Li wei ferma une dernière malle. Elle soupira. Plusieurs avaient été nécessaires pour choisir les tenues les plus adéquates. Les voix lui avaient dit que le voyage ne serait pas d'agrément. Toutefois, elle aimait quand même un tout petit peu la coquetterie. Et puis pour son ami Genkan, elle devait le recevoir convenablement. Il n'apprécierait pas de voir un épouventail habillé de guêtres. Il valait mieux que ça et méritait davantage de considération.
Ses voix lui murmuraient plein de choses contradictoires. Elle ne comprenait rien. À un moment elles parlaient de mariage... Li Wei refusait le mariage. Jamais l'Impératrice n'oserait lui faire ça. Elle avait fait voeu de ne jamais se marier. Et puis la Prophétesse était sure de perdre ses voix si on la mariait de force. En plus... même mariée... toute consommation serait un viol donc son « époux » serait coupable d'un crime terrible et victime d'un châtiment exemplaire. Elle ne souhaitait ça à personne vraiment. Elle chassait ces voix néfastes. Qu'est ce que cela apporterait à l'Empire que de la marier, elle ? À son âge en plus ?
En plus aucune des femmes avant elle, dans sa famille, ne s'était jamais mariée. Ce serait bien triste que de la condamner à une telle infâmie.
Elle vérifia qu'elle n'avait rien oublié. Elle était soudain si pressée de rejoindre la Ville. De retrouver le monde qu'elle avait abandonné pour se consacrer à son don. Elle apprhéhendait un peu.
Ses yeux se fermaient d'eux même.
Sans qu'elle s'en rende compte, son corps tomba au sol comme une poupée de chiffon. Son Esprit était ailleurs.
*Au bout de 5 ans sans donner de nouvelles il a été considéré comme déserteur…..et condamné en tant que traître….*
Qui était cet homme ?
Li Wei se déplaçait dans la pièce sans tout distinguer. Une chose était sur... ce jeune homme... ce gamin en fait, malgré sa prestance, était à un rang que les Esprits ne comprenaient pas.
Elle savait inconsciemment de qui il parlait. Elle frissonna. Le ton était si froid.
Traitre ? Ce marmot savait il de qui il parlait ? Avait il conscience de l'erreur commise et du caractère grottesque de ce jugement arbitraire ?
Li Wei n'écoutait plus, essayant de situer la pièce. Elle connaissait bien le palais impérial. Fut un temps où les portes les plus étroites lui étaient ouvertes. Elle avait été la Voix du Futur. Mais c'était loin maintenant.
*Où va-t-il s’installer en attendant majesté….devons-nous le mettre en geole ? *
Elle sursauta en entendant ce qui serait sans doute les prémices d'une exécution. Elle n'avait aucune confiance. Le monde extérieur était il si corrompu ou aveugle ? Où étaient passées les traditions plurimillénaires de l'Empire ?
Ils avaient donc dévastés les fondations même de Sunliao ?
*Nous dirons qu’il est notre invité….
...pour le moment.... *
Li Wei se releva difficilement. Tomber comme ça allait lui valoir quelques jolis bleus. Mais elle avait peu de temps. Il y avait trois jours de voyage sans interruption entre le Monastère et Liao. Elle allait devoir y aller en porteurs. Ils se relayeraient jour et nuit pour arriver avant qu'un drame ne se produise.
Elle savait parfaitement, par ses voix, que Genkan était revenu avec peu d'hommes. Mais ceux restés là bas, pour quelque motif que ce soit, n'accepteraient surement pas de laisser leur Général être condamné pour avoir défendu des valeurs installées à Sunliao bien avant...
elle tiqua... Qui était le freluquet qui parlait à la place de l'impératrice ? Elle allait devoir se laisser guider par ses voix le plus rapidement possible. Elle avait besoin de réponses. Aujourd'hui elle commençait à regretter de s'être tant éloignée du Monde Extérieur. Elle ne savait plus rien de Sunliao, de ses mentalités à la mode et si différentes des siennes. Elle ne savait pas pourquoi un homme donnait des ordres... ni pourquoi on méprisait tant quelqu'un qui avait sacrifié sa vie à l'Empire.
Sunliao avait il était gagné par des mentalités étrangères ? Celles des Vestaliens ou des Arcadiens ? Ces Occidentaux si matérialistes et égoïstes. Où tout n'était que superficialité et apparences ?
Li Wei frémit. Elle ne craignait pas ce qu'elle allait voir. Mais elle avait peur de la réaction de Genkan. Il n'allait pas aimer ça duuuuu tout. Avant qu'il ne commette l'irréparable ou perde la vie sans avoir réussi à rendre son lustre au Royaume.
Yao-Shih ?
Oui précieuse Pétale dont la douceur fait l'envie de toutes les femmes ?
Je suis prête. Tu as fait ce que je t'ai demandé ?
Bien sur Ô gracieux lotus. Tu seras à Liao aussi vite que si le vent portait la plume de l'oiseau Céleste.
Bien. Genkan ne saurait attendre. Ni l'Empire du reste. Tu voyageras à cheval à côté de moi bien sur.
Yao-Shih tiqua. Il pensait devoir rester. Mais cela l'arrangeait. Avec tout ce que le Monastère – lui – rapportait, il allait pouvoir en profiter un peu. Peut être même quelques filles de joies... Si jamais il en restait dans les rues. Par contre il appréhendait un peu. Il avait toujours pris soin que Li Wei ne sache pas combien le pays avait changé. Elle n'allait pas aimé ça. Et si vraiment le Général était rentré... hummmm...
Délicieuse Lumière Qui Guide les Aveugles dans leur Nuit Eternelle, permet que...heu... je vienne, soit... mais que je... fasse quelques aménagements ici.
Pourquoi donc ? Il y a un souci ?
Non non... mais pour les Pèlerins... le moderniser... le... Fortifier par exemple.
Fortifier pour les Pèlerins. Explique toi.
Non non... Juste...
Bon... Fais ce que tu juges bon. Ces choses matérielles ne me regardent pas. Fais au mieux pour le confort de tous.
Milles mercis Perle du Royaume.