Quartiers pauvres

Ambiance




Kasuke revint de sa "promenade" habituelle. Elle n'avait pas vraiment envie de rentrer mais son frère était venu la chercher et elle savait pertinemment comment ça pouvait se terminer.
Comme tous les jours, tous les deux se disputaient sur la nature de l'impératrice. Alors que Xhiang n'avait aucune confiance en elle, Kasuke, elle, l'a défendait ardûment !
Cela faisait bien dix ans que ce "rituel" s'éxécutait et rien ne changeait. Pourtant, l'heure était venue ! L'impératrice allait de nouveau prendre époux alors que les bas quartiers souffraient de plus en plus de famine et de maladies. Il fallait absolument que Kasuke la rencontre ! Mais comment ?
Elle ne pourrait pas entrer comme ça au palais, sans raison... Et même avec sa noble cause, les gardes lui riraient au nez et elle ne pôurrait l'approcher... De plus, comment dire à son grand-père qu'elle partirait...
Et oui, malgré que le quartier pauvre faisait partit de Sunliao, il fallait une bonne journée de marches pour arriver au palais ; ce dernier était au centre de la ville, loin de ces quartiers miséreux...

Après quelques heures de marche, Xhiang et Kasuke arrivèrent à leur demeure. Leur grand-père était occupé dans leur "jardin", petit bout de terre où poussait les quelques pomme de terre qu'il avait planté.

- Bon courage soeurette... glissa Xhiang avant de disparaître devant le vieillard.

La jeune femme lui lança un regard noir et s'avança vers Lee la tête droite. Elle voulait partir et le ferait ! Mais elle préférait vivement qu'il accepte...

- Waigong...
- Tu veux partir, c'est ça ?
- Hein ?!

Elle se tourna vers son frère et lui lança un regard amplie de haine.

- Ce n'est pas ton frère Kassie. dit le vieil en se relevant pour faire face à sa petite fille. On n'apprend pas à un vieux singe à faire la grimace. J'étais comme toi à ton âge, impétueux ! Tu as des idéaux et tu veux les accomplir. C'est très noble de ta part. Xhiang devrait prendre exemple sur toi.
- Hé !!!
- Quand veux-tu partir ?
- Le plus tôt possible Waigong ! Le peuple se meurt un peu plus tous les jours et...
- Pourquoi perdre ton temps ? Elle ne donnera jamais ce que tu veux !
- Si, elle me le donnera !

Xhiang lâcha un juron et partit sans rien demander de plus. Kasuke biassa la tête attristée par la réaction de son petit frère.

- Ne t'en fais pas Kassie, fit Lee en posant une main sur l'épaule de la jeune femme. Il s'inquiète pour toi, c'est normal pour un frère.
- Oui, tu as sûrement raison...
- Oh, Kassie.
- Oui ?
- Pense à récupérer le katana. Il est dans la famille depuis tellement longtemps...

Kasuke ne dit plus rien. S'il savait qu'elle voulait partir, alors il savait pour le katana... Elle lui fit une bise sur la joue et s'en alla récupérer son arme sous l'oeil attendrit de Xhiang qui s'était caché non loin de là.

*****

Le soleil venait à peine de se lever. Kasuke avait empaquetté quelques provisions pour ses deux jours de marche. Elle avait attaché ses cheveux pour se sentir plus à l'aise, plus libre de ses mouvements. Le katana en bandopulière, elle était enfin prête à partir. Lee était debout devant la porte de la maison, la regardant fièrement. Il lui donna un obi (ceinture japonaise) qu'elle accrocha autour de sa taille. Alors qu'elle donna un tendre baiser à son grand-père sur sa joue, elle versa quelques larmes. Xhiang n'était pas là. Elle aurait tellement voulu...
Elle ravala son amertune, essuya ses larmes et commença sa longue progression vers le palais impérial. Le soleil se levait doucement baignant la ruelle d'une douce chaleur. Et grâce à cette lueur, on put voir une ombre caché derrière un arbre. Une ombre d'une jeune homme qui avait le coeur serré, un jeune homme qui regardait partir sa soeur partir, l'abandonnant comme ses parents l'avaient fait avant elle...

Ambiance



Kasuke était partie depuis un moment déjà mais les larmes ne cessaient de glisser doucement sur son visage. Pourtant, elle ne rebroussa pas chemin, elle devait aller voir l'impératrice et lui faire part des cette pauvreté extrême !
Les rues étaient sales, sans vie. Quelques enfants, couverts de haillons, s'amusaient dans la poussière. Certains chapardaient la moindre nourriture qu'ils trouvaient. La jeune femme marchait toujours droit devant, ne voulant s'arrêter pour ne pas perdre de temps.

- HALTE !

Des soldats crièrent sur un petit garçon qui courait droit vers Kasuke. Arrivé à sa hauteur, il se cacha derrière elle. Kasuke n'eut pas le temsp de réagir que l'ensemble des gardes étaient déjà sur elle, armes en avant.



- Est-ce nécessaire de déployer autant de personnes pour un enfant ? demanda la jeune femme en ne montrant aucune crainte.
- Je le crains, en effet...

Le garde qui venait de parler s'avança vers la jeune femme. Il semblait assez jeune, la vingtaine sûrement, et était sûr de lui. Il plongea ses yeux marrons dans ceux de Kasuke et tendit sa main vers l'enfant.

- Et si tu nous rendais ce que tu nous a volé petit...

Pour toute réponse, l'enfant lui tira la langue. Le soldat sentit bouillir en lui une furieuse envie de corriger ce malpoli. La jeune femme, quant à elle, esquissa un léger sourire. Elle se tourna vers l'enfant, s'agenouilla et lui fit un grand sourire.

- Qu'est-ce que tu leur as pris pour qu'ils soient si furieux à ton égard ?

Le petit garçon la regarda avec de grands yeux et ouvrit doucement la main. Kasuke remarqua une étrange pierre qui brillait vivement. Elle lui demanda, par son regard si elle pouvait lui prendre et le petit garçon acquiesça.

- Vous voyez, pas la peine d'être à dix dessus...

Le garde prit vivement la pierre, soulagé.

- Il devrait être fouetté pour ça...
- Vous oseriez fouetté un enfant... ? demanda Kasuke en portant sa main sur sa garde.
- Disons que je vais fermer les yeux... Assez trainer ! Nous devons aller au plus vite au Palais !
- Hai !

Les soldats retournèrent d'où ils venaient aux pas de courses. La jeune femme tapota sur la tête du petit garçon en lui priant de faire plus attention la prochaine fois. Par la suite, elle se mit à suivre les soldats. Elle aussi allait au Palais et peut-être qu'elle irai plus rapidement en les suivant...

- Jun Taichou ! Nous sommes suivis !
- Je le sais. Laissez-là.
- Hai !

Ambiance



Plusieurs heures de marche sans que les soldats ne se soient arrêtés. Avaient-ils remarqué sa présence ? Kasuke n'en savait rien mais elle espérait fortement que la réponse fut négative. Si jamais ils s'apercevaient de quoique ce soit, après ce qui s'était passé plus tôt, elle ne donnait pas cher de sa peau...

- Jun Taichou, jusqu'à quand allons-nous la laisser nous suivre ?
- Jusqu'à ce qu'elle fatigue !
- Taichou...
- Meirei desu !
- H-Hai !

Le guerrier esquissa un léger sourire. Cette femme avait eu du cran de s'interposer entre lui et ce gamin et il se demandait jusqu'où elle pourrait aller...

La nuit commença à tomber. Un jour, un jour que les gardes s'étaient mis en marche vers le Palais, un jour que la jeune femme les suivait. Les gardes s'arrêtèrent dans une petite auberge. Elle était simple mais cela suffirait pour une nuit. La jeune femme, quant à elle, dormirait à la belle étoile. Pas d'argent pour se payer un tel luxe et... il faisait si doux ce soir-là...
Kasuke s'installa donc sur le côté de l'auberge. Assise contre le mur, elle savait qu'elle pourrait dormir tranquillement. Mais, c'était sans compter le coup du sort...

Des bruits de pas fréquents, une petite foulée même... Une respiration haletante, pressée... Kasuke ouvrit de suite les yeux posant sa main sur son katana. Elle se leva et s'avança vers la ruelle désertée et y aperçut une ombre. Elle courait, enfin, comme elle pouvait... Cette ombre portait quelque chose dans ses bras, non, plutôt quelqu'un... D'aide, cette personne avait besoin d'aide !
Sans y réfléchir davantage, la jeune femme courut rapidement vers ces deux ombres.

- Vous avez besoin d'aide ? demanda-t-elle en s'en approchant.

Les cheveaux, à l'instar de la jeune asiatique, hennissèrent. Le capitaine sortit en trombe de l'auberge et lorsqu'il reconnut l'ombre, il la salua...

- Zhao shogun...

Ambiance



Kasuke se mordait la lèvre, lui évitant ainsi de répondre à ce général trop arrogant et prétentieux et lui évitant ainsi d'avoir la tête tranchée. Elle entra dans l'auberge ne sachant comment se sortir de ce mensong lorsque le capitaine arriva derrière elle.

- Cette jeune femme travaille pour vous, c'est clair ?! dit-il en donnant une petite bourse bien remplie à l'aubergiste qui se dépêcha de la prendre.

La jeune femme le regarda d'un air étrange mais ne dit mot. Le général était arrivée à sa suite et lui lança un regard noir.

- Encore là ?!

Kasuke le salua de nouveau et monta rapidement à l'étage, là où l'impératrice se reposait. Les gardes la laissèrent avec dans la chambre mais se mirent à derrière la porte, au cas où.


Non loin de là, une ombre avait suivit toute la scène. Comment Kasuke pouvait-elle se laisser conduire ainsi ? Impératrice ou pas, elle n'avait aucun droit de traiter les gens ainsi !
L'ombre s'était faufilée jusqu'à l'intérieur de l'auberge. Avec toute l'agitation, personne ne la remarqua. Il devait lui parler, essayer de nouveau avant qu'elle ne fâsse n'importe quoi ! Mais devant la porte, deux gardes...


Les paupières de l'impératrice bougèrent lentement pour s'ouvrir enfin. Kasuke esquissa un léger sourire timide. Ses yeux brillaient devant cette femme allongée sur ce lit. Elle était enfin devant elle mais, que dire... ?

- Qui... Qui es-tu ? Où suis-je et, où est Park ?
- Park ? se dit l'asiatique, certainement Zhao shogun... Il est en bas. Vous... vous allez bien ? balbutia-t-elle.
- Je, je crois...
- Que... que vous est-il arrivée impératrice... ?

Ambiance



Le général était arrivé dans la chambre, jetant un froid autour des deux jeunes femmes. Kasuke restait impassible, immobile face aux provocations du jeune homme. Il était si arrogant... Elle ravala sa fierté et en se tournant vers l'impératrice...

- Si vous avez besoin de quelque chose, n'hésitez pas impératrice.

La jeune femme salua la femme et sortit de la chambre. Elle souria aux gardes présents et disparut vers les escaliers.

- Kasuke ma belle, va falloir prendre sur toi...

A ce moment-là une main attrapa la jeune femme et sans qu'elle puisse s'en rendre compte, une main se posa sur sa bouche.

- Alors, elle va t'aider ton impératrice... ?
- Xhiang ! fit la jeune asiatique en retirant la main de sa bouche.
- Tu pourrais être heureuse de me voir... Je t'ai sauvée quand même !
- Tu as laissé waigong tout seul ?!
- Vous avez besoin d'aide ?

Le capitaine était monté en entendant la voix de la jeune femme. Il jeta un oeil vers l'homme qui la tenait et vit, d'après ses vêtements, qu'il venait des quartiers pauvres.

- Non... Ça va... merci...

Ambiance



Le capitaine ne semblait y croire. Elle protégeait cet homme, cela ne faisait aucun doute mais pourquoi... ?
La porte derrière eux s'ouvrit et il vit l'impératrice en sortir. Il baissa son corps pour la saluer. Kasuke en fit de même et força son frère a le faire également.

- Tu n'as pas à me forcer à m'abaisser à ce genre de...
- Tu as dit quelque chose ? demanda la jeune femme en se tournant vers la jeune asiatique.
- Ne faîtes pas attention, il n'a pas toute sa tête et...
- QUOI ?!

Le jeune homme sortit des "griffes" de sa soeur et lança un regard haineux vers l'impératrice. Elle était belle, certes, mais celà ne justifiait pas tout. Elle vivait dans le luxe alors que son peuple se mourrait. Elle avait ce qu'elle voulait alors que lui devait supplier pour n'avoir que le dixième...
Kasuke le regardait faire, sans oser faire quelque chose. Si elle le retenait, elle serait obligé de se battre avec et une femme sachant se battre... De plus, il y avait ce capitaine qui n'hésiterait pas une seconde à sortir son katana pour lui faire gouter la chair de Xhiang.
L'impératrice, quant à elle, eut le regard changé, il s'adoucit. Elle s'avança vers le jeune homme qui avait toute cette haine en lui... Jun tenait son katana prêt à intervenir à tout moment. Kasuke, faisait de même, mais discrètement pour ne pas se faire "attraper"...

- Comment un visage si jeune peut contenir autant de haine... ?

Son ton était doux, mielleux. Il n'y avait aucune haine, ce qui énerva encore plus Xhiang. Kasuke l'attrappa par le bras évitant ainsi que le capitaine ne sorte son arme. Elle le tourna vers elle, plongeant ainsi son regard dans le sien. Il savait ce qu'elle voulait mais il ne pouvait l'admettre. Son regard lui disait "pardonne-moi soeurette".

- Ce que je fais et ce que je ferai, ce sera en mon nom ! Jamais vous ne devez mettre ma soeur avec mes actes !

Kasuke sentit son coeur se déchirer. En quelques secondes, il attrapa l'arme de sa soeur et la pointa vers l'impératrice. Le capitaine, ne pouvant faire autrement, poussa le phénix contre le mur pour la sauver. Il avait pointer son katana vers le coeur du jeune homme mais sa soeur... Elle eut le réflexe de le pousser également et c'est dans l'abdomen que la lame pénétra.
Un cri, un pleur, une déchirure... Xhiang lâcha le katana et attrapa sa soeur dans ses bras. Les gardes arrivèrent en trombe, le général Zhao sortit de la chambre.
Kasuke était étendu dans les bras de son frère...

Ambiance

Akeru se raidit....tout se passa très vite....
Alors que Park débouchait de la chambre les yeux écarquillés d'horreur, il tourna un regard haineux vers le jeune homme qui tenait sa soeur dans ses bras.....

Il dégaina son sabre et le leva vers Xhiang....
Arrête Park!!!!
La lame s'arrêta à quelques centimètres du jeune homme.... le jeune général éssoufflé tourna les yeux vers l'impératrice dont le regard était devenu glacial.
Emparez-vous de lui....faites le enfermer dans les geôles du palais...il sera jugé et condamné pour ses actes....
Impératrice....
J'ai dit!
Les gardes se jetèrent sur le jeune homme qui se débattit comme un diable, refusant de lacher sa soeur....ils finirent par l'assommer....
Akeru s'agenouilla auprès de la jeune femme inconsciente.....

Elle déchira un pan de sa robe afin de compresser la plaie....
Il faut arrêter l'hémorragie et vite!!! Emmenons-là immédiatement au palais, les médecins pourront la soigner.....

Puis plus bas....

Ne meurs pas je t'en prie....
Park s'agenouilla à ses côtés....
Akeru ce n'est pas à toi de la soigner....nous allons nous en occuper....viens....

Le regard vide, Akeru regarda la tache de sang qui maculait à présent la tunique de kazuke....

*Liwong se battait comme un démon, il vit un guerrier attrapper sa femme par le cou et la jeter par terre. La dague brandie, prêt-à-porter le coup fatal. Il se jeta sur lui et réunissant toute sa rage, tout son désespoir, il lui trancha la gorge. L'homme tomba à genoux, le sang giclant de sa carotide.
Li !!!!! Derrière toi !!!!!!!!!
Liwong essoufflé n'eut pas le temps de se retourner qu'une dague lui traversait le thorax...les yeux ecarquillés, il baissa les yeux vers la lame qui sortait de son ventre. La jeune femme hurla et courru vers l'homme qu'elle aimait....son jeune et beau guerrier qui mourait devant ses yeux.
Elle le serra dans ses bras...il émit un son...quelques mots....
Jezabel ......sauve-toi...*

Anata allons-y.....
Akeru sortit de sa torpeur.....lorsqu'elle fixa le sol à nouveau, kazuke avait disparu, emmenée par les gardes...
Oui....pardon...

la suite

Mitsuko a vraiment eu du mal à s'endormir cette nuit. Elle faisait que se retourner dans son lit, pensant à la journée de demain, à son départ, à sa nouvelle vie, à l'impératrice. La petite asiatique avait peur de se faire jeter, à ce qu'elle soit à la rue, seule. Son seul espoir c'était l'altesse en personne qui allait peut-être bien changer la vie de cette demoiselle au cœur pur. Il se faisait de plus en plus tard, ses yeux commencèrent à se fermer, alors que dans son esprit, elle s'imaginait le pire, comme le meilleur.



Il devait être pas loin de 5h ou 5h30. Elle se leva en sursaut, voyageant son regard dans la pièce, dans sa chambre. Ses yeux admiraient sa sœur, Chizu, qui dormait paisiblement. Mitsuko se leva, ne faisant aucun bruit en quittant la chambre. Elle s'avança dans ce qui pouvait être une sorte de cuisine, où elle but de l'eau puisait la veille. Elle se dépêchait, elle ne voulait pas voir sa famille en partant. Elle voulait faire ce grand pas, toute seule. Elle enfila le plus beau kimono qu'elle possédait: il était blanc, avec une ceinture noire. De magnifiques broderies dorées étaient dessinées. Pour voir son impératrice, elle devait tout simplement être parfaite.

Elle se coiffa en faisant attention à ne pas laisser échapper une mèche à son chignon. La jeune asiatique avait tout simplement un visage d'ange, un visage enfantin. Elle était ravissante. Elle était prête. La demoiselle était sur le point de partir, quand elle repensa à sa valise, dans la chambre, qu'elle avait oublié. Doucement, elle s'aventura à nouveau dans la pièce, attrapant sa valise noire. Mitsu quitta la pièce, elle quitta sa maison, sa famille.

A peine elle descendit le pallier de la maison des Yuri, qu'une douce voix mélodieuse se fit entendre. Chizu.

- Tu t'en vas déjà ?

Les premiers rayons de soleil allaient bientôt se montrer. Elle retenait ses larmes, pour ne pas voir son maquillage couler. Ses yeux étaient plongés dans ceux de Chizu. L'asiatique posa sa valise au sol et prit sa petite sœur dans ses bras... Une dernière fois.

- Je dois le faire. Pour vous, pour toi.
- Je suis prête à faire des sacrifices.
- Maman a été assez clair sur mon départ.
- Où comptes-tu aller ?
- Je vais voir l'impératrice, je vais lui demander des conseils et je vais essayer de trouver un travail pour vivre. Je ferai des économies pour toi.
- Tu vas tellement me manquer...
- Je t'écrirai, pour te dire comment je vais et comment je m'en sors. Prends soin de toi surtout.

Ses douces lèvres rouges se déposèrent sur la joue de Chizu, en signe d'au revoir. Elle se mordait la lèvre, elle pleurait du départ de sa cœur. Mitsu récupéra son bagage et s'avança, faisant dos à sa sœur, restant forte, retenant ses larmes et restant de marbre.

L'aventure pour notre belle asiatique débuta ici, en dehors de chez elle, vivant sa vie indépendamment.



En milieu de la matinée, plusieurs personnes sortaient dans les rues, la regardèrent, la dévisagèrent.
Les hommes la regardaient avec plaisir les femmes l'observaient avec envie.

Mitsuko Yuri savait qu'en sortant dans une telle tenue, avec un maquillage pareille, elle se ferait remarquer. Mais elle n'avait qu'une seule pensée en tête, celui de trouver le palais où Ake réside. Son cœur battait de plus en plus fort... L'excitation et l'angoisse en étaient pour quelque chose. Elle marcha de plus en plus vite, sachant qu'elle avait de la route à faire, beaucoup de route...

La jeune asiatique avait marché des heures. Elle n'avait plus la notion du temps, mais elle voyait le palais, de là où elle se trouvait. Elle fit une pause, dans un endroit un peu reculé, espérant qu'elle ne soit pas déranger. De sa valise, elle sortit une miche de pain. Son seul repas. Même pas elle eut le temps de croqué dedans, qu'une voix forte l'interpella.

- Hey vous !

Son visage se retourna pour voir un garde qui courrait en sa direction.

- Que faîtes-vous là ? Vous... Vous avez volé ce pain ?
- Non, non. Je n'ai rien volé du tout, c'est à moi. Je suis en route pour voir l'impératrice et j'ai eu un creux.
- Vous savez ce qu'on fait aux voleurs ?
- Je n'ai rien volé vous dis-je !
- Notre altesse décidera de ceci elle même. Vous comptiez la voir, allons-y !

L'homme lui attrapa le bras et commença à la tirer en direction du palais. Sa poigne lui faisait mal, elle ne voulait pas le suivre, elle était obligée.

- Pourquoi voulez-vous la voir ?
- Cela ne vous regarde pas.

Il lui lança un regard assassin.
Mitsu eut un frisson qui parcouru son corps, elle tremblait presque... Elle quitta enfin les quartiers pauvres en direction du palais.