et de lumière, tout en contraste visuel.
Rien ne troublait la quiétude des lieux qui hier encore craquaient dans le blizzard.
Elle tenta de contacter le Ginko II, le vaisseau était en Géo-station autour de la planète où elle devait mener la première exploration d’évaluation.

Iks à Ginko II répondez.
Iks à Ginko II répondez.


Mais seule un grésillement lui répondit.
Iks soupira et consulta tout son arsenal d’instruments.
Force était de constater qu’il y avait ici une forte activité magnétique qui perturbaient les appareils et rendait la radio inutilisable.
De plus là où elle était impossible qu’on la détecte.
Elle devait gagner un lieu un peu plus haut pour déclencher une balise qui monterait assez haut pour émettre un signal repérable, enfin si c’était possible….
Avec un soupir, elle rangea soigneusement le matériel et s’accorda une ration de nourriture.
Celle-ci était directement injectée dans le corps par l’intermédiaire de patch dans la combinaison de vol.
De même tous les déchets naturels de son corps étaient recyclés et l’eau ne lui manquerait donc pas, le tout étant d’éviter de penser au coté peu glamour de la chose ^^
Iks commença sa difficile ascension. Elle avait jeté son dévolu sur un petit pic donc l’accès lui avait parut simple.
Elle comprit assez vite son erreur.
Tout d’abord marcher dans la neige n’était pas chose aisée et la combinaison n’avait rien de prévu pour cela, Iks pesta contre les inventeurs qui n’avaient pensé qu’elle irait se cracher dans une planète où le ski serait un sport national s’il y avait eu des habitants !
Heureusement, elle put ajuster sa cyber-vision pour éviter que la réverbération des rayons du soleil ne lui brûlent les yeux.
Ensuite le pic qui paraissait si proche semblait ne pas bouger au fur et à mesure de sa progression, effet trompeur de la distance qui lui avait parut courte sans point de repère.
Elle continua vaillamment.
Un mouvement sur sa gauche attira son regard et elle s’arrêta.
A quelques mètres d’elle se trouvait un animal à quatre pattes au pelage d’un blanc parfait, se fondant dans le paysage ?
Seule sa truffe et le bout de sa queue noire le trahissait.
La jeune femme retint son souffle.
Bien sur en tant qu’exploratrice, elle avait déjà eut la chance de voir de vrais animaux mais cela restait toujours un véritable émerveillement.
Nombre de XI-A’s assignés dans les vaisseaux ou vivants sur la planète Origine n’avaient jamais eu cette chance et elle-même jusqu’à l’âge de 24 ans et sa première mission sur Tétras, n’en avait jamais vu.
Puis l’animal reprit sa course folle, sans qu’elle eut sut dire pourquoi et Iks elle aussi continua sa route.
Pendant trois jours elle grimpa, luttant contre la neige, luttant pour avancer pas à pas vers un but qui lui semblait illusoire.
Ses réserves de patch nutritif et médical de soutien au corps, essentiellement anti-douleur et énergisant qu’elle alternait efficacement, s’amenuisaient.
Le temps se mit à changer, et le ciel se couvrit assez pour qu’elle s’inquiète de chercher un nouvel abri.
Elle dénicha un petit trou dans la paroi où elle se calfeutra et la Tempête fut de nouveau sur elle.
Durant deux jours elle resta sans bouger, vivant sur ses dernières réserves mais le flot de neige et de vent ne cessaient pas.
Régulièrement elle essayait de lancer un appel à la radio mais sans réponse.
Elle était seule au milieu d’un enfer de Glace.
Au bout de deux jours, la tempête avait baissé d’intensité et se résumait maintenant à une chute continuelle de gros flocons.
Rester là signifiait mourir de faim dans deux jours, elle sortit donc prête à reprendre la route.
Elle évalua la distance qu’elle avait parcourut et décida de lancer dès à présent une des deux balises de repérage.
Avec de la chance qui sait si elle ne monterait pas suffisamment haut ?
La fusée monta en une fumée rouge et éclata, une lumière vive brilla pendant quelques minutes tandis qu’un ballon montait munie d’une balise émettant un signal radio répétitif.
Il finit par se stabiliser puis dériva dans le vent mais son message serait toujours les coordonnées d’où il avait été lancé.
Marcher dans la neige au soleil s’était révélé une tache ardue, marcher dans et sous la neige se révéla une mission quasi impossible.
En deux heures elle estima avoir progressé de 500 mètres.
La fatigue la saisit à mesure que le désespoir l’envahissait.
Malgré tout, elle continua entêtée, elle aurait pu faire demi-tour et tenter de retrouver son abri mais son esprit obstiné embrumé de fatigue, au-delà de toute réflexion sensée, la faisait marcher droit devant, un pas après l’autre, encore et encore.
Ses derniers bio patch étaient épuisés, elle ne pouvait plus compter que sur son organisme et malgré l’entraînement draconien que l’équipe d’exploration subissait, elle savait que ça ne suffirait pas si la tempête persistait.
Mais elle avançait, elle continuait d’avancer car s’arrêter signifiait la mort.
Son esprit s’envola vers Matthew, ils s’étaient séparés il y avait environ six mois juste après l’annonce d’une expédition où elle s’était portée volontaire.
C’était d’ailleurs le déclencheur de leur rupture car il avait été furieux qu’elle se porte volontaire.
Les femmes en expédition subissaient un traitement hormonal qui leur éviterait de tomber enceinte pendant le voyage et Mat’ lui voulait l’épouser, fonder une famille.
Iks, elle ne voulait pas renoncer à sa carrière pour laquelle elle avait sacrifié déjà beaucoup de sa personne, de son temps, mais sans regret.
Elle s’était braquée, lui aussi, chacun campant sur ses positions et leur discussion avait fatalement tourné à l’engueulade.
Devant leurs visions si incompatibles de l’avenir, ils avaient décidé d’en rester là.
Cela avait un déchirement pour la jeune femme, elle comprenait son point de vue mais n’était pas prête à renoncer à son métier et son indépendance.
Le plus dur avait sans doute été de voir Mat’ sortir aussitôt avec une jeune femme de la base fixe, une infirmière qui elle n’aurait pas les choix de Iks à faire.
Il l’avait épousée après cinq mois de fréquentation et la rumeur disait que la jeune femme serait enceinte.
Iks, elle était restée seule depuis tout ce temps.
Quant elle avait acceptée cette nouvelle mission sur le Ginko II, elle avait prit soin de se renseigner sur les membres d’équipage.
Mais le second pilote était tombé malade et que Mat avait été désigné pour le remplacer dans cette fameuse expédition d’exploration, et les choses s’étaient compliquées.
Mais Iks s’était volontairement concentrée sur le travail, ignorant Mat’ autrement que le strict minimum pour le boulot.
Iks soupira et cligna des yeux dans le tourbillon des flocons qui la frappait.
La route suivait la paroi de la montagne et faisait un brusque coude.
Elle souffla et aborda le virage serré en faisant très attention car à cet endroit le passage se rétrécissait jusqu’à devenir une corniche et un faux pas la ferait plonger dans le vide.
Sa main s’appuya à la roche dure et froide, et elle avança prudemment.
Elle eut un hoquet de surprise qui faillit lui faire lâcher prise.
De l’autre coté du coude, à peine deux mètres de l’autre façade de la montagne, la tempête ne faisait plus rage.
Iks avait débouché sur un chemin enneigé mais étincelant sous un soleil clair et joyeux.
Plus de blizzard assourdissant, il régnait ici un silence paisible presque irréel.
Iks se retourna mais derrière elle il n’y avait plus le coude avec la tempête, derrière elle s’étendait une plaine blanche à perte de vue.
La bouche bée, Iks se tourna de nouveau et son regard se porta de nouveau vers le fond de la vallée.
Elle était comme hypnotisée par la Cité qui se découpait sur le flanc de la montagne, une Cité blanche aux tourelles d’or
Un château de conte de fée n’aurait su être plus beau.
Au pied d’un gigantesque bâtiment central s’empilaient des maisons, s’accrochant à la roche.

Iks reprit sa marche vers son salut.
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MessageSujet: Re: Epreuves Rpéiques   Epreuves Rpéiques Icon_minitimeDim 25 Jan - 14:21

Elle pénétra dans la Cité sans croiser personne puis enfin elle croisa des gens mais nul ne semblait prêter attention à elle.
Sa surprise fut grande de constater qu’ils lui ressemblaient, c’était des humains.
L'appareil d'analyse integré dans la combinaison afficha la correspondance à 99.9%, mais seule une analyse ADN complète pourrait donner un résultat fiable.
Il était très rare de tomber sur une forme d’intelligence si semblable physiquement à eux.
Elle essaya de prendre contact, de leur parler mais sans succès, ils lui souriaient, dodelinaient de la tête et répartaient à leurs occupations.
C’était très frustrant.
Iks saisit une jeune femme au bras et l’implora.

S’il vous plait !
Je suis naufragée,
Sil vous plait, vous pouvez m’aider ?


La jeune femme sourit et agita la main en baragouinant quelque chose que Iks ne comprit pas.
Mais elle suivit du regard le geste de la jeune femme qui lui désignait le grand bâtiment carré en haut de la Cité.

Iks monta les escaliers blancs qui menaient au palais.
Car on aurait vraiment dit un palais ou plutôt un temple, un monastère, oui c’était cela, Iks se souvint d’une hologravure lors d’un cours d’histoire et cela ressemblait tout à fait à cela.
Elle traversa la ville et croisait à présent de nombreux habitant.
Un enfant avec un bras en moins s’arrêta près d’elle et lui tendit une gourde d’eau alors qu’elle était essoufflée, épuisée et assoiffée.
Le regard de la voyageuse se posa sur la manche vide et elle le détourna le regard horrifié, depuis longtemps sur XI, les malformations n’existaient plus, soignées grâce à la technologie de la Bio Médecines et des techniques Cyber.
Quelqu’un qui perdait un bras pouvait se le faire repousser ou acheter un cyberbras encore plus performant que l’original.
L’enfant lui parla mais Iks ne comprit pas, il avait un sourire confiant bien qu’elle fut une étrangère.
Après qu’elle eut bu, il reprit sa gourde et courut vers ses amis qui jouaient à la balle non loin de là et Iks reprit son ascension vers le monastère.
Elle passa les portes de bois martelées de bronze et fut aussitôt accueillie par une jeune femme aux cheveux roux et aux yeux rieurs.
Lorsqu’elle parla, Iks se rendit compte qu’elle comprenait ce qu’elle disait.
Le son qu’elle entendait ne voulait rien dire mais pourtant des phrases cohérentes étaient perçues de son esprit.
Télépathie.
Le phénomène n’était pas inconnu des XI-A’s mais très peu répandu et de faible niveau.

Bonjour étrangère, soyez la bienvenue au Monastère des Sœurs Rouges.
Je me nomme Kihra, je suis novice ici.
Nous vous attendions.


Vous m’attendiez ?


La jeune fille, à peine sortie de l’adolescence jugeait Iks, sourit et hocha la tête.

Oui, la Triade a perçu votre présence et vous amenée à elle.
Mais venez vous restaurer, vous la rencontrerez ensuite.


Iks ne se fit pas prier et gagna le réfectoire désert à cette heure où on lui servit un repas chaud.
L’endroit était d’un calme un peu étrange mais serein et Iks se détendit, heureuse d’avoir échapper au blizzard et à la Mort.
Après qu’elle fut rassasiée, Kihra l’emmena dans une autre salle, en lui faisant parcourir un dédale de couloirs où elles croisèrent d’autres sœurs vêtues de la robe rouge et beige de l’Ordre.
Kihra lui expliqua qu’il y avait des nuances dans les couleurs qui différenciaient les grades.
Une novice comme elle portait une robe toute beige tandis qu’une sœur aurait droit en plus à la chasuble rouge.
Une mère supérieur seraient en rouge chasuble beige et seule la Triade pouvait prétendre à être tout en rouge.
La pièce où elle fut amenée était un boudoir petit et chaleureux où se trouvait une femme entre deux âges, de physique tout à fait banal.
Elle accueillit Iks.

Soyez la bienvenue, Iks du Genko II

Elle sourit à l’étonnement de la jeune femme

Nous connaissons bien des choses sur vous déjà.
De même que votre mission.
Notre Monde ne souhaite pas être découvert car cela briserait notre équilibre si particulier …


Comment?
j’ai croisé cet enfant mutilé … à qui il manquait un bras.
Vous refuseriez à votre peuple le droit d’accéder à une civilisation extra plaire ? à la médecine, à la culture, à la technologie, à tout ce que nous pourrions vous apporter ?


Oui car tout choix a ses contraintes et se paie et le prix pour vos « bienfaits » seraient trop coûteux et serait notre perte.
Posez-vous la question, cet enfant est-il moins heureux parce qu’il a un bras en moins ?
Je sais que vous ne pouvez comprendre ainsi, aussi je vais vous aider à rentrer chez vous.
Car nous pouvons contacter votre vaisseau grâce à nos compétences Psy.
Mais pas avant dix jours.
Durant ce temps vous pouvez si vous le souhaiter rester parmi ou partir.


Quoi ? Vous …vous me retenez ici 10 JOURS !!!
Mais ce n’est pas possible ! je dois rentrer chez moi !Mes amis vont s’inquiéter et ….


Nous ne vous retenons pas, vous êtes libre d’aller où bon vous semble

Mais mais…je ne peux pas sortir avec le blizzard qui risque de me retomber dessus !


La femme la regarda tranquillement nullement émue.

Ceci est votre choix, pas le nôtre.

Et la discussion fut terminée.
Kihra emmena une Iks dépitée, tempêtant et se désolant sans que rien n’y fasse.

La Triade a toujours ses raisons, ne t’inquiète pas ma sœur, tu seras bien ici
Et 10 jours ce n’est quand même pas une vie, ça passera vite.


Iks secoua la tête, résignée, renonçant à faire comprendre à ces gens nonchalants, vivant au rythme des tempêtes que 10 jours pour elle c'était énorme.
Elle n’avait pas le choix, elle était coinçée ici.

Et pendant dix jours, la jeune Outre-planète vécue avec elles, adoptant leur rythme serein, apprenant et observant au contact de ses femmes simple pour qui la vie des autres étaient plus précieuse que la leur.
Il n’était pas cependant question de s’oublier dans autrui, mais de trouver un équilibre entre soi et les autres.
Car elles partaient du principe que chacun devait assumer ses responsabilités et ses choix.
La vie était une Roue qui ne tournait que grâce à l’élan des Hommes et des Femmes.
Bien qu’isolées de Monde, elles n’étaient pas coupées de ses réalités, de la violence, de la guerre, du Mal.
Au contraire, Iks apprit ainsi que les Sœurs rouges se divisaient en deux Ordres
Les Templiers Pourpres (seul des trois ordres qui comptait aussi des hommes), l’Ordre de la Miséricorde et les Sœurs de la Méditation
Les Templiers étaient envoyés quand il y avait besoin de négociateurs de médiateurs dans les conflits qui pouvaient survenir dès lors que des humains vivaient en groupe.
L’Ordre de la miséricorde regroupait les soigneurs et les femmes qui s’occupaient d’aider la population grâce à une multitude de talents et en faisant une foule de petites choses qui auraient pu passer pour insignifiantes mais qui étaient essentielles, soigner le bétail, aider aux récoltes.
Les Sœurs de la Miséricorde ne vivaient pas au monastère mais au cœur de la ville, plus proches des petites gens qu’aucun autre des deux ordres.
Enfin les Sœurs de la méditation quant à elle avaient développé des facultés Psy très puissantes qui leur permettait de protéger la planète à grande échelle mais aussi de transmettre des messages à distance et de faciliter le temps pour les récoltes.
C’est ainsi qu’elles avaient pu empêcher que le Ginko II et sa flopée d’appareils sophistiqués ne repèrent le monastère et les villes souterraines du Nord ainsi que les Villes Ouvertes du Grand Sud.
La caractéristique principale aux deux ordres était de ne pas tuer d’êtres vivants et même les templiers avaient de redoutables techniques de combats où l’on désarmait et maîtrisait un adversaire sans le tuer.
Toutes ses explications lui furent données par Kihra la novice des sœurs de la Médiation qui lui servait de guide.
En même temps qu’Iks découvrait grâce à elle, cette civilisation pacifiste, elle apprit aussi beaucoup sur elle-même dans la sérénité du monastère.
Elle oublia sa colère d’être retenue plus ou moins contre son gré et comprit beaucoup de choses.
Finalement elle n’était pas prisonnière, rien ne l’empêchait de partir et de se débrouiller seule, de retrouver toute seule un moyen de contacter son vaisseau.
Les sœurs ne s’étaient engagées à l’aider que dans 10 jours et il était quasi-certain qu’elles tiendraient parole.
C’était donc le choix de Iks que d’attendre pour bénéficier de leur aide.
Chacun est libre de ses choix, la phrase faisait doucement son chemin dans l’esprit de Iks, éclairant d’une vision nouvelle sa vie.
Au détour d’une conversation, elle mit à jour sa culpabilité de ne pas avoir cédé au désir d’enfant de Mat’, alors même qu’elle avait cru se la jouer en femme indépendante.

Tu as des enfants ?

Non…
Et toi ?


Non les Sœurs de la méditation renoncent à la maternité en entrant au monastère.
L’utilisation des pouvoirs Psy demande trop d’énergie et est, pour des raisons physiques, incompatible avec la maternité.
Cependant certaines sont mères mais elle l’a été avant l’entrer dans l’Ordre.
Moi j’ai choisi d’entrer ici très jeune


Tu regrettes ?

Regretter ?
Pourquoi ?
Et si je regrettais, rien ne m’empêcherait de quitter le monastère pour retourner dans le monde et me marier.
Mais je ne veux pas, je me plais ici, j’aime ce que je fais
.

Oui, moi aussi, j’aime mon travail et la voie que j’ai choisie.


Elle réalisa qu’elle ne regrettait pas son choix envers Mat' mais que c’était par culpabilité qu’elle l'évitait et lui refusait l’amitié à laquelle il voulait prétendre.
Elle lui en voulait de son mariage si rapide comme si elle n’avait jamais compté.
Elle l'avait prit comme une punition à son égard alors même qu'il s'affairait uniquement à construire son propre bonheur.
Prendre conscience de ses sentiments négatifs lui fit du bien et permit de crever l’abcès qui la rongeait depuis tout ce temps et l’empêchait de reconstruire sa vie personnelle.
Au bout du dixième jour elle fut de nouveau amené à dans la salle du conseil.

Nous allons à présent vous ramener à une clairière accessible à votre vaisseau.
Nous avons déjà lancé un appel qui semblera venir d’une de vos balises de survie, ils vont arriver bientôt et vous récupèrerons.
Les voix résonnèrent autour d’elle, elles parlaient toutes à la fois mais d’une seule voix dans une Harmonie sans pareille.


Qu’attendez vous de moi ?


Iks eut l’impression d’un doux sourire amusé, le sourire qu'on adresse à un enfant qui n'a pas encore tout à fait appris sa leçon mais qui est en bonne voie.

Nous ne vous demandons rien, car chaque homme ou femme est libre de faire ses choix en son âme et conscience.

La présence bienfaisante s’éteignit et Iks revint à la conscience de son environnement.
Elle sourit et s’approcha de Iks pour la serrer dans ses bras.

Fais bonne route ma sœur et ne t’inquiète de rien, quoiqu’il arrive, quoique tu décides, les Sœurs rouges seront encore là dans 10 siècles comme elles étaient là également les 10 siècles précédents.

Iks rendit son étreinte à Kihra et souffla la gorge serrée par l’émotion

Au revoir ma sœur
Et merci, merci pour tout.


Dernière édition par Sahar le Lun 26 Jan - 11:02, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Epreuves Rpéiques   Epreuves Rpéiques Icon_minitimeDim 25 Jan - 14:22

Le transbordeur G-22 se posa, laissant les rotors en marche et Iks courut tant bien que mal dans la neige pour le rejoindre.
Elle grimpa dans l’appareil qui décolla aussitôt.
Elle rejeta sa capuche en arrière, et se tourna vers le pilote pour lui sourire
C’était Mat’.

Mat’ ?!!!

La jeune femme lui serra le bras à travers sa combinaison
Il émit un rire grave, ému de la voir saine et sauve

Mat’ ? Tu ne m’as pas appelé comme ça depuis …

Elle rit également et le taquina en imitant grossièrement la voix de Felton, leur professeur de l’époque

Oui c’est vrai, la surprise de te voir ici sans doute
Que fais-tu ici ? je croyais que la
« Règle n° 1 les pilotes ne doivent pas quitter leur appareil excepté pour raison grave! »


C’en était une …


Iks lui sourit, ses tensions intérieures étaient apaisées et elle pouvait le regarder sans éviter son regard, sans être obligée de le nier pour nier sa propre souffrance.
Non celle-ci n’existait plus.
Chacun était libre de ses choix, le tout était de les assumer sans remord ni regret.
Il dut le sentir car il la regarda attentivement

Tu as l’air d’aller bien…

Oui ça va ! Je suis contente de rentrer à bord…

Et là dessous c’était comment ?
Il y a quoi d’interessant? …


Iks eut un léger sourire mais secoua la tête

Rien, le vent la neige et le silence…

Mat poussa le moteur et prit plus d’altitude

En route alors !
Gil t’attend pour sa fête d’anniversaire !
Elle ne voulait pas la faire sans toi
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MessageSujet: Re: Epreuves Rpéiques   Epreuves Rpéiques Icon_minitimeSam 31 Jan - 23:24

Voici le concours de ce mois de janvier clos,
j'aimerai savoir si Ake désire rester en lice, avec une partie n1
ou si je ne prends en compte pour demander l'avis de juges
que les textes d'Ysao et Madeleine.

Je vous remercie pour le mal que vous vous êtes données pour ces textes^^
et comme promis, nous aurons un gagnant à la date du 5 février ainsi que les noms des juges auxquels j'aurai soumis vos textes.

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MessageSujet: Re: Epreuves Rpéiques   Epreuves Rpéiques Icon_minitimeLun 2 Fév - 14:00

J'ai une grosse grippe, donc mets moi hors concours, mais je continuerai mon histoire avec un grand plaisir.
^^

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MessageSujet: Re: Epreuves Rpéiques   Epreuves Rpéiques Icon_minitimeJeu 5 Fév - 23:22

Bonsoir à vous tous, Liberty Humans !
Voici venu l’heure de vous révéler le gagnant de ce concours RP
De janvier 2009,
Qui rappelons-le, était sur le thème de la tempête, et « coupé du monde »

Parmi les inscrits au départ qui étaient :


- Madeleine
- Ysao
- Ylee
- Ake
Et Adès

Nous avons finalement reçu les textes de Madeleine et Ysao.
Alors comme promis, j’ai trouvé trois personnes pour nous donner un avis impartial sur ces deux « RP ».

1. El Buître que vous connaissez sans doute tous :

Voici ses commentaires après lecture des textes :


Citation :
Les deux textes étaient originaux. L'argumentaire et les idées a la fois clairs et bien exposés. Chacune dans son style vous maintenez le lecteur en alerte. Cependant, car il y a toujours une petite nuance ou différence, je choisis le texte de madeleine.

La raison principale de ce choix est en fait liée à la forme ou présentation du texte. La difficulté vient de la lecture même du texte de Sahar, avec à mon sens trop de retour à la ligne, qui finissent par moment par faire perdre le fil de l'histoire. Or, lorsque l'idée, comme c'est le cas, est très bonne, c'est vraiment un handicap pour le lecteur et ça gâche un petit peu du plaisir.

Je me permets de faire cette remarque non pas pour critiquer, mais vraiment dans un but constructif en vue de prochains concours. Gagner en clarté par des paragraphes mieux définis sera un atout indéniable au moment de départager les participants.

Enfin et pour vraiment finir sur une touche positive, félicitations à toute les deux pour ces deux superbes RP, écrit dans un bon français et où la syntaxe et l'orthographe ne peuvent être remis en cause.


Il a donc choisi le texte de Madeleine.

2. Laurence, psychologue :


Pour faire une bonne contremesure, j’ai fait appel à une amie irl qui ne connait pas du tout l’univers du rp, même si je lui en parle très souvent^^ :

Elle lut les deux textes avec beaucoup d’attention, mais avoue avoir eu du mal à accrocher avec le premier, celui de Madeleine. Par contre très vite captivée par le second, celui d’Ysao.

Elle a donc choisi le texte d’Ysao.


3. Asulf que certains reconnaitront peut-être :

Voici ses commentaires, et c’était ceux qui étaient le plus partagés !


Citation :
Madeleine a un style plus classique littéraire, bien écrit dans un univers qui n'est pas a découvrir. Le personnage un peu trop impersonnel qui n’exprime pas assez son ressenti.
Ysao. Style personnel auquel il faut quelques lignes pour s'y adapter. Deux monde à découvrir, (ce qui fait aussi sa faiblesse car si j'ai compris le thème est basé sur la tempête qui passe un peu en second plan) le personnage on apprend à le connaitre un peu, il a un passé. Intéressant..

Oui mais tu votes pour qui ?

Sa voix va donc à Ysao, mais il a eu du mal à se décider lol


Epreuves Rpéiques 173156 Voilà.. la gagnante de ce concours est donc Ysao ! Bravo !!Epreuves Rpéiques 173156


( Je prendrai contact avec toi, pour faire ta petite pub au somment de l’index ^^)


Je tiens cependant à vous remercier toutes les deux, pour nous avoir offert ces lectures, ainsi qu’Ake, même si elle n’est pas parvenue à finir son texte.

Puis particulièrement les trois personnes citées ci-dessus, pour m’avoir accordé une bonne partie de leur temps, d’avoir échangé avec moi leur avis, et d’avoir offert une critique à vos œuvres.

Merci à vous tous
Epreuves Rpéiques 720852 Epreuves Rpéiques 720852 Epreuves Rpéiques 720852
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MessageSujet: Re: Epreuves Rpéiques   Epreuves Rpéiques Icon_minitimeSam 7 Fév - 17:15

Vous comprenez que je n'ai pas participé afin de ne pas biaiser ( Epreuves Rpéiques 201469 ) les résultats du a mon don pour l'écriture.


Epreuves Rpéiques 803109
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MessageSujet: Re: Epreuves Rpéiques   Epreuves Rpéiques Icon_minitimeMer 25 Fév - 16:04

la ritournelle des souvenirs

Musique svp

Dans une jolie chaumière au cœur de la campagne, une vielle femme, assise dans un fauteuil à bascule, tricotait sans relâche quelque chose qui finirait par devenir un pull que personne ne mettrait. Dans le panier à côté d’elle, un chat ronronnait le nez dans les pelotes de laine, ayant passé l’âge de jouer avec. Et dans la cheminée, par cette froide soirée d’hiver, crépitait un bon feu dont les flammes dansaient inlassablement, jusqu’à ce qu’il n’en resterait plus qu’un tas de cendres.

La chaise au rythme du lent balancement, craquait régulièrement, tandis que les aiguilles tournaient et cliquetaient entre elles, emmêlant dans un ballet parfaitement orchestré la jolie laine rose qui peu à peu se déroulait du doigt noueux de la vieille femme. Le tableau semblait sans fin, quand on tambourina à la porte.


- Elise?

La femme posa son tricot sur ses genoux, et leva le nez en regardant par-dessus ses lunettes, hésitant encore à se lever.

- Elise ? C’est moi, André.

Poussant un soupir, elle se redressa péniblement laissant son tricot sur le fauteuil et répondit à voix bien haute tout en se dirigeant vers la porte.

- Oui, je suis là, un instant..

Elle ouvrit la porte après avoir posé un épais châle sur ses épaules et recula d’un pas sous le souffle du vent qui emmena avec lui un tourbillon de flocons. L’hiver cette année, était des plus rigoureux, et il avait commencé à neiger depuis la fin du mois d’octobre déjà.
En découvrant André, son vieil ami, à moitié transi de froid sur le pas de sa porte, Elise s’écarta et gronda :


- dépêche-toi d’entrer ! Quelle idée de se promener par ce temps !
- je m’inquiétais.
- à quel sujet ? Pas pour moi j’espère ?
- si.. bien sûr que si, et tu le sais.

Elise secoua la tête en se dirigeant vers la cuisine où elle posa sur la plaque, la vieille bouilloire. Puis elle revint au salon.

- je fais un peu de café, tu en auras bien besoin avant de repartir dans le froid. Mais tu n’aurais pas du venir, je vais très bien.
- tu ne devrais pas rester seule par un temps pareil, Elise.. je..
- Arrête avec ça ! Elise s’impatientait, encore une fois il allait lui sortir cette vieille rengaine.. Une vieille dame ne devait pas rester seule, et encore une fois, il lui proposerait de vivre avec lui, une proposition qu’elle refuserait comme d’habitude. Et voyant l’expression affligée d’André, elle posa sa main sur la sienne.

- Tu sais pourtant que je ne veux pas.. Je ne peux pas, tu le sais !
- Depuis tout ce temps, Elise, je ne comprends pas pourquoi tu t’obstines..

Elise retira sa main, et tourna la tête en direction d’un portrait qui était posé sur la table basse à côté de la cheminée. Le portrait de Jean qui à travers le temps, continuait de lui sourire, un sourire figé sur la pellicule pour l’éternité, c’était tout ce qui lui restait. Et comme pour y répondre, Elise esquissa un petit sourire nostalgique qui éclaira un instant son visage que le temps n’avait pas épargné.. Elle avait été si belle autrefois..
Alors comme bien souvent, ce petit air qu’il aimait à lui fredonner, surgit dans sa mémoire, et ce fut comme si l’on venait d’ouvrir une boîte à musique, la musique des souvenirs.


...


- Elise ! Apportes-en encore par ici !
- oui m’man, lui répond une jeune fille avec un grand sourire.

Elise s’approche avec un plat rempli d’épis de maïs. Aujourd’hui c’est la grande fête des moissons, et tout le village sera présent pour fêter ensemble la fin de la belle saison. Il fait déjà très chaud et Elise une fois le plat posé sur la jolie nappe à carreau au milieu de la table, s’essuie le front, et écarte une de ses mèches blondes qui lui barre le visage. Elle regarde autour d’elle avec un air ravi, les gens sont déjà nombreux, et tous s’activent à préparer le banquet. Les tables se garnissent peu à peu des plats préparés avec amour par les femmes de la région. Les enfants chahutent et courent un peu partout, et les hommes construisent le plancher en bois qui accueillera en fin de journée, les nombreux danseurs.

C’est à ce moment qu’elle croise son regard. Jean est là, il aide son père à porter les longues planches de bois. Il lui sourit et elle lui sourit à son tour, son cœur s’emballant dans sa poitrine et son visage prenant quelques couleurs. Brusquement, Elise plaque ses mains sur sa bouche, Jean évite de justesse la chute, bien trop occupé à l’admirer. Son père gronde :

- Allons Jean, concentre-toi un peu plus sur ce que tu fais hein ? Tu auras le temps de la regarder plus tard, va..


Jean à son tour s’empourpre, alors qu’autour d’eux quelques rires fusent, et Elise baisse les yeux sous le regard attendri de sa mère.


….


Elise se dépêche, il l’attend au vieux chêne, Jean sera son cavalier ce soir. Il a fini par oser l’inviter et la jeune femme ne tient plus en place. Sa mère finit par se moquer d’elle et de ses allées et venues devant le miroir.

- tu es très jolie, Elise, mais cesse de t’agiter ainsi, tu me donnes le tournis. Attends, laisse moi t’aider.


Et sa mère s’approche derrière elle, pour arranger les fleurs qu’Elise a piquées dans sa chevelure dorée comme les blés. Petites taches bleues, jolis myosotis qui mettent en valeur les yeux si bleus de sa fille. Elle pose un instant ses mains sur les épaules tout juste couvertes par le joli chemisier bordé de dentelles.

- Je suis si fière de toi.


Mère et fille échangent un regard tendre et ému, puis Elise s’esquive dans un tourbillon de jupons. Le temps passe si vite se dit sa mère en regardant sa fille s’éloigner en courant sur le chemin. Demain elle sera sans doute mariée..

Sous le chêne, Jean l’attend, adorable dans son pantalon à la coupe rigide, avec sa chemise toute neuve, et la veste un peu étroite qui lui donne l’air encore plus emprunté qu’il ne doit déjà l’être. Elle l’appelle, lui fait un signe et quand elle le rejoint sous l’arbre, le trouve muet d’admiration, les yeux brillants, tandis qu’il prend ses mains dans les siennes.


- tu es vraiment très belle.

Elle sourit, le remercie..

- tu es très séduisant toi aussi..

Banale conversation mais qui pour eux prend tellement d’importance. Les mots à cet instant leur manquent et soudain, Jean dans un élan spontané, embrasse l’élue de son cœur. Un baiser léger qui cesse le temps d’un regard plein d’émotion, une demande muette de poursuivre cet instant privilégié.
La demande d’un sourire, est accordée et le baiser se prolonge encore un peu, marquant à jamais leur mémoire et leur cœur. Ils échangent ensuite, aveux et promesses.. avec quelques mots qui résonneront à jamais ..


- je t’aimerai toujours..


...


Un brusque sifflement la ramena à la réalité. La bouilloire, elle avait failli l’oublier. Elise se leva sans tenir compte du regard étrange que lui jeta André. Peu après, elle revint au salon avec un plateau qu’elle posa sur la table de la salle à manger. Lentement, les mains légèrement tremblantes, elle lui servit un café, ainsi qu’à elle-même. André brisa le silence qui s’était installé, en remuant la cuillère dans son café.

- Tu sais pourtant que je tiens à toi, et même plus.
- je sais André, je sais. Mais j’ai fait une promesse il y a longtemps, et jamais je ne la briserai.

André s’emporta, et reposa brusquement la cuillère qui tinta dans la tasse.

- mais bon sang Elise ! Il est mort ! Il faut te mettre ça dans la tête ! Jamais il ne reviendra. Je ne comprends pas.. Pourquoi tu te punis ainsi. Tu aurais pu refaire ta vie, avec moi.. Je t’aurais aimée comme tu le mérites, mais au lieu de quoi tu préfères.. tu préfères te tenir à cette promesse stupide !
- Elle n’était pas stupide !

Ce fut au tour d’Elise de s’emporter, le sujet était sensible, malgré toutes ces années, non, elle ne l’avait pas oublié, jamais elle ne l’oublierait. Mais personne ne pouvait comprendre. Elle se leva.

- personne ne peut comprendre…

Elise baissa les yeux sur la tasse d’André.

- je vois que tu as fini.. tu ferais mieux de partir avant que la tempête ne recommence.
- Elise.. je.. je suis désolé.
- Ce n’est pas grave, oublie ça veux-tu ? J’aimerai rester seule à présent..

André avec un air de chien battu, se leva à son tour et après avoir récupéré son lourd manteau sur la chaise, se dirigea vers la porte.

- n’hésite pas si tu as besoin de quoique ce soit, je serai toujours là pour toi..
- Je sais, André, je sais.. et je t’en remercie…

Elise posa une main sur son bras puis après un dernier misérable sourire, elle le regarda s’éloigner sur le chemin creusé dans la neige. Le vent s’était calmé pour un moment.. La vieille femme referma la porte, plus lasse que jamais, avec dans le cœur cette blessure qui n’avait jamais guéri.
D’un pas lourd, elle se dirigea vers le portrait qu’elle prit dans ses mains.


- tu m’avais promis, Jean.. on s’était juré qu’on s’aimerait toujours, quoiqu’il arrive..

Elise reposa le cadre et se dirigea vers le buffet du salon qu’elle ouvrit pour en sortir un objet qu’elle gardait là depuis aussi de nombreuses années. C’était une médaille, celle qu’on avait remise à Jean lors de sa mission à la guerre. Il s’était comporté en héros, oui un héros, mais qui n’était jamais revenu. Il était parti depuis plus de quatre ans, quand un officier était venu frapper à sa porte pour lui remettre un courrier lui annonçant le décès de son fiancé. Il était parti avant qu’ils aient eu le temps de se marier, et la guerre lui avait arraché l’homme qui comptait tant à ses yeux. Elise avait alors vint ans, et lui vint deux. Ils s’étaient promis un amour éternel quoiqu’il arrive et Elise à la veille de son départ, avait réitéré sa promesse..

Quarante ans après, il lui semblait que c’était hier encore qu’il la quittait sur le quai de gare. Quarante ans après, la peine était toujours aussi vive, son absence plus cruelle encore. Elise, les larmes coulant sur ses joues, regarda par la fenêtre, le vieux chêne qui se dressait toujours là-bas au milieu des champs, et qui semblait aujourd’hui aussi las qu’elle, ses branches dénudées des ses feuilles, recouvert de neige.

Hier encore, Jean gravait leurs initiales sur le tronc du grand chêne, hier encore, il la faisait tournoyer sur la piste de danse dans une douce valse..
Elise ferma les yeux et malgré les larmes qui continuaient de couler, elle entendit à nouveau la ritournelle qu’il lui chantait..

...

Et là, le décor de la pièce s’estompe, puis se transforme en une belle journée de fin d’été, au milieu d’une prairie, non loin du village où les tables ont été dressées...
Elise sent la brise lui caresser le visage, il fait si bon, le soleil vient de se coucher. Les gens autour d’elle rient, sont heureux..
Soudain elle aperçoit Jean, sa mèche rebelle lui barrant son visage, ses yeux rieurs qui la regardent et son cœur s’emballe. Il fend la foule pour venir jusqu’à elle. Sa main se lève pour caresser sa joue et il lui sourit, de ce sourire en coin qui la fait chaque fois chavirer.


- tu es si jolie…
- oh Jean..

Elise pose sa main sur la sienne, bouleversée. Jean défait alors, le lourd chignon pour laisser ses cheveux cascader librement dans son dos. Puis il l’entraîne au milieu de la piste, prend délicatement sa main droite, et pose son autre main sur sa taille. Ils débutent alors cette douce valse qu’elle n’a jamais oublié, et yeux dans les yeux, un sourire épanoui sur son visage, Elise se laisse emporter par son fiancé, dans les derniers pas d’une jolie valse, les derniers pas de sa vie…

... FIN ...
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MessageSujet: Re: Epreuves Rpéiques   Epreuves Rpéiques Icon_minitimeDim 8 Mar - 23:10

Jsuis presque à l'heure Epreuves Rpéiques 604387

-------------

Un sourire



Elle était là, elle lui avait souri.
C'était doux comme un flocon de neige sur un bouquet de violettes.
Gauche n'avait pas l'habitude de porter de l'attention aux images, et pourtant celle-ci s'était imprimée sur ses rétines, la peau claire, les cheveux soyeux et le bronze des flammes qui jouait dessus, associé à une abondance de sons et d'odeurs. Ce n'était pas seulement la fille, c'était le tout. Au bleu trouble de ses iris il associait le bruit atténué de milliard de gouttes de pluie qui s'abattait ce jour-là sur la maison du maître ; au carmin de ses lèvres, la tarte aux groseilles qui cuisait dans le four.
Gauche essuyait avec application la boue grasse qui maculait les dalles de pierre. Avant, arrière, deux fois, puis essorer le chiffon dans le seau. Cette tâche banale lui demandait une concentration extrême. Le sol était glacé et pourtant il se sentait comme réchauffé. Son esprit simple n'avait pas pris conscience de la présence de l'image fugitive, de ce sourire qui rougeoyait comme une braise ardente au fond de lui.
Et pourtant, il était là, tapis.

- Toi, là ! Laisse ça et apporte du bois pour le feu !

Le maître avait crié cela d'une voix passablement désagréable, mais qui exigeait de réagir immédiatement ; aussi Gauche se leva-t-il en grommelant et en trainant les pieds. Il aimait le bruit de la pluie, mais pas le froid et l'humidité qui en résultait, et dehors il pleuvait. Le petit homme se couvrit la tête du mieux qu'il put avec ses bras tandis qu'il courait jusqu'à l'appentis pour ramener quelques buches.
Assis dans son grand fauteuil le maitre le considérait d'un œil critique.

- Retourne essuyer par terre, maintenant. Tu en as remis partout.

Gauche s'exécuta. Il n'avait pas le choix. Le maître parlait, et lui il obéissait, c'était comme ça.
Cela ne faisait pas dix minutes qu'il s'était remis à essuyer par terre qu'il vit arriver à ses côtés de petits pieds chaussés de petits souliers vernis.

- Il n'est vraiment pas gentil avec toi, hein ?

Gauche leva les yeux puis les rabaissa immédiatement.

- Gauche n'a pas le droit de parler à la petite maitresse. La petite maitresse devrait s'en aller.
- N'aie pas peur. Il ne peut pas nous entendre, j'ai fermé la porte.

La fillette, qui s'appelait Mathilde, sautilla jusqu'à un banc et s'assit. Pendant quelques secondes elle observa le serviteur sans rien dire, la crasse sur ses vêtements et son pauvre chiffon. L'air désolé, elle jouait distraitement avec une poupée en porcelaine toute neuve, blonde, aux yeux sombres. Puis elle parut remarquer quelque chose, et laissa la poupée pour aller s'assoir à même le sol, à côté de Gauche.

- Il s'est passé quelque chose ? Tu as l'air différent.
- La petite maitresse va tacher sa jolie robe, et elle va être grondée.
- Tu n'es pas drôle !

Quelque chose passa dans les yeux de Gauche. Il s'arrêta de frotter.

- Gauche a vu un sourire, fit-il comme si cela expliquait tout.
- Un sourire ? Le sourire de qui ? rétorqua Mathilde.

L'autre ne répondit pas. En observant la figure lunaire de Gauche, le pli concentré de ses lèvres d'où s'échappait le coin de sa langue, la petite fille se dit qu'il ne devait pas y avoir grand-monde qui souriait au petit homme.

- Tu ne veux vraiment pas me dire ?

Absorbé, Gauche ne daigna même pas lever la tête. Mathilde soupira, ramassa sa poupée et abandonna son ami à sa corvée pour aller jouer ailleurs.

Cette nuit-là, Gauche dormit mal ; l'image du sourire lui revenait sans cesse en tête, sans qu'il puisse penser à autre chose. Lorsqu'enfin il trouva le sommeil, il se mit à rêver de bouquets de violettes et de tartes aux groseilles, de champs de blé dorés par le soleil, et d'un lac au bleu trouble, piqueté de noir, où la neige tombait en silence, sans y faire une seule vague.
Le lendemain il raconta tout cela à Mathilde. La petite fille lui demanda à nouveau de qui il s'agissait, et à nouveau Gauche ne répondit rien. Ce n'était pas qu'il ne comprît pas la question où qu'il refusât de répondre, non ; seulement Gauche ne portait habituellement que très peu d'attention au monde qui l'entourait – monde qui, d'ailleurs, le lui rendait bien. Les noms des gens, ce qu'ils faisaient, ce qu'ils disaient n'atteignaient pas son univers ; il n'y avait pour lui que les cris du maître, les espiègleries de Mathilde, et maintenant, le sourire. Le reste n'existait pas.
Aussi Gauche était-il incapable de mettre un nom sur le visage qui occupait désormais toutes ses pensées.
La nuit suivante il rêva encore des mêmes images symboliques, mais d'une façon un peu plus floue ; il avait l'impression qu'au fur et à mesure qu'il l'appelait, le souvenir s'estompait. Une fois encore il parla de tout cela à Mathilde, qui ne mit pas longtemps à parvenir à la conclusion qui s'imposait.

- Tu es amoureux !
s'exclama-t-elle d'un air ravi.
- Amoureux ?

Gauche ne se souvenait pas d'avoir déjà entendu ce mot. Il se redressa - il faisait presque deux fois la taille de Mathilde - et jeta un regard curieux à la petite fille qui lui faisait face. Celle-ci sautait presque de joie sur place.

- Oui, amoureux ! Comme dans les contes !


Mathilde s'arrêta soudain et prit une mine sérieuse pour expliquer d'un ton surexcité :

- Il y a toujours une princesse en détresse dans les histoires, et un chevalier, ou un prince, ou peu importe, qui est amoureux d'elle. Le prince part à sa recherche et la sauve, et l'histoire finit bien !
Ton sourire, c'est la princesse et toi, tu es comme le prince !

- Gauche ... comme le prince ? Cette notion paraissait laisser le valet sceptique.
- Et donc, poursuivit la fillette qui n'écoutait plus vraiment, tu dois aller à la recherche de ta princesse !

Elle se remit à gambader autour de Gauche qui, un peu perdu, prit le parti de ne plus rien dire jusqu'à ce que sa jeune maîtresse soit revenu dans son état normal et cesse de parler à toute vitesse.

- Tu ne sors jamais de la maison,
expliquait Mathilde, ça veut dire que ta princesse est venue ici ! Elle doit habiter la ville, sinon papa ne l'aurait pas reçu. Il ne vient pas souvent des voyageurs. Et quand bien même, le monde entier, ça ne doit pas être si grand que ça ! Dans le pire des cas, il faudra que tu achètes des bottes de sept lieues ... Mais j'ignore où on en trouve ... Dis, tu m'écoutes ?

Gauche hocha la tête. Il n'avait pas compris un traitre mot de ce que venait de dire la fillette.

- Bien. Le problème, c'est que je ne crois pas que papa acceptera de te laisser sortir pour un jour ou deux. Il n'aime pas trop les contes, ni les princes, d'ailleurs. Alors, voilà ce que nous allons faire, demain ...

Mathilde se mit sur la pointe des pieds pour chuchoter ses intentions à l'oreille de Gauche, comme une conspiratrice. Peu à peu un sourire s'étira sur la figure toute ronde du petit homme.


Dernière édition par Ylee le Dim 8 Mar - 23:17, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Epreuves Rpéiques   Epreuves Rpéiques Icon_minitimeDim 8 Mar - 23:10


***


Il était tôt. Très tôt.
Par la petite lucarne qui constituait la seule fenêtre de sa chambre Gauche pouvait voir le ciel passer du noir au gris violacé qui précédait l'aurore. Il se leva et s'habilla sans bruit, puis sortit.
Dans la maison du maître tout était silencieux. Il parcourut la grand salle, passa par la cuisine. Ainsi que l'avait prédit Mathilde, une grosse miche de pain chaud, qui sentait bon, l'attendait sur la table. Il la fourra dans le baluchon qu'il portait sur l'épaule puis se remit en route.
Dans le hall d'entrée, il n'y avait personne ; il se dirigea vers la porte "sur la pointe des pieds", comme le lui avait conseillé sa jeune et néanmoins très ingénieuse amie, appuya le plus doucement possible sur la clenche et tira à lui le lourd battant de chêne.
Un grincement d'enfer retentit, qui rebondit sur les murs de pierre nue et résonna dans toute la maison. Gauche s'immobilisa. Ne pas faire de bruit. La maison replongea un court instant dans un silence trompeur, puis il y eut des bruits de pas rapides à l'étage.
Terrorisé à l'idée d'être pris, Gauche se précipita à l'extérieur en claquant la porte derrière lui. Il traversa les jardins en courant tant qu'il le pouvait, sauta par-dessus le petit muret qui marquait les limites de la propriété sans même s'en apercevoir et poursuivit sans se retourner sa folle cavalcade dans les rues qui descendaient la petite colline où se dressait la maison du maître. Lorsqu'il n'eut plus de souffle il s'arrêta.
Il faisait encore nuit noire bien que le jour commençait à poindre par dessus les bâtiments environnants, et une brume froide et humide serpentait encore au ras du sol, en s'enroulant en volutes fluides autour des jambes de Gauche. Le petit homme regarda derrière lui, mais de la maison du maître, paisible et bien chauffée, il n'y avait trace ; car il avait tourné plusieurs fois, sans trop savoir où il allait, de sorte que de nombreuses rues et de nombreuses maisons s'élevaient maintenant entre lui et l'endroit où il avait toujours vécu. Pourtant, s'il avait pu voir par-dessus les toits, Gauche se serait aperçu que de la lumière filtrait par les fenêtre de la demeure de son enfance et qu'une grande agitation y régnait.


En trente ans de bons et loyaux services en tant que premier de maison, Vatel n'avait encore jamais eu à tirer le bourgmestre de son lit de si bon matin. Mais, lorsqu'après avoir été réveillé par un vacarme de tous les diables qu'on avait fait dans le hall, et avoir fait lever tout le personnel pour s'en faire expliquer l'origine, il s'était rendu compte que le petit homme à la face ronde qui nettoyait par terre et qu'on connaissait sous le nom de Gauche manquait à l'appel, il s'était résolu à aller toquer à la chambre de son maître.

- Monsieur, c'est l'un des valets. Il s'est échappé.
- Qu'est-ce que cela peut bien me faire ? Vous le battrez quand il reviendra, voilà tout, avait dit le bourgmestre en étouffant un bâillement.
- Sauf votre respect Monsieur, l'homme est un peu débile... Et il n'est jamais sorti d'ici. Je crains qu'en ville il ne fasse des dégâts.
- Eh bien, Vatel, c'est votre homme ! Débrouillez-vous pour le rattraper avant que ce ne soit le cas.
- Bien, Monsieur. Je mettrais quelqu'un sur l'affaire dès qu'il fera jour.
- Comme vous voudrez. Mais ce n'est pas le moment pour qu'on associe mon nom à l'agitation qu'il y a en ville. S'il y a quelque chose, je vous en tiendrai pour personnellement responsable.
- Dans ce cas, j'irais moi-même. Il n'a pas pu aller bien loin ; demain au plus tard nous l'auront retrouvé.
- Faites cela. Oh, et Vatel, passez aussi remercier ce marchand de poupées, celui qui est venu l'autre jour. Ma petite Mathilde a l'air très contente de son nouveau jouet.
- Bien, Monsieur.


Gauche marchait. Il marchait droit devant lui, sans trop savoir où il allait ; au fond de sa tête il se disait qu'ainsi il finirait bien par arriver quelque part.
Le jour était levé à présent. Autour de lui la ville s'éveillait doucement, quelques personnes apparaissaient de temps à autre aux fenêtres ou sur le pas des portes. Le petit homme croisa le laitier qui faisait sa tournée matinale, dans sa charrette, et qu'il se souvenait d'avoir déjà vu à la maison du maître, mais celui-ci le dépassa sans lui adresser une parole. Mais à part lui, personne encore ; pourtant Mathilde lui avait dit qu'il fallait poser des questions aux gens qu'il croiserait dans la rue pour se renseigner.
Cependant Gauche n'y songeait pas vraiment, trop émerveillé qu'il était de découvrir combien le monde était vaste et riche au dehors de la maison du maître. Il avait perdu le compte des rues qu'il parcourait depuis longtemps déjà, et s'étonnait à chaque croisement d'en apercevoir de nouvelles de tous côtés.
L'idée du sourire ne le quittait pas. Il y pensait sans cesse, le cherchait et s'attendait presque à voir surgir le visage inconnu à une fenêtre, au détour d'une maison, partout. Le souvenir avait imprimé son esprit avec une telle force qu'il avait l'impression parfois de le sentir marcher à côté de lui, comme une présence solide, chaude, amie. Alors son pas se faisait plus léger.
A force d'observer tout pour y débusquer sa "princesse", ainsi que l'appelait Mathilde, le petit homme commençait à regarder véritablement le monde qui l'entourait, la réalité des choses et des gens dans laquelle il vivait depuis toujours sans vraiment la voir. Il se mit à remarquer une infinité de petits détails insignifiants sur lesquels sa pensée s'arrêtait un court instant : la couleur frappante d'une fleur à un balcon, un chat roux qui s'enfuyait sur un toit, le soleil qui tapait dans une flaque et l'éblouissait, une femme qui aérait du linge à une fenêtre... Tout cela venait s'ajouter dans sa mémoire au sourire, et loin bien sur de rivaliser avec ce dernier, aidait à l'embellir. Et Gauche marchait d'un pas encore plus léger. Pour la première fois de sa vie peut-être, il se sentait heureux et en harmonie avec les choses qui l'entourait.
Il déboucha bientôt dans une artère vaste et animée. Les gens et les voitures à cheval y circulaient librement, en créant parfois de petits embouteillages et en s'apostrophant joyeusement. Gauche hésita un instant, car voir tant de monde d'un seul coup l'impressionnait un peu, puis finalement s'engagea.
Au début il avança précautionneusement, en observant les mouvements autour de lui - il ne voulait pas se faire bousculer - mais il y avait tellement de choses nouvelles aux alentours qu'il finit par avancer le nez en l'air, en admirant les jolies peintures des façades et les calèches qui passaient.
Il n'avait pas fait trois pas ainsi qu'il se cogna dans un homme qui roulait un tonneau, lequel, à entendre le clapotis qu'il produisait, devait contenir de la bière ou du vin. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire et sans trop comprendre ce qui lui arrivait, Gauche tomba lourdement sur le pavé.

- Hé là, qu'est-ce c'est qu'tu fais mon gars? R'gardes où tu mets tes pieds ! fit l'homme d'un ton amène en l'attrapant par le bras pour le remettre sur ses pieds. Puis, voyant que Gauche ne répondait pas : Où qu'c'est que tu vas comme ça ?
- Gauche cherche quelqu'un.
- Quelqu'un ? Qui ça ?
- Une... fille.

A ces mots l'autre lui fit un clin d'œil égrillard.

- Héhé ! Si c'est une fille qu'tu veux mon gars, faut aller dans l'quartier des marchands, té ! Ici y'a qu'des bonnes familles bourgeoises et des maisons honnêtes.


Et comme le petit homme en face de lui ne semblait pas plus avancé, il ajouta :

- C'est tout droit d'vant toi ! Bon vent !

Gauche suivit les indications de l'homme, un peu dépité. L'accident avait entaché sa bonne humeur. Il marchait depuis longtemps - le soleil était haut dans le ciel maintenant - et la paille de ses sabots commençait à être un peu défraichie. Il avait mal aux pieds, il était fatigué, et il avait faim. Songeant qu'il pouvait au moins résoudre le dernier problème, il sortit la miche de pain de son baluchon, en coupa un bout et se mit à grignoter.
Rapidement l'allure globale des bâtiments changea autour de lui. Les maisons à grandes portes laissèrent place aux devantures des échoppes et aux écriteaux ventant les mérites de tel ou tel magasins. Gauche, qui ne savait pas lire, regardait ces gribouillages d'un œil circonspect. Sur le pas des boutiques des rabatteurs le hélait sans cesse pour qu'il vienne admirer une pièce de cuir, des fruits, du poisson, du drap. Des hommes avec de grands plateaux vendaient à la criée des beignets et d'autres friandises.
Une femme fort court vêtue lui proposa quelque chose. Il n'était pas sur de bien comprendre. Il passa son chemin sans rien répondre.
Gauche se demanda pourquoi l'homme au tonneau lui avait conseillé de venir ici. Pourquoi trouverait-il le sourire plutôt ici qu'ailleurs ? Il commençait à se rendre compte qu'une quantité impressionnante de gens habitait la ville, laquelle était en elle-même très grande. Et s'il ne trouvait jamais sa princesse ? Que ferait-il ? Il n'était même pas sur de savoir retourner à la maison du maître. Subitement, il se mit à tomber une petite bruine, et Gauche se prit à regretter le confort d'un toit et d'un feu pour se réchauffer.
Aussi vite que s'il ne s'était agit que d'un rêve, les rues se vidèrent tandis que le crachin qui tombait sur les épaules de Gauche se transformait en une pluie battante ; les gens rentraient s'abriter chez eux, les magasins rentraient les étalages et fermaient leur portes pour protéger les précieuses marchandises de l'humidité. L'eau cascadait des toits ; le quartier des marchands, de vif et coloré, n'était soudain plus que des teintes de brun et de gris trouble qui se confondaient avec le ciel.
L'eau dégoulinait à travers les vêtements du petit homme, s'infiltrait partout. Il marcha encore un peu, sans grande conviction, puis, trempé comme une soupe et frigorifié, finit par s'assoir sous le porche d'une boutique dont la devanture était entièrement peinte en rouge vif - un rouge qui, en la circonstance, semblait un pied-de-nez bien triste à l'orage. Là au moins, se dit Gauche, il était à l'abri.
Il n'aimait pas la pluie. Il n'aimait pas être mouillé. Il se recroquevilla pour s'empêcher de grelotter.
L'espoir de retrouver le sourire brillait au fond de lui comme une petite lueur, mais cela peinait à le réchauffer.
Du temps passa, peut-être une heure ; il n'avait plus la notion du temps. Au bout d'un long moment - et il fut par la suite persuadé qu'une petite voix avait soufflé l'idée à son oreille - il se retourna pour voir devant quel magasin il s'était arrêté.
Et c'est là qu'elle était, assise sur une petite chaise en osier. Juste un sourire.
C'était doux comme un flocon de neige sur un bouquet de violettes.
Sa "princesse".
A l'intérieur de Gauche quelque chose explosa, et il eut envie de rire et de pleurer en même temps ; elle était cent, mille, un million de fois plus belle que dans son souvenir.
Dans un état second, il entra dans la boutique, la prit par la main et l'emmena au-dehors sans rien dire. Elle ne protesta pas, elle continua de sourire, sans se soucier de la pluie. Il la regarda un instant, un instant qu'il essaya de toutes ses forces de graver dans sa mémoire pour ne plus jamais oublier les traits de son visage.
Puis il l'entraina et, sans lâcher sa main si douce, il se mit à courir comme si il avait des ailes, pour l'emmener loin. Derrière eux un cri de fureur retentit mais ils n'écoutaient déjà plus.
Et, tandis que Gauche courait, il croyait entendre résonner derrière lui le rire cristallin de sa belle inconnue.

***



Lorsqu'ils furent sortis de la ville, ils s'arrêtèrent de courir, marchèrent encore un peu puis firent une halte sous un grand chêne, un peu à l'écart du chemin. Il ne pleuvait plus. La belle inconnue - Gauche ne lui avait toujours pas demandé son nom - semblait un peu fatiguée de leur course folle ; aussi l'installa-t-il confortablement pour qu'elle se repose, sur l'herbe fraiche. Il lui proposa un peu de pain mais elle n'en voulut pas. Finalement, épuisé de cette journée mouvementée, Gauche s'allongea lui aussi aux côtés de son inconnue. Elle ne parut pas voir d'inconvénient à ce qu'il la prenne dans ses bras, et Gauche, tout ému de cette sensation, ferma les yeux.
Ils n'avaient presque pas parlé. Les mots viendraient plus tard.
Pour l'instant, il se sentait bien. Entier.



Vatel, qui s'était fait accompagné pour régler "l'affaire" par un de ses hommes de mains, avait passé la journée à courir toute la ville à la recherche du valet qui s'était enfui le matin, sans grand succès. En interrogeant les gens qu'il croisait, il avait fini par savoir qu'on avait vu l'homme un peu partout, et notamment dans la grande avenue qui descendait au quartier commerçant, mais ensuite il n'y avait plus trace du dénommé Gauche. Au final, la journée était un échec, et il doutait dans ses conditions de pouvoir conserver son emploi encore longtemps. Le bourgmestre était un homme intransigeant. On le disait cruel. L'avis de Vatel était que, comme tous les hommes de pouvoir, il n'admettait pas les erreurs.
Le premier de maison s'était quand même acquitté de son autre tâche, c'est-à-dire d'aller voir le marchand de poupées qui demeurait dans une petite échoppe charmante, dont la façade était entièrement peinte en vermillon. Ce dernier avait parut ravi que le bourgmestre pense à le faire remercier, et désolé de ne pas pouvoir aider Vatel à retrouver son homme. Il en avait également profité pour signaler un vol. Vatel avait promis de s'en occuper - et il le ferait, s'il retrouvait ce Gauche.
Finalement l'homme qui accompagnait le premier de maison, et qui paraissait en avoir assez de chercher quelqu'un d'introuvable, suggéra que le coquin devait avoir quitté la ville, et pour appuyer ses dires, il proposa de sortir de la cité, et d'aller jusqu'à la rivière, à à peine une lieue, qui marquait la limite du bourg.
Ils n'avait pas fait un quart de lieue qu'il aperçurent un homme, endormi sur la mousse sous un chêne. Vatel reconnut immédiatement la figure toute ronde, un peu lunaire, de Gauche. L'homme était seul.
Mais entre ses bras il serrait une poupée de porcelaine peinte, blonde aux yeux bleus, et qui devait avoir un très joli sourire, avant que la pluie ne le fasse un peu couler.
Ce sourire, Vatel devait bien l'admettre : c'était doux comme un flocon de neige sur un bouquet de violettes.

- FIN -
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Donatien
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MessageSujet: Re: Epreuves Rpéiques   Epreuves Rpéiques Icon_minitimeMer 1 Avr - 19:10

Bon je ne vous fais pas languir plus longtemps
Mon jury m'a fait défaut et je n'ai plus qu'un seul membre, mais quel membre ! Epreuves Rpéiques 604387
Un très cher ami à moi, roliste, Gniste, qui joue à des jeux rp online (mmorpg), est fan du Seigneur des Anneaux mais ne fait pas de rp forum...

Voici son résultat :

Citation :
Ma préférence va au Texte 1. Voici pourquoi.

Texte 1 (Points positifs) :
- L'histoire est simple mais sait aller à l'essentiel.
- Le texte est fluide et lisible.
- Projection dans le temps.

Texte 1 (Points négatifs):
- Quelques fautes (Vint / vingt).
- Manque de repaire temporel. (cela reste mon avis ...mais ce n'est pas nécessaire pour l'histoire).

Texte 2 (Points positifs) :
- Histoire originale.


Texte 2 (Points Négatifs) :
- Texte trop lourd, souvent en gros paquet. difficile à lire.


Epreuves Rpéiques 488174 BRAVO A LADY SPARROW Epreuves Rpéiques 488174


et félicitation à YLEE également pour sa participation !
ps: mes excuses pour la défection des autres membres du jury
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MessageSujet: Re: Epreuves Rpéiques   Epreuves Rpéiques Icon_minitimeMer 1 Avr - 20:01

Epreuves Rpéiques 331233 contente...
Mais jamais je n'aurai parié sur moi... L'histoire d'Ylee était magique..
merci à ton ami.. un bisou pour lui
et bravo à Ylee.. contente d'avoir joué contre toi, ou avec toi ^^Epreuves Rpéiques 720852

( psstt.. on peut connaitre le nom du joueur? Epreuves Rpéiques 97585)

Et merci Ysao d'avoir pris en main cet épisode de ce concours ^^ Epreuves Rpéiques 848595
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MessageSujet: Re: Epreuves Rpéiques   Epreuves Rpéiques Icon_minitimeMer 1 Avr - 22:21

Héhéhé bravo mamzelle Epreuves Rpéiques 919594
Moi je savais que ce serait toi... C'était trop compliqué mon truc ! Epreuves Rpéiques 604387 Je suis assez d'accord avec l'avis de notre ami le juré, tu as su aller à l'essentiel, faire passer ce qu'il fallait en toute simplicité.
En tout cas je suis contente de l'avoir fait, c'était un joli défi ^^ (la première fois que je vais au bout d'une idée pour ma part !)

Et merci Ysao d'avoir jouer les Gentilles Organisatrices, aussi Epreuves Rpéiques 693588

Bon sinon j'ai envie de dire... On r'commence ?Epreuves Rpéiques 658317
(c'est une blague hein...)
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