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 Le Royaume de Sable (Al Dujn udh Pilâa)

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MessageSujet: Le Royaume de Sable (Al Dujn udh Pilâa)   Le Royaume de Sable (Al Dujn udh Pilâa) Icon_minitimeLun 25 Fév - 13:39

Al Dujn udh Pilâa
Le Royaume de Sable (Al Dujn udh Pilâa) Desert03

***
***



1.

Quelques part dans le désert.

Cela faisait plusieurs jours que Medjaï marchait, sans but, dans le désert nubien. Derrière lui, son peuple, sa famille, ceux qui avaient cru en lui, les autres. Devant lui, un nouveau monde, du moins l'espérait-il. Plusieurs mois déjà qu'il avait renié sa patrie, le royaume Setju, bien décidé d'y revenir quand son but sera atteint : mettre un terme à toute ces années de guerres avec les forces surnaturelles.

Le soleil tappait plein fouet, aucune ombre à l'horizon. Les forces lui manquaient de plus en plus, n'osant s'arrêter dans ces tempêtes de sable, sous une chaleur abominable le jour, extrêment fraiche la nuit tombée.


- Shak'râ, montre-moi la direction ...

Et, dans un déploiement d'aile magistral, la chouette hulule posée jussue là sur l'épaule du nomade s'envola dans un grâce divine, s'élevant dans le ciel couleur azur. En peu de seconde, Shak'râ diparut dans les rayons de lumière du Soleil, tel un phénix. Regardant de ces yeux couleur de feu le paysage au loin, la chouette était le seul moyen pour Medjaï de savoir où aller. Un mouvement stationnaire, pointant de son bec en direction du Nord : Shak'râ avait vu quelque chose au loin. Sa mission remplie, elle redescendit tel une flèche qui s'abat sur son maître, en direction de la main fermée et protégée de Medjaï qui réceptionnait ainsi, à son habitude, sa plus fidèle amie ... Mais cette fois, il n'en fut pas ainsi.

Le nomade était écroulé sur le sable, le point serré et tendu sur la gauche. Le visage en direction du ciel, il s'était évanouit du peu de force qui lui restait. Alors, attendant que son maître se réveille, Shak'râ redescendit d'une extrême prudence sur le ventre de Medjaï, posa délicatement ses serres puis ses pattes avant de frotter sa tête contre celle, barbue, du nomade. Mais aucune réaction ne se fit. Une larme coula de l'oeil de Shak'râ.

...

- Bbbbllllll...

Une sensation fraîche sur la joue de Medjaï. Un vent frais pensa-t-il. Exquissant un léger sourire, difficile, tout en n'ouvrant pas les yeux, le nomade sortait de son évanouissement avec grande difficulté.

- Shamack, il est vivant.

- Bbblllll...

- Vous m'entendez ? Il ne faut pas le laisser là.

Et, se sentant soulever, ne sachant ni par qui, ni pour quoi, Medjaï ressombra, après avoir entendu ces quelques mots :

- Il faut faire vite.

- Bbbllll...

...

- Ooohhh...douloureusement, Medjaï tenta de se relever.

- Oh, ne bougez surtout pas. Restez allongé dit une voix au loin. Rouvrant difficilement les yeux, Medjaï se rendit compte qu'il n'était plus dans le désert. Tournant la tête pour voir où il se trouvait véritablement, il crut réver.

Une tente berbère. Et la voix osa enfin montrer un visage. Un homme sorti, dégageant le drap blanc qui séparait la salle dans laquelle se trouvait Medjaï à la cuisine où le berbère préparait une mixture revivifiante. S'asseyant à côté de Medjaï, le berbère l'observa attentivement, tout en disant, d'une voix inquiètante.

- Il n'est sérieux de marcher dans pareil désert avec si peu de force jeune Medjaï.

Le berbère semblait âgé, ce que tentait à réveler ses plis sur le front. Une barbe mal rasée, Une peau hâlée, les joues creusées par la vieillesse. L'homme passa le revers de sa main sur le front de Medjaï.

- Vous auriez pu mourir sans moi, Medjaï Bey.

Medjaï ouvrit grand ses yeux quand le berbère vint à dire son nom. Comment s'avait-il son nom s'il ne s'était jamais rencontré auparavant ? Impossible. Intrigué, le nomade questionna le berbère.

- Co...comment connaissez-vous mon nom ?

S'étant relevé pour aller chercher un linge humide à poser sur le front chaud de Medjaï, l'homme esquissa un léger sourire, frottant ses joues rugueuses de ses mains usées par le temps, avant de répondre :

- Tes exploits sont contés jusqu'à moi jeune Medjaï. Les exploits d'un des derniers Medjaïs...

- Mon peuple n'est pas mort, rétorqua vivement Medjaï, tentant de s'appuyer sur le rebord du lit dans lequel il était allongé pour se relever, mais en vain.

- Il y a fort longtemps que tu as quitté le royaume de Setju jeune Medjaï. Laisse-moi te raconter l'histoire des plus grands guerriers qui furent. Mais avant ça ...

Le berbère, tendit ses bras à Medjaï pour l'aider à s'assoir sur le lit. Une fois fait, posant le linge sur le front du nomade, l'homme alla chercher la mixture maintenant prête qu'il avait mit juste avant sur le feu.

- Bois-ça,cela te fera du bien.

Prennant le bol de ses deux mains, Medjaï porta à ses lèvres la boisson à la couleur des peu ragoutantes. Un goût sâlé, quelque peu amer en même temps. De la médecine par les plantes sans doute ... mais comment dans pareil désert ? Il n'eut le temps d'y réfléchir longuement, si tôt la boisson fit l'effet escomptée. Telle une drogue, Medjaï récupérait ses forces tout en se sentant flotter.

- Ce n'est rien cette sensation, tu récupereras tes forces plus vite en appaisant ton cerveau. Il acceptera plus facilement de soigner ton corps ainsi.

S'asseyant juste devant Medjaï, saisissant son visge pour plonger ses yeux dans ceux du nomade, le berbère commenca à raconter son histoire, celle du peuple même de Medjaï.

- Il y a quelque temps de cela, ta nation, appréhendant mieux les forces en présence, a refusé de se louer aux forces démoniaques. Certains décidèrent de se battre uniquement pour les Anges, d'autres pour les Dieux Egyptiens contre de l'or voire gratuitement. Face à cela, Baal conçut une vengeance cruelle.

- Baal ?

A l'évocation de ce nom, un frisson des plus intenses, naissant du bas du dos et remontant jusqu'à sa nuque fit sursauter Medjaï. Baal, c'était le Mal en personne, le Seigneur de la Guerre.

- Oui, Baal. De l'autre côté du désert vit un peuple nomade tout comme toi, connu sous le nom de Tjemehus. Il y a de cela quelques mois, Baal s'y rendit et commenca une vraie campagne de recrutement.

Medjaï ne disait rien, écoutant l'histoire que racontait ce berbère avec le plus d'attention. Une étincelle dans les yeux à chaque fois que l'homme osait dire le nom de celui qui l'effrayait tant par les récits : Baal.

- Les premiers serviteurs se virent doter de pouvoirs démoniaques. Trompés par ce Prince, au prix de leur âme, ils devinrent de véritables guerriers et prirent le contrôle de nombreuses tribus dans le feu et dans le sang.

Le poing de Medjaï se serra avec force devant cette cruauté gratuite d'hommes trompés par ce monstre. Le visage crispé, une flamme dans le regard. Mais la drogue continuait de faire son effet, déboussolant le comportement du nomade.

- Baal les entraîna à devenir de véritables armes de guerres, leur apprenant à manger la chair de leurs ennemis, à violer et à tuer les faibles. Après un enseignement des plus rapides, ces serviteurs étaient enfin prêt à porter leur message de mort aux Medjaïs. Baal les emmena de l'autre côté du désert. L'ultime combat eut alors lieu ...

- L'ul...l'ultime combat ?

Medjaï avait entendu ce terme à plusieurs reprises, des lèvres de celui qui fut son maître. N'ayant jamais bien comprit qu'était-ce, Medjaï eut soudainement un haut le coeur, comme si, enfin, il comprennait.

- Les troupes de Baal, véritables guerriers démoniaques, marchèrent sur les royaumes Medjaï. Aucun royaume ne fut épargné : le premier jour, le royaume de Wawat tomba, et leurs habitants, sous l'atrocité de ces guerriers cannibales se purent survivre à l'attaque. Le deuxième jour, Baal et ses hommes marchèrent en direction du royaume de Sertjet : la bataille fut des plus abominables. Aucun survivant. Le royaume venait à peine d'apprendre la chute du royaume de Wawat. Le troisème jour, ils arrivèrent au royaume de Setju.

- Nooonnn !!

S'étant relevé brusquement, Medjaï affrontait maintenant du regard le berbère qui racontait l'histoire tel qu'elle lui fut contée. Mais l'homme ne s'arrêta pas devant la réaction du nomade.

- Mais ton peuple savait que Baal marchait sur les royaumes Medjaïs. En peu de temps, tout les guerriers se réunirent, accompagnés des royaumes proches. Les Yammites, mais également les Kushites vinrent en aide à ta nation. La bataille fut des plus magnifiques. Les troupes s'affrontaient dans une grâce surnaturelle, les uns s'élançant sur les autres. Mais les troupes de Baal surpassaient par leur force démoniaque, mais également par leur nombre. La bataille dura plusieurs jours, et ces démons, se nourrissant à même la bataille des cadavres, reprennaient leur force. Au bout de trois jours de combat acharné ...

L'homme baissa les yeux, posant sa main sur l'épaule de Medjaï. Ce dernier tomba sur ses genoux, relevant les yeux plein de larme vers le berbère, hurla de tout son corps.

- NNOOONNN !!

- Je suis désolé Medjaï, ton peuple s'est battu comme des Dieux, mais ton peuple n'est plus. Les troupes d'Horus sont arrivées trop tard. Un large contingent arriva quelques heures après sur le champ de bataille, détruisant les Tjemehu à tout jamais. Mais ils ne purent sauver les tiens.

- NNOONN? FOUTAISE.

- C'est la vérité Medjaï, je suis désolé. Tu es l'un des derniers Medjaï.

- Je veux me rendre sur place, MAINTENANT ! Cria Medjaï n'attendant pas la réponse du berbère pour partir vers la sortie de la tente. Mais la dogue l'assoma net, le faisant s'écrouler dans le sable.

...

- Medjaï...Medjaï ??

- Heeiinn ?? dit Medjaï, la sensation d'avoir une barre de fer au beau milieu du crâne.|/i]

- Vous vous êtes évannoui. Tenez buvez, ce n'est que de l'eau. [i]dit l'homme, tendant un bol d'eau aux lèvres de Medjaï.
Vous ne pouvez aller là-bas Medjaï : ce lieu est devenu sacré maintenant. Nul ne peut fouler ces terres, symbole de la Guerre Baalique.

- Je comprends, répondu à mi-voix Medjaï, ingurgigeant une bonne gorgée d'eau. Aucun survivant ?

- Je crains qu'il n'y en ait guère. Certains Setju ont toutefois préféré fuir le royaume avant l'arrivée des troupes de Baal. Ils sont ici et là, dispersé dans ce vaste monde.

- Je me dois de les retrouver. Ils sont ma dernière famille.

- Je comprends, mais reprenez vos forces avant. Il est trop tard pour quitter la tente de toute façon.

Alors, les deux hommes partagèrent le repas en ce soir glacial en pareil désert. Le vent frais frappait sur les draps blancs qui servaient de murs à cette tente berbère. Shaback, le chameau, était même installé à l'intérieur de la tente. Quant à Shak'râ, elle restait toute cette soirée sur l'épaule de son maître, frottant sa tête contre celle de Medjaï.

- Vous connaissez mon nom, mais je ne connais pas le votre ?

- Je m'appelle Ibn Bakr. Demain, je vous emmenerai au-delà du royaume de sable.

- Je ne sais comment vous remercier de tant de générosité.

- Faite-moi le plaisir de ne jamais renoncer à vos origines. Vous êtes Medjaï, même si vous êtes le dernier de ce peuple. Ne l'oubliez pas.

Un léger sourire s'échangea entre les deux hommes. Un coup de langue de Shamack sur la joue de Medjaï.

- SHAMACK !

Les deux hommes éclatèrent de rire. La nuit quant à elle, fut des plus mouvementée et noire pour Medjaï. Le lendemain, ils quitteront la tente berbère pour sortir du royaume de sable.


Dernière édition par Medjaï le Dim 23 Mar - 18:52, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Le Royaume de Sable (Al Dujn udh Pilâa)   Le Royaume de Sable (Al Dujn udh Pilâa) Icon_minitimeVen 29 Fév - 14:38

2.

Sous une tente berbère, le matin d'un jour nouveau, entouré de plus de ...grains de sable*.

- Bbbbllll...

- Tu ne pourrais pas nous laisser dormir plus de 5h sans faire un bruit toi ?!

- Bbblll...

Les rayons de soleil rentraient depuis quelques minutes à l'intérieur de la tente berbère, les voiles blanc servant de murs ne permettant pas de dormir dans une obscurité extrême.

- J'espère que vous avez bien dormi Medjaï, dit une voix que Medjaï commenait désormais à apprécier. Se tournant en direction de ce qui servi de lit au berbère, il se rendit compte qu'il n'y était pas.

- Ohla, tu croyais que je venais seulement de me réveiller. Tu connais mal les berbères. Un peuple de nomade prend l'habitude de se lever tôt. Surtout quand ils se trouvent dans le Royaume de Sable, les tempéatures sont plus propices à la marche au petit matin.

Ouvrant les yeux, quelque peu fatigué de cette nuit difficile -le vent frappant sur les "murs" de voiles, Shamack qui continue de macher en dormant, mais aussi et surtout, des cauchemards à n'en plus finir où il voyait tout son peuple périr par les armes devant les troupes de Baal...Des longues cernes, les yeux complétement éclatés par une nuit blanche, Medjaï peinait à sortir du lit. Le berbère quant à lui, était des plus frais qui soit.

Il était à peine 5h du matin, et le vent soufflait toujours sur la tente berbère, entraînant avec lui les dunes de sable qui venaient s'écraser sur la tente. Une odeur de thé à la menthe flottait jusqu'aux narines de Medjaï.


- Je vous ai préparé un thé à la menthe. Dans quelques heures, nous plierons bagages.

S'asseyant sur le rebord du matmata dans lequel il avait essayé de dormir et de se reposer, Medjaï prit des deux mains la tasse encore fumante que lui donna Ibn. Un signe de tête en guise de rermciement, et Medjaï appréciait la saveur de ce thé à la menthe berbère.

- Nous allons avoir une longue route à faire. J'espère que tu as passé une bonne nuit jeune Medjaï.

- Trèèèèssss bonneeee, dit Medjaï, s'endormant à peine sur sa tasse, se brûlant la langue à chaque gorgée. On arrivera avant la nuit ?

- Si vous marcher, répondu Ibn avec un léger fou rire. Ne vous êtes pas, je vois que vous avez passé une très mauvaise nuit. J'espérais au moins que la drogue d'hier vous aurez permi de mieux dormir ...

- Il en faut plus pour assomer un Medjaï ... répliqua Medjaï en esquissant un léger sourire qui ressembla davantage à une grimace qu'autre chose.

- Shamack vous servira de lit si vous êtes vraiment fatigué jeune Medjaï, et nous permettra ainsi de continuer d'avancer. Si tout se passe bien, nous serrons arriver avant la tombée du soleil.

- Bien, répondit Medjaï.

Et une fois sa tasse bue, la langue complétement en feu, les deux hommes, accompagnés de Shamack et Shak'râ quittèrent la tente. Le soleil s'était levé depuis moins d'une heure et la température était tout à voir de la veille où Ibn l'avait retrouvé.

...


- ZZZZZZZzzzzzzz !!

Complétement épuisé par une nuit blanche, Medjaï avait commencé à somnanbuler tout en marchant, tel un zombie en plein désert. Conscient qu'il allait bientôt s'écrouler dans le sable et y dormir à même le sol, Ibn l'avait couché sur Shamack, tirant le chameau avec une corde totu en vérifiant, de temps en temps, que Shamack n'avait pas fait valser par dessus lui Medjaï. Mais tellement fatigué, Medjaï s'accrochait à la bosse avant du chameau, sa chouette posait sur l'épaule du berbère commençant elle aussi à sentir le sommeil l'appeler.

**Pauvre Medjaï, moi aussi tu sais, j'ai perdu tout ce que j'avais de plus cher au monde il y a fort longtemps maintenant. Je comprends ta peine. Dors, quand tu te réveilleras, nous saurons sûrement arriver.**

Sortant de sous sa guandoura** un médaillon qu'il portait autour de son cou, le berbère l'ouvrit, grâce à un mécanisme secret. A l'intérieur, une inscription sur laquelle on pouvait lire : "Je t'aime" en tifinaghe***.

**Tu me manques...**

...

- HHHmmmm, le soleil tapait au plus fort en ce début d'après-midi, et Medjaï rouvrait difficilement les yeux, légérement plissé pour ariver à voir quelque chose sous cet éclat violent qui venait de le réveiller. Et, entendant sa charge bouger, Medjaï ne manque pas une bonne léchouille de la part de Shamack.

- Ahahah, il vous aime bien jeune Medjaï. Content de vous voir réveillé, nous avons fait bien plus de la moitié du chemin. J'espère que vous avez repris des forces, il en faudra désormais : le soleil est au zénith. Attachez correctement votre garandoua et votre burnous****, cela vous protégera au moins de la chaleur.

S'asseyant donc correctement entre les deux bosses de Shamack, Medjaï regardait le paysage de dunes qui les entourait. Combien de temps allaient-ils encore mettre avant de sortir de ce royaume de Sable ? Le soleil de plomb, lui, assomait plus qu'il permettait à Medjaï de tenir éveillé...

Shak'râ donnait les instructions de direction comme elle aimait le faire, mais Ibn ne se souciait peu de la chouette, connaissant mieux que personne où aller. Le soleil lui indiquait la direction. Déçu de ne pas être reconnu par son talent de guideuse, Shak'râ se reposa sur l'épaule de son maître, vexé de ne pas servir dans ce désert. Les deux hommes, eux, ne s'adressaient plus la parole : c'était la façon d'être de Medjaï.


- Nous allons arriver Medjaï. Il nous reste moins d'une heure de marche.

Intriguée, Shak'râ voulue en avoir le coeur net. Déployant ses ailes d'un blanc parfait, elle s'envola en direction du Soleil et regarda en direction de là où les guidait le berbère : il avait raison, non loin, le désert prenait fin. Exasperée par cet homme qui croit mieux se diriger qu'elle -Shak'râ est extrêmement jalouse- Shak'râ resta à voltiger dans le ciel, refusant de descendre au même rang que cet homme. Elle qui se prenait pour une boussole était complétement déboussolée par ses facultés d'orientation.

- Bien. Ainsi s'arrêtera donc notre voyage ? Vous ne continuerez pas avec moi mon long périple ?

- Je ne sais encore Medjaï, nul ne sait ce que l'avenir nous réserve. Qui sait, peut-être ais-je besoin de vous, et vous de même.

- Bien.

...

(la suite ici...)
____

* : j'ai arrêté de compter après 1 546 879 056 ... Le Royaume de Sable (Al Dujn udh Pilâa) 615442
** : longue tunique sans manche portée dans les pays arabes
*** : Le tifinaghe (aussi écrit tifinagh se prononce tifinar) ou libyco-berbère est un alphabet utilisé par les Berbères, essentiellement les Touaregs
**** : sorte de cape en laine
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MessageSujet: Houssam Badyia : les Portes du Désert   Le Royaume de Sable (Al Dujn udh Pilâa) Icon_minitimeLun 3 Mar - 13:36

3.

(la suite d'Al Dujn udh Pilâa) ...

Les deux hommes continuaient sous un soleil de plomb leur longue marche en direction de Djamila, distinguant désormais au loin les pointes des monumentaux extraordinaires de ce qui se révellait être une des plus grande civilisation en ce monde. Sous un voile causé par le soleil et la réverbération du au sable du désert, l'impression en était même d'une Cité volante au dessus du Royaume de Sable. Mais Medjaï savait fort bien que le désert était fin trompeur, et que la distance qui les séparait encore de cette Cité magique était de qulques longues et fastidieuses minutes.

Leur pas marqués dans le sable, si vite effacés par le vent emportant les dunes sur son passage, Medjaï et Ibn arrivèrent maintenant devant les portes de la Cité magique : Djamila la belle. D'une splendeur inégalée, de cette porte d'une couleur si étincellante qu'elle semblait n'être que le reflet du ciel, si bleu et si éclatant, image même du Soleil sur Terre. La regardait de trop près serrait nuir à sa vue, tant sa brillance était éblouissante. Medjaï resta en admiration, fasciné par cette ville semblant tombée du ciel et entourée de rien.

Ibn lui, attendait les recommendations pour rentrer dans la Cité, protégée comme il se devait par une porte immense, atteignant la taille de plus de trente hommes, protégée d'un rempart solide l'ayant sauvée en tout temps temps des guerres qu'elle eut à subir. Protégée également par un poste avancé de gardes qui contrôllaient minutieusement les deux hommes, leurs animaux et toute cargaison illicite sur le dos de Shamack.


- Hmmm, Ibn Bakr, qu'avez-vous à déclarer ?

- Je ne viens que pour cet ami. Aucune marchandise à déclarer cette semaine.

Levant la main, le premier garde stoppa net son collègue qui commençait à ouvrir les saccoches de part et d'autre des flancs de Shamack. Par ce geste, Ibn était libre de circuler librement, et le contrôle, quelque peu irréaliste pour pareille Cité tant protégée, ne résulta qu'en un simple contrôle d'identité de courtoisie.

- Bien Ibn, tu peux passer. Tu sais où est le marché l'ami.

Une tappe dans le dos du berbère, fortement amical, et le garde fit signe d'ouvrir l'immense porte qui ouvrait l'accès à la Cité magique. Necessitant plusieurs hommes pour l'ouvrir, celle-ci devant peser bien plus d'une tonne. la porte laissa entrevoir la richesse même de Djamila la belle.

Des rues, des étals à perte de vue. Les commerçants criaient dans toutes les langues, les clients courraient ici et là dans la grande artère principale qui vivait à pareille heure pour le marché. Les arômes des épices, des parfums, de l'encens flottaient en harmonie, sans même exciter les narines en un parfum désagréable d'un amalgamme de plusieurs notes odorantes. Tout ces parfums réunis en un seul offrait un bouquet de senteur des plus sensuels et agréables.


- Medjaï, je te présente Djamila la Belle, Cité légendaire. dit Ibn tandis qu'il s'avançait, tirant toujours par la corne servant d'harnais Shamack et Medjaï assis dessus.

- Tu es libre de choisir entre rester à mes côtés et faire route seul jeune Medjaï. Mais si tu choisi le premier choix, le marché tu feras avec moi.

Medjaï n'avait pas réellement entendu tout de ce qu'avait dit le berbère, observant avec minutie toute la richesse architecturale de cette Cité. De ces maisons, de leur emplacement respectifs, de cette géométrie dans l'architecture. Ayant toutefois entendu qu'Ibn s'était adressé à lui, Medjaï ne sut que répondre.

- Ibn, je pense que nos chemins se séparent ici. Ce fut un honneur de connaître pareil homme que vous et d'une bonté extrême.

- Très bien, s'il en est ainsi, et, tirant vers le bas sur la corde, Ibn ordonna à Shamack de s'asseoir. se penchant tout premièrement en avant, le chameau fit basculer en avant Medjaï, qui eut à peine le temps de se retenir à la bosse de l'animal.

- AAAhhh, Shamackkk ?? Tu faiis quoiii !! et Medjaï se retrouva à terre ...

**Hhhmmm, j'aurais du lui dire comment descendre d'un chameau ...**

- Bbbbbllll, répondit Shamack, maintenant assis, telle une moquerie, léchant encore une fois la joue de celui qui était devenu son ami de voyage désormais.

- Vous allez bien jeune Medjaï, rien de cassé ?

- Oui, mais prévennez la prochaine fois. répondit-il, éclatant presque de rire.

Tendant la main vers Medjaï pour l'aider à se relever, les deux hommes étaient conscient qu'ils allaient dans quelques secondes faire cavaliers seuls. Une poignée de main robuste, un regard plein de respect et de reconnaissance l'un envers l'autre, et les deux hommes partirent dans deux directions totatelement opposées.

Medjaï continuait son périple seul désormais, décidé à retrouver, ne serait-ce ici, quelques uns des rares Setju encore vivant. Observant ici et là les commerçants hurler à qui mieux mieux qu'ils avaient les meilleures épices, encens, viandes de la région, Medjaï ne distinguait presque plus rien dans ce brouahaha assourdissant...si ce n'est un cri.


- Lâchez-moi, rendez-moi mon chameau.

Se retournant d'un bond, Medjaï était sûr d'avoir reconnu cette voix. Nul doute là dessus : Ibn se faisait agresser, et courrait un grand danger. Dégainant sa cimeterre, Medjaï courru en direction du cri de son ami, le retrouvant à terre, désignant du doigt la direction qu'avait prit ses agesseurs pour s'enfuir avec Shamack. Se penchant alors sur le berbère :

- Vous n'avez rien ?

- Non, récuperez Shamack Medjaï, il est tout ce qu'il me reste, répondit-il les premières larmes à l'oeil.

Sans même attendre une deuxième phrase, Medjaï se releva et se préciptita dans la direction indiquée par Ibn. La lame de sa cimeterre quasiment collée le long de sa jambe, évitant ainsi de blesser du monde dans ce marché des plus fréquentés, Medjaï voyait maintenant les deux agressuers à seulement quelques mètres de lui. Shamack les empêchant grandement, par son fort caractère, d'avancer plus rapidement.

**Ils vont payer ! agresser un vieil homme !**

- AAAaaaahhh ...

Medjaï s'élançait à vive allure sur les deux gars en questions, la foule s'écartant devant ce fou qui brandissait maintenant au dessus de sa tête sa cimeterre. Se retournant en entendant ce cri effroyable, les deux hommes n'eurent le temps d'hurler si vite ils furent paralysé par cette éclair qui s'abattait sur eux, tombant tout deux sur le dos et lâchant la corde qu'ils tenaient fermement pour tirer Shamack.

- Vous en prendre à un vieil homme, vous n'avez pas honte ? hurla de colère Medjaï, les yeux plantés dans ceux des deux agresseurs, à peine âgé de plus de dix-huit ans.

- Mmaiss maiss, ne nous tuer pas, hurlèrent-ils, se protégeant le visage comme il le pouvaient de leur bras. Medjaï brandissant toujours la cimeterre, pour davntage leur faire peur qu'autre chose, à quelques centimètres seulement du visage des deux garçons.

- Que je ne vous y reprenne pas !

Récupérant alors la corde-harnais de Shamack aux pieds des deux inconscients, Medjaï rangea sa cimeterre dans son fourreau, laissant les deux jeunes garçons à terre, paralysés de peur. Tournant alors le visage une derrière fois, Medjaï laissa échapper un "BOUH" qui n'eut effet que de faire reculer les agresseurs de quelques centimètres avant de les voir prendre leurs jammbes à leur cou.

**Ca leur apprendra**

Et, sous les aplaudissement de la foule, Medjaï retourna rendre son chameau à Ibn conscient qu'il ne pouvait le laisser seul dans pareil monde. Sur les genoux, pleurant toute les larmes de son corps, Ibn hurlait au désespoir de ne jamais revoir sa dernière famille.

- C'est ça que vous cherchez ? dit une voix juste au-dessus du berbère.

Levant les yeux, Ibn apperçut, à contre jour, la silhouette de Medjaï, mais sentit davantage la langue chaude et humide de Shamack sur son visage.

- HHHAAAMACKKK, merci Medjaï, du fond du coeur, merci, il était tout ce qui me restait.

- Non il vous reste également un ami Ibn. Et il ne vous laissera plus.

- Merci Medjaï. Merci. Je...je ne sais comment vous remercier ?

- Eeeuuhhh... conaissez-vous un endroit où il fait bon se désalterer ? C'est que marcher dans le désert et poursuivre des agresseurs me laisse un peu sans force !

- Oh bien sûr mon ami ! dit Ibn en se relevant et serrant dans ses bras le cou de Shamack tout en collant son visage contre le sien. Non loin de là, il y a une taverne, un coin détente pour tout les voyageurs et marchands des sables comme moi.

Les deux hommes partirent donc en direction de cette taverne sous une acclamation solenelle de la foule et des commerçants devant cet homme qui secourait les nécéssiteux.

- Bien, et quel est son nom ?

- Allah Arh m'Niak !

...

(la suite ici)
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MessageSujet: Re: Le Royaume de Sable (Al Dujn udh Pilâa)   Le Royaume de Sable (Al Dujn udh Pilâa) Icon_minitimeDim 23 Mar - 19:47

6.

(la suite du Loukhoum)

Après avoir passé une bonne soirée au Loukhoum, accompagné d’Ibn, et des danseuses, les deux hommes quittèrent le lieu, sans n’avoir la chance de remercier de son hospitalité la patronne de pareille enseigne si riche. Laissant toutefois une bourse remplie d’épices des plus rares sur la table basse, Medjaï restait soucieux de montrer combien il était redevable de l’accueil fait, surtout aux vues de la « bagarre » dont il était quelque peu responsable. Après nombreuses tentatives, vaines, de faire sortir Ibn devant les danses orientales des filles qui ondulaient leur bassin devant les yeux ébahis et la langue pendante du berbère, les deux hommes quittèrent enfin le Loukhoum, ne sachant pas vraiment où aller. Dehors, la vie reprenait peu à peu son cours, le soleil se levant au-dessus de la Cité Joyau, semblait glisser sur les toits de Djamila.

Cependant, là où ils n’avaient pas été malins était d’avoir laissé Shamack attaché devant l’Allah Ahr M’niak, la taverne tenue par Al Kôhl Iqh. S’en rendant compte, les deux hommes filèrent à vive allure dans les ruelles étroites, perdant leur souffle avant d’arriver, enfin, devant l’Allah Ahr M’niak. Et ce qu’ils virent les arrêta net. Là, devant eux, Al faisait face à Shamack… Ou plutôt était-ce Shamack qui faisait face à Al. L’homme, en réalité, était à terre, tentant en vain de se relever, sous un regard menaçant du chameau qui continuait, machinalement, à mâcher. Nul doute, Al avait voulu se venger sur ce pauvre animal innocent. Innocent certes, mais pas inoffensif. A terre, le tenancier tentait de protéger son visage, essayant de reculer des possibles coups de tête, morsures, ou même léchouilles, de Shamack. Mais, en vrai prince du désert, du haut de ses deux mètres au garrot, Shamack ne faisait rien, juste mâcher. Il avait effrayé, suffisamment, son agresseur.

Après avoir donné une bonne leçon à cet homme infâme, pour qui Ibn avait autrefois beaucoup de respect, Medjaï et Ibn lui aidèrent l’homme à se relever, Ibn retenant Shamack toutefois. Il avait reçu sa punition, à plus d’une fois ce soir. Et Medjaï ne cherchait pas à se faire un ennemi véritable. Il ne se contenta donc que de lui donner un avertissement verbal.

Repartant avec Shamack désormais, les deux hommes décidèrent de quitter la Cité Joyau. Ils n’avaient plus rien à y faire. Devant Houssam Badyia, les portes du désert, les deux hommes échangèrent des derniers mots. Bien décidé à retrouver les derniers membres de son peuple, et Ibn étant berbère et marchand des sables avant tout, leur route se séparait ici. Bien triste à l’idée de désormais faire marche seule, de devoir laisser ce sage berbère qui était devenu son nouveau mentor et qu’il avait promis de protéger, Medjaï quitta Djamila, et Ibn, en direction du Royaume des Sables, sur les traces de ses frères, des derniers Medjaïs. Se rendre là où le combat ultime avait eu lieu, au village Setju…


- Ibn, nous nous reverrons. Au plus vite. Shak’râ saura me guider maintenant.

La chouette, sur l’épaule de Medjaï, tourna la tête, comme si elle boudait ce vieil homme qui se guidait mieux qu’elle dans ce désert des sables. Frottant la tête de Shak’râ de sa main ridée, Ibn serra la main de Medjaï, acquiescant d’un signe de tête aux dires de Medjaï.

- Nous nous reverrons, vous me manquerez jeune Medjaï.
- Vous me manquerez également. Shamack aussi …

Shamack, triste de voir partir son nouvel ami ainsi, leur relation étant devenu des plus complices en peu de jours, lécha la joue barbue de Medjaï, frottant sa tête contre la tête de son ami.

- Oui Shamack, tu vas me manquer ! On se reverra, c’est promis. Au revoir Ibn, ou tout du moins, à très bientôt. Je dois retrouver mes derniers frères.
- Je suis déçu de ne pouvoir vous suivre jeune ami.
- C’est mon histoire Ibn…
- Effectivement, jeune Medjaï, effectivement…
- Je ne sais combien de temps ce périple me prendra, combien d’obstacles se dresseront sur ma route… j’espère nous revoir au plus vite.
- Prenez grand soin de vous jeune Medjaï. Qu’Allah vous protège.

Sur ces mots, Medjaï commença à laisser ses pas dans le sable du désert…en quelques minutes, sa silhouette disparaissait derrière les dunes de sable.
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MessageSujet: Re: Le Royaume de Sable (Al Dujn udh Pilâa)   Le Royaume de Sable (Al Dujn udh Pilâa) Icon_minitimeSam 26 Avr - 4:45

-6-

(Avant)

-Magnifique, c'est vraiment magnifique! Devoir fuir dans le désert au milieu de la nuit alors que je m'était trouvé un endroit sympa pour dormir....
Elle débitait depuis ce qui semblait être une éternité, une litanie de plaintes et de jurons plus ou moins cohérents en marchant nerveusement de long en large devant Milka et Najid. La première la suivait du regard comme un élève attentif, l'autre était encore entrain d'essayer de défaire ses liens.
-Bha ça fait déjà deux ou trois heures que tu essaies, t'en a pas marre?
Il lui jeta simplement un regard noir et continua de s'agiter en silence, en fait il ne bougeait quasiment pas, mais pas besoin d'être devin pour savoir ce qu'il avait en tête. Elle haussa les épaules et repris son chemin. L'adrénaline du combat et de la fuite retombait lentement mais elle n'arrivait pas vraiment a réaliser qu'elle était encore vivante. Elle s'arrêta devant Milka pour la dixième fois et ouvris la bouche... elle secoua la tête, elle refusait d'avoir une conversation avec un cheval, et puis elle voyais une drôle de lueur narquoise dans son regard... le regard de la jument, mais bien sur...
Najid commençait a abandonner toute subtilité, il remuait a peine plus mais cela n'échappa pas a l'amazone qui passa derrière lui pour voir ou il en était, il avait réussi a libérer une de ses mains du sac de nœuds qui le saucissonnait littéralement.

-Ben dit donc, tout ça pour ça, j'pensais que tu y arriverait plus vite.
Elle lui bloqua le bras et resserra les nœuds qu'il avait réussi a élargir. Elle se laissa tomber en tailleur sur le sable en face de lui.
-T'as pas froid? Vu que tu remue comme un furieux je suppose que non, enfin j'ai une couvrante pour toi si tu veux.
A nouveau un regard assassin pour toute réponse. Au milieu du désert la nuit était toujours glaciale, il finirait par se calmer pour économiser son énergie, ou quand il aurait trop froid, ou quand il comprendrais qu'il ne servait a rien de lutter, elle était peut être une piètre combattante par rapport a lui mais les nœuds.... Elle regarda la jument qui somnolait, debout, a moins d'un mètre d'elle.
-Qu'est ce qui peut bien se passer dans ta tête de canasson?
Elle tourna la tête vers Najid pour prévenir toute moquerie, mais il était bien trop occupé a batailler avec les cordes, d'ailleurs elle n'était même pas sure qu'il sache ce qu'était l'humour. Elle se releva et fit quelques pas déjà elle commençait a oublier le passé proche pour se concentrer sur la situation présente sans penser non plus a ce qu'il adviendrait demain. Elle avait posé tout son matériel en vrac sur le sable, maintenant que le choc était passé elle allait pouvoir s'en occuper correctement. Elle récupéra la selle, le tapis, ses fontes et les affaires de Najid. Elle brossa Milka avec un coin de son tapis de selle a défaut d'autre chose, pour la débarrasser de la sueur et du sable dont la fuite éperdue l'avait couverte. La jument ne redressa même pas la tête, elle continuait a dormir debout.
Elle n'avait pas encore décidé si Najid pouvait savoir qui était réellement Sinan, même si a priori il avait des choses plus importantes a penser dans l'immédiat. Elle ne retira donc ni le turban qui lui couvrait la tête et les épaules ni sa tunique qui pourtant aurait eu besoin de quelques réparations et d'un bon lavage et remit a plus tard les soins aux plaies dont elle s'était occupée sommairement avant de quitter l'oasis.
Elle s'installa a coté de Najid, suffisamment loin pour être hors de sa portée quelque soit le mouvement qu'il ferait, mais suffisamment prés pour qu'il ne puisse pas se libérer sans qu'elle le voie.

-Ne commence pas a imaginer des trucs, si tu est toujours en vie c'est parce que je n'ai pas envie d'avoir tous tes frères sur le dos.
« Les amazones me suffisent, merci »
-On m'a dit qu'ils sont du genre rancuniers quand on tue un des leurs.

Elle étala sur le sable la longue tunique de Najid et disposa dessus toutes les armes qu'elle lui avait prises. Quand il s'était retrouvé inconscient elle l'avait entièrement dévêtu et lui avait retiré toute son artillerie, de son épée jusqu'à ses poisons en passant par divers poignards de toutes les tailles, de toutes les formes et parfois cachés dans des endroits... auxquels elle n'aurait pas pensé.
-Et puis devoir planquer ton corps....
Il s'était réveillé couché en travers de la selle, ballotté par un galop rapide et puissant, le cuir lui meurtrissant les côtes et vêtu en tout et pour tout de son pantalon.
-Et va pas non plus imaginer que ça m'a amusé de devoir fuir avec toi dans cet état, mais j'avais pas envie de te laisser la bas pour que la première chose que tu fasse en reprenant conscience soit de me chercher pour me tuer... ou de demander a tes frères de le faire.
« y'a pas de meilleur moyen de surveiller un ennemi que de le garder le plus proche possible. »
Elle saisit le dispositif qui était en temps normal attaché au poignet du jeune homme, le mécanisme qui faisait jaillir la lame était sérieusement abîmé, elle n'aurait jamais pu appuyer assez fort pour le casser, ce truc était d'une finesse et d'une solidité incroyable. Presque machinalement, tout en continuant de parler a Najid elle démonta le tout pour le réparer

-Tu sais ce qui est injuste? Ils t'auraient laissé me tuer sans rien dire, mais si je m'était avisée de passer outre la loi de non-violence je me serait fait lapider.
« A plus forte raison s'ils découvraient qui je suis. Ça aurait été cruel de ma part de priver les sœurs d'Eliana de leur vengeance »
L'assassin s'était raidit en la voyant bidouiller son arme, il en oubliait presque de continuer a défaire ses liens, et pourtant elle avait l'air de savoir ce qu'elle faisait. Elle aligna les pièces devant elle, chercha les défaillance et remonta le mécanisme sans hésiter, avec la lune pour seule lumière.

-N'empèche, t'as une tête inhabituelle, d'habitude tes frères sont plutôt des djamiliens ou des arcadiens non? Qu'est ce qu'un sunliaoiste comme toi vient faire la?
Il n'ouvrit bien sur pas la bouche pour lui répondre, se contentant de regarder intensément ses doigts qui travaillaient.
-T'as toujours pas froid?
En fait il commençait a trembler, laisser un homme vêtu simplement d'un pantalon au cœur de la nuit dans le désert tenait de la torture. Elle le regarda jouer au dur pendant un instant, il contractait tout ses muscles pour les empêcher de trembler, a ce rythme la il serait probablement mort de froid ou d'epuisement avant le matin.
-T'es têtu comme une mule. Et j'ai pas la moindre idée de ce que je vais bien pouvoir faire de toi. J'ai pas envie de mourir tu vois?
Elle se leva pour prendre la couverture et l'enroula autour de lui sans prêter attention au mouvement de recul qu'il avait eu quand elle s'était approchée. Elle vérifia a nouveau ses liens et s'arrangea pour que la couverture le gêne un peu plus dans ses tentatives d'évasion.

Le silence tomba sur eux, un silence qui n'était même pas troublé par un souffle d'air. La nuit fraîchissait encore et ils luttaient tous les deux contre le sommeil, ils luttaient l'un contre l'autre, leurs volontés se heurtant avec la même violence que celle dont ils avaient fait preuve dans l'oasis,tout n'était qu'une question de force dans leurs mondes respectifs, de force, de sang et de mort, mais le silence planait sur eux, se dressait entre eux, le silence et l'incompréhensio
n.


Dernière édition par Nacara le Lun 12 Mai - 0:36, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le Royaume de Sable (Al Dujn udh Pilâa)   Le Royaume de Sable (Al Dujn udh Pilâa) Icon_minitimeJeu 8 Mai - 8:04

-7-

Il avait bien fallu qu'elle prenne une décision, ils ne pouvaient pas rester indéfiniment dans le désert sans eau ni nourriture. Elle ne pouvait pas non plus se permettre de rester trop longtemps au même endroit, il fallait qu'elle poursuive sa route vers le nord, toujours plus au nord. Ils n'avaient pas bougé pendant trois jours, elle s'était donné trois jour pour réfléchir a la situation tout en essayant d'attendrir son prisonnier. Rien a faire. En trois jours, non seulement elle n'avait trouvé aucune solution miracle mais en plus l'assassin n'avait pas desserré les dents, pas même pour demander de l'eau. Elle l'avait fait boire, elle l'avait fait manger, puisqu'il n'était pas assez stupide pour refuser, après lui avoir prouvé qu'elle ne cherchait pas a l'empoisonner, mais elle n'avait pas réussi a lui faire prononcer ne serait-ce qu'un mot. Elle refusait d'utiliser la force, en plus d'être totalement inutile une telle méthode lui inspirait un mauvais pressentiment, l'attirait et la repoussait tout a la fois. « Jamais de sang froid, c'est une promesse, jamais de sang froid, jamais blesser ou tuer de sang froid, plus jamais! » . L'ordre de sa mère était imprimé en lettre de feu dans son esprit et jusqu'à présent elle avait tenu bon malgré l'envie grandissante de découper le sans nom en petits bouts, très petits qu'elle lui ferait manger au fur et a mesure... . Elle secoua la tête pour chasser cette pensée qui commençait a lui paraître de plus en plus intéressante.

L'aube du troisième jour commençait a poindre derrière les dunes. Même si elle ne savait toujours pas quoi faire du silencieux elle ne voulait, ni ne pouvait rester au même endroit plus longtemps. Elle toucha du bout du pied l'homme qui somnolait par a coup sur le sable enroulé dans une couverture.

-Aller on se bouge Asfar!
Elle non plus n'avait pas beaucoup dormi ces derniers jours. Leurs traits sont tirés, de sombres cernes ornent leur yeux, gestes ralentis, vigilance qui baisse lentement. Il se redresse d'un coup, prêt a en découdre si besoin est.
-Détend toi Asfar, je t'ai dit que je ne te tuerais pas.
Le regard qu'il lui jeta en dit long sur la confiance qu'il avait en elle, ou peut être n'appréciait-il pas le nom dont elle l'avait affublé. Elle lui avait expliqué d'un air docte que puisqu'il refusait de parler, et qu'elle en avait marre de ne pas savoir comment l'appeler et bien pour l'instant elle se contenterait de l'appeler Asfar. Asfar qui signifie jaune en berbère.
-On doit partir, tu reste sage et la chevauchée sera supportable, tu m'emmerde et je te traîne par les pieds.
Il ne dit rien, pour changer, mais il avait parfaitement compris.
-Bien.
Elle récupéra leurs affaires, débarrassa le silencieux de sa couverture et l'assomma d'un coup sec derrière la nuque.
-Plus simple comme ça.
Elle attrapa au vol le corps inconscient avant qu'il ne s'effondre et le détacha, les liens avaient laissés de vilaines marques sur ses bras et son torse mais ni la pitié ni la compassion ne venaient effleurer l'esprit fatigué de Nacara. Elle lui passa sa tunique et le rattacha, de la même manière, les bras collés au torse, coudes bloqués, mais les mains devant cette fois, pour qu'il puisse assurer son équilibre une fois en selle. Elle lui enveloppa les mains dans un morceau de tissu prélevé sur son turban, il pourrait toujours s'accrocher mais ses doigts n'auraient aucune agilité pour tenter de défaire les nœuds... en tout cas ça le handicaperais beaucoup.

Quand elle eut fini elle l'allongea sur le sable... il dormait, cette triple buse s'était endormie! Comment osais-t-il dormir alors qu'elle même était exténuée? Peut être que l'inconscience ou il avait plongé s'était transformée en sommeil que réclamait son corps et son esprit, le sommeil dans le quel il refusait de sombrer complètement depuis trois jours. Mais son sommeil est loin d'être paisible, il respire vite et fort, sourcils froncés, mâchoires serrée a s'en faire exploser les dents... .

-Hé ho! Réveille toi Asfar! Tu crois quand même pas que je vais te trimbaler pendant que tu dors non?
Elle lui assena de petites claques bien sonores sur les joues. Le jeune homme se redressa d'un coup, manquant d'exploser au passage le nez de sa geôlière. L'air hagard, perdu de celui qui se réveille sans comprendre ou il est, qui se réveille après un cauchemar. Il lui fallu une petite seconde pour réaliser, pour se rappeler, il nota les changements d'un coup d'œil. Nacara était déjà entrain de seller Milka qui avait daigné revenir de sa promenade. La jument, loin des tracas humains, loin de ce combat de volonté qui opposait ses deux compagnons était fraîche et dispose, légèrement euphorique même. Quand Nacara s'approcha avec la selle elle recula lentement.
-Milka, j'ai pas envie de jouer.
La jument du être sensible au ton fatigué de sa cavalière qui n'essayait même plus de lutter contre les pensées bizarres qui lui traversaient la tête. Elle se laissa seller et charger comme un mulet sans rien dire.
-Aller Asfar, a ton tour.
L'assassin lui lança un regard noir (a force de regarder noir il va se rendre aveugle le garçon) et se leva tant bien que mal, il ne pouvait s'aider de ses mains, et ne pouvait assurer son équilibre sur le sable qui glissait a chacun de ses pas. Elle l'attrapa par le bras quand il arriva a sa hauteur et lui présenta les mains en coupe pour l'aider a monter en selle. Il hésita, une seconde, entre monter sagement en croupe et envoyer son pied dans le ventre de Nacara. L'amazone avait perçut cette intention, mais elle ne bougea pas, de toute façon même s'il l'envoyait dans les cordes maintenant, elle n'aurait aucun mal a lui rendre la pareille et la menace de lui faire traverser le désert en le traînant par les pieds planait toujours.
La voix de Sinan était grave, vibrante de menace quand elle le mit en garde.

-Fait pas d'conneries Asfar, tu risquerais de le regretter.
Oui, elle profitait de sa position de supériorité. Oui, elle savait très bien qu'elle n'aurait aucune chance si jamais il parvenait a libérer ne serait-ce qu'un de ses bras. Mais pour l'instant elle pouvait jouer a la poupée tranquille.
Il posa le pied au creux des mains de Nacara et se propulsa en croupe, Milka surprise par le poids a un endroit ou elle ne l'attendait pas dansa un peu pour retrouver son équilibre. Nacara lui attacha les pieds par dessous le ventre de la jument avec un long morceau de corde et se hissa en selle a son tour. D'un leger coup de talon elle dirigea sa monture vers l'oasis qu'ils avaient quittés trois jours plus tôt. Il leur fallait des vivres et de l'eau, et c'était l'endroit le plus proche pour en trouver.


(Suite)
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