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 Le Palais du roi Ragnar le Berserk

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MessageSujet: Le Palais du roi Ragnar le Berserk   Le Palais du roi Ragnar le Berserk Icon_minitimeDim 13 Juil - 20:03

Le Palais du roi Ragnar le Berserk Borg_feasthall


Le Palais du roi Ragnar le Berserk Svl_small


Le Palais du roi Ragnar le Berserk Hall


********************************


Dans le palais du roi Ragnar, un grand banquet était donné pour fêter le retour de Sven Olafson, qui s’en revenait des côtes occidentales le drakkar plein d’un butin conséquent.
La grande salle était éclairée par les torches qui embaumaient la résine de sapin et qui coloraient tout le palais d’un clair obscur chaud et mouvant.

En fait de palais, celui du roi Ragnar, comme celui de tous les autres rois vikings du nord de l’Asgard, était composé d’une immense pièce dans laquelle tous les guerriers et les nobles pouvaient tenir banquet. Les murs, comme le toit, étaient en bois, doublés d’un mur de pierre à partir du sol et jusqu’à hauteur d’homme. Le toit était recouvert sur le dessus de mottes de terre et d’herbe, tandis que les murs étaient recouverts à l’intérieur de fourrures et de peaux, pour mieux garder la chaleur et préserver l’intérieur du froid mordant et glacial des hivers nordiques.
Mais, comme il était le roi qui dirigeait les autres rois de l’Asgard septentrionale, le palais du roi Ragnar était plus grand encore, et plus richement décoré.
Le fronton du palais s’ornait de motifs en bois sculpté, et les portes, comme les poutres intérieures qui soutenaient la charpente étaient sculptées de bas-reliefs et peints de couleurs vives, comme pour faire oublier la grisaille du ciel et de la pierre alentour.

Aux murs étaient accrochés des trophées, des souvenirs, pièces hétéroclites rapportées de voyages lointains par les chefs de clan. Des tissus Jamaliens voisinaient avec des soieries merveilleuses venues de l’Empire d’Orient. Des coussins brodés venus d’Utopia étaient posés sur des curules Vestaliennes. Des défenses de morse sculptées étaient également exposées aux côtés d’écharpes de laine aux couleurs vives venant d’Ynys Prydein ou d’une peau blanche et violette prise sur une vache du Swizzerland.
Pour le banquet, on avait rangé en sûreté tous les souvenirs de guerre, armes, armures, boucliers, tout ce qui pouvait constituer un danger au cas, fort probable, où un bagarre éclaterait durant les deux jours que devait durer le banquet.

De longues tables avaient été dressées pour les convives, sur toute la longueur de la salle. Il n’y avait pas de couverts, l’esclave qui avait proposé un jour l’introduction de la fourchette pour manger la viande ayant péri avec son invention fichée dans l’estomac.
On se servait sans façons à même le plat, agrémentant la viande de gruau, ou bien de soupes dans laquelle les hommes faisaient tremper leurs moustaches avec délectation.
Partout, des guerriers au repos faisaient honneur aux plats ou aux servantes, ripaillaient, buvaient, beuglaient, chantaient, et ripaillaient encore, dans une odeur de fumée, de grillades, de fourrures et d’hommes qui ont du poil sous les bras.

Le fond de la salle était occupé par le trône du roi, tout en os de baleine sculpté et recouvert de fourrures d’ours et d’animaux exotiques.
Il était un peu surélevé par rapport au reste de la salle, si bien que Ragnar descendait manger à table avec les guerriers et les nobles, et n’y remontait que pour s’entretenir avec les autres chefs de clan.
Une jeune esclave vêtue avec parcimonie de quelques bouts d’étoffe et de métal était à ses pieds, afin de pourvoir à ses moindres besoins. Pas que Ragnar ait vraiment été fou de ça, mais ça fait partie du statut, hein ? Et puis ça donnait quelque chose d’agréable à regarder aux ambassadeurs des pays civilisés qui se récriaient devant un spectacle si dégradant, par pure jalousie de ne pas pouvoir en faire autant.

A côté du trône se tenait Snori Erikson, surnommé « dent bleue » à cause d’une vilaine carie. C’était le conseiller du roi. Il savait tout ce qui se passait dans le royaume grâce à un réseau sans pareil d’informateurs et d’espions. Sa constitution chétive et son pied bot l’empêchaient de pouvoir espérer être un jour considéré comme un vrai viking, mais il avait dans le sang le goût du pouvoir. Alors il allégeait autant qu’il le pouvait la tâche du roi en se chargeant des affaires courantes pendant que son souverain s’occupait de la guerre et des banquets.
Peu après son accession au trône, Ragnar avait quelque peu modifié cette répartition des tâches, en demandant à être tenu au courant de tout, même s’il laissait Snori gérer le royaume pour l’essentiel. En échange, Snori avait obtenu d’avoir un droit sur les jeunes filles qui décoraient les marches du trône, sa difformité physique lui interdisant d’espérer gagner les faveurs d’une belle dame de famille viking.
Ragnar, lui, n’avait guère de problème pour trouver une esclave ou même une asgardienne pour chauffer sa couche les soirs où il se sentait seul. Mais il avait tant à apprendre sur la royauté que, ces temps-ci, il avait un peu perdu de vue ce genre de loisirs et, plusieurs fois, les dames autour de lui avaient été obligées de le rappeler aux inconvenances.
Et puis cette histoire de mariage lui pesait, là ! A quoi servait d’être roi si, à peine désigné, on vous mariait de force à une princesse inconnue, sans doute tellement laide qu’elle devait aller chercher parmi les peuples barbares un mari qui veuille bien d’elle…
Tandis que Ragnar était ainsi absorbé dans ses pensées, les esclaves continuaient le service des guerriers.

Derrière la grande salle étaient les cuisines. De grands feux avaient été allumés à même le sol, juste au-dessous de trous dans le toit qui étaient censé évacuer la fumée. On y rôtissait des moutons ou bien des porcs, on y barattait la crème. D’immenses chaudrons contenaient les soupes et les plats de gruau que de jeunes hommes portaient sur de longues perches jusqu’à la grande salle. Tout un monde grouillait, travaillait, se croisait, s’apostrophait, et puis repartait dans une autre direction, donnant le spectacle d’une agitation sans fin et sans but.
L’échanson du roi y était chargé d’une mission stratégique, celle de surveiller l’approvisionnement en bière des invités, le moteur de la fête. C’était lui aussi qui était chargé d’apporter sa bière au roi.

Ce soir, Ragnar était un peu distrait. Il était assis sur son trône avec un air pensif, sirotant sa bière sans en renverser une goutte, fait assez rare pour un viking, et caressant distraitement les cheveux blonds de la jeune esclave aux seins lourds qui avait tendrement posé la tête sur les genoux de son roi.
Le roi berserk était préoccupé par les rumeurs de guerre dans le sud. Il devait bientôt partir pour rejoindre les trois autres rois d’Asgard et en discuter, mais même Snori n’avait pu lui expliquer les tenants et les aboutissants de ce projet si fou en apparence.
Avec un soupir, Ragnar se leva et fit signe à son conseiller qu’il pouvait disposer de la jeune fille du soir. Celle-ci fit une moue désappointée quand elle vit qu’elle devrait partager la couche de Snori Dent Bleue et non celle du roi, mais qu’y pouvait-elle ?...

Abandonnant pour quelques heures ses invités à leur festin, Ragnar se retira dans ses appartements.
C’était une maison attenante à la grande salle, qui suivait le même plan qu’elle, comme toutes les maisons viking. Dans la pièce principale, on vivait, on mangeait et les guerriers de la maison du roi y dormaient tour à tour pour assurer sa protection.
Derrière cette pièce se trouvait la chambre du roi, avec une porte menant à la maison de la reine, inoccupée depuis le départ des femmes de l’ancien roi.

Ragnar ôta sa tunique avant d'aller se coucher.
Dans un coin de la pièce, il remarqua, à la lueur de sa lampe à l’huile de baleine, un coffre qui n’y était pas le matin. Il alla en soulever le couvercle et le trouva plein de bijoux et d’objets d’apparence précieuse.
Le roi berserk sourit. C’était le cadeau de Sven Olafson à son roi, pour son retour d’expédition. Ce vieux briscard de Sven avait projeté d’offrir à l’ancien roi un peu d’ambre gris, qui était supposé avoir des vertus aphrodisiaques. Mais ce qui pouvait passer pour un vœu de longue vie pour un roi de soixante ans aurait clairement été un affront pour un jeune roi de trente… Alors Sven s’était rabattu sur le premier coffre qui lui était tombé sous la main et l’avait rempli au hasard d’objets hétéroclites et vaguement dorés puis l’avait offert à son roi. Ragnar n’avait pas été dupe, mais comme Sven savait qu’il savait, il était tout de même passé pour un souverain qui se faisait respecter sans rançonner ses propres nobles. Il s’était fait là un allié, ce qui est toujours bon à prendre.

Le roi viking assit sa grande carcasse sur le bord du lit en bois sculpté recouvert de fourrures épaisses et passa en revue brièvement le contenu du petit coffre.
Au milieu d’objets divers arrachés à de petites communautés côtières, un objet attira son regard. Un objet étrange et étranger.
Cela ressemblait à une espèce de lampe, mais elle semblait faite d’or et portait des inscriptions élégantes, dans une écriture inconnue du viking. Il avait du mal à distinguer clairement de quel métal était fait cette étrange lampe dans la semi obscurité, aussi, il entreprit de la frotter énergiquement avec un coin de la peau d’ours qui traînait par terre.

Quelle ne fut pas sa surprise de voir alors un nuage abondant de fumée bleue sortir de cette lampe et venir dessiner une forme devant ses yeux ébahis.
Ne sachant trop à quelle sorcellerie il avait affaire là, il attrapa son épée et se mit en garde, scrutant les volutes hypnotiques de la fumée bleutée pour tâcher de deviner ce qu’était la forme qui commençait à s’y dessiner.


Dernière édition par Ragnar Hrodgæirsen le Mar 15 Juil - 12:10, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Le Palais du roi Ragnar le Berserk   Le Palais du roi Ragnar le Berserk Icon_minitimeDim 13 Juil - 21:12

1 Vangelis: Eastern Path

Avant même que ses yeux ne s’ouvrissent, elle savait, elle devinait que tout allait recommencer. Un nouveau maître, de nouvelles exigences, une nouvelle vie si on pouvait véritablement appeler ça une vie? Mais le présent se rappelait à elle, ne laissant pas le temps aux souvenirs d’affleurer à la surface de sa mémoire.

Volutes roses et mauves s’estompèrent pour ne laisser que du bleu. On l’avait appelé, quelqu’un avait mis la main sur cette maudite lampe et appelait son génie à en sortir. Enfin!
Un étrange décor prit forme au fur et à mesure que se dissipaient les brouillards de la lampe. Et revenait dans la conscience du génie tout ce qui avait été son passé avant qu’elle ne s’endormisse d’un profond sommeil. Combien de temps avait-il duré cette fois?

Dressée sur ses pieds nus, une jeune femme vêtue à la façon des danseuses orientales leva ses beaux yeux noirs sur l’homme qui était déjà son maître avant même de le savoir. Le soulagement se peignit sur le visage de Kalisha, son maître était des plus séduisants malgré une tenue étrange. Mais le soulagement et l’étincelle qui brilla brièvement dans les yeux de nuit du génie cédèrent la place à la surprise. Les paroles éternelles qui d’instinct s’étaient frayées un chemin dans l’esprit de la princesse orientale moururent sur ses lèvres, remplacées par des mots prononcés avec un fort accent arabe, sur un ton qui avait été le sien pendant au moins vingt cinq ans.

- Et bien! en voilà des façons d’accueillir une jolie jeune femme! Vous pouvez baisser votre arme, vous n’aurez jamais rien à craindre de moi.

Mais l’homme ne renonça pas pour autant à baisser sa garde. Kalisha hésitait entre en rire ou se fâcher, mais il restait bien sûr une dernière possibilité, la plus sage. * mouais, il va bien falloir hein!* Alors sur un ton très doux, d’une voix qui déjà perdait ses couleurs d’orient, le génie s’exprima clairement dans la langue de son maître qu’elle connaissait sans ne l’avoir jamais pratiquée auparavant. Car c’était là l’un des nombreux avantages à être génie, il en fallait bien.

- Je suis Kalisha, génie de la lampe.. oui oui celle-là même que vous teniez il y a un instant! Oh ne faites pas cette tête là!

Elle s’interrompit. Pourquoi à chaque fois qu’elle était décidée à jouer bravement son rôle, fallait-il qu’elle oubliât ses sages résolutions après seulement quelques mots prononcés? Elle inclina la tête respectueusement en espérant que cela ferait oublier son ton trop désinvolte.

- Je suis à présent votre esclave et réaliserai chacun de vos souhaits, comme bon vous plaira, maître.

Kalisha s’inclina une nouvelle fois humblement devant son maître et attendit qu’il se décidât à ouvrir la bouche, mais surtout à baisser son arme. Devait-elle lui dire que de toute manière ce n’était pas avec ce joujou qu’il la ferait disparaître? * bon voilà.. à présent le défilé des souhaits va débuter, roulement de tambour!!! que va bien pouvoir me réclamer cet homme là? il n’a pas le regard lubrique, au moins un qui n’essayera pas de me violer. Peut-être voudrait-il des vêtements? il n’a pas l’air d’avoir grand-chose à se mettre sur le dos..*

La jeune femme fixait attentivement son maître, s’attendant à toutes les demandes possibles ou inimaginables.
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MessageSujet: Re: Le Palais du roi Ragnar le Berserk   Le Palais du roi Ragnar le Berserk Icon_minitimeDim 13 Juil - 21:56

L’épée n’avait pas quitté la main du roi et il n’avait aucune intention de la lâcher. Il n’avait jamais vu pareille chose. D’abord cette fumée bleue, et puis ensuite cette apparition… C’était de la sorcellerie. Et s’il y a une chose qu’un viking déteste encore plus qu’une bière éventée, c’est bien la sorcellerie. Si c’était le cas, il devait immédiatement fendre la jeune femme en deux d’un grand coup d’épée sans hésitation. Mais était-ce bien le cas ?
Dans la première vie de Ragnar, frère Aleran lui avait parlé des démons de sa religion. Quant aux vikings, entre le loup Fenrir, les géants et le serpent de Midgard, ils ne manquaient pas non plus d’êtres maléfiques.
Mais un génie ??? Qu’est-ce que ça pouvait bien être, un génie ?
Etait-elle une sorte d’elfe, au service des dieux ou des Valkyries ?... Ou bien une Norne qui venait tester la perspicacité du nouveau roi ?

Jetant un œil à la lampe dont était sortie l’apparition, Ragnar se demanda si quelqu’un n’avait pas versé dans sa bière un peu de ce thé du Swizzerland qui donne paraît-il des hallucinations ébouriffantes…
Et pourtant… la jeune femme avait l’air bien réelle… Et bien jolie aussi. C’en était suspect.
Elle était à peine moins vêtue que les esclaves qui embellissaient le trône du roi, mais elle portait des étoffes si légères qu’elles en étaient transparentes, ne cachant presque rien de sa merveilleuse anatomie. La lumière tremblotante de la lampe à l’huile de baleine que le roi avait posée sur son coffre à vêtements faisait apparaître à travers le tissu translucide des trésors qui en devenaient bien plus désirables que s’ils avaient été exposés en pleine lumière.
Ses gestes étaient gracieux et pleins de vie, accompagnés par une musique de petits tintements que provoquaient tous ses petits bijoux qui s’entrechoquaient. Son visage était pur et sans défaut, encadré de cheveux d’or chaud et vibrant. Ses yeux, deux perles noires qui attiraient immanquablement le regard…

Le roi se reprit et releva la pointe de son arme qui s’était un peu baissée tandis que son regard s’était un instant perdu à caresser l’inconnue à distance.
Allons… Plus une femme est jolie, plus elle est dangereuse, tout le monde sait cela !
Qui était-elle ? Une enchanteresse ? Une magicienne rusée ?

Ragnar sursauta quand la jeune femme se mit à l’apostropher dans sa propre langue.
Puis il sembla rassuré des paroles qu’il entendit. La jeune femme semblait avoir mauvais caractère, c’était plutôt bon signe, non ? Quand vous venez pour assassiner quelqu’un, vous prenez la peine d’être tout sucre tout miel avec lui. Enfin, c’était comme ça que le voyait le viking.

Kalisha, puisque tel était apparemment son nom, Kalisha avait croisé les bras sur sa jolie poitrine de danseuse, et attendait la réponse de l’homme qu’elle désignait comme son maître. Le roi berserk, lui, continuait à brandir son épée sous le nez d’une jeune et jolie femme qui devait faire presque deux têtes de moins que lui et qui n’en semblait pas plus intimidée pour autant. La situation devenait ridicule. Il fallait qu’il prenne une décision.
Curieusement, l’idée d’appeler la garde ne l’effleura pas. Il se contenta de poser son épée au coin du lit, sur la peau d’ours, juste à portée de sa main quand même au cas où la jeune femme commencerait à se faire pousser des griffes ou des crocs.
Le viking pencha un peu la tête, pour mieux observer celle qui l’appelait son maître.

Je suis à présent votre esclave et réaliserai chacun de vos souhaits, comme bon vous plaira, maître.

Euh… Oui, oui, je sais… Je suis roi de ce royaume et donc, si tu n’es pas une Asgardienne, tu es mon esclave, donc tu feras tout ce que je te dirai de faire, cela je le sais.
Mais, par Odin, comment est-ce que tu fais pour … ?


Ragnar regardait la lampe, trop petite même pour contenir un seul pied de la jeune femme.
Il la tournait dans tous les sens.

Tu es vraiment sortie de là-dedans ?
Qui es-tu donc pour faire ce tour ? ... Une sorcière ?


Et puis, comme Ragnar était tout de même roi, il finit par se demander non seulement comment elle était arrivée ici, mais également ce qu’il y avait derrière.

Pourquoi es-tu venue me voir ?... Qu’est-ce que tu veux de moi ?


Dernière édition par Ragnar Hrodgæirsen le Lun 14 Juil - 12:53, édité 2 fois
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Kalisha
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MessageSujet: Re: Le Palais du roi Ragnar le Berserk   Le Palais du roi Ragnar le Berserk Icon_minitimeLun 14 Juil - 8:55

2.

L’assurance de Kalisha se volatilisa en entendant la réponse du roi, puisque tel était son statut, et son visage afficha la plus totale des stupéfactions. Le génie en perdit presque de sa superbe, car que pourrait bien lui demander un roi qui possédait déjà tout ce qu’il voulait? La sensation d’être devenue soudain inutile, troubla l’esprit de la jeune femme. Et alors s’il n’avait pas besoin d’elle? Il pouvait très bien se défaire de la lampe et la donner au premier abruti qui passe. Seulement Kalisha ne tenait pas à retourner aussi vite dans sa prison dorée. Et puis quel homme se débarrasserait d’un tel trésor, en parlant des pouvoirs du génie bien entendu?

Elle devinait qu’elle devrait jouer de diplomatie, surtout qu’en plus il n’avait pas l’air très au fait de la magie des Jinns. Bon ça, elle ne pouvait pas vraiment lui en vouloir, car elle-même n’avait pas très bien réagi en comprenant de quoi il retournait, la première fois qu’elle avait été appelée à sortir de la lampe. C’était seulement à ce moment qu’elle avait compris que le Jinn l’avait roulée, oui elle s’était faite avoir comme une débutante, pourtant elle savait que les promesses de ce satané Siramnu cachait un piège.

Mais à présent il était trop tard pour les regrets, et Kalisha devrait s’adapter à cette nouvelle situation. Elle allait devoir sortir le couplet du pourquoi des génies, de la raison de sa présence, comment, pourquoi, qui, quand et où. Kalisha soupira et retrouva ses anciennes attitudes de jeune fille ayant grandi dans la rue. Dans un léger bruit de cliquetis, elle se laissa tomber sur le lit, croisant ses jambes en tailleur sous elle. Puis dans un geste gracieux, repoussa quelques mèches derrière ses épaules.

- Je vais répondre à toutes vos questions, maître…. mais voudriez vous bien cesser d’agiter cette lampe dans tous les sens?

Kalisha fronça les sourcils contrariée par sa vive réaction, elle n’avait rien appris de ses expériences de génie, de ses propres erreurs. Et la jeune femme devina qu’elle devrait plus que jamais faire montre de patience si elle voulait un jour se défaire de ce diabolique sortilège. Et puis comme bien souvent auparavant, elle se reposa encore la question, si vraiment le Jinn la libèrerait et qu’il n’avait pas encore une fois trompé la jeune femme. Elle lui désigna le lit à côté d’elle et d’une voix radoucie, l’invita à la rejoindre.

- ne voudriez vous pas vous assoire? Je crains que mes explications prennent du temps et… bon, je vois..

Comme il n’avait pas fait mine de bouger, elle haussa les épaules et débuta ce qui devait être aux yeux de ce roi viking le plus étrange des récits.

- D’abord je ne suis pas une sorcière, mais un génie, et puis je n’ai pas choisi d’apparaître, mais c’est vous qui m’avez fait apparaître.

Voyant sa perplexité, Kalisha ajouta:

- Cette lampe que vous possédez, n’est pas comme les autres, elle est… magique, mais c’est de la bonne magie, ne soyez pas inquiet. Et quand vous la frottez, vous réveillez le génie qui sommeille en elle, moi en l’occurrence. Mais je peux aussi apparaître si vous m‘appellez par mon nom, c’est un peu plus simple, et moins usant pour la lampe!

Elle sourit avec malice, essayant de détendre un peu l’atmosphère, mais rien à faire, l’homme restait de glace. * bon sang! ça va pas être une partie de plaisir! je dois faire quoi pour qu’il sourie un peu? ah ben tiens, c’est peut-être à ça que je vais lui être utile, le mettre de bonne humeur..*
Kalisha s’éclaircit la voix avant de poursuivre.

- comment cette magie fonctionne? je n’en sais à vrai dire pas plus que vous, on ne peut définir la magie des Jinns. C’est comme mon pouvoir qui me permet de réaliser chacun de vos vœux. Il suffit que vous demandiez quelque chose et paf, je le fais apparaître.

Elle sourit à nouveau mais devant le visage méfiant du viking, elle le perdit rapidement.

- bon il vous faut une démonstration de toute évidence, alors hum.. que désirez-vous? euh une nouvelle chemise?

Kalisha baissa ses yeux sur le torse nu du roi et pointa avec grâce son doigt dans sa direction. Aussitôt il fut vêtu d’une chemise taillée dans la plus pure des soies, d’un blanc immaculé et qui il fallait le dire, lui seyait à ravir. Satisfait, le génie dévisageait son maître, attendant les compliments.
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MessageSujet: Re: Le Palais du roi Ragnar le Berserk   Le Palais du roi Ragnar le Berserk Icon_minitimeLun 14 Juil - 14:47

Le cerveau du roi tournait à plein régime. Et il semblait s’essouffler devant cet effort inhabituel.

Il s’était radouci un peu quand il avait vu la jeune femme s’asseoir sans façon sur son lit. Evidemment, une jolie fille qui s’habille comme ça, qui se pose sans façons sur le premier lit venu et qui vous invite à l’y rejoindre, ça porte un nom. Même en viking.
D’ailleurs, Ragnar n’aurait rien eu contre le fait de céder à des avances faites aussi naturellement. Certes, il venait de renoncer à sa compagnie pour la nuit, mais les hommes sont ainsi faits qu’il leur suffit souvent d’une touche d’exotisme, d’un soupçon de résistance, même feinte, pour raviver d’un coup leur flamme et leur désir.

Par contre, autant elle était agréable à regarder, autant elle donnait un peu mal à la tête à l’écouter. Ragnar avait souvent remarqué ça chez les femmes.
Elle lui parlait de magie, mais de magie de Génie et pas de magie de Sorcière, d’une magie bonne, mais dont elle ne savait pas d’où elle venait. Elle disait pouvoir exaucer tous les vœux, mais elle ne pouvait même pas quitter sa lampe. Tout ça ne tenait pas debout. Et ça lui donnait le tournis.

Soudain, Ragnar sentit quelque chose sur lui. Comme un vêtement qui serait apparu juste sur lui, comme ça.

Aaah !! Mais qu’est-ce que c’est ? … Qu’est-ce que tu m’as fait sorcière ?

Le roi tentait d’enlever cette chemise comme si elle le brûlait. Elle était dans une espèce d’étoffe pour étranger ou pour femme d’étranger, douce et brillante au toucher, pas du tout comme du lin normal ! Et puis… Et puis… Elle sentait le parfum !! Mais qu’est-ce que c’était que cette magie noire ?
Finalement, Ragnar arriva à quitter la chemise, il la jeta par terre, aussi loin que possible de lui, puis il saisit son épée.
Il regarda la jeune femme assise sur son lit avec colère, mais elle avait l’air si surprise de sa réaction qu’il se radoucit. Enfin, du moins commença-t-il par parler au lieu de ravager la pièce à grands coups d’épée.

Mais qu’est-ce que tu me veux à la fin ? … Il n’y a pas de magie ici ! … Seuls les prêtres des runes ont le droit de lire les runes sacrées ! … Et encore, ils font attention de me demander ce que je veux qu’ils voient dedans s’ils ne veulent pas finir avec la tête tranchée.
Et toi… Toi, tu viens me mettre cette … cette chose d’un autre monde sur mon dos avec ta magie !... Tu n’es qu’une sorcière qui vient pour me tuer !
Retourne d’où tu viens, rentre dans ta lampe !


La jeune femme était passée par bien des expressions durant le discours du viking. Tour à tour surprise, excédée, en colère, déconcertée, suppliante, puis, finalement, résignée, elle baissa la tête, tout en gardant une lueur de défi dans les yeux.

Il sera fait selon vos désirs, maître. Puisque vous ne semblez pas capable d’apprécier les cadeaux du destin.

Aussitôt, elle disparut dans une fumée bleue qui réintégra en quelques secondes la lampe dont elle était issue, ne laissant plus rien dans la pièce qu’une chemise jetée en boule dans un coin, et une lampe qui finissait de rouler sur le sol.

De la pointe de l’épée, Ragnar toucha la lampe qui n’émit qu’un son métallique.
Méfiant, il alla inspecter la chemise de soie. Il posa son épée, et la regarda sous toutes les coutures. Il la renifla.
Elle avait l’air d’une simple chemise. On aurait dit une de ces chemises que les marchands de Skettlebörg ramenaient de leurs voyages vers les côtes de Sunliao. Mais elle était taillée parfaitement à ses mesures. Et puis, il y avait ce parfum. Ragnar renifla l’étoffe encore une fois. On aurait dit un parfum venu de Djamalia. Un de ces parfums envoûtants dont les femmes de ces pays s’aspergent pour tourner la tête à leurs hommes.
Cette chemise n’avait pas l’air très dangereuse. Seulement elle était venue là par magie. Et la magie, ça ne faisait pas partie du monde des vikings.
Enfin, si. Mais seulement dans les légendes.
Et puis, dans les légendes, quand le héros partait pour aller tuer un monstre, il recevait une épée ou une armure, à la rigueur un cor de chasse magique. Mais pas une chemise qui sent bon !
Et c’était les envoyés des dieux qui donnaient ces objets, ou bien des elfes. Pas une… danseuse de taverne. Bien jolie quand même, ça on pouvait pas le lui enlever...

Ragnar se sentait un peu idiot avec son épée posée dans un coin de la pièce, la chemise posée à côté de lui, et cette lampe qu’il manipulait dans tous les sens pour savoir comment on pouvait bien y faire entrer tant de choses.
Après tout, la jeune femme n’avait pas été si méchante que ça avec lui. Elle lui avait même fait un cadeau. Et puis, elle semblait comme prisonnière de sa magie elle-même.
Il vint à l’idée du roi que c’était peut-être le génie qui avait besoin de son aide à lui.
Bon.
Il fallait qu’il reprenne cette conversation sur d’autres bases.

Génie ? Génie tu es là ?

Il ne se passait rien. Allons bon. C’était bien les femmes, tiens. Elle devait bouder dans sa lampe, à tous les coups.

Ecoute Génie, je… je voulais pas te faire peur… C’est juste que c’est pas normal les choses que tu fais tu comprends ?
Reviens… Il faut que tu me racontes ton histoire.


Toujours pas de réponse. Ragnar soupira. Il passa le vêtement de soie sur ses épaules robustes.

Bon d’accord, d’accord… Voilà, je la mets ta chemise.

Ragnar reprit la lampe dans ses mains. Il toqua doucement dessus, comme s’il frappait à la porte d’une maison de poupée. Toc toc toc…

Euh Kalisha ? Reviens Kalisha… S’il te plaît.

Ah ? Ca c’était un mot magique. Un mot que Ragnar ne prononçait pas souvent. Mais qui eut l’air de marcher. La fumée bleue se dégagea si brusquement de la lampe que Ragnar faillit la lâcher encore une fois par terre.
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MessageSujet: Re: Le Palais du roi Ragnar le Berserk   Le Palais du roi Ragnar le Berserk Icon_minitimeMar 15 Juil - 6:34

3. Christopher Peacock: Forrest Gump

Les paroles sont parfois plus blessantes que des armes et leurs plaies bien plus longues à guérir. Celles du roi cinglaient au visage de la jeune femme qui s’attendait plutôt à de gentils remerciements ou peut-être un compliment. Mais il n’en fut rien. Elle avait beau avoir des siècles de vie derrière elle, une certaine expérience de génie, il n’en demeurait pas moins qu’elle était sensible à ce genre d’attaque verbale. Ses yeux brillèrent d’abord de défi, mais la tristesse se peignit sur son visage alors qu’il lui faisait comprendre qu’il n’avait pas besoin d’elle. Résignée, elle s’inclina à sa demande et regagna son antre de cuivre.

Dans les volutes de couleurs, son corps reposait mais son esprit restait alerte. Elle qui s’était réjouie de se retrouver à la lumière du soleil, se voyait rejetée comme une vulgaire souillon, non…une sorcière, c’était le mot qu’il avait utilisé. Ressemblait-elle vraiment à ces méchantes femmes des contes? Et qu’allait-elle faire si son maître ne désirait pas son aide? Comment pourrait-elle prouver qu’elle pouvait devenir meilleure? Elle songea soudain qu’il pouvait très bien abandonner la lampe tout au fond d’un coffre et ne plus jamais s’y intéresser. Cette simple pensée la remplit d’effroi, le sommeil avait beau effacer le temps qui s’écoulait inexorablement, Kalisha ne tenait aucunement à finir aux oubliettes… Elle, petite fille qui avait grandi dans les rues de Babylone, elle qui à présent, rêvait de liberté.

Et puis soudain la voix du roi se fit entendre. Pendant vingt cinq ans, Kalisha avait été d’une terrible rancune, mais avec le temps, elle avait oublié ce sentiment que ne pouvaient se permettre que les gens qui avaient le temps d’aimer ou de haïr. Son cœur s’emballa et ses yeux grands ouverts, elle resta aux aguets, espérant qu’il la rappellerait. Ce qu’il fit, mais alors elle hésita, allait-il à nouveau la traiter avec mépris? Faisait-il partie de ces hommes qui vous rappelaient à eux pour mieux vous rejeter ensuite? Chat échaudé craint l’eau froide disait l’expression, et Kalisha restait plus que jamais méfiante.

Mais le roi sut trouver les mots pour apprivoiser le génie, alors elle apparut pour la seconde fois devant lui, en s’inclinant humblement.

- Maître..

Kalisha n’osait croiser le regard de l’homme, elle espérait seulement qu’il ne la renvoyât pas trop vite dans la lampe. Plus que jamais, il lui faudrait se montrer serviable et douce.

- je crains que mon histoire ne vous déplaise ou vous ennuie et si cette chemise n’est point à votre goût, ne vous forcez pas de la porter pour moi. J’ai été maladroite en vous proposant cet exemple pour vous faire comprendre ma magie. Je ne vise aucunement à vous faire de mal bien au contraire, je ne suis là que pour réaliser le moindre de vos souhaits.

La jeune femme redressa la tête pour plonger ses yeux brillants et expressifs dans le regard du roi.

- A présent si vous préférez que je retourne dans la lampe, je ferai selon votre bon vouloir.

Sans doute pouvait-il lire dans son regard qu’elle n’en avait aucune envie, et qu’elle espérait bien qu’il ne l’y renvoya pas trop vite. Seulement il était le maître et elle était son génie dévoué et ses désirs à elle, ne comptaient plus.
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MessageSujet: Re: Le Palais du roi Ragnar le Berserk   Le Palais du roi Ragnar le Berserk Icon_minitimeMar 15 Juil - 19:49

Le grand guerrier soupira. Il était… bien ennuyé, voilà. Et puis, il se sentait un peu bizarre.
A regarder cette jeune femme, toute jolie, toute menue, qui avait l’air si désolée, si désireuse de lui faire plaisir, il se sentait rempli d’un sentiment étrange. Enfin, un sentiment pas très habituel pour un viking.
Ce n’était pas de la pitié, non. On ne peut pas prendre en pitié une jeune femme aussi belle, et dotée de pouvoirs magiques, qui plus est. De la compassion, alors ? Oui, certainement, un peu. Avec une bonne dose de curiosité alors. Et aussi peut-être un autre sentiment qui commençait à poindre ? Peut-être…
Mais enfin… les vikings ne sont pas renommés pour leurs qualités d’introspection. Ni pour leur propension à la philosophie spéculative.
Tout ce que savait Ragnar, c’était qu’il se sentait ému par le joli petit bout de bonne femme qui était devant lui. Il aurait bien voulu la prendre dans ses grands bras musclés pour la réconforter, mais il ne savait pas si ça se faisait avec un génie. Et puis, il avait un peu peur de la casser. Les femmes vikings étaient souvent assez bien bâties. Suffisamment pour mettre une bonne paire de claques à un loup en maraude. Dame, quand les hommes sont en mer, il faut bien qu’elles assurent la défense du foyer… Mais elle, elle faisait à la fois forte en dedans et fragile en dehors. Bref, Ragnar ne savait pas trop comment manipuler cette jolie poupée avec ses grandes mains pataudes.

Après une brève hésitation, il finit par enlever la chemise de soie, tout en s’excusant auprès de la jeune femme.

Ne crois pas que je n’apprécie pas ton cadeau. Il est superbe... Vraiment.
Seulement, elle est trop fine. Et puis elle sent bon.
Si quelqu’un me voit avec ça, il va croire que je suis devenu… enfin… décadent quoi. C’est pas une chemise de viking.
Mais j’apprécie quand même, hein… Je la mettrai dans le grand hall avec tous les souvenirs de pillage.


Tu comprends, un cadeau, ça doit faire plaisir à celui qui reçoit.
Nous, quand on n’aime pas quelqu’un, on lui offre un truc qu’on a trouvé dans notre cave, un vieux truc dont on ne veut pas. Il y a comme ça le truc du grand père de Sven. Personne n’a jamais vraiment su ce que c’était, mais tout le monde le repasse à quelqu’un qu’il n’aime pas pour les mariages ou les cérémonies. Il a déjà fait trois fois le tour de la ville, et à chaque fois, ça fait une bonne grosse vieille bagarre !
Ou alors, il y a ceux qui offrent quelque chose qui leur plaît. En général, c’est un copain qui t’offre une esclave et qui te demande le jour même si tu pourras la lui prêter. Ou qui l’a essayée avant. Pour voir si c’était ta taille.


Le roi berserk s’était assis sur le lit. Il fit signe à la jeune femme de venir le rejoindre.
Au moment où il allait dire encore quelque chose, il resta la bouche ouverte, la langue en l’air, les yeux rivés sur la belle Kalisha.
La manière qu’elle avait de se déplacer ! Ce roulement de hanche sensuel… Et comment elle avait avancé un peu vers lui sur le lit, à quatre pattes, sans le quitter des yeux…
Ragnar avala sa salive avec difficulté… Déjà qu’il avait du mal à organiser ses pensées…

Jusqu’à il y a trois mois, il était un viking insouciant, distribuant des baffes et des coups d’épée, naviguant, combattant, pillant, violant…
En fait, pour ce dernier point, la vérité obligeait à dire que Ragnar n’avait jamais violé personne. D’abord parce que, dans les villages qu’ils pillaient, il évitait de choisir les femmes mariées (le bruit des enfants qui pleuraient le déconcentrait), et ensuite parce que, parmi les femmes non mariées, il n'avait pas assez de temps pendant le pillage pour répondre à toutes les demandes de viol. La dernière fois, il y avait deux femmes qui voulaient absolument partir avec les guerriers, comme esclaves, mais le drakkar était plein, alors il avait fallu les repousser à coup de rames.
Sans doute que certaines aimaient bien les géants blonds tout en muscles et pas trop doués pour la discussion. D’un autre côté, il y avait pas mal de femmes vikings dans la ville qui se seraient volontiers embarquées sur le premier drakkar venu pour pouvoir se trouver un gentil mari bien calme à dorloter au coin du feu.
Des fois Ragnar et ses amis avaient du mal à comprendre les femmes. Alors ils allaient boire quelques bières et ça allait mieux ensuite.

Mais donc, depuis trois mois, Ragnar devait se remplir la tête avec tout un tas d’informations que lui donnait Snori sur l’état de son royaume et de ses voisins. Oh, le roi berserk avait l’air assez doué pour un viking, mais, quand même, ça lui donnait un peu des maux de tête. C’était compliqué, la politique…
Snori lui disait bien qu’il ne fallait pas chercher à comprendre, mais Ragnar avait une curiosité intellectuelle et une capacité de raisonnement nettement supérieures à la moyenne de son peuple.
Evidemment, tout est relatif…
Et donc, cette soudaine apparition d’un… comment elle disait ?... ah oui… d’un génie, lui posait bien des questions.

Bien sûr, cela pouvait lui être utile d’avoir cette magie à sa disposition. Mais si jamais quelqu’un apprenait qu’il s’en était servi, il était bon pour se faire abandonner sur un iceberg lors du dégel.
Bon, il pouvait aussi aller jeter cet objet maudit en pleine mer, là où personne ne le retrouverait jamais. Mais il ne pouvait pas faire ça à la jeune femme qui venait de s’installer près de lui. Il ne s’en sentait pas la force.
Et quoi faire d’elle ? La laisser dans sa lampe ? Ca n’aurait pas été très agréable pour elle, apparemment. A la rigueur, la garder dans sa chambre… Ca faisait un peu prison quand même… Mais il ne pouvait pas non plus l’amener comme ça à ses côtés dans la grande salle, sans que personne sache d’où elle était venue !
Et sa fiancée !!! Oh là lààà… Il l’avait complètement perdue de vue, celle-là ! Comment allait-elle prendre la présence de cette femme dans leur chambre ?
Et qu’est-ce qui se passerait si quelqu’un lui volait la lampe ? Il perdrait Kalisha ?

Ragnar appuya ses doigts sur son front comme quelqu’un qui souffre d’une mal de tête tenace.
Puis il soupira un grand coup…

Ecoute, je ne sais pas trop par où commencer avec toi…
Si tu me racontais ton histoire, que je sache qui tu es ?
On a le temps, le jour ne se lève que dans trois mois.


Euh…oui. L’humour viking est un peu particulier…
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MessageSujet: Re: Le Palais du roi Ragnar le Berserk   Le Palais du roi Ragnar le Berserk Icon_minitimeMer 16 Juil - 10:58

4.

Kalisha écouta avec une grande attention les explications du roi. D’abord elle s’étonna qu’il n’avait pas apprécié la chemise parce qu’elle sentait bon…???… Puis il lui parla des coutumes de sa famille et de son peuple. En effet, l’homme n’avait rien d’un Babylonien, et rien d’un italien et ..rien d’un espagnol et rien d’un gaulois, enfin quoique gaulois… La jeune femme cligna des yeux plusieurs fois en ayant guère le temps d’observer le décor autour d’elle, puisqu’elle ne se serait pas permise de détourner son attention de son maître toujours à ses explications…

- et à chaque fois, ça fait une bonne grosse vieille bagarre !
Ou alors, il y a ceux qui offrent quelque chose qui leur plaît. En général, c’est un copain qui t’offre une esclave et qui te demande le jour même si tu pourras la lui prêter. Ou qui l’a essayée avant. Pour voir si c’était ta taille.


Le génie ouvrit soudain des yeux ronds comme des soucoupes. Elle se souvint qu’il lui avait dit qu’il la considérait comme son esclave, cela voulait-il dire qu’il allait la prêter à un de ses amis? Quand à cette histoire de taille, la remarque la rendit plus perplexe encore. Kalisha commençait à craindre le pire, dans quel genre d’endroit était-elle tombée??

Le roi s’installa sur le lit et lui fit signe de la rejoindre. Sagement elle s’exécuta et se glissa vers lui à quatre pattes, pour retrouver sa position préférée, c’était à diiiire, assise en tailleur. Kalisha inclina la tête en biais devinant que le roi était toute à sa réflexion. De toute évidence son apparition l’avait beaucoup perturbé et elle pouvait bien comprendre; elle-même, il lui avait fallu beaucoup de temps pour s’habituer à sa nouvelle condition. Elle attendit patiemment qu’il poursuivit la conversation tout en se disant qu’elle aurait peut-être aussi du mal à s’habituer à voir cet homme superbement bâti, se promener torse nu devant elle
. * c’est malin ça… je suis un Jinn, un génie de la lampe et pas une esclave.. enfin pas de ce genre de…femme..Je ne dois pas penser à ça!*

Kalisha à son tour laissait ses idées vagabonder.. depuis combien de temps n’avait-elle plus goûté aux plaisirs de la chairs? Le Jinn qui l’avait enfermé dans la lampe lui avait dit qu’elle s’était mal comportée et oui.. elle se souvenait de ses nombreux amants mais à présent tout ça lui était refusé, il le fallait bien si un jour elle voulait retrouver sa liberté. Encore une fois, elle se dit que c’était cher payé ! La jeune femme se força à regarder ailleurs, et se concentra sur ses yeux, tout en laissant échapper un léger soupir.

- Ecoute, je ne sais pas trop par où commencer avec toi…Si tu me racontais ton histoire, que je sache qui tu es ? On a le temps, le jour ne se lève que dans trois mois.

Encore une fois, Kalisha cligna des yeux, stupéfaite. Ce n’était pas possible!!

- vous dites que les nuits durent trois mois?? Mais!! où suis-je donc tombée? Au fait vous ne m’avez toujours pas dit votre nom .. je sais juste que vous êtes un r..

Le génie s’interrompit brusquement. Il lui avait posé une question et ce n’était pas à elle d’en poser. Mais il n’avait pas l’air de s’en formaliser.

- ça paraît long, mais on s'y habitue vite..

Il lui sourit et elle le lui rendit, cependant elle avait besoin de précisions, mais cela attendrait sans doute..

- et je me nomme Ragnar Hrodgæirsen, roi berserk du royaume de l’Asgard septentrionale.

La jeune femme le fixa, un instant sans réagir. Il avait l’air de croire qu’elle devait savoir où ce pays se trouvait, mais les connaissances et la culture de Kalisha étaient très limitées. Et pour ne pas avouer son ignorance, elle préféra réagir au prénom qu’elle trouvait très amusant, jamais entendu auparavant mais amusant. Elle afficha un large sourire:

- oh Ragnar, on dirait l’air d’une musique de chez moi..

Aussitôt le génie bondit sur ses pieds agiles au bas du lit, et Kalisha se mit à exécuter quelques pas de danses rapides en fredonnant..

- Ragnar! Ragnar!! prend garde à Ragnar, Ragnar!

Elle réalisa une dernière pirouette et s’arrêta en voyant l’expression du roi. Peut-être n’aimait-il pas non plus la danse? Là, Kalisha se dit qu’elle pourrait bien faire grève s’il tenterait de l’en empêcher. Mais bien téméraire idée qu’elle avait eu là, car après tout, elle saurait bien le convaincre d‘apprécier cet art.
Pour parer à d’éventuelles critiques qu’il aurait pu émettre, Kalisha redevint tout miel et en quelques pas souples, retourna s’assoire à côté du roi.


- bien à présent, puisque tel est votre désir, je vais vous raconter mon histoire.

Elle lui offrit un adorable sourire, avant de s’installer plus confortablement sur les douces fourrures et entama son histoire avec le ton qu‘adoptent les conteurs nés. Hélas pour le roi, il n’avait pas réalisé qu’il avait commis là une grave erreur en lui demandant telle chose. Car Kalisha n’était pas avare de paroles, bien au contraire et conter une histoire qui avait débuté en l’an de grâce six cent dix, avant Jésus-Christ, allait demander au roi une longue attention.

Ambiance: Loreena McKennitt, Tango to Evora

Ainsi il écouta l’histoire de Kalisha qui était devenue génie de la lampe. Une histoire commune d’une petite fille laissée à elle-même dans les rues de la belle Babylone, alors que les riches prospéraient tranquillement. Fille d’esclave, elle avait appris à se débrouiller pour survivre dans cette cité qui voyait l’apogée de son empire.

Elle lui parla de ses petits larcins, vols en tout genre à la dérobée ou organisés avec la bande des gosses du quartier. Puis elle lui raconta encore son pays, ses parfums, les rires, les courses-poursuites à travers les ruelles de la cité, les escapades dans les riches maisons quand les propriétaires étaient partis en voyage. Les yeux brillants, elle lui décrivit la magnificence de Babylone avec ses couleurs et son peuple chaleureux, d’une voix qui laissait paraître l’amour de la jeune femme pour le berceau de son enfance. .

Puis avec un naturel étonnant, elle lui raconta comment elle avait découvert, étant devenu une belle jeune fille qu’elle pouvait utiliser d’autres atouts pour mieux séduire et surtout mieux voler les riches hommes qui se laissaient envoûtés par ses talents. Depuis toujours, Kalisha s’était montrée douée pour la danse et avait appris à parfaire cet art lors des chaudes nuits d’orient, auprès de nomades, dont le son des guitares et des chants ancestraux lui parvenaient encore. Elle avait surtout appris que l’homme pouvait tout oublier quand sous ses yeux, une femme lui faisait miroiter d’autres merveilles.

Mais vivre au milieu du faste de Babylone avait ses conséquences, et à force de fréquenter le beau monde, à force de voir défiler sous ses yeux, les plus grandes richesses, Kalisha avait changé. Voler n’était plus devenu un moyen de survivre, et la jeune femme en avait voulu toujours plus, usant de moyens pas très louables pour obtenir quelques pierreries, ou joyaux, faisant chanter des maris volages, se liant d’amitié avec les épouses cocufiées, pour mieux les ridiculiser ensuite. Elle avait ruiné la réputation de riches marchands en révélant quelques manigances qu’au fond chacun pratiquait. Elle en avait trop voulu, trop parlé et s‘était trop pavanée tel le paon au milieu de sa cour, alors oui, son comportement était loin, bien loin d’être exemplaire.

La jeune femme réalisa que c’était la première fois qu’elle évoquait tous ces souvenirs et bien plus encore. Cela lui laissa une étrange impression, comme si elle s’était trouvée face à un miroir qui lui avait révélé bien plus que son reflet. Le regard perdu dans le passé, Kalisha redressa la tête et dévisagea son maître, à la recherche d’une marque de désapprobation. Elle n’aurait pas voulu lui déplaire, pourtant elle se devait de ne rien lui cacher.

- Voilà, tout ça m’a valu un séjour en prison et je croyais bien que je n’en réchapperai pas quand le Jinn Siramnu m’a offert un marché.

Et elle lui raconta le reste de l’histoire. Une fois qu’elle eut terminé, elle attendit un moment avant de demander:

- mon maître veut-il que je lui conte aussi mes premières expériences de génie? Je dois avouer que mon apprentissage n’a pas été facile.

Elle lui fit un petit sourire comique.
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MessageSujet: Re: Le Palais du roi Ragnar le Berserk   Le Palais du roi Ragnar le Berserk Icon_minitimeMer 16 Juil - 23:16

Le roi viking avait été un peu surpris de la réaction de la jeune femme qui avait improvisé une petite danse sur son nom, avec tous ses petits bijoux tintinabulants en accompagnement.
Mais la surprise avait bien vite laissé la place à un tout autre sentiment.
Les quelques pas de danse qu’elle avait effectués étaient tout à fait… vraiment… enfin heureusement qu’il avait un pantalon en toile épaisse pour que son enthousiasme ne se voie pas trop.
La manière qu’elle avait de se déhancher… Et puis ces mouvements qu’elle faisait faire à son nombril ou à ses hanches… C’était… hypnotique. Irrésistible.
Déjà, il sentait ses mains lui échapper et se diriger doucement vers ce corps svelte et souple qui ondulait sensuellement.
Heureusement, la chanson ne dura guère et Ragnar put regagner un semblant de dignité en se mettant de côté et en s’appuyant sur le coude.
Il dut cependant faire un effort sur lui-même pour ne pas l’attraper d’une main et l’allonger sur la peau d’ours lorsqu’elle regagna sa place près de lui.
Seulement, il n’était pas encore très rassuré pour ce qui était des relations avec un génie. Est-ce que ça faisait seulement l’amour un génie ?

La suite de l’histoire le rasséréna un peu. Ainsi donc, elle était humaine. Elle venait du bout du monde, et peut-être même pas de ce monde là, d’ailleurs, mais ça n’était pas ça qui comptait aux yeux du viking. Il entendait surtout qu’elle était humaine. Avec des pouvoirs, certes, mais humaine. Ca changeait beaucoup de choses…
Ca ne réglait pas bien sûr le problème de l’explication à fournir aux autres, et surtout à sa fiancée. Mais elle lui semblait nettement moins dangereuse tout d’un coup.

Allongé sur le dos, Ragnar écoutait la voix douce et mélodieuse de cette jolie jeune femme qui lui racontait sa vie. Il se laissait transporter par le son de cette voix et la poésie de tous ces noms qu’il ne comprenait pas. Le roi aurait pu écouter Kalisha pendant longtemps sans s’en lasser.

Ragnar leva tout de même un sourcil quand elle lui dit qu’elle avait été condamnée à être enfermée éternellement dans cette lampe simplement pour avoir abusé un peu de la confiance de marchands qui auraient bien dû se douter quand même qu’une fille comme elle ne leur accordait pas ses faveurs pour rien…
Le châtiment semblait disproportionné à Ragnar. Pour certain, apparemment, la civilisation c’était surtout l’art de la torture raffinée…

Il y avait quand même quelque chose qui chiffonnait le viking. Quelque chose qui trottait dans sa tête. Apparemment son cerveau travaillait d’arrache pied dessus, mais l’idée ne voulait pas sortir. Il y avait quelque chose de coincé dans la cervelle du roi, comme une fibre de viande dans une dent creuse, et il essayait avec agacement de s’en débarrasser. C’était en rapport avec ce Jesucri dont elle parlait, et la chute de son drakkar par-dessus le bord du monde dans son ancienne vie.
Bon, ça finirait bien par venir.

Avec un grommellement gentillet, Ragnar changea de position, et allongea son bras pour que la jeune femme puisse venir s’allonger près de lui et lui raconter la fin de son histoire de génie.
Il lui fit un sourire.

Avec plaisir Kalisha. Je serais ravi que tu me racontes les misères que t’ont fait subir tes anciens maîtres.
Comme je suis un peu fatigué, il faudrait que tu viennes me raconter cela tout près.
Mets ta tête sur mon épaule.
Voilà, parfait…

Et puis, après, tu me diras ce que ça signifie « devenir gentille », pour que je sache ce que ça veut dire pour toi de regagner ta liberté.
Parce que chez nous, des fois, être quelqu’un de bien ça veut dire fracasser quelques crânes. Mais les propriétaires des crânes sont pas toujours d’accord.
Et puis, il y a un homme un jour qui m’a expliqué que, dans sa religion, c’était très mal que les gens fassent l’amour, ou alors ils devaient le faire comme s’ils le regrettaient. Ca me semble pas très humain, à moi.


Mmm… Apparemment, pendant que le cerveau cherchait une solution à son précédent problème, le reste du corps de Ragnar semblait échafauder une tactique un peu particulière pour savoir si la jeune femme était plutôt une humaine ou plutôt un génie…
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MessageSujet: Re: Le Palais du roi Ragnar le Berserk   Le Palais du roi Ragnar le Berserk Icon_minitimeJeu 17 Juil - 9:32

5. Sanja Ilic/Balkanika: Stagira Le Palais du roi Ragnar le Berserk 718945

Kalisha l’avait dévisagé d’une étrange manière alors qu’il lui avait demandé de venir s’installer plus près de lui, la tête sur son épaule. Sagement elle s’exécuta, s’approchant de cet homme torse nu et désirable, et lentement posa sa tête contre lui. Dans sa poitrine, son cœur s’emballa et son sang circula plus vite. Elle se sentit envahie d’un intense et délicieux trouble, quelque chose qu’elle reconnut alors qu’il y avait des siècles qu’elle n’avait plus ressenti ça. Ses mains reposèrent sur son ventre nu, résistant à l’appel de ce corps si proche du sien.

Etrange situation alors qu’il l’avait accueilli en la menaçant de son épée, voilà qu’à présent, il la tenait au creux de ses bras, dans une intimité que seul les amants se permettaient. La belle voix grave de Ragnar lui parvenait à travers un voile d’émotions qui tourmentaient l’âme et le corps du génie. Et les mots du roi ne firent qu’ajouter au trouble de la jeune femme, sevrée si longtemps d’amour. Son esprit, sa raison avaient du mal à lutter contre la fièvre brûlante qui s’était emparée de son corps. Et c’est d’une voix transformée par ses émotions qu’elle lui répondit:

- gentille….c’est..c’est ne plus s’intéresser qu’à soi, mais.. s’intéresser aux autres.. vouloir leur faire plaisir.. être là pour eux…

Ragnar écoutait attentivement ses paroles, cependant il semblait vouloir chercher à sa façon les réponses à ses doutes et alors qu’il se tournait légèrement vers elle, il se mit à retracer du bout des doigts, la ligne du bras de Kalisha, pour remonter avec une lente douceur, jusqu’à son épaule. Et pour la jeune femme, il lui devenait de plus en plus difficile de parler avec cohérence..

- ..faire tout notre possible pour qu’ils soient heureux…éviter les mots qui font de la peine.. et..et…. faire l’amour dans mon pays, c’est …c’est pas bien si… si…

Il s’était tourné un peu plus, et son visage était si proche du sien …Kalisha se noyait dans son regard, bouche entrouverte, yeux égarés de biche perdue.. son cœur menaçait d’exploser dans sa poitrine alors qu’il sondait son âme. Après un instant qui lui parut interminable, il réduisit à néant l’espace infime qui les séparait pour goûter ses lèvres qui appelaient au baiser. Plus rien n’exista que cet abysse de vertiges délicieux qui engloutirent dans un tourbillon la jeune femme qui se laissa emporter par cette puissante vague. Dans une plainte étouffée, elle répondit avec fougue au baiser qui devenait plus exigeant, et se plaqua contre son corps alors que ses mains la caressaient avec empressement. Ce moment fut d'une incomparable intensité, mais il prit fin brusquement avec l’idée qui n’avait pas eu le temps de terminer son chemin. Surgissant de l’Abysse, une voix lui soufflait la fin de sa phrase, alors que le roi dévorait la peau de son cou. Cette voix qu’elle ne sut pas très bien si c’était celle de la raison ou de la peur..la peur de perdre à jamais ses espoirs de liberté.

Mains contre le puissant torse du roi qui avait pris l’ascendant sur son corps, Kalisha le repoussa, mais comme il ne réagit pas à son geste, elle disparut pour se re-matérialiser juste devant le lit, debout, les cheveux en bataille et le regard hagard. Le génie venait de mettre fin au plus difficile des combats qu’on lui eut donné de mener: refuser les avances d’un homme que pourtant elle désirait avec une intensité déroutante. Mais elle devait payer le prix.. Le roi ne semblait pas content, et Kalisha termina cette phrase ressurgie juste à temps dans ses pensées.

- faire l’amour .. ce n’est pas bien si… s’il n’y a pas d’amour… et…je ne … il ne faut pas voilà tout!

Le génie croisa fermement ses bras sous sa poitrine, tentant de se convaincre qu’elle avait pris la bonne décision, mais le choix avait été cruel, très cruel. Et plus elle y repensait, moins elle était convaincue. * voilà Siramnu! j'ai bien agi, non? Tu devrais être satisfait!* Le trouble avait laissé place à la colère, colère qui laissa place à son tour au désespoir. La pire des prisons n'était pas d'être enfermée dans un endroit, mais d'être privée de son libre arbitre.
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MessageSujet: Re: Le Palais du roi Ragnar le Berserk   Le Palais du roi Ragnar le Berserk Icon_minitimeJeu 17 Juil - 23:09

Une jeune femme qui hésite à accepter les avances d’un homme alors, que manifestement, elle serait ravie de céder, quoi de plus charmant ? Par contre, que cette femme use de talents de sorcière pour s’échapper, voilà qui ne plaisait pas du tout au roi. Mais alors pas du tout !!
Fronçant les sourcils, il se redressa un peu sur le coude et jetta à la jeune femme un regard courroucé.
C’est qu’il était très bien lui. Même mieux que ça, en fait. Il avait rarement été embrassé ainsi. D’ordinaire, les esclaves avaient plutôt tendance à le laisser prendre la direction des opérations. Non qu’il s’en plaigne, bien sûr, et elles non plus apparemment (A moins qu’elles n’aient jamais osé… Le vieux Thorgred lui avait dit que, souvent, les femmes ne faisaient que semblant de s’amuser dans les bras des hommes. Si c’était vrai, Ragnar devait conclure que les femmes qu’il avait connues étaient d’excellentes actrices…).

Mais Kalisha était différente. Ses baisers étaient de feu et de miel. Son corps ondulait sur celui de Ragnar comme celui d’un félin en plein combat. Même si le viking ne connaissait pas grand-chose aux génies, il devinait qu’elle avait un énorme retard à combler, et il était tout prêt à lui rendre ce service.
En fait, il avait été troublé par la réaction de la jeune femme. Troublé d’une manière qu’il n’arrivait pas à définir. Troublé par un sentiment étrange et indéfinissable.
Alors pourquoi s’était-elle échappée de ses bras ? Elle était là, debout au pied de son lit, le souffle court, la poitrine dressée, les yeux encore pleins de désir… Pourquoi ne le rejoignait-elle pas ? Pourquoi s’infligeait-elle à elle-même ce supplice ?

La frustration gagnait Ragnar, et il sentit monter un début de colère en lui. Si ça continuait, il allait se mettre à tout casser. Seulement, elle était si frêle et si adorable cette petite femme qu’il sentit sa colère fondre comme une réserve de bière un jour de banquet.
Et puis c’était sa chambre. Il n’allait pas la massacrer…
Le roi s’affala sur la couverture. Il n’avait aucune envie d’imposer à la jeune fille une relation physique qui la rendrait malheureuse. Sinon, après, elle allait l’empêcher de dormir, ça c’était sûr...

Le viking secoua la tête et tendit le bras vers la jeune femme.

Tu ne crois pas un mot de ce que tu dis… On dirait que tu récites une leçon…
C’est idiot : on ne peut pas être gentil avec les gens si on n’est pas d’abord gentil avec soi-même.
Et puis, cette histoire que c’est mal de faire l’amour sans être amoureux…


Regarde-toi, dit-il en désignant le génie qui attendait toujours au pied du lit, la respiration haletante et le regard langoureux.

Regarde-moi, dit-il en montrant son entrejambe qui ne laissait effectivement aucune place au doute quand à ses intentions immédiates.

Tu as envie de moi, j’ai envie de toi. Qu’est-ce que ça pourrait bien faire comme mal de se faire plaisir ?

Il passa ses mains derrière la tête et se mit à regarder le plafond.

Et puis, c’est pas vrai ce que tu dis. Moi, je dois épouser bientôt une femme que je n’ai jamais vue. Je ne peux pas l’aimer, je ne sais même pas à quoi elle ressemble. Et pourtant, il faudra bien que je lui fasse l’amour et qu’elle me donne des héritiers. C’est pour le bien du royaume, donc c’est bien non ?

D’abord, c’est quoi l’amour, à part des complications et de la tristesse ?

Ca me rappelle Thorgam. C’était un beau gosse, plein de vie. Un batailleur. Il maniait la hache comme aucun autre. Toujours le premier à la rame ou au combat. Un viking bien, quoi.
Eh bien, le jour où sa femme est morte, il est monté avec elle sur le bûcher pour mourir à ses côtés. Il disait qu’il pouvait pas vivre sans elle.
Quel gâchis…


Ca ne vaut jamais grand-chose à un viking de trop parler ou de trop penser. Et là, le roi avait déjà pas mal dépassé sa moyenne habituelle.
Du coup, il ne savait plus trop ce qu’il avait envie de faire avec Kalisha.
Il avait envie qu’elle reste. Pourquoi, il ne le savait pas. Et puis bon… ça sert à quoi d’être roi si on doit toujours donner une raison pour expliquer ses désirs ? Il avait envie qu’elle reste, voilà tout.
Il se sentait bien de savoir qu’elle était une femme et pas un démon.
Et puis, ça lui aurait fait bizarre de dormir dans son lit, en sachant qu’il y avait une jolie femme qui dormait dans un bibelot par terre.

Bon, tu veux pas faire l’amour. D’accord. Je comprends pas bien tes raisons, mais je suis pas un civilisé, moi.
Faudra juste que tu me dises ce que c’est d’être amoureux dans ton pays à toi.


Le viking soupira. Il n’avait plus sommeil maintenant…

Parle-moi donc de tes anciens maîtres, alors. Comment s’est passé ton apprentissage du métier de génie ?
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MessageSujet: Re: Le Palais du roi Ragnar le Berserk   Le Palais du roi Ragnar le Berserk Icon_minitimeVen 18 Juil - 19:24

6.
Kalisha avait craint la colère de son maître, mais ce dernier semblait juste…frustré et elle ne pouvait que le comprendre, elle-même avait encore du mal à s'en remettre. Cependant son allusion directe, lui mit quelques couleurs. Car oui elle avait terriblement envie de cet homme, mais elle craignait bien trop que cette faiblesse ne lui coûtât sa liberté. Peut-être que Siramnu ne trouverait pas ça bien de s’adonner au plaisir alors qu’ils venaient à peine de se rencontrer, même si oui, Kalisha avait un sacré manque à gagner. Mais quand on était un génie, on ne devait pas penser à ce genre de chose. Seulement, la jeune femme était humaine avant tout et ressentait ces émotions qui rendaient les êtres humais si vivants..

Pendant que son esprit oscillait entre la raison et l’envie, Ragnar s’étendit plus confortablement et bras croisés sous sa tête, se mit à lui parler de sa future épouse. La flèche oscillante se dirigea immédiatement vers la raison, mot clignotant en rouge dans son esprit comme un rappel à l‘ordre, et le sang cessa aussitôt de bouillir dans ses veines. Une épouse! Elle regarda le roi, étendu nonchalamment sur son lit et fronça les sourcils. Peut-être avait-il lui aussi son harem? ce qui était plutôt logique pour un roi, même si les mœurs de ce roi-ci semblaient quand même très différentes de celles des gens qu’elle avait rencontré dans son passé.

Tandis qu’il continuait ses explications, sa vision du bien et du mal fit sourire Kalisha qui se détendit un peu. Si seulement tout était aussi simple.

- Bon, tu veux pas faire l’amour. D’accord. Je comprends pas bien tes raisons, mais je suis pas un civilisé, moi. Faudra juste que tu me dises ce que c’est d’être amoureux dans ton pays à toi. Parle-moi donc de tes anciens maîtres, alors. Comment s’est passé ton apprentissage du métier de génie ?

Kalisha ouvrit de grands yeux et voulut protester, mais pour lui dire quoi? Oui elle en avait envie mais avait peur de briser à jamais la promesse faite au Jinn. Et comment expliquer les sentiments amoureux à Ragnar? Ne pouvaient comprendre que ceux qui avaient ressenti ça un jour, et elle, avait-elle seulement déjà aimé? Mais écartant toute réponse de sa part, le roi en revint à la question qu’elle lui avait posé…l’histoire de ses débuts en tant que génie.

Avec la lente souplesse d’un chat, Kalisha se rassit sur le lit, pour croiser ses jambes en tailleur, pas trop proche du roi, pour ne pas être trop tentée. Et peu après, elle se plongea dans son passé.

- La première fois qu’on m’a rappelé à la lumière, je n’ai pas compris ce qui m’arrivait, je n’avais pas compris que beaucoup de temps s’était écoulé alors que je pensais avoir dormi une nuit seulement. Il faut savoir que quand je suis dans la lampe, au bout d’un moment, un étrange sommeil me gagne et je ne me réveille que quand un maître m’appelle à nouveau. Ou parfois une voix me dit qu’il faut que je me réveille. Donc en sortant de la lampe, je pensais retrouver Siramnu, mais à la place, je me trouvais face à un inconnu. La lampe n’avait pas beaucoup voyagé, j’étais en Parthie, non loin de mes terres natales. Mais quatre siècles s’étaient écoulés depuis que j’avais rencontré ce mau…ce Jinn.. Etrangement, les mots vinrent rapidement…. Je suis le génie de la lampe et je suis là pour réaliser le moindre de tes désirs.. gna gna gna… le refrain habituel.

Kalisha fit un geste agacé. La première fois elle avait ressenti d’abord de la peur, puis de la colère, de la frustration, enfin elle était passée par toute la palette des émotions avant de se résigner. Elle avait fini par comprendre qu’il lui faudrait vraiment changer et que le Jinn avait dit juste. Son premier maître avait été l’exemple type du gars avide de richesse qui lui avait demandé tout et n’importe quoi. Souhaits que Kalisha avait dans un premier temps refusé de réaliser mais à chaque fois c'était pareil et il la renvoyait sans sa lampe, ce qui n'avançait guère la jeune femme. Elle finit par tenir son rôle de génie et réalisa les souhaits de son maître, sans plus essayer de lui faire comprendre qu’il avait le moyen de faire des choses bien plus intéressantes.
En plus de son avidité, l’homme était vil et à plusieurs reprises, Kalisha s'était évaporée dans sa lampe pour échapper à des attentions trop entreprennantes de la part de son maître.

- Puis un jour, il me rappela pour sans doute une énième bêtise, ses souhaits n’avaient plus de limite.. Seulement ce n’était plus le même homme face à moi, mais un autre. Je ne sus jamais comment la lampe était arrivée là, mais c’est souvent le cas, impossible de comprendre comment cette lampe, passe d'une main à une autre, voyage d’un endroit à un autre et surtout d’un siècle à l’autre. hm…quoiqu’il en soit, celui-ci fut le plus abruti de tous les maîtres que l’on puisse rêver d’avoir, euh enfin si tant est qu’on rêve d’avoir un maître…bref.. Dès le début, il me parlât de miracle. Je me trouvais à Rome et cet homme ne cessait de me parler d’un Jésus Christ. Il me demanda si c’était lui qui m’avait envoyée et j’ai eu beau lui expliquer que c’était un Jinn à l’ère de Babylone qui m’avait enfermée dans cette lampe, il s’évertuait à réciter des prières en faisant de drôles de signes. Quand je lui proposais de réaliser tous ses souhaits, il m’a raconté un drôle de truc comme quoi un homme de dieu se devait de vivre démuni pour mieux prouver sa foi, enfin un truc dans le genre.. qu‘il n‘avait aucun souhait pour lui-même mais pour ses frères. Je dois dire que dès le départ ce gars m’a paru très..

Kalisha fit un geste sans équivoque pour montrer ce qu’elle pensait de cet homme là.

- enfin c’est aussi le maître que j’ai eu le moins longtemps car s’il y a une chose que je ne peux pas faire c’est sauver une vie, enfin je peux faire apparaître quelque chose pour l’aider mais..euh je dois dire que face à des lions, ce jour là dans l‘arène, j‘ai manqué un peu d‘imagination..

Voyant l‘expression sidérée de Ragnar, Kalisha éclata de rire et lui tapota le bras..

- Mais non voyons !!! c’est simplement que ma magie ne doit pas être faite à la vue de tous.. donc là face à la foule présente dans le Colisée, ce n’était pas trop possible. Quoique mon pouvoir se résume quand même aux choses matériels, si tout à coup il te venait à l’idée de ressusciter ta tante Aglaé, saches que ça m’est impossible… hm.. donc la conclusion de cette histoire fut fatale tu t’en doutes et je me retrouvais à nouveau à la case départ, c’est-à-dire dans ma lampe… Puis je me suis retrouvée en Espagne, entre les mains d’un noble de la cour qui croyait que grâce à mon aide il pourrait obtenir les faveurs d’Isabella.. Seulement son élue possédait déjà tout ce qu’on pouvait désirer et ma foi, je ne sais pas non plus modifier les sentiments des gens… alors…

Kalisha poursuivit son histoire encore pendant un long moment quand soudain un bruit des plus inopportuns l’arrêta dans son récit. La jeune femme tourna la tête vers le roi pour constater qu’il s’était endormi et ronflait allègrement. Elle sourit devant ce spectacle et se dit que de tous temps, les contes avaient aidé les enfants à s’endormir, mais ce que personne ne reconnaissait, c’est que cette magie bien naturelle fonctionnait aussi sur les grandes personnes…

Le génie resta longtemps, assis aux milieux des fourrures, à observer son nouveau maître. Elle songea que de tous, il était un des rares à l’avoir regardé comme un être humain, une jeune femme qui ne dédaignait pas qu’on prît un peu soin d’elle aussi…Enfin après l’avoir considérée comme une sorcière. Cette pensée amena un nouveau sourire sur le visage de Kalisha qui finit par s’approcher doucement du roi endormi et déposa délicatement sa tête sur l‘épaule de celui-ci. Elle avait depuis longtemps oublié cette étrange sensation de sentir le sommeil peser sur ses paupières, ailleurs qu’enfermée dans sa lampe. Et puisqu’il ne lui avait pas demandé d’y retourner, elle se dit qu’il n’aurait rien contre le fait qu’elle profita de sa chaleureuse présence.. Cela faisait si longtemps qu’elle ne s’était pas endormie dans les bras d’un homme.. Le jolie génie se blottit un peu plus contre Ragnar et ignorant les sonores ronflements qui à ses oreilles résonnaient comme une rassurante musique, elle se pelotonna tel un chat auprès de son maître.


.... pour le plaisir.. milles et une nuits Le Palais du roi Ragnar le Berserk 718945
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MessageSujet: Re: Le Palais du roi Ragnar le Berserk   Le Palais du roi Ragnar le Berserk Icon_minitimeSam 19 Juil - 23:45

La narine gauche de Ragnar se réveilla en premier. Elle se dilata un peu et réveilla le reste du nez parce que quelque chose la chatouillait. Le nez remua un peu, renifla, puis, de guerre lasse, appela en renfort le bras gauche qui vint chasser ce qui gênait les narines : un cheveu. Un cheveu blond.
Les yeux du viking papillonnèrent, puis finirent par s’ouvrir. Sa bouche était un peu pâteuse et il fit claquer sa langue une fois ou deux avant de se réveiller tout à fait.
Il n’avait pas fini sa nuit, mais quelque chose l’avait réveillé.
Le poids léger sur son épaule le renseigna immédiatement. Contre lui, tout contre lui, se tenait lovée, pelotonnée, la jolie Kalisha, jeune fille perdue, génie de son état, et présentement hôte du roi Ragnar d’Asgard Septentrionale.

Le viking chercha dans ses souvenirs comment ils en étaient arrivés là.
Voyons, il n’avait presque rien bu la veille, donc elle ne faisait pas partie de ces filles que l’alcool vous dépose dans votre lit et qui ont une allure de gueule de bois. Et puis, ils étaient encore habillés.
Progressivement, les souvenirs lui revinrent, en rangs clairsemés.

Elle avait commencé à lui raconter sa vie de génie, et Ragnar avait trouvé cela passionnant. Il se représentait des images quand elle lui parlait de choses qu’il ne connaissait pas. Comme les lions. Il en avait une peau sur un des murs, mais quoi ça ressemblait un lion sur pattes ?
Et puis, à un moment, elle lui parla de réssusciter sa tante Aglaé. Mais il n’avait pas de tante Aglaé. Alors il avait cherché dans sa tête pourquoi la jolie génie avait parlé d'une tante Aglaé. Et puis aussi ce que ça voulait dire «ressusciter». Tout en essayant de suivre la suite de l’histoire.
Son cerveau, craignant la surchauffe, s’était mis en sécurité et avait plongé le roi dans un profond sommeil.

Mais à présent, c’était elle qui dormait. Tout contre lui.
La lueur de la lampe à l’huile de baleine commençait à vaciller. Elle éclairait faiblement la chambre avec une lueur chaude et réconfortante.
Ragnar regardait la jolie jeune femme dormir. Il suivait des yeux le profil adorable qui passait par un nez mutin et des lèvres sensuelles en diable. D’une main très douce, il écarta un peu la chevelure de Kalisha, pour pouvoir contempler plus à l’aise son front pur et délicat.
La jeune femme tressaillit un peu, soupira, et se pelotonna encore plus contre le torse nu du roi viking.
Pourtant, il ne faisait pas froid dans la pièce. Ni dehors non plus d’ailleurs : depuis quelques jours, le temps s’était assez réchauffé pour que la neige tombe en abondance. Mais la jeune femme n’était sans doute pas habituée à ce genre de climat. Et puis, elle n’était pas habillée pour…
Ragnar ramena délicatement une peau de loup qui était accrochée à la tête du lit pour couvrir la jeune femme, ce qui a fit soupirer d’aise. Mais quand il voulut enlever son bras, elle l’attrapa et le ramena contre elle, souriant dans son sommeil. Ragnar était maintenant prisonnier de cette douce et belle jeune femme qu’il contemplait avec un œil attendri.
Il déposa un baiser, aussi léger qu’il le put, sur le front de la belle. Elle remua un peu son nez, laissa échapper un petit gémissement endormi, se retourna et reposa sa tête sur l’épaule de Ragnar, face à face avec lui.

Le viking souriait de la voir ainsi, si confiante, endormie dans ses bras. Il ne pouvait pas dire pourquoi il souriait. Ni ne pouvait s’en empêcher. Il était bien, et il était heureux qu’elle soit là, c’était tout.

Demain, il se poserait encore des questions…

Est-ce qu’il pouvait utiliser un souhait pour la libérer ?
Comment éviter que quelqu’un ne lui vole la lampe ? Il avait bien pensé à la faire fondre ou aplatir, mais il avait peur des conséquences sur Kalisha. Quant à la porter en sautoir, il doutait que cela soit possible de le faire discrètement.
Et puis, il faudrait bien qu’il trouve un moyen de la faire sortir de sa chambre, de la montrer aux autres… Pour ça, il commençait à avoir une petite idée.

Mais, pour le moment, il profitait simplement de la présence de cette si étrange et fascinante jeune femme que les Nornes lui avaient mis si littéralement dans les pattes.
Son regard parcourut encore et encore les reliefs harmonieux de ce visage adorable, jusqu’à ce que le sommeil finisse par le gagner encore une fois.
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MessageSujet: Re: Le Palais du roi Ragnar le Berserk   Le Palais du roi Ragnar le Berserk Icon_minitimeLun 21 Juil - 9:44

7.

Les yeux de Kalisha s’ouvrirent brusquement dès qu’elle avait senti la main inopportune se glisser sur ses fesses. Elle découvrit face à elle un étranger, et clignant plusieurs fois des yeux, Kalisha eut bien du mal à retrouver ses esprits. Pendant un instant, elle crut qu’elle était revenu chez elle, dans sa jolie demeure de Babylone, mais non, le décor ne correspondait pas du tout, et cet homme..cet homme.. c’était son nouveau maître. Il souriait dans son sommeil et murmurait des mots inintelligibles alors que sa large main caressait toujours les formes de la jeune femme.

Tout lui était revenu brusquement, il s’appelait Ragnar, roi de je ne sais quel pays dont elle n’avait jamais entendu parlé et avait voulu au début l’estourbir avec son épée, mais surtout, il était son nouveau maître. Mais cela mis à part Kalisha s’écarta tout de même vivement du bel endormi, faisant retomber sur le vide la main qui avait pris ses aises. Ce qui réveilla le roi qui ouvrit des yeux surpris sur la jeune femme face à lui. Kalisha observa son expression, reculant par sécurité vers le fond du lit, dans une attitude de chat sur la défensive.

- Bonjour mon maître.

Pour toute réponse, elle n’obtint qu’un vague grognement. Il ne semblait pas très heureux d’avoir été réveillé, ou peut-être était-ce seulement parce qu’elle s’était échappée.

- J’espère que vous avez bien dormi.. Pour ma part, c’est la première fois depuis des siècles que j’ai dormi à nouveau dans un lit ..* et dans les bras d'un homme..*

Un sourire éclaira son visage alors qu’elle repensait à la façon, la veille dont elle s’était blottie contre lui. Et elle se retint de lui avouer combien son sommeil avait été paisible.
Alors que lui-même reprenait ses esprits en s’asseyant sur le bord de son lit, et observait la jeune femme en se grattant les cheveux, Kalisha s’était levée. Dans de légers tintements, elle se déplaça en quelques pas agiles, pour faire le tour de la chambre du roi. Les murs étaient ornés d’étranges objets en tout genre, reliques de guerriers, trophées de chasse, ou autres mystérieuses choses qui avaient sans doute eu leur utilité avant de se retrouver accroché là, mais que le génie n’avait jamais vu auparavant
.

- vous devez être un brave guerrier d’après tous ces trophées que je vois..hm..

Kalisha continuait ses observations et finit par se tourner vers Ragnar.

- Mais dites-moi, maître…Pourquoi votre chambre se trouve-t-elle dans une cave?
- euh une cave?
- une caverne alors?
- non, non, c’est ma chambre, dans mon palais et….mais qu’est-ce qui te fait dire ça?

Le génie regarda une dernière fois autour de lui et finit par s’exclamer comme si cela avait été une évidence:

- parce qu’il n’y a pas de fenêtre!!!
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MessageSujet: Re: Le Palais du roi Ragnar le Berserk   Le Palais du roi Ragnar le Berserk Icon_minitimeJeu 24 Juil - 17:51

Ragnar se réveilla doucement, sans précipitation. Il ne voulait pas effrayer la jolie jeune femme qui faisait semblant d’avoir peur de lui à la tête du lit.
Oh, il ne prétendait pas être un expert en matière de femmes, non. D’ailleurs, dans son expérience, tous ceux qui pensaient tout connaître sur l’esprit féminin étaient invariablement ceux auxquels leurs femmes faisaient pousser les plus grandes cornes… Mais il savait assez de choses sur elles pour savoir que la jolie Kalisha n’avait pas détesté passer la nuit dans ses bras de viking. La meilleure preuve en était qu’elle essayait autant que faire se pouvait de se tenir loin de lui et de changer le sujet de la conversation. On n’a pas besoin d’éviter un piège si on est sûr de ne jamais tomber dedans, n’est-ce pas ?

La remarque de la jeune femme sur les fenêtres fit naître un sourire sur les lèvres du roi. Il savait ce que c’était une fenêtre. Il en avait vu beaucoup dans les contrées du Sud. Et même les châteaux de Normandia, la province Viking la plus au Sud, s’ornaient d’ouvertures longues et fines par où le vent pouvait entrer.
Mais ici, dans le Nord, la chose était inconcevable.

Je crains bien que nous ne puissions pas nous permettre d’avoir des fenêtres, Kalisha. Dehors il fait bien trop froid pour cela. Nous faisons nos murs épais et recouverts de terre pour échapper au blizzard et à la morsure de la neige et du vent.
Je crois que tu ne sais pas encore exactement où tu as échoué, belle danseuse…


Le grand viking regarda la jeune femme avec un rien de tristesse. Lui aussi, il était passé par là. Et ça ne lui avait pas fait un grand plaisir. Il ne voyait pas l’Asgard comme cela dans ses rêves d’enfants. Il soupira. Enfin… ici, au moins, il était roi.
Le roi berserk raviva le feu qui couvait dans la cheminée, et prit des braises pour les déposer dans un petit chaudron, où il mit des pierres, pour les faire chauffer. Puis il attisa le feu.

Vois-tu, je me suis peut-être endormi hier soir, pendant que tu parlais, mais la nuit m’a porté conseil.

C’était un fait que l’esprit de Ragnar tournait mieux et plus vite lorsqu’il était occupé au minimum de tâches.

J’ai un peu réfléchi à la question de ta présence ici.
D’abord, est-ce que ça pourrait te libérer si j’abandonnais tous les souhaits que tu peux me donner en échange de ta libération ?


La jeune femme aux yeux d’escarboucle baissa la tête et la secoua tristement.

Non, hélas. Je crois que le Djinn qui m’a enfermé dans cette lampe ne voulait pas mettre à l’épreuve la générosité de mes maîtres, mais plutôt la mienne…

Ragnar hocha la tête, sans manifester aucune surprise. Bien sûr… ça aurait été trop simple. Les dieux avaient parfois le don de faire des cadeaux particulièrement exaspérants. Et les légendes racontaient qu’ils étaient bien trop puissants pour qu’on puisse vraiment leur dire en face ce que l’on pensait d’eux…

Mmoui. Evidemment. Et je suppose que si je faisais fondre la lampe, ou bien si je l’aplatissais…

Le regard affolé de Kalisha renseigna mieux le souverain des neiges que le plus éloquent des discours.

D’accord, d’accord… N’en parlons plus.

Seulement, il y a quelque chose que je n’arrive pas à comprendre…
Comment le Djinn qui t’a enfermé peut-il agir ici, dans le monde des…


La phrase s’était arrêtée juste à temps sur les lèvres de Ragnar. Il valait peut-être mieux y aller doucement avec la jeune femme. Après tout, c’était une civilisée. C’est fragile ces choses-là.

Euh… Viens t’asseoir près de moi, petite. Ne crains rien, je ne vais pas te faire de mal.
Voilà.
Bon… Comment t’expliquer cela, alors que je ne me l’explique pas moi-même ?


Ragnar avait l’air de quelqu’un qui essaie à la fois de concevoir et d’expliquer avec tact quelque chose de compliqué, alors qu’il n’a aucune compétence pour le faire. D’ailleurs le mot « tact » en viking se traduit par le même mot que « hache à deux mains ».

Bon. Disons que tu n’es pas dans ton monde d’origine. Comme moi.
Dans le monde où toi et moi sommes nés, il y a un prophète qui s’appelle Jésucri, des pays comme la Grèce, des héros comme Achille.


Ragnar avait appris le latin en lisant le récit de l’Illiade et de l’Odyssée. Il trouvait ça plus amusant de lire des récits de guerriers qui se mettaient des baffes homériques (au sens propre) que les discours de Cicéron.

Moi aussi, je suis né dans ce monde... Ton monde.
Et puis, un jour, à l’occasion d’une tempête, j’ai franchi le bord du monde et je suis tombé ici, sur Asgard, sur un autre monde. Je croyais que c’était le séjour des dieux, mais je n’en ai vu aucun. A la place, il y a d’autres pays, d’autres héros, d’autres lieux.
Toi, tu changes peut-être de lieu et d’époque comme ça te chante, mais moi… ça m’a fait un choc.
Et puis, finalement, je m’y suis fait… On se fait à tout.
Ici, il y a la mer, des langshkips, des épées… comme là-bas. Et ici, je suis roi.
Peut-être que tout cela n’est qu’un rêve ou peut-être que les dieux ont décidé de jouer un peu avec nous, qui sait ?
Et de toutes façons, qu’importe ?...
Chez nous on dit qu’il n’est pas sage de chercher une réponse à une question si on n’est pas sûr d’aimer la réponse.


Ragnar regarda la jeune Kalisha qui avait l’air d’accuser le coup. Le viking ne savait pas trop s’il fallait la laisser à ses pensées ou bien la prendre dans ses bras pour la réconforter.
De toutes façons, il commençait à faire chaud dans la chambre.
Ragnar ouvrit une petite porte en bois. Une vague de chaleur en sortit.

Bien, maintenant, je vais faire un peu de toilette. On appelle ça un sauna chez nous.
On transpire un bon coup, on racle tout ça à la pierre de volcans, et puis on va se rincer un grand coup dans la neige.
Si ça te tente, ne te gêne pas…
Sinon, et bien, détourne les yeux…


Ragnar avait dit cela sans sous-entendu aucun, tout en se défaisant de son pantalon. Il savait que la jeune femme n’était certainement pas dans un état d’esprit propre à la gaudriole.
Au moins lui laissait-il le choix entre ruminer seule et venir lui parler.
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MessageSujet: Re: Le Palais du roi Ragnar le Berserk   Le Palais du roi Ragnar le Berserk Icon_minitimeSam 26 Juil - 19:15

8. " Instinct "

Kalisha s’était assise sur le vaste lit, ses jambes souplement repliées sous elle, et écoutait avec une attention de plus en plus grande les paroles du roi. Il lui annonça sur un ton tranquille que son palais ne possédait pas de fenêtre, car en son pays, il faisait bien trop froid et il neigeait très souvent.. La neige, qu‘était-ce que cela? Le génie aurait voulu interroger son maître, mais il lui parla alors de la libérer de son sortilège et l’idée même qu’il était prêt à sacrifier tous ses souhaits juste pour la libérer, bouleversa la jeune femme bien au-delà des mots. Kalisha porta alors un regard différent sur son nouveau maître et pour la première fois depuis des siècles, elle souhaita rester au service de cet homme..

Il était le seul à avoir évoqué cette idée. Seulement la manière dont il souhaitait s’y prendre pour la libérer était bien typique d’un viking et fit manquer plusieurs battements de cœur à la pauvre Kalisha. Jusque là, personne n’avait jamais songé à détruire la lampe. car chacun l‘avait toujours considéré comme le plus inestimable des trésors, ce qui au vu de sa magie, n’était pas tout à fait faux. Il y renonça en voyant l’expression de Kalisha.

Puis après lui avoir demandé de se rapprocher, le roi lui parla d’un autre monde. Il lui expliqua qu’ils n’étaient plus sur la terre qu’elle avait connue et que lui aussi avait connue, mais ailleurs, sur une nouvelle terre. Si Kalisha n’avait pas été ce qu’elle était devenue ce jour, elle aurait refusé cette idée saugrenue en éclatant de rire. Seulement, après tout ce qu’elle avait déjà vécu, après avoir appris à croire en des choses auxquelles personne n’aurait cru, elle devait bien accorder un minimum de foi aux paroles de son maître. Et s’il voulait lui raconter qu’ils habitaient la lune, elle le croirait tout autant, ne serait-ce que pour lui faire plaisir. Le génie ne rejeta donc pas complètement l’idée, mais ne l’accepta pas entièrement non plus.

- … Chez nous on dit qu’il n’est pas sage de chercher une réponse à une question si on n’est pas sûr d’aimer la réponse.

Kalisha trouva ces paroles pleines de bon sens et les nota dans un coin de son esprit. C’est alors que le roi se redressa pour se diriger vers une petite porte. La jeune femme leva des yeux étonnés sur son maître, et écouta ses explications sur le « sauna ». Encore un mot qui ne faisait pas partie de son vocabulaire, mais elle se réjouissait car Ragnar avait l’air de connaître beaucoup de choses et pourrait sans doute les lui apprendre. Et même si l’idée de se laver, en se raclant à coup de pierre la rebutait un peu, la seule évocation de cette « neige » poussa Kalisha à se lever à son tour afin de suivre son maître dans cette autre mystérieuse pièce.

Mais alors qu’elle avait bondit sur ses pieds dans un élan spontané afin de satisfaire à sa curiosité, Kalisha se figea sur place, voyant le roi se défaire de ses vêtements. Dans son esprit une question avait déjà emprunté la voie jusqu’à sa bouche, mais les mots moururent sur ses lèvres en voyant son maître ainsi dévêtu se diriger vers l’autre pièce, sans attendre
. * euh…et je fais quoi à présent?*

- maître?

Kalisha fit un pas vers l’antre dans laquelle avait disparu le roi, inquiète de voir quelques volutes de vapeur en sortir. Elle regarda sa lampe et se dit qu’elle pourrait tout aussi bien s’y réfugier, mais le cœur n’y était pas. Elle pouvait rester là à attendre qu’il ressortît de l‘autre pièce, mais Kalisha était plus curieuse que méfiante. Seulement elle ne se méfiait pas de cette chose qu’il avait appelé « sauna » mais d’elle-même. * Saperlipopette, Siramnu aurait fait quoi? il aurait suivi un homme tout nu dans une pièce? Enfin non, pour un homme, il ne se poserait pas la question à savoir si ..enfin..je ne crois pas.. mais moi? si je le suis ? et après hein? Roh! Me voilà dans de beaux draps! Oh et puis après tout c’est lui qui m’a invité à le suivre alors puisque telle est sa volonté / ah oui vraiment?*

Mais Kalisha fit taire cette petite voix moqueuse et en quelques pas souples, se retrouva dans la pièce voisine, surprise d’y trouver son maître assis sur un banc, la tête appuyée en arrière contre une des parois de cette pièce étroite. Un banc… le roi dévêtu d’un côté et elle qui restait plantée là, sans savoir que faire.

- euh..

Ragnar ouvrit les yeux et la dévisagea des pieds à la tête.

- alors tu es venue mais.. pour un sauna tu n’as nul besoin de tes vêtements, tu sais.

Kalisha prit soudain des couleurs, car oui même un génie ressent des émotions, surtout quand on s’appelle Kalisha et à l’idée de se dévêtir devant cet homme, elle ne put s’empêcher de se sentir intimidée. Encore une fois, c’était une première, la jeune femme n’avait jamais été pudique. Alors pourquoi maintenant, surtout que visiblement pour lui, cela paraissait naturel? * arrête de rester plantée là comme une poire! tu es ridicule!*

Le roi la regardait toujours, attendant une réaction de sa part. Kalisha aurait pu lui répondre qu’en tant que génie, elle ne connaissait plus ces petits désagréments de la vie de tous les jours, comme la faim ou la soif, pas plus qu’elle ne ressentait les désagréments du à la chaleur ou au froid, mais que pour mieux la faire réfléchir, Siramnu ne l’avait pas privée de ses émotions, ni de ces sentiments si typiquement humains. Pourtant devant le regard du roi, toutes ces explications lui parurent superflues, c’est pourquoi Kalisha redressa les épaules, fit un léger geste de ses mains et ses vêtements s’évaporèrent en même temps que les volutes de vapeur. Elle sentit les yeux de son maître peser sur elle et croisa son regard un bref instant avant d’avancer en quelques pas souples jusqu’au banc, s’asseyant au bout le plus opposé du roi, ce qui en fait, représentait une distance minime..

C’est sur un ton qu’elle voulait le plus naturel possible, qu’elle mit fin à ce silence embarrassant entre eux.

- En fait ce « sauna », ça me rappelle un peu les thermes romains, sauf qu’il n’y a pas de bassins d’eau.. * et pas de masseurs *

Kalisha se souvint de cette période passée à Rome et des masseurs qui parfois…*han non, pas le moment de penser à ça!* La jeune femme jeta un coup d’œil furtif au roi, pour s’assurer qu’il n’avait pas deviné ses pensées.. * mais non! comment veux-tu qu’il sache que…* Kalisha se concentra pour ne plus penser, mais avec Ragnar si peu vêtu et si proche d’elle, elle avait bien du mal.
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MessageSujet: Re: Le Palais du roi Ragnar le Berserk   Le Palais du roi Ragnar le Berserk Icon_minitimeDim 27 Juil - 23:25

Décidemment, Kalisha était pour Ragnar un objet de fascination autant que de méfiance. Elle lui tournait la tête.
Elle était tant de choses à la fois...

Fragile, tout d’abord. Non seulement par son physique, mais aussi par le fait qu’elle était égarée dans un monde qui n’était pas le sien, dans un pays dont elle n’avait jamais entendu parler. Ragnar était touché par ses hésitations charmantes, son air parfois perdu, mais aussi par son destin poignant de jeune fille prisonnière d’un Djinn à l’esprit tordu. Et, cette nuit, il avait passé trop de temps à la regarder simplement dormir pour pouvoir encore prétendre que c’était de la simple curiosité.

Kalisha était aussi terriblement attirante, bien sûr. Son physique de danseuse orientale plongeait le viking dans des éblouissements sans cesse renouvelés. Lui qui était habitué aux beautés nordiques, grandes et athlétiques, hiératiques même parfois, se sentait tomber sous le charme de cette femme menue mais dont chaque mouvement, chaque balancement de hanches, avait plus d’énergie et de chaleur que tous les geysers du nord.
Quand elle le regardait de ses yeux cerclés de noir, il se sentait réchauffé d’une chaleur toute animale, et pourtant si douce. Sa manière de rouler des épaules, de le regarder un peu par en dessous, de marcher, tiens, simplement. Sa manière de rouler les hanches juste assez. Juste assez pour être provocante, sans jamais être aguicheuse.
Et là… et bien là, elle était nue. Juste à côté de lui. La perfection de son corps… Le grain satiné de sa peau… Le galbe si féminin de ses hanches, de ses seins, de ses cuisses…
Tout en elle était si merveilleusement parfait…
Et c’est bien ce qui gênait Ragnar.

Viking, fils de viking et élevé chez les vikings, le roi berserk ressentait, solidement ancrée en lui, une superstition méfiante vis-à-vis de tout ce qui était magique ou vaguement surnaturel. Non pas qu’il n’y croyait pas, évidemment. La jeune femme venait encore de lui administrer la preuve que la magie existait bel et bien, mais dans toutes les sagas, le héros commençait à avoir des ennuis à partir du moment où il approchait la magie d’un peu trop près. Les Nornes, les skaldes, les runes, tout cela était bel et bon, mais aussi un peu inquiétant. Dans une contrée pauvre où chacun devait gagner durement son droit à la vie, le recours à la magie semblait devoir se payer de maintes infortunes. Et puis, Ragnar préférait à tout prendre les problèmes qui peuvent se régler d’un grand coup d’épée.

Aussi ne faut-il pas s’étonner que le roi viking, après avoir vu la jeune femme se dévêtir d’un claquement de doigt, n’ait pas eu une réaction plus démonstrative. Si elle avait fait sensuellement glisser ses vêtements sur sa peau moite, il en aurait été tout autrement…
Mais ses vêtements avaient disparus en un éclair. Et sa peau restait parfaitement sèche. Tout cela rappelait à Ragnar qu’elle n’était pas une femme, mais un génie. Un être de magie. Un être potentiellement dangereux.
Enfin, c’est son esprit qui se disait cela… Son corps, lui, discourrait de manière bien plus éloquente… Aussi, Ragnar dut mettre un peu d’eau sur les pierres dans le brasero pour créer une brume propre à masquer un peu les détails de leurs anatomies respectives. Oh, et il dut un peu croiser les jambes aussi…

Quand il prit la parole, dans le silence brumeux et un peu gêné, c’était tout autant pour masquer son trouble que pour vraiment dire quelque chose d’important. D’ailleurs, un roi viking, berserker de surcroît, a-t-il vraiment besoin de faire des discours bien compliqués ? Un bon cri de guerre suffit ordinairement à la plupart de ses mondanités.

Dis-moi, Kalisha : est-ce qu’il t’est possible de te rendre plus humaine ? Je veux dire : ça me fait quelque chose de te voir là, en pleine chaleur, sans transpirer, sans avoir chaud. Je suis sûr que tu n’as pas froid non plus. Et peut-être pas faim…
Mais comment pourras-tu être meilleure avec les autres si tu ne ressens pas leur douleur et leur besoins ? Moi, quand on me parle d’un homme qui a besoin de ma justice, je préfère le voir. Comme ça je peux essayer de ressentir sa peine, sa douleur. Sinon, ça reste juste une émotion en l’air, non ?
C’est comme l’amour. Si tu ne ressens pas l’attirance physique, ça reste juste une chanson…


Ragnar fixait le mur opposé du sauna, en essayant de faire comme si, au bord de son champ de vision, il n’y avait pas une paire de jambes magnifiquement fuselées qui remontaient vers…
Il avala sa salive…
Il valait mieux essayer de changer de sujet…

A propos, je n’ai pas l’intention de te demander de réaliser des souhaits toutes les cinq minutes. Je veux dire… J’apprécie ton offre, et, peut-être que je serais obligé de te le demander quand même… Mais ce que je voudrais, c’est que… eh bien que tu te sentes libre de me dire ce que tu as envie de faire.
Tu sais, chez nous, les esclaves sont bien traités. En fait, n’importe qui peut devenir esclave. Beaucoup de vikings sont devenus esclaves parce qu’ils n’ont pas pu payer une dette. Souvent, c’était un Wergild : si on tue quelqu’un, la famille du mort, au lieu de se venger, demande une somme en réparation. Si on ne peut pas payer une dette, on peut devenir esclave de son débiteur. Mais, une fois la dette payée, on redevient libre.
Alors, c’est vrai que les esclaves, les serfs comme ils disent en Normandia, ne sont pas libres, mais leur propriétaire a l’obligation de bien les traiter.
Voilà. Je veux que tu saches que tu seras bien traitée, et que je ne te donnerai pas d’ordres juste pour profiter de toi.


Ragnar regardait ses pieds. Il se sentait terriblement mal. Un viking, ça n’est pas très doué pour l’introspection ou la finesse. Il devait faire sur lui-même des efforts colossaux pour arriver à penser encore, malgré le corps svelte et ferme qui était toujours là, juste à la limite de son champ de vision.
Seulement, il savait que ce qu’il avait dit n’était pas la vérité toute nue, si j’ose dire.

En fait, ce que je veux dire, c’est que, si tu dois venir vers moi, je voudrais que ce soit parce que tu en aies envie, pas parce que je te l’ai demandé.

Voilà, c’était sorti…
Ragnar se tourna lentement vers la belle Kalisha, en se demandant s’il allait trouver une jeune femme à la peau moite, aux cheveux collés par l’humidité et au regard doux et langoureux, ou bien un génie inaccessible aux contingences matérielles, drapée dans sa perfection d’un autre monde, bien plus efficace pour la protéger que la plus parfaite des armures.


Dernière édition par Ragnar Hrodgæirsen le Lun 28 Juil - 14:48, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le Palais du roi Ragnar le Berserk   Le Palais du roi Ragnar le Berserk Icon_minitimeLun 28 Juil - 9:22

9. Secret Garden: " Half a world away" Le Palais du roi Ragnar le Berserk 718945

Kalisha, les jambes étendues, appuyées l’une contre l’autre, ses mains posées sur le bord du banc, écoutait le discours de son maître, et en oubliait qu’elle ne portait plus de vêtements. Les paroles du roi la plongèrent peu à peu dans le plus profond désarroi. Elle comprenait bien son point de vue, mais Ragnar oubliait une chose, c’était qu’elle n’avait pas choisi de devenir un Jinn, un génie de la lampe.. Et voilà qu’il la disait libre de choisir ce qu’elle voulait faire, libre de demander, et surtout lui promettait qu’elle serait bien traitée. Tant d’attentions, de gentillesses émurent Kalisha qui finit par baisser les yeux, pour lui cacher son trouble. Peut-être qu’il aurait été plus simple qu’il fut un maître avide de richesses, avec des souhaits à n’en plus finir, au moins elle n’aurait eu qu’à faire son travail, en espérant qu’un jour, Siramnu l’aurait libérée de ce maudit sortilège, sans se poser de questions.

Le silence s’était installé dans la petite pièce, mais Kalisha ne pouvait se résoudre à redresser la tête, et continuait de fixer les bijoux sur ses chevilles. Les longues boucles de ses cheveux dissimulaient à son maître, l‘émotion qui voilait son visage. Le roi ne devait pas réaliser qu’il avait atteint le cœur de Kalisha bien plus que personne n’avait su le faire de son passé de jeune femme insouciante. Il était bien trop gentil, et Kalisha ne savait plus que faire ou que dire. Jamais on ne lui avait demander d’agir ainsi, d’être simplement humaine, rejetant tout simplement toute sa magie..

Et pourtant, la magie faisait partie d’elle, Kalisha était le génie de la lampe et rien n’y changerait, même pas sa propre magie. Ce n’était qu’en se dévouant aux autres, en faisant son « travail » de génie qu’elle se libèrerait du sortilège. Et voilà que le roi lui, préférait avoir à ses côtés une simple humaine, seulement elle ne pouvait pas accéder à ce souhait là, le seul qu’il eut émis depuis qu’elle était devenue son génie.

- Kalisha?

Réalisant qu’elle avait laissé le silence s’éterniser, la jeune femme se résigna à répondre, d’une voix qui trahissait les émotions qui la submergeaient.

- Pour une fois que vous souhaitiez quelque chose, me voilà dans l’impossibilité de réaliser votre vœux.. Pourtant j’aurais tant aimé.. Redevenir celle que j’étais avant, libre et non plus le génie de la lampe.

Elle tourna la tête vers lui, plongeant ses yeux sombres et brillants dans ceux de cet homme qui innocemment lui faisait miroiter la chose qu’elle souhaitait depuis des siècles..

- Je n’ai pas choisie de devenir prisonnière de cette magie. Je me contente de faire ce que l’on attend de moi. Seulement vous me demandez l’impossible. Je ne peux pas faire semblant d’avoir froid ou d’avoir chaud, prétendre que j’ai faim ou soif, car ça serait vous mentir.. Mais si vous y tenez, je pourrais jouer la comédie, s’il n’y a que ça qui vous fasse plaisir.

Ses yeux se noyèrent soudain de larmes alors qu’elle repensait à tout ce qu’il lui avait dit.

- Oh maître, vous êtes si gentil avec moi, bien plus gentil qu’on ne l’a jamais été depuis très longtemps. Mais sachez que si je ne ressens plus ni faim, ni soif, mon cœur lui bat comme le vôtre. Que je ressens en ce moment même.. tant de choses..

Sa voix se brisa et les derniers mots ne purent sortir de sa bouche, tant sa gorge était serrée par l’émotion. Cet homme réveillait des sentiments qu’elle ne pensais pas connaître un jour. Alors puisqu’il l’y avait invitée, Kalisha pour lui prouver qu’elle n’était pas dénuée d’émotions, ni de sentiments qui bien plus que le reste, rendait les gens si humains, leva la main vers le visage du roi, pour caresser sa joue. Ragnar possédait un cœur généreux, pour un visage si beau, l’homme était terriblement attirant et Kalisha ne résista plus à l’envie de l’embrasser..

Il lui suffit de se pencher juste un peu plus, pour que dans une infinie douceur, leurs lèvres se joignissent enfin, faisant vibrer chaque fibre de son corps et de son âme..
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MessageSujet: Re: Le Palais du roi Ragnar le Berserk   Le Palais du roi Ragnar le Berserk Icon_minitimeLun 28 Juil - 17:49

Le roi avait reçu le baiser de la jeune femme comme le désert la pluie.
L’attente avait transformé ce contact entre leurs lèvres. Hier soir encore, il aurait embrassé la jolie jeune femme comme il embrassait les autres femmes qui peuplaient sa vie : avec beaucoup de sensualité et de désir, mais sans penser au lendemain.
Pourtant, ce matin, les choses avaient changé.
Ce n’était pas simplement une jeune femme de plus qui s’approchait de lui, nue, en lui offrant ses lèvres.
Ce n’était pas non plus une créature magique, contrainte par un vœu, un Geis.
C’était Kalisha.
Ce nom voulait dire pour lui désormais beaucoup plus que les autres noms. Et il avait pour elle plus que du désir, il le sentait bien.

Il l’embrassa avec douceur et retenue. Il savait qu’elle avait été privée de tendresse pendant longtemps et il ne voulait pas l’effrayer ni la brusquer.
Leur baiser dura longtemps. Le temps pour eux de s’habituer l’un à l’autre. Le génie et le roi. La danseuse et le berserk. Bouche contre bouche, ils se découvraient des lèvres et de la langue, du coeur et des doigts.
Le grand viking prit tendrement la petite jeune femme au creux de ses bras et l’appuya contre son torse. La vapeur couvrait sa peau de gouttes irisées qui ruisselaient le long de ses muscles de guerrier. Kalisha venait y faire des dessins rêveurs du bout de ses mains fines, ou bien elle se baissait pour goûter la peau du viking de ses lèvres sensuelles, comme si elle voulait boire une eau plus vivante que celle des sources.
Ils restaient là, dans les bras l’un de l’autre, le regard bleu du viking plongé dans les yeux noirs de la petite orientale. Leurs corps se découvraient doucement, sensuellement. Ragnar sentait la respiration de la jeune femme venir faire reposer ses seins au galbe parfait contre son torse puissant. Leurs cœurs s’emballaient au même rythme.
Et puis ils s’embrassaient de nouveau, avec un peu plus de passion à chaque fois.

La main de Ragnar parcourait avec ravissement ce corps merveilleux, remontant la cuisse au galbe de reine, jusqu’aux hanches si émouvantes et que la danseuse savait si bien mettre en valeur, passant en arrière vers les formes les plus féminines qui soient, pour remonter le long du dos ferme et souple, et plaquer un peu plus le corps de Kalisha contre le sien.

A ce jeu-là, ils sentaient leur souffle devenir court, leur cœur battre plus vite et plus fort que jamais. Kalisha avait maintenant passé ses deux bras autour du cou de Ragnar et l’embrassait à pleine bouche, assise à califourchon sur lui. Les mains de Ragnar parcouraient librement le corps de sa jeune danseuse, faisant ployer son échine sous la caresse de ses bras musclés. La jeune femme commençait à onduler des hanches d’une manière irrésistible.
Mais la chaleur du sauna ajoutée aux sentiments qui le bouleversaient faisait tourner la tête à Ragnar. Il avait besoin de reprendre son souffle : il n’était qu’un humain, lui.

Gardant Kalisha dans ses bras, il se leva du banc. Puis, il reposa sa compagne par terre et lui prit la main.

Viens, j’ai besoin d’un peu de fraîcheur si je ne veux pas m’évanouir.

Le roi viking ouvrit la porte du sauna qui donnait à l’extérieur et entraîna la jeune fille à sa suite, dans le mètre de neige qu’il y avait dehors.
Fort heureusement, il n’y avait personne.
Kalisha semblait à la fois déçue d’abandonner leurs tendres débordements, résignée à suivre les ordres de son maître, et pourtant heureuse de ce désordre nouveau dans son cœur et sa chevelure.
En arrivant dehors, Ragnar vit la jeune femme rester en haut de la volée de marches qui menait jusqu’au sol, interdite devant le spectacle du tapis blanc qui s’offrait à sa vue. La neige étincelait sous les quelques rayons que le soleil, au bord de l’horizon, parvenait à envoyer sous le ciel noir de l’hiver nordique. Le corps de Ragnar fumait de chaleur et de vapeur tandis qu’il se jetait dans le mètre de neige qui n’attendait que lui. Il se frotta énergiquement. La fraîcheur lui donnait un coup de fouet vivifiant qui le faisait rire comme une enfant.

Allez, viens Kalisha.
Tu n’as jamais vu la neige ?
Attends, je vais te montrer.


Ragnar ramassa un peu de neige, en fit une boule, et la lança juste à côté de Kalisha.
La jeune femme, un peu effrayée au début, fut très amusée par l’explosion de neige à côté d’elle. Elle se décida à descendre, ramassa une poignée de neige et la lança à Ragnar. Ce fut le signal d’une joyeuse roulade dans la neige blanche et froide, à grand coups de rires et de d’éclaboussures de neige.
Au bout d’un moment, Kalisha se retrouva dans les bras de son maître, essoufflée, les yeux brillants d’une joie retrouvée. Ils se regardèrent tendrement et puis, sans rien dire, ils se prirent par la main, remontèrent l’escalier, fermèrent la petite porte, traversèrent le sauna et rentrèrent dans la chambre toute simple du roi barbare.

Ragnar souleva doucement sa jeune compagne et l’étendit sur le lit. Il s’agenouilla près d’elle et reprit tendrement le ballet de ses mains sur sa peau, de ses lèvres aussi, jusqu’à ce que la belle Kalisha, les bras rejetés au-dessus de sa tête, ferme à demi les yeux et commence à gémir.
Alors, sans la brusquer, il scella leurs hanches en une passion commune et commença la course qui devait les mener au ciel.
Il voulait être à elle comme elle était à lui.
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MessageSujet: Re: Le Palais du roi Ragnar le Berserk   Le Palais du roi Ragnar le Berserk Icon_minitimeLun 28 Juil - 21:59

10. Enigma: Smell of desire

Oui, elle était bien humaine malgré ce statut qu’elle portait comme une croix. Les apparences auréolées de magie cachaient une jeune femme comme toutes les autres. Elle avait vibré dans ce baiser qu’elle lui avait donné et auquel il lui avait généreusement répondu. Emerveillée, elle avait découvert avec une joie enfantine, cette magnifique poudre blanche qui recouvrait le paysage viking; avait apprécié son contact pur et froid, même si elle n’en ressentait pas la morsure. Elle avait ri avec cet homme qui était roi en ce monde, mais son maître avant tout, et elle était devenu complice de ses jeux, comme un couple tout ce qu’il y avait de plus ordinaire, ou presque.

Alors elle avait compris, elle sut à l’instant où leurs mains se joignirent pour regagner l’étonnant palais du roi qu’elle serait prête à sacrifier sa liberté pour ne lui appartenir ne serait-ce qu’une nuit, pour connaître à nouveau les frissons du plaisir, entre les bras de cet homme.
C’est entièrement consentante et libre de ce choix qu’elle l’accueillit en elle, harmonisant les mouvements de son corps aux siens, reconnaissant les gestes et le langage murmuré des amants, retrouvant l’enivrement des sens qui faisait basculer la raison. Kalisha s’abandonnait entièrement au plaisir, laissant son corps s’exprimer pour elle, sous les mains, sous sa bouche et sous les assauts du roi viking qui l’aima avec toute la passion d’un amant dévoué.

Mais alors qu’il la menait dans une course effrénée vers les sommets de l’ivresse, il n’y eu plus ni maître, ni génie, ni roi, ni esclave, mais seulement un homme et une femme qui s’aimèrent avec passion, jusqu’à tomber à nouveau dans les bras l’un de l’autre.

Son visage appuyé sur le torse de son amant, Kalisha gardait les yeux fermés, sentant son cœur battre dans sa poitrine, si fort qu’elle était persuadée que Ragnar pouvait entendre. Sa bouche dessinait un joli sourire, elle ne regrettait rien, non.. elle ne regretterait jamais ces instants et ne les oublierait jamais. Car jamais auparavant, elle n’avait été aussi vivante, aussi humaine…

La jeune femme laissa s’échapper un léger soupir d’aise, maîtresse comblée et heureuse. Elle étira son corps telle une chatte avant de se lover à nouveau contre Ragnar.. Elle voulait à présent trouver les mots justes pour lui dire combien elle avait apprécié ces moments, des mots que tout homme aimait à entendre, seulement tout ce qu’elle trouva à dire fut un mot venu du cœur:

- merci..
- merci? pourquoi?

Elle leva ses yeux de biche vers lui pour lui avouer dans un sourire.

- pour avoir su regarder au-delà des apparences, pour avoir vu la femme en moi et non pas juste un génie sans cœur qui est là pour réaliser tes désirs..

Puis avec un sourire mutin, elle ajouta.

- mais cela ne t’empêche pas de souhaiter quelque chose, seulement si ça te dérange mes petits tours de génie, je saurai me faire discrète, il faudra m’accorder un peu de temps pour oublier ce à quoi j’ai été destinée pendant des siècles.. Et puis je suis loin d’être un génie parfait…enfin, je suppose que tu apprendras vite à me connaître.

Nouveau soupir, et après un silence, Kalisha continua son joyeux bavardage.

- à présent, il faudra que tu me dises ce que tu attends de moi.. Si je suis sensée t’accompagner partout, si tu préfères que je me cache dans la lampe si quelqu’un devait venir, ou si comme tu me l’as dit, tu veux que je sois simplement ton esclave. Je serai celle que tu voudras et tu sais, pour me faire discrète, je sais très forte à ce jeu là..il suffit d’avoir la lampe pas très loin et..euh..

Consciente qu’elle parlait peut-être un peu trop, elle s’interrompit pour chercher le regard du roi.

- qu’en penses-tu?
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MessageSujet: Re: Le Palais du roi Ragnar le Berserk   Le Palais du roi Ragnar le Berserk Icon_minitimeMar 29 Juil - 23:36

La chambre du roi était redevenue plus calme. Les voix des amants s’étaient tues et seul subsistait le ressac tendre et doux de leurs respirations mêlées.
Etendu sur le dos, fixant le plafond, Ragnar sentait les doigts de sa jolie danseuse dessiner des arabesques sur sa poitrine, tandis qu’elle souriait aux anges, la tête posée au creux de son épaule.
Lui aussi souriait. Du sourire indéfinissable de celui qui vient de comprendre quelque chose dans la vie. Ce qu’était le bonheur, par exemple.

Oh, il avait eut maintes nuits d’amour et de tendresse avec maintes femmes. Des esclaves, des filles de cour, des filles de chef… Des femmes de chef aussi parfois… Quand on est jeune, bien bâti, riche et roi, on ne manque jamais de ce genre de propositions. Et Ragnar ne s’était pas fait prier pour accepter avec joie les cadeaux que lui faisait la vie. Il avait toujours simplement pris garde d’essayer de donner autant de plaisir qu’il en recevait, et de ne jamais créer de faux espoirs : les corps sont robustes et résistent à toutes sortes de gymnastiques, mais il suffit parfois d’un mot pour briser un cœur. Sous des dehors rustiques et mal dégrossis, le viking cachait une âme généreuse qui ne prenait aucun plaisir à dominer ni à manipuler les autres.
Oui, il avait eut pas mal de jolies filles dans sa couche. Certaines même très belles. Mais ce matin, c’était différent.

Ce matin, dans ses bras, il y avait Kalisha. Elle n’était pas une femme de plus. Son nom était, pour le roi viking, chargé d’un sens profond. Bien sûr, elle était merveilleusement belle, Ragnar le savait. Il l’avait vu de ses yeux, touché de ses mains. Et maintenant encore, quand ses doigts parcouraient négligemment la peau de la jeune femme à ses côtés, ils touchaient la beauté incarnée. Une beauté fragile en apparence, mais si sûre d’elle, maîtresse d’elle-même et pourtant dépendante de lui.
C’est peut-être un cliché de dire que Ragnar aurait aimé Kalisha même laide, mais le roi viking ne savait pas ce qu’était un cliché.

Quand elle lui demanda comment il voulait qu’elle se comporte vis-à-vis des autres, il se mit simplement à sourire, sans lui répondre directement tout de suite.

Tu sais, Kalisha, il faut m’excuser. Je t’ai demandé quelque chose d’impossible et c’est idiot de ma part. Il faut que je te prenne comme tu es et pas comme je voudrais que tu sois.
Si je veux que tu redeviennes humaine, il faudra que je trouve un moyen de te libérer de cette lampe. En attendant, il faudra que je me fasse à tes aspects un peu magiques.


Ragnar se retourna sur le côté, pour pouvoir contempler la belle danseuse avec qui il était si bien. Il passa tendrement un doigt sur le bord de son visage, et puis descendit… descendit…

Je ne veux pas avoir l’air de refuser tes cadeaux, ma jolie génie. Mais je crois que le destin nous fait toujours payer quand on triche avec lui.
Nous, les vikings, nous n’implorons pas nos dieux à tout bout de champ pour leur demander leur aide. Nous croyons que nos dieux nous donnent à la naissance des bras et des jambes et nous laissent ensuite nous débrouiller dans la vie avec ça.
Mais, cela ne veut pas dire que je ne vais jamais rien te demander… J’ai même une petite idée derrière la tête.

Ragnar se tourna encore un peu. Il était maintenant au-dessus de la jeune femme, qu’il prenait bien garde de ne pas écraser sous son poids. Appuyé sur ses coudes qui étaient solidement ancrés de chaque côté du corps de la danseuse, le roi berserk plongeait son regard de glace dans un regard de feu. Il sentait les mains de Kalisha remonter autour de son cou et l’appeler à elle pour un autre baiser.
Comme il aimait les baisers de Kalisha… Comme ils pouvaient être différents de tous ceux qu’il avait connu jusque là… De nouveau, il sentait son cœur battre la chamade alors que la jeune femme remontait sa cuisse le long du flanc du viking, pour aller ensuite accrocher de la jambe le dos du guerrier.

Maintenant, pour savoir si je souhaites que tu restes dans ta lampe toute la journée à m’attendre, j’espère que tu n’y penses pas sérieusement… Il n’est pas question que je me passe de ta présence un seul instant. Je sais bien que ça posera certains problèmes, mais nous les résoudrons plus tard.
J’ai réfléchi à tout ça cette nuit.
Voici ce que tu vas faire…


Le discours du roi fut interrompu par Kalisha qui, d’un doigt posé sur les lèvres de celui qu’elle appelait son maître bien qu’elle fut sa maîtresse, lui fit comprendre qu’elle avait d’autres projets en tête pour l’immédiat. L’autre jambe de la danseuse passa sous le corps du viking, puis derrière son dos musclé, pour s’agripper à la première jambe dont le galbe fuselé rapprochait déjà le bassin du roi des hanches de la jeune femme.
Les lèvres de Ragnar rejoignirent une fois de plus celles de Kalisha en un langoureux baiser.
Les explications devraient attendre un moment plus propice…
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MessageSujet: Re: Le Palais du roi Ragnar le Berserk   Le Palais du roi Ragnar le Berserk Icon_minitimeMer 30 Juil - 18:09

11. James Newton Howard: Touring the city

Ragnar l’avait laissé après lui avoir expliqué ce qu’il attendait d’elle. Le repas réunissant tous ses amis allait débuter dans la pièce principal de son palais, et Ragnar qui ne souhaitait pas la voir retourner dans sa lampe, avait son idée sur la façon de la présenter aux autres vikings. Il avait quitté la pièce après un dernier baiser, mais Kalisha, le regard posé sur la couche royale, avait plus en tête leurs étreintes des instants précédents que les paroles qu’elle devait prononcer devant la cour du roi. Elle sentait encore sur elle, ses mains et ses baisers dont désormais elle ne pourrait plus se passer. Il était si passionné et lui avait offert tant de plaisir que le simple fait d'y penser, ranima la flamme de son désir.

La jeune femme ferma les yeux et passa sa langue sur ses lèvres
* Oh je ne dois plus penser à ça à présent…c’est à moi d’entrer en scène! et il faut que je fasse bonne impression.*
Elle poussa un petit soupir et fronça les sourcils pour se souvenir de ce qu’elle devait faire et dire. Elle ne devrait pas commettre d’impair pour une fois…

Kalisha commença par revêtir une magnifique tenue de princesse orientale, de celles qui mettaient en valeur ses courbes, ses épaules dénudées, son ventre plat, et ses cuisses bien galbées. Les tons bleus roi, rehaussaient le doré de sa peau, et l’or des broderies sur le tissu vaporeux s’assortissait aux bijoux qu’elle portait. Ses boucles retrouvèrent un semblant d’ordre et un cerceau vint ceindre son front dont quelques perles se balançaient juste sur l’arrête de son nez. A chaque pas qu’elle faisait, les longs pans de tissus qui tombaient autour de ses jambes, s’envolaient ajoutant un peu plus de grâce à sa démarche.

Elle fit apparaître un immense miroir pour vérifier que tout était en ordre puis dans ses mains apparut le fourreau précieux qui contenait une épée remarquable par le travail de l’acier finement ciselé dont les dessins s’entrelaçaient autour de la garde pour se terminer par la gueule béante d’un ours dont on pouvait voir les crocs. Kalisha était satisfaite d’elle; pour son roi, elle avait imaginé la plus belle arme qui puisse lui correspondre et voilà l’épée qui étincelait sous les chandelles de la chambre. La lame parfaitement affûtée, présentait quelques symboles mystérieux sur sa ligne médiane et sa taille était digne des plus grands guerriers. Oui, c’était bien là une arme faite pour un roi, mais Kalisha avait assez perdu de temps à lui imaginer cette épée, et devait aller le rejoindre à présent.

Mais elle n’allait pas entrer dans la salle où avait lieu le repas en apparaissant d’un seul coup, non, il lui fallait trouver autre chose. Alors Kalisha se dit qu’elle pourrait entrer par la porte principale, le tout était de la trouver. Un instant plus tard elle se retrouva à l’extérieur, juste face à une solide porte. Le blizzard s’était levé et faisait voler autour d’elle les pans de sa tenue, ébouriffant les longues mèches qui vinrent lui barrer le visage. Quelques flocons de neige s’étaient accrochés à ses boucles, et après avoir repoussé une mèche de devant son visage, Kalisha inspira profondément, redressa les épaules et le menton et brusquement la porte s’ouvrit sur la jeune femme qui fit son entrée dans une bourrasque de vent et de neige.

Aussitôt les rires et les conversations cessèrent entre les vikings qui tous regardèrent cette femme surgie du blizzard. Complètement stupéfaits, certains s’étaient figés sur place, chope toujours en main tandis que d’autres avaient leur main sur la garde de leur arme. Kalisha les dévisagea, faisant d’une pensée, refermer la porte derrière elle. Il n’était guère pratique de s’exprimer clairement avec le vent sifflant dans les oreilles. Puis toujours portant l’épée dans le creux de son bras, ainsi que la lampe qu‘elle gardait dans sa main droite, elle s’avança de sa démarche féline jusqu’à la table du roi.
* Pourvu que je ne me trompe pas *

- Votre altesse..

Kalisha fit une gracieuse révérence pour saluer le roi, et attendit qu’il lui donna la parole.

- Qui es-tu??
- Je suis Kalisha, envoyée à vous par les Dieux qui régissent ce monde. Apprenant que les Ases vous avaient fait présent du trône de Roskildheim, les Vanes ont aussi voulu honorer le nouveau roi en vous offrant cette lampe dont la lumière éclairera chacune de vos nuits. De même que les nains ont forgé pour vous dans les mines de Svartalheim, cette épée d’acier qui jamais ne se rompra. Quand aux elfes, ils ont choisi la meilleure danseuse au monde afin de distraire notre bon roi.

Kalisha qui avait déposé l’épée et la lampe face au roi, exécuta un pas de danse pour finir pas s’incliner en une gracieuse révérence.
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MessageSujet: Re: Le Palais du roi Ragnar le Berserk   Le Palais du roi Ragnar le Berserk Icon_minitimeJeu 31 Juil - 15:55

La journée avait semblé longue à Ragnar. Il avait gardé intact le souvenir des instants passés avec Kalisha.
Dans ses mains, le souvenir de la peau de Kalisha, sa douceur veloutée, la fermeté de ses muscles de danseuse, l’élasticité ensorcelante de ses seins sous les caresses du guerrier, la soie évanescente de ses cheveux d’or coulant entre ses doigts…
Dans les yeux du viking, l’image encore de la peau satinée de la belle danseuse, ses mouvements affolants quand elle cédait aux vagues de plaisir qui les emmenaient tous les deux au paradis, son regard alangui et amoureux qui venait plonger dans le sien, ses yeux noirs et plein d’un feu secret et dévorant.
Dans les oreilles du roi, l’écho des gémissements, des cris de Kalisha, et puis de leurs petits mots tendres, sans rime ni raison, qu’ils s’étaient échangés au cœur de leur voyage amoureux.
Son ventre, ses hanches, gardaient encore le souvenir du corps de la merveilleuse orientale qui venait battre le sien comme le ressac, en un va et vient infini, puissant et délicieux.
Et, sur sa bouche, le goût encore des baisers de Kalisha, miel et épices mélangés, et de la peau de Kalisha, hydromel enivrant digne des dieux dont Ragnar ne pouvait pas se lasser.

Plusieurs fois au cours de la journée, Snori lui avait demandé s’il se sentait bien, car le roi paraissait un peu fatigué. Mais Ragnar l’avait toujours rassuré d’un bon grand sourire bien franc en lui affirmant qu’il ne s’était jamais senti aussi bien.
Et c’était vrai…

L’heure du banquet approchait ce soir, et l’ambiance était montée d’un cran dans la grande salle, tout comme l’excitation du roi.
Il se demandait sans cesse quand et comment Kalisha allait faire son entrée…

Pourtant, Ragnar fut surpris comme tous les autres par l'arrivée théâtrale et dramatique de la jeune femme. Une entrée digne d’une saga, comme si un coup de blizzard l’avait brutalement amenée au milieu de la salle du banquet, à peine vêtue, et portant ses offrandes dans les bras.
Le roi viking, comme la plupart des guerriers, était resté sidéré par l’apparition, et n’avait pu détacher ses yeux des formes ensorcelantes de la jeune femme, dont la voix claire et douce avait hypnotisé l’auditoire.
Seulement, alors que les guerriers présents oscillaient entre la peur et l’admiration, le roi, lui ne ressentait aucune peur, et pour cause, à la vue de Kalisha. Il restait parfaitement calme, ce qui renforçait son aura royale auprès des autres chefs de clan, visiblement nerveux…

Snori dent bleue, le conseiller du roi, se pencha à l’oreille du berserker.

Qui est-elle ? Les dieux ne nous ont jamais envoyé personne. Il se fichent bien de nous aider… Quant aux Valkyries, elles n’ont jamais offert le moindre cadeau à aucun roi… Qu’est-ce que cela veut dire ?

Ragnar répondit à voix basse :

Qui sait si les dieux n’ont pas pour nous des projets intéressants. Il serait stupide de renoncer aux cadeaux que peut nous faire le destin. Mais, tu as raison. Restons prudents. Je vais aller voir si c'est une envoyée des dieux ou bien une sorcière…

Le viking déplia sans grande carcasse sanglée dans un vêtement de cuir et de fourrures.
Sans un mot, il marcha vers la jeune femme, toujours courbée en une révérence gracieuse et s’empara du cadeau que n’importe quel Viking aurait mis au-dessus des autres s’il avait eu le choix : l’épée au pommeau en forme d’ours polaire.
Ragnar ne jeta pas un regard à Kalisha, tant pour montrer à l’assistance qu’elle ne l’influençait en rien, que pour éviter que son regard ne croise celui de la belle orientale et qu’il ne se mette à sourire.
Il sortit l’épée de son fourreau, révélant à l’assemblée le poli parfait de la lame brillante, et le travail exceptionnel de son acier damasquiné. Aucun forgeron n’aurait pu forger une telle lame dans tout Asgard. Pas même à Gladsvoll, où l’on trouvait les meilleurs armuriers du pays. Un frisson parcourut l’assistance tandis que des « oh » et des « ah » montaient de cent poitrines guerrières à la vue d’une telle arme.
Toujours sans un mot, ni sans un regard pour la jeune femme, Ragnar sortit sa propre épée qui, bien que royale, paraissait bien ordinaire en comparaison du cadeau qui venait de lui être fait. Le viking posa sa vieille épée à cheval sur deux tabourets, leva l’épée brillante, et l’abattit d’un grand coup puissant et violent, en poussant un cri à faire dresser les cheveux sur la tête de toute l’assistance.
La vieille épée cassa net, dans un bruit métallique qui résonna dans tout le palais. Ragnar inspecta le fil de la lame, qui n’avait rien perdu de son tranchant parfait malgré le coup violent qu’il avait subi.
Alors le roi regarda l’assemblée, et souleva bien haut son épée à l’acier bleu comme les glaciers. Un formidable « hourra » s’éleva des poitrines de tous ceux présents dans la salle, suivi d’une tempête de cris de joie, de cris de guerre, de vivats, et autres acclamations pour Ragnar et la bénédiction que les dieux venaient de leur accorder. Un tohu bohu énorme, et qui allait s’amplifiant, envahit la grand’ salle du palais pendant plusieurs minutes.

Finalement, le roi viking étendit les bras pour obtenir le silence.
Puis, il s’adressa à tous, d’une voix puissante et chaude :

Asgard est bénie ce soir, mes amis. Les dieux nous ont envoyé un signe. Ils ne nous ont pas envoyé d’aide, mais ils nous ont donné de quoi nous battre. Qu’est-ce qu’un viking peut demander de mieux ?


Des cris et des vociférations manifestèrent l’approbation enthousiaste des guerriers.

Il est temps pour nous de relever le royaume d’Asgard. Il est temps de réunir tous les vikings sous la même bannière. Il est temps pour nous de ne plus accepter que les autres pays nous prennent de haut. Il est temps pour Asgard d’avoir à nouveau un roi !

A nouveau, Ragnar fut interrompu par des cris enthousiastes et des bruits de pieds frappés violemment par terre, ou de poings tapant en cadence sur le bois des tables.

Mais ce soir, l’hiver est encore là. Il n’est pas encore temps de lever nos bannières. Ce soir, c’est le temps du banquet et des réjouissances.

D’un geste ample, le roi accrocha ostensiblement l’épée à son côté, puis se dirigea vers Kalisha, qui attendait toujours son bon plaisir. Il ramassa la lampe qu’il mit à l’intérieur de son vêtement, contre son cœur, et s’adressa à la jeune et jolie danseuse.

Soit remerciée, belle Kalisha, pour avoir été la messagère des dieux. Qu’ils sachent que nous les remercions de leurs présents et que nous ferons tout pour nous en montrer digne.
Et maintenant, puisque les elfes nous disent que tu es la meilleure danseuse du monde, danse pour moi et mes guerriers, afin que tous puissent savoir ce qu’est une vraie danseuse.
Puis tu viendras à moi. Car si tous doivent pouvoir admirer ta beauté, comme ils ont admiré la puissance de l’épée que tu m’as apportée, je veux être le seul à en profiter.


Kalisha avait levé les yeux un instant vers le roi, juste le temps d’échanger avec lui un regard torride. Un regard qui disait que, elle non plus, elle n’avait pas oublié leur nuit passée.
Si la danse qu’elle comptait faire à présent était moitié aussi sensuelle que ce qui s’était passé ce matin dans la chambre de Ragnar, il aurait mieux valu directement éteindre les cheminées et ouvrir tout grand les portes : il allait bientôt faire très chaud dans la salle…
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MessageSujet: Re: Le Palais du roi Ragnar le Berserk   Le Palais du roi Ragnar le Berserk Icon_minitimeVen 1 Aoû - 13:25

12.

Kalisha avait sursauté au grand cri de Ragnar et avait dévisagé ses comparses qui avaient répondu à son cri, juraient et vociféraient à faire trembler les murs. Quoique les murs de ce palais avaient l’air très solides. Et pendant un instant, elle avait eu envie de se réfugier dans sa lampe, car ces grands rustauds ne lui donnaient pas confiance. Mais bon puisque le roi dit qu’il serait le seul à profiter d’elle, Kalisha était rassurée et même plus. Les paroles qu’il avait prononcées, étaient pleines de délicieux sous-entendus. Les yeux de Ragnar caressèrent son corps, comme une promesse d’autres caresses qu’il lui réserverait les nuits à venir. C’est d’une voix suave qu’elle répondit plus pour lui que pour les autres qui attendaient de voir le fameux spectacle.

- Qu’il soit fait selon votre bon plaisir, mon roi.

Kalisha s’inclina alors que derrière elle, la porte s’ouvrait à nouveau sur un groupe de musiciens aux tenues colorées qui vinrent s’installer sans demander leur reste, dans un angle de la pièce. Aussitôt, ils se mirent à jouer une musique venue d’ailleurs, un air que ces vikings n’avaient jamais encore entendu de leur vie.

Musique!

Alors face au roi qui se tenait toujours debout devant elle, Kalisha leva ses bras au-dessus d’elle, et commença à onduler lentement les épaules, pour laisser le mouvement prendre peu à peu possession de tout son corps. Des épaules qui roulaient , jusqu’aux hanches, tout le corps de Kalisha ne fut plus que sensualité. Elle était si proche de lui qu’il lui aurait suffit de lever à peine sa main pour la toucher, qu’il aurait suffit à la danseuse de quelques centimètres pour venir caresser son corps du sien.

Provocante, Kalisha plongea son regard de velours noir dans les yeux bleu acier du roi. On aurait pu croire qu’elle allait l’embrasser, mais seuls ses cheveux effleurèrent le roi alors qu‘elle exécutait une rapide pirouette avant de s’écarter d’un pas agile. Les jolis tintements de ses bijoux accompagnaient chacun de ses gestes alors qu’elle s’éloignait pour danser au milieu de la vaste pièce.

Les gestes étaient fluides, les pas lestes et rapides et son corps se pliait avait une facilité déconcertante à cette danse venue d’un pays si lointain. Le roi ne pouvait détacher son regard d’elle, comme tous les autres guerriers présents qui se laissèrent envoûtés par ce spectacle. Le roi retourna s’asseoir tandis que Kalisha prenait de plus en plus d’assurance et se perdait dans la musique de son pays, de ses origines. Elle se laissa aller au seul plaisir de mouvoir son corps de cette manière qui pouvait rendre fou plus d‘un homme.

De ses déhanchements tantôt d‘une aguichante lenteur, tantôt saccadés au rythme de la musique, de son ventre qui roulait comme les vagues sur la mer, de ses cuisses finement musclées, jusqu’aux chevilles et aux savantes arabesques de ses bras, jusqu’aux doigts qui semblaient caresser l’air autour d’elle, la danseuse emmena son public au-delà des frontières, leur fit miroiter les nuits d’orients, les caresses d’une maîtresse aimante, et tant de plaisir suggéré, dans une seule danse.

Pièces d’or à sa ceinture étincelaient au rythme de ses mouvements, étoffes vaporeuses voilaient à peine son corps et se mouvaient autour d’elle, tel un halo bleuté, et toujours et encore le tintement de ses bijoux qui accompagnaient mieux encore sa danse que le plus charmant des instruments. La démonstration touchait à sa fin, et dans un dernier bon agile, Kalisha se percha sur la table du roi, exécuta encore quelques arabesques et quelques troublants roulements de hanche, alors que les musiciens donnaient les dernières notes de musique. Puis les instruments se turent et la danseuse se figea dans une attitude fière, rayonnante encore des rythmes de l’orient.
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MessageSujet: Re: Le Palais du roi Ragnar le Berserk   Le Palais du roi Ragnar le Berserk Icon_minitimeLun 4 Aoû - 16:52

Quand Kalisha eut fini sa danse, il se fit un profond silence dans la grand’ salle. Un long silence bien compact, à peine troublé par le chuintement du feu dans la cheminée et le bruit de quelques filets de bave tombant par terre, venus de bouches concupiscentes et moustachues.
L’ambiance était devenue comme électrique. L’atmosphère s’était tendue (et elle n’était pas la seule…). Tous les regards convergeaient vers la danseuse qui remontait d’un pas faussement nonchalant la longue table qui menait jusqu’au roi, en faisant rouler ses hanches juste assez pour souligner ce que le regard de Kalisha disait à Ragnar. Elle n’avait d’yeux que pour lui et gardait l’œil rivé sur celui du roi, un petit sourire en coin, comme s’ils s’échangeaient en secret les souvenirs de leurs heures de plaisir passées et les promesses de leurs nuits à venir. On n’entendait plus que le bruit des bracelets et des bijoux de Kalisha qui s’entrechoquaient au rythme de son pas, créant une harmonie troublante et hypnotique que tous les mâles de l’assistance suivaient avec fascination, l’oreille dressée (entre autres).

BAF !

Comme souvent, chez les vikings, quand l’air devient un peu lourd, une bonne baffe vient toujours à point pour détendre l’atmosphère.
Là, c’était Brunhehilde, la vigoureuse femme du cuisinier, qui venait de signifier à son mari qu’elle n’approuvait pas son regard prolongé sur les formes sensuelles et harmonieuses de la danseuse.
La salle était suffisamment vaste pour qu’il y ait de l’écho, apparemment, car on entendit une bonne demi douzaine de gifles similaires claquer à peu près au même moment…
Puis un certain brouhaha d’explications empressées allant du classique « mais je ne fais que regarder ! » jusqu’au peu viril « mais bobonne … », en passant par toute la gamme de la mauvais foi masculine la plus avérée.
Un immense rire libératoire retentit, un énorme rire bien gras et viril… Tous les hommes célibataires ou qui avaient eu la bonne idée de laisser leur femme à la maison se tapaient sur les côtes et sur les cuisses les uns des autres en voyant la déconvenue de leurs camarades mariés ou fiancés.

Au milieu de cette tempête de rires, Kalisha était parvenue en bout de table et avait sauté avec légèreté et grâce dans les bras de Ragnar. Le grand viking l’avait gardé quelques secondes dans ses bras, tout à la joie de retrouver enfin ce corps agile et sensuel de nouveau contre le sien. Il n’avait qu’une envie en tête, c’était de l’embrasser et de la tenir dans ses bras, en oubliant tout le reste…
Seulement, il ne pouvait pas agir ainsi. Cela aurait eu l’air de déconsidérer le « cadeau des elfes ». Il devait la traiter avec plus d’égards, sans pour autant en faire une reine.

Sois remerciée pour ta danse, Kalisha. C’était une danse comme je n’en avais jamais vue auparavant. C’est un vrai cadeau des dieux.

Puis, se tournant vers l’assemblée :

Que chacun sache désormais que cette jeune femme fait partie de ma maison et qu’elle est sous ma protection. Quiconque s’en prendrait à elle aurait affaire à moi.

Le regard du roi fit le tour de l’assemblée, où certains semblaient se dire que ce jeune roi avait décidemment bien de la chance, et reprit, avec un large sourire :

Mais, à présent : que le festin commence !

Dans le brouhaha qui s’ensuivit, le roi remonta s’asseoir sur son trône, et assit Kalisha à ses pieds, à la place d’une esclave qui lança à la danseuse un regard plus noir que la nuit boréale.
D’ailleurs, si les regards masculins avaient été unanimement admiratifs pour la belle danseuse, les regards des femmes n’avaient pas brillé par leur aménité, c’était le moins que l’on pouvait dire… Si, pour reprendre l’image commune, les yeux des femmes présentes avaient pu lancer des flèches, Kalisha serait morte plusieurs fois ce soir, transformée en hérisson…

Au bout d’un moment, l’échanson vint verser de la bière dans la corne qui servait de gobelet à Ragnar, donnant le signal du début des libations.
Bon, d’accord… De la beuverie…

Après son départ, Snori se pencha à l’oreille du roi.

Quelque chose me dit que ce n’est pas la première fois que tu vois cette jeune femme, Ragnar.

Le roi se pencha un peu vers son conseiller, sans quitter la salle du regard.

Ca n’est pas toujours très bon pour la santé de faire trop fonctionner sa tête, Snori… Tu vas récupérer plein de jolies femmes dans ton lit, tu devrais être content, non ?

D’accord, d’accord… Mais toi, comment vas-tu faire maintenant en ce qui concerne le mariage avec la fille du duc de Normandia ?
Tu sais que ce mariage est très important pour…


Oui, oui, ça va, je sais… Tu m’en parles trois fois par jour. Pour un peu, on pourrait croire que c’est toi qui vas te marier…
Allons, ne fais pas cette tête… Tu es mon conseiller : tu vas bien me trouver quelque chose, non ?


Snorri se gratta un peu le semblant de bouc qui parsemait son menton et qu’il osait appeler une barbe.

Eh bien, la bigamie est parfaitement normale chez nous… Tu pourrais épouser Kalisha en seconde épouse...
Il faudrait demander l’accord au Duc, mais si tu lui promets que les fils que tu auras avec sa fille seront les premiers dans la ligne de succession au trône, il devrait…


Tu n'as pas une autre idée ?
Ecoute, nous en parlerons plus tard, d’accord ? Là, on fait la fête. On va pas parler politique ça finit toujours en bagarre…


Le ton de Ragnar avait été un peu sec. Sans bien de raison d’ailleurs, puisque la vision que les vikings avaient de la politique se ramenait justement à une grosse bagarre…
Evidemment, l’idée de Snori était parfaite. Une excellente idée de conseiller.
Seulement, elle ne plaisait pas à Ragnar. Il n’arrivait pas bien à dire pourquoi, mais, tout au fond de lui, il avait l’impression qu’il n’avait pas besoin d’une autre femme dans sa vie que Kalisha.
Il se tourna vers la jeune danseuse, et le sourire qu’elle lui rendit le conforta dans cette impression...
Ragnar espérait vraiment que Snori trouverait une autre solution avant le printemps.
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