Village des Amazones

Amazones Nombre de messages : 98 Points : 45 Date d'inscription : 16/02/2008

3.

( Avant, le désert As'Afar)

Hans Zimmer: Chevaliers de Sangreal

Après avoir voyagé parmi les peuplades du désert et parfois au-delà, Kara retourna auprès des siens. Sa décision était prise, surtout après avoir rencontré ces barbares, après avoir fait couler leur sang. Karayan était une amazone et le resterait. A présent il lui restait à annoncer la nouvelle à sa reine qui attendait sans doute sa réponse.

Pégase galopa si vite qu’on aurait pu croire qu’il volait au dessus du sable. Depuis que la jeune femme savait ce qu’elle voulait faire de son avenir, elle était impatiente de l’annoncer à sa reine. Les joues rougies par la vitesse, elle bloqua les rênes du cheval qui se cabra à l’entrée du village des amazones. Des guerrières la reconnurent et lui ouvrirent aussitôt les imposantes portes pour lui permettre l’accès, certaines la saluèrent et les autres retournèrent à leurs tâches. Karayan dirigea son étalon jusqu’à la tente principale et mit un pied à terre. Les deux femmes qui gardaient l’entrée, s’inclinèrent en la voyant et la laissèrent passer sans poser de question. Kara souleva la tenture qui obstruait l’entrée et se glissa à l’intérieur.

- Karayan, ma chère.. te voilà de retour ! Si tu savais comme ça me fait plaisir de te revoir.
- Bonjour ma reine. Vous ne croyiez tout de même pas que je n’allais plus revenir ?
- Je ne voulais pas fonder trop d’espoirs sur toi, afin de te laisser libre de tes décisions. Si tu avais voulu, tu aurais pu quitter la tribu, sans même nous dire au revoir. Même si de ta part, je le conçois difficilement !

Kara sourit et s’inclina à nouveau légèrement. Antiope s’installa nonchalamment dans son vaste trône en cuir et observa la jeune femme qui lui faisait face.

- alors as-tu pris ta décision ?
- oui ma reine.. J’ai compris que quoique la vie me réserve, je resterai une amazone, et continuerai de vous servir, jusqu’à ma mort..

Kara baissa le regard avec respect.

- Tu es une de mes meilleures éléments, Karayan, te perdre aurait coûté cher à notre tribu, surtout en ces temps difficiles. Nous venons de recevoir des nouvelles du nord et elles ne sont pas bonnes.

Kara redressa la tête et dévisagea sa reine avec inquiétude.

- les vikings ?
- oui, ils préparent une guerre… mais mes espions m’ont mis au courant.. Une grande guerre se prépare Karayan, mais nous ne les laisserons pas faire !
- qui, ma reine ? Qui veulent-ils attaquer ?
- les utopiens..
- quoi ???? La capitale ? mais c’est la place forte de notre monde, ils ne peuvent pas !
- bien sûr qu’ils le peuvent ! Les vikings sont des guerriers aguerris ! Tout ce qui les intéressent, ce sont les pillages et les terres fertiles. S’ils parviennent à prendre Utopia, ils bénéficieront alors des meilleurs terres, et de commerces très prospères, et d’une capitale qui est à un point stratégique de notre monde..
- mais comment ? l’armée utopienne est puissante et le roi Richard ne laissera jamais prendre le château de Guenièvre ! De plus son peuple lui est tout acquis.
- Je sais, Karayan, je sais bien, mais malgré tout, nous ne pouvons laisser ces vikings agir sans rien faire.. c’est pourquoi j’ai besoin de toi..
- de moi ??
- dès à présent, Karayan, je te nomme messagère des amazones. Ton rôle sera de prévenir chaque peuple de la guerre qui se prépare et d’enrôler à tes côtés qui voudra bien te suivre. Nous avons un rôle à tenir ici-bas, nous sommes les gardiennes des peuples. Le temps nous est compté si nous voulons éviter le massacre, éviter cette guerre inutile et surtout éviter que nos peuples versent dans une misère sans fin, si par malheur les vikings parvenaient à leur fin.
- mais.. comment ? enrôler qui et pourquoi ?
- toute femme ou tout homme apte à se battre et une fois que tu auras transmis ton message à qui de droit, reviens et nous irons ensembles avec les volontaires que tu auras trouvé pour livrer combat à ces vikings sur leur propre territoire. Il faut empêcher qu’ils fassent trop d’émules, et de plus ils risquent d’engager des mercenaires et des barbares qui se rallieront sans doute à leur cause.
- bien ma reine, je me plierai à votre volonté, si tel est votre désire. Dois-je me mettre en route dès à présent ?
- non, repose toi cette nuit encore dans notre village et demain à la première heure, tu commenceras ta mission. De plus, il y a peut être déjà deux volontaires pour t’accompagner..enfin volontaires, ça se discute.. Je dois voir s’ils me seront plus utiles au village ou avec toi..
- bien.. mais..
- oui, Karayan.. il y a quelque chose qui t’ennuie ? Je sais qu’il ne s’agit ni des combats ni du voyage, tu as toujours aimé ça. Je t’en prie parle sans détour.
- quand je serai rendue auprès des autres peuples, comment les convaincre de la véracité de mes paroles ? Comment leur prouver que je viens de la part d’Antiope ? Les nomades sont nos alliés, mais les celtes ? et les Vespaliens ? ou encore les Sunlaoistes ? Leurs armées sont puissantes, ils vont me rire au nez, et ils n’auront que faire d’une guerre qui ne les concernera pas.
- hum.. tu as raison ma chère, c’est pourquoi je te confie cela..

Kara baissa les yeux vers les mains d’Antiope qui retira un des anneaux qu’elle portait à sa main, celui-là même qui était frappé de leur symbole, le cheval ailé de la mythologie.. Antiope prit la main de Karayan et lui glissa l’anneau à l’un de ses doigts.

- Je te confie cet anneau, il est à lui seul un gage de ma loyauté envers ces peuples qui préfèreront la paix à la guerre, c’est l’anneau de la liberté, celui des gardiennes de ce monde. Seul les souverains de chaque peuple en possèdent un pratiquement identique. Quand tu rencontreras la reine d’Arcadia, tu verras à son doigt, pratiquement le même anneau mais avec un sceau différent.. de même pour les autres..
- je comprends… vous pouvez compter sur moi, ma reine, je ferai de mon mieux pour mener à bien cette mission.
- je sais Karayan, je sais… bien vas te reposer, prend un bon repas, tu en auras besoin..

Kara s’inclina et quitta la tente de la reine pour retourner à la sienne. Il lui fallait se reposer, mais cela allait être difficile de trouver le sommeil avec toutes ces nouvelles que lui avait annoncé Antiope.. Une guerre se préparait et c’était à elle que revenait la mission de trouver des alliés pour empêcher les Vikings de parvenir à leurs fins.

...

Amazones Nombre de messages : 98 Points : 45 Date d'inscription : 16/02/2008

4.

Hans Zimmer: Another bricks in Hadrian's wall

Les roses et oranges qui irisaient le ciel laissaient présager une belle journée. Dans quelques heures le soleil se lèverait et à ce moment, Karayan serait déjà en train de galoper en direction de Djamila. La jeune amazone avait la veille longuement préparé ses armes, la lame de sa hache avait été affutée et nettoyée, son carquois rempli de flèches à la pointe acérée et la corde de son arc retendu. Elle avait aussi prévu de quoi bivouaquer sans oublier l’outre, obligatoire dans ces régions désertiques. Pégase renâclait et frappait le sol de son sabot, sans doute devinait-il l’impatience de sa maîtresse.

Occupée à vérifier les sangles de son harnachement, Karayan ne vit pas arriver Antiope qui était venue la saluer en personne avant que la jeune femme débute son périple.

- Je vois que tu es fin prête.
- oui ma reine, quand le soleil sera levé, j’aurai déjà quitté le village.
- bien.. inutile de te recommander la prudence. Il faudra veiller à garder notre affaire au secret. Si les vikings apprennent que nous levons une armée pour les empêcher d’accomplir leurs desseins, ils pourront trouver une parade.
- vous pouvez compter sur moi pour rester discrète à ce sujet..
- bien… et au sujet des deux voyageurs dont je t’ai parlé, ils t’accompagneront. Ils te seront peut-être plus utiles qu’ici.. Quand tu auras terminé ta mission, envoie moi un messager. De mon côté je vais préparer l’armée des amazones et nous nous reverrons aux portes d’Asgarde..

Karayan hocha silencieusement la tête et regarda Antiope faire un pas de côté… Une femme et un homme furent guidés jusqu’à elles..

- Je te présente Madeleine, d’après ce que l’on m’a rapporté, elle est une excellente guerrière et saura protéger tes arrières, si besoin est. Quand à l’homme, il possède des atouts non négligeables, je pense.. à conditions qu’il se montre docile…

Antiope se tourna vers se dernier pour lui lancer un terrible regard et s’adressa à Madeleine :

- tu es donc à partir de maintenant responsable de lui. Fais en sorte qu’il ne crée aucun problème à Karayan, où elle n’hésitera pas à se débarrasser de vous. Elle a une mission à remplir, et vous aurez à la seconder au mieux. Vous êtes désormais sous son commandement.. Karayan.. qu’Athéna vos protège.

Kara jaugea la femme qui lui faisait face puis accorda un bref regard à l’homme qui l’accompagnait. Elle n’était guère habituée à mener des troupes, préférant bien plus voyager en solitaire, mais puisque telle était la volonté d’Antiope. D’un bond souple, elle monta en selle, et voyant qu’on avait amené des montures aux deux voyageurs, elle fit un signe pour saluer sa reine, puis poussa un cri pour lancer Pégase au galop, à travers la vallée qui précédait le vaste désert d’As’Afar.

Ils avaient un long chemin à parcourir jusqu’à la prochaine tribu, où Kara devait rencontrer le fils du désert, le prince des nomades.

( suite au village Berbère, à Djamila)

Amazones Nombre de messages : 98 Points : 45 Date d'inscription : 16/02/2008

42. ( Avant à la tente de la reine)

Karayan ne s’attendait pas vraiment à devoir repartir dans le désert, et devoir retrouver la trace du prince nomade. Que dirait le nomade quand elle se trouverait à nouveau face à lui ? La dernière fois, elle avait fui le palais comme si elle avait eu une tempête de sable à ses trousses. Il lui avait attiré trop d’ennuis, et elle n’avait pas vraiment envie de le revoir. Mais en fait, Antiope ne lui laissait pas vraiment le choix. Et puis l’avenir de Liberty Human allait se jouer ces prochaines semaines, et elle devait mettre de côté, ses sentiments.

Quand à la proposition de Madeleine, oui pourquoi pas, après tout, elles allaient faire le même chemin pour un bout, jusqu’à ce que Karayan saurait où trouver le prince. Tout à coup, elle songea à la dernière fois, où elle avait vu le prince, il était alors en fort fâcheuse position. Elle secoua la tête, ce n’était pas son problème. Le nomade s’était attiré seul tous ces problèmes…

Ainsi après avoir répondu par l’affirmative à sa sœur d’arme qui dorénavant faisait partie de la tribu, elle prit congé, et tâcha de se reposer un peu en vue du voyage qu’elles auraient à entamer dès le lendemain. Morphée ne lui accorda pas facilement le sommeil cette nuit là, ses pensées tournaient autour de ce conflit qui n’allait pas tarder à éclater entre les peuples de Liberty, et aussi autour d’un prince nomade qui à leur première rencontre ne l’avait pas laissée indifférente..

Pourtant dès les premières lueurs du jour, l’amazone était parée, une nouvelle hache à sa ceinture, son arc et son carquois rempli, et Pégase, destrier toujours fidèle. Elle avisa Madeleine qui fin prête aussi se dirigeait vers elle avec son cheval.

- bonjour.. alors prête pour repartir ?
- oui, il le faut bien.
- ta blessure s’est arrangée ?
- ça va mieux oui.
- bien.. alors ne tardons pas. On a encore pas mal de route à faire. Pour ma part avec un peu de chance, je rencontrerai très vite des nomades qui sauront me dire où trouver le prince. Quand à toi pour retrouver Ur, ne souhaites-tu pas être accompagnée d’une femme qui connait le continent, ou préfères-tu trouver ton chemin seule ? Cette cité est ancienne et beaucoup la pensaient engloutie par les sables, ce fut une surprise pour Antiope d’apprendre que les Uriens avaient retrouvé un roi.. et pour ma part plus encore de découvrir qui était ce roi…. Enfin.. Alors que décides-tu ?

[justify]Madeleine sourit au fait que Karayan accepte sa compagnie pour une partie du trajet au moins, avant de la regarder s'éloigner en direction de sa tente.

La guerrière sentait bien que sa blessure avait besoin d'être nettoyée après une telle chevauchée. D'un seul coup la fatigue lui tomba de dessus. Cependant, elle résista : il lui fallait prendre soin d'elle si elle désirait suivre le train de sa soeur d'arme le lendemain. Madeleine retourna auprès de Danaé en vu de lui demander sa potion guérisseuse.

La vieille femme se moqua gentiment de l'ancienne mercenaire tout en lui ordonnant de s'assoir et de se dévêtir. Son ton était neutre, limite affectueux mais le contenu ne laissait aucun doute sur les possibilités de la jeune femme. Madeleine essaya bien de lui dire qu'elle était capable de se soigner seule. Toutefois, elle dut baisser les armes devant une Danaé contente de se rendre utile autant que d'avoir une présence à ses côtés. Une fois cette tache accompli, le repas fut préparé dans la bonne hummeur.

Madeleine rêva à nouveau d'Audrey, à croire que revoir la Reine avait rouvert la plaie... une blessure dont les doigts de fée de son hôte ne pourraient rien y faire. La nuit bien qu'agitée, fut reposante. Et c'est pleine d'entrain qu'elle prit congès de Danaé au petit matin sans avoir prit des information sur la cité d'Ur. Etant la plus agèe, si une personne était capable de la renseigner efficacement, ça ne pouvait être qu'Elle.

Madeleine retrouva Karayan au milieu du village prête pour le départ, tout comme leur soeur d'arme, Nivap, chargée de se rendre auprès de la Reine Lyra. Après avoir écouté son avis, elle demanda :
- Si la Reibe est surprise d'apprendre l'existence de cette cité, comment l'une d'entre vous pourra m'aider à la trouver ?

Madeleine regarda attentivement les deux guerrières avant de poursuivre, coupant l'élan de Karayan pour répondre :
- J'ai demandé à Danaé de me dire ce qu'elle savait au sujet de la Cité d'Ur. Et si tu me le permet, je ferais de même avec le Prince des Nomades. Je pense que ces deux personnes sont les plus à même de m'aider dans ma tâche.

Karayan garda un visage impassible, tant est si bien que l'ancienne mercenaire ne put connaitre ses pensées. Elle n'en fit qu'une déduction : elle ne devait pas être enchantée à l'idée de faire confiance au Prince après leur mésaventures Djamilienne. La jeune femme ne dit mot, mais grimpa à cheval et donna l'ordre de marche du trio. Madeleine lança un salut amicale envers Danaé et un regard à la Reine venue les saluer comme s'il s'était agit d'Audrey. Réalisant cela, elle rougit de honte et éperonna son cheval pour rattraper sa compagne des prochains jours. La voix d'Adès lui revenant comme une coup de poing... déjà souvenir :
- Mais on nous a dit qu'elle était morte...

L'aventure était à nouveau en route !!

( A suivre à l'Oasis des Mirages)

» Les Amazones
» Un village dans la montagne...
» Une auberge dans le village de Derchen