Aux portes de la cité

Le jour où la colère du Berserk marqua les chairs de Sekret, fut aussi le jour où débuta la longue quête de Ragnar et de Kalisha pour trouver le moyen de libérer le génie de sa lampe.
Kalisha comprenait l’empressement du viking pour briser le sortilège, surtout depuis qu’on avait essayé de lui voler la lampe, mais elle doutait que même le plus puissant des oracles ou des sorciers n’y parvienne jamais. Siramnu le lui avait dit, et ses paroles à jamais s’étaient gravées dans sa mémoire :
Seule une grande action de sa part, une action qui engagerait son cœur, saurait la libérer du sortilège.
Mais elle ne voulait pas briser les espoirs de Ragnar à qui cette quête était tout ce qui lui restait, et lui était reconnaissante de vouloir essayer.

Ainsi au court des premières semaines de ce long périple qu’ils entamèrent, Kalisha se montra des plus enjouées, souriante, et essaya tant bien que mal d’amuser son maître. Las, jour après jour, elle ne put que constater combien son royaume lui manquait. Une femme à elle seule, si jolie fut-elle, ne remplaçait pas le pouvoir, la gloire et le prestige qu’un trône apportait. Kalisha aurait pu lui offrir un royaume sur un plateau, mais seul Asgard comptait dans le cœur du viking, même si jamais le fier guerrier ne le reconnaîtrait.

Kalisha renonça donc peu à peu à redonner le sourire au roi déchu, espérant qu’un jour, il retrouverait la couronne de son royaume perdu, puisqu’elle-même n’avait pas su la lui rendre.
Voyant le viking peu à peu perdre de son entrain, le génie de la lampe perdit le sien pourtant fameux.
Elle se contentait désormais de l’accompagner en silence, accédant à ses volontés, répondant lorsqu’il avait envie de parler, mais sans plus prendre l’initiative de communiquer.

A Ynys Pridein, ils rencontrèrent un vieux druide qui leur expliqua que pour résoudre cette énigme, ils devraient retourner sur le lieu d’origine de Kalisha. Bien sûr, cela ne leur fut pas possible, alors à défaut de retrouver les traces de la magnifique Babylone, ils choisirent de se rendre dans le pays qui lui ressemblait le plus, là où la légende de la lampe magique vivait encore, là où l’on vivait comme dans les contes des milles et une nuit, à l’instar de Shéhérazade et d’Ali baba.

Plusieurs semaines après le malheureux épisode de Gjallebörg, Ragnar et Kalisha entraient dans la très belle cité de Jawharia, à Djamila, là ou comme le dit la légende, les nuits ne sont à nulle autre pareille, et où le jour, le soleil brille ici, bien plus fort qu’ailleurs.

( A suivre, rues de la ville)

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