Forêt des Âmes.

(auparavant à Styxia)

Oliviel avait retrouvé le cortège de la Vestale assez rapidement.Il s'était mêlé aux hommes,sans se faire remarquer mais sans non plus se cacher.Il assistait muet au déroulement de cette dangereuse entreprise.Les hommes n'étaient pas rassurés, au loin, une grande masse verte et noir se dessinait.Une étrange impression de froid et d'humidité envahissait le corps des troupes.Le silence était pesant et une inquiétude générale clouait bec et tordait le ventre de la plupart des soldats.Seul Lucrezia, son mari ainsi que son conseillé parlait a voix basse.

Vers le milieu de l'après midi, l'orée du sinistre lieu était atteint.On fit là une halte, reposant les montures et les chefs rassurant tant que faire ce peu les troupes mais même les chefs des petites factions présentes n'étaient pas entièrement rassuré ce qui transpirait sur leurs troupes.Néanmoins, la vestale elle arborait un air sûr, est-ce pour ne pas flancher devant tout le monde ou pour montrer sa détermination, ou encore était-elle réellement sûr d'elle, nul n'aurait sut le dire, du moins, ni le guerrier, ni les soldats alentour qui l'observait d'un oeil admiratif.

Alors que le camp se levait, leurs regards se croisèrent, oliviel cru voir une étincelle de peur dans son visage, qui laissa place a un sourire lorsque celle-ci le reconnu.Il répondit au sourire lui, faisant un léger signe de la main.Elle partit alors vers l'orée des bois.Ne voyant personne vers qui elle aurait put se diriger, Oliviel la suivit.Elle s'arrêta devant les arbres le regard dans le vide tandis que le guerrier se mettait a son côté.

-Comment t...allez vous ? vestale...

-Je vais comme il faut que j'aille, nous devons nous hâter.

-mmh...Vous avez été courageuse tout à l'heure sur le pont.

-ce ne sont que des superstition, et je n'avait rien a craindre.

-Ce n'est pas ce que tout le monde pense ici, beaucoup vous suivent par adoration plus que par devoir, c'est votre force qui va les aider a traverser ce lieu qu'ils redoutent.

-Je...sais.Mais vous vous n'en avait pas peur ?

-Je n'est pas les mêmes croyances, j'ai évolué dans un milieu où l'on laissait place aux croyance qu'au début des combats et au moment de mourir, seule les croyance envers les grand dieux nous on donc était inculqué.Je ne peut pas craindre ce que j'ignore.

-Oui,c'est un chance que vous avez là.Il est temps d'y aller.Trouvez votre monture, on n'attend presque plus que nous.

-Oui.

Les deux jeunes gens se quittèrent alors chacun partant vers la place qui était sienne.Soudain le guerrier se retourna...

-Vestale !

-...oui?

-Je...J'voulais vous dire, lorsque ce sera votre tour d'avoir peur, sachez que moi je serai là comme vous êtes là pour eux...

Puis, sans plus attendre il tourna les talon pour partir vers son étalon.Il avait lancé ces paroles sans vraiment s'en rendre compte, c'était sortis tout seul, et il ne savait pas quel effet elle avait pu produire, et il ne voulait pas le savoir pour le moment...

5.

Pendant qu'Oliviel partait rejoindre les troupes de Lucrezia, Lucius de son côté avait rebroussé chemin... non loin de Styxia, en direction d'un camp dressé au centre d'une clairière.

. Ennio Morricone : La Resa Dei Conti

Voilà Oliviel l’avait laissé là pour retourner auprès de sa Dulcinée, bien entendu! Lucius se demanda s’il ne s’était pas fait avoir sur ce coup. Enfin bon, Oliviel avait donné des ordres précis, et les hommes après quelques jours étaient revenus, leur mission accomplie. Le trouble avait été semé parmi les troupes ennemies. Après s’être infiltré parmi les hommes de Reptus Veronus, comme l’avait prévu Oliviel, les soldats mercenaires avaient ajouté à la mixture qui servait de repas aux hommes de Reptus, une potion préparée par les mains de Rachel. Un mélange aux puissantes vertus diurétiques.

- ma tu es sûre qué ça va les rendre malade?
- tu veux peut-être essayer?
- naa naa. Je té fais confiance, tu sais bien!

Lucius s’était fait tout mielleux devant la ruse de cette femme qu’il savait qu’elle pouvait se montrer très dangereuse, et même s’il ne faisait confiance à personne, sur ce coup-là, il voulait bien la croire. Ensuite, la première partie de la mission accomplie, les hommes s’étaient accusés l’un et l’autre d’être de mèche avec les Vestales ou d’autres sénateurs, après tout qui pouvait savoir. Tout le monde complotait contre tout le monde. C’était à présent au tour de Lucius d’intervenir et de porter le coup de grâce. Il en souriait d’avance, car il savait exactement comment il allait s’y prendre. Lui qui avait rêvé de faire du théâtre et déclamer des poèmes, n’était pas en reste quand il fallait user de la parole pour mieux séduire son public. Sauf qu’en l’occurrence il devrait berner toute une escouade ou du moins ce qu’il en restait pour mieux les convaincre de se retirer.

Il attendit la nuit tombée suivant les conseils d’Oliviel pour se présenter à l’entrée du camp des soldats de Reptus. La lune éclairait de sa lueur blafarde le visage déterminé de Lucius dont la bouche n’était plus qu’un trait étroit sur son visage. Plus rien ne le ferait reculer, sauf si bien sûr, ils décidaient tout à coup de l’attaquer. Il n’était pas fou après tout. Lucius se tourna rapidement, vérifiant que son escorte qui avait pour la circonstance revêtu leurs tenues d’apparat, chevauchait bien à ses côtés, légèrement en retrait. Il fallait bien montrer qui était leur chef après tout, même si la tenue de Lucius d’un mauve éclatant et très voyant ne permettait à personne de le confondre avec les autres soldats de rouge, de blanc et d’or vêtus.

Derrière eux, dans les sous-bois, Rachel était restée avec les mercenaires parée à intervenir si les choses devaient mal se passer. Mais Lucius avait confiance.. Enfin presque, seulement il ne le montrait pas. Il avait un rôle important à jouer et sa sœur comptait sur lui.
Parvenu à quelques mètres du camp qui était étrangement calme. Lucius donna de la voix. Il parla d’une manière distincte, y ajoutant des intonations dignes des plus grands films de guerre et toujours bien sûr avec cet accent incomparable.

- Soldats du grandissime royaume de Vestalia Imperii! C’est le Grandé Sénatore Lucius Détritus Scipio qui vous parle! Jé suis envoyé par la sublime, la gracieuse la magnifique Lucrézia Cornélia Scipio, fille de Claudius Cornélius Scipio et de Julia Flavia Néro, épouse dé.. Hé.. Madonna..comment c’est déjà son nom au corniuto?

Lucius se pencha pour concerter le garde qui se tenait à sa gauche, ce dernier s’empressa de murmurer:

- Octavius Marcus Pompeï
- si grazie…

Il reprit donc en se tournant vers le camp ou plusieurs soldats s’étaient approchés, dague sortie de leur fourreau.

- Epouse dé Octavius Marcus Pompeï et surtout Grande Vestalé du royaume. Elle tient à vous faire savoir qu’elle est au courant qu’en ce moment même! À l’heure ou je vous parle, des hommes complotent contre elle et tentent de renverser le pouvoir des vestale…HONTE à ceuuuux qui ont osé seulement vouloir sa perte!

Les soldats intrigués par l’arrivée du sénateur, se jetaient des regards inquiets et sursautèrent quand soudain Lucius reprit de plus belle, en haussant la voix.

- Les Traitres seront pendus!!! Lapidés! Guillotinés!! Ecartélés!! Emascoulés!!

Cette fois un murmure indigné leur parvint venant du groupe de soldat qui peu à peu s’attroupait pour écouter le laïus du sénateur. Certains s’étaient même instinctivement couvert les parties rien qu’à l’idée de la punition qui pourraient leur être infligé. Lucius s’en rendit compte et sourit juste un instant avant de se reprendre aussitôt et de poursuivre avec force geste.

- La Vestale n’aura aucune pitié pour ces traîtres. Les haches des bourreaux seront affûtées et prêtes à découper ces hommes en pétits morceaux! Clack clack clac!! Et ensuite, hé ben ensuite, ils seront donné en pâture aux LIOns!!!… c’est qu’ils crèvent toujours de faim ceux-là…

Le sénateur s’interrompit un instant et observa les hommes quand il vit Reptus Veronus bousculer les soldats pour passer devant. Lucius afficha un air satisfait.

- Si vous pensez connaître l’un de ces traîtres, vous avez intérêt à partir très vite. CAR LA COLERE DE LUCREZIA SERRAAA TERRIBLE!!

Il régna soudain un vent de panique au milieu des soldats de Reptus et un instant plus tard, le sénateur se retrouvait seul face à Lucius. Ce dernier avait gagné. Reptus serait seul dorénavant face à la Vestale.

- Bon sang, mais qu’est-ce que vous foutez bande de Lâche!!! Revenezz!!!! C’est moi qui donne les ordres ici!! Vous n’avez pas à écouter ce fourbe!!!
- Quoiaaa ? C’est moia qué tu traites dé fourbe? Attenzionne Reptus…. Lucrezia est au courant de tes démarches, et à présent tu es seul contre Elle, seul contre le royaume!! Tu ferais mieux de rentrer chez toi! Quand les autres sénateurs apprendront ta démarche, ils n’approuveront pas et tu seras toi aussi Lapidé comme ton fils Drussus Antoine.

Là, il y allait peut-être un peu fort, en tout cas Reptus Veronus paraissait prêt à lui sauter dessus. Les chevaux s’agitèrent, devinant l’ambiance tendue.

- Tu n’as aucun ordre à me donner, Lucius….Quand à ta sœur, elle payera un jour ou l’autre ce qu’elle a fait à ma famille, et je jure qu’un jour je vengerai la mort de mon fils!

Ivre de colère, Reptus repartit en direction des tentes, seul.. Tous les soldats semblaient être partis.. Lucius pouvait être fier de lui, il avait accompli lui aussi sa mission et pouvait enfin rentrer. Rachel devait lui remettre un peu de cet onguent pour apaiser la douleur de son fessier.

21.

MUSIC !!!


Sur le chemin, les hommes devenaient chaque fois plus tendus… plus difficiles à calmer. Et la forêt était encore loin. Une vague appréhension se mêlait en elle à cette excitation de traverser enfin ce lieu maudit entre tous.

Elle allait faire ses preuves. Elle montrerait sa véritable valeur. Une femme certes. Une Vestale. Mais une personne vertueuse. Qui survivrait à cette épreuve.

Les chevaux avançaient désormais au pas. Lucrezia avait d’autorité décidé de mener les troupes pour montrer l’exemple. Derrière elle les soldats commençaient à s’éclaircirent. Aucun ne tentait de les retenir.

Intérieurement Lu souhaitait que Lucius et Rachel parviennent à leur travail de sape. Son destin était entre les mains d’un Sénateur parfois farfelu mais fourbe et d’une empoisonneuse qui respirait la vulgarité autant que la mort. En espérant qu’elle ait réussi à se tenir.

L’ancienne Ilienne venait de régler sa dette à la Grande Vestale. Qui sait si elle ne déciderait pas de partir après cette dernière aide.

Les premiers buissons étaient déjà là… les voilà à la forêt. Un instant Lucrezia regarda derrière elle. Dans une brume lointaine on voyait Styxia s’élever, sombre, dans ces hautes montagnes. En contrebas on devinait le fleuve sacré. Et sous ses yeux. Les troupes. Elle évalua la désertion à la moitié.

Comme le voulait les lois de l’empire, ces hommes ne seraient pas inquiété. Nul ne pouvait être contraint de traverser ces lieux.

Devant elle… l’obscurité. Le néant.

Elle donna un coup léger sur les flancs du cheval. Lui aussi hésitait mais reprit son chemin.
Légèrement décalé par rapport à elle, Oliviel semblait moins perturbé.

Il ne pouvait pas craindre ce qu’il ignorait. Mais il allait tout voir bientôt. Ces âmes damnées.

Les arbres étaient là. Hauts comme vingt hommes. La plus part n’avaient des feuilles qu’au sommet. On distinguait peu de branches. Inutile de mentionner le soleil. Rarement il parvenait à traverser les feuillages et les cimes.

Certains avaient des torches. Mais Lucrezia le savait. Ça ne servait à rien. Un vent glacé traversait de façon presque magique ces lieux. Très vite tout feu disparaitrait. Et comme souvent avec lui les âmes de ceux qui tenaient les torches.

Elle s’avançait. Et à chaque pas elle se sentait plus seule que jamais. Une vague de désespoir. Toute joie, toute vie semblait s’éteindre avec la Lumière. Dans un royaume où le culte au feu prédominait, la noirceur était terrifiante. Difficilement, Lucrezia parvenait à contrôler sa monture.

Des cris derrière elle, mais heureusement, les hommes se regroupaient. La cohésion permettait de rassurer un peu les hommes. Plus ils s’enfoncaient dans la forêt plus Lu sentait la peur en elle. Elle tremblait, transpirait. Elle ne souhaitait qu’une chose : voir la lumière du jour. Elle avait l’horrible impression de manquer d’air, d’étouffer.

Soudain, devant elle, une énorme vapeur apparut. Elle poussa un hurlement alors que le cheval se cabrait. Elle ne dut sa survie qu’à la mousse qui amortit sa chute et lui permis de rouler sur le côté, évitant ainsi de se faire piétiner.

Fort heureusement, le cheval ne partit pas au galop. Mais prudemment, elle décida de tenir la bride et de faire le reste du chemin à pied.

La forêt devient plus sombre,obscure, tandis que chaque les enfonçaient plus profondément dans ce lieu craint.L'ambiance devint vite pesante et le silence se fit, tout le monde se regroupaient afin de ne pas se sentir seul et au contraire développer un sentiment de force par le nombre.Les hommes avait dans tout temps montré plus de courage lorsqu'ils étaient en groupe, est-ce par fierté ? pour impressionner leurs pairs ou simplement prouver leurs valeurs ? Nul ne peut prétendre affirmer un réponse juste et sûr mais les résultats étaient là malgrès quelques exceptions.

En effet, certains petits groupes désertaient, bien que le mot ne fut pas approprié car la vestale l'eut autorisé mais oliviel ne pouvait s'empêcher de fulminer intérieurement.Ces hommes étaient-ils donc des lâches ? leurs souveraines se lançait dans une périlleuse entreprise et ces chiens osaient l'abandonner devant la peur ? le seul ennemis que le plus faible des enfants peut battre.Ces hommes ne méritaient pas d'avoir chevauché aux côtés de Lucrezia.

A plusieurs reprise il montra son mécontentement, s'en prenant verbalement au fuyards,les rendant juges de leurs actes.Ils repartaient la tête basse.

Certain hommes se regroupèrent autour d'Oliviel lui donnant l'impression d'être escorté.Il se sentit suivi,comme l'on suis un chef.Ses pensées se tournèrent vers ses hommes, la mission aura été menée a bien il n'en doutait pas mais à quel prix ? c'est cela qu'il redoutait, la défense aura-t-elle était plus forte que prévu ? des amis a lui aurait-il perdu la vie ?

Ses pensées s'orientèrent ainsi un moment les yeux dans le vague jusqu'à se qu'un cri et un hennissement déchire le silence, rendant l'atmosphère soudain encore plus lourde qu'elle ne l'était.

Oliviel reprit ses esprit et vit alors Lucrezia au sol, son cheval,nerveux, immobile à ses côtés.Quelques hommes de sa garde s'avancèrent pour s'assurer de sa santé et et l'aider a se relever mais un signe autoritaire de sa main les stoppa.Elle se releva alors et pris le cheval par la bride tout en continuant sa marche.

L'ancien gladiateur suivit,descendant de cèle, puis tous s'exécutèrent.L'air était durant le songe du guerrier, plus froid et rare.il y avait comme une odeur de renfermé et de pourri dans ce dédale d'arbres qui ne laissait depuis un moment a présent, aucune lumière filtrer par la haut de ces arbres centenaires à l'aspect austères.Un brume épaisse flottait alentours, donnant l'impression d'insécurité,forçant les soldats les plus brave a regarder derrière leurs épaules, chaque ombres devenant a présent un danger.

La tension était a son comble et on pouvait voir les hommes retenir leurs respiration a chaque bruit de branche cassées qui se faisait entendre de loin par l'écho.

Oliviel se mettait peut être a délirer a travers les vapeurs alentours mais même lui se mettait a craindre certaines choses...Il cru percevoir parfois quelques silhouettes au loin, ombres du passé ou du présent,disparaissant en un râle rauque mais quasi-silencieux.Etait-il possible que les légendes soit fondées ? Il se refusait d'y croire,il se persuada d'abord qu'un peuple devait habiter les lieux mais vu l'état de cette partit de la forêt, il chercha une autre explication...

Un bref regard en arrière lui permis de voir des hommes, craintif et peu sûr s'atteler a suivre et garder les rangs tant bien que mal...Il talonna alors sa monture pour aller parler a l'oreille de chaque chefs d'escouades .Ceux-ci chacun leurs tours confirmèrent les paroles inconnues de guerrier mais après chaque passages, le chef malgrès sa propre peur tentait de rassurer ses troupes et de les reformer tel qu'il ressemble a un véritable bataillon de l'empire...

*Beaucoup de chef se sont laissé gagné par la peur, il leurs faut la maîtriser pour pouvoir contenir celle des hommes, heureusement touts n'ont pas cédé, les généraux présent ne le sont pas pour rien, leurs hommes a eux ont l'allure fier...*

Il passa au galop,devant les hommes a pieds qui suivait la vestale...Criant des paroles encourageantes:

-Ecoutez tous ! le silence fut brisé et toutes les têtes se relevèrent en un vague murmure, comme si une épaisse couche de glace venait de partir en éclat.

-Cette forêt est un défi pour nous tous et les pires croyances l'habite mais n'oubliez pas où vous êtes ! Vous êtes avec vos armes et votre courage ! vous êtes avec vos frères d'armes, ceux avec qui vous faites couler le sang ennemi et le votre ! Vous êtes avec vos généraux qui chérissent chacun d'entre vous et par dessus tout vous êtes avec Lucrezia note vestale qui nous protège nous et la cité pour laquelle vous avez dédié vos vies! Ne vous laissez pas abattre car vous êtes en réalité maintenant plus fort que vous ne l'avez jamais été !

Les bruit de sabots claquaient au sol tandis que les mots heurtaient les esprits des soldats présent qui semblait comme revivre...La marche continuait, la vestale toujours en tête,cependant, le silence lourd laissait place a des regards sceptique ou curieux qui regardaient autour d'eux,comme s'ils découvraient leurs compagnons d'armes, presque surpris de ne pas être seuls.Lentement une sensation de sécurité grandit dans les rangs, les visages devenant plus dur,attentif a ce cavalier inconnu...

-Regardez votre souveraine ! Elle marche seule face aux ténèbres, femme,seulement armée de son courage ! Faite lui honneur ! Montrez lui quel guerrier vous êtes ! Vous êtes invincible ici car vous êtes seuls ! les fantômes qui hantent vos esprits ne sont autres que vous même ! apprenez a vaincre votre ombre et l'écho qui nous entoure et alors vous toucherez du doigt la force qui habite notre vestale ! Vous êtes des soldats de Vestalia Imperii alors comportez vous comme tel et faites honneur notre empire ! Nous sommes forts ! nous sommes nombreux ! et nous sommes sur nos terres ! quel danger peut nous atteindre ? les dieux sont avec nous car il aime et habite l'empire ! nous sommes l'empire, ne l'oubliez jamais ! croyez en vous et aux dieux et eux vous protègerons ! Il n'y a pas de place sur terre pour les faibles...Connaissez vous des faibles qui ont marqué l'histoire ? Voulez-vous rejoindre ces héros du panthéon qui reste gravé dans les écrits ? alors il faut vous en montrer digne ! Est-ce que vous êtes dignes soldats ?

La glace qui semblait avoir engourdit l'esprit des hommes fondit littéralement et les lances cognèrent contre les boucliers, des cris retentissait de partout,prônant la grandeur de l'empire et de sa vestale.L'euphorie générale requinqua l'armée qui gagna l'unité qu'elle avait auparavant, si ce n'est plus.Les soldats reformèrent les rangs et a présent la brume n'était de mauvais augure que pour les fous qui se mettraient en travers du chemin de Lucrezia et de son empire.Des chants de guerre furent entonné et les différents généraux assis sur leurs montures au pas, la tête fier et droite, toisaient l'oeil plein de fierté,leurs hommes.

Oliviel quand à lui partit en direction de la vestale...Arrivé a son côté il descendit et lui tendit la main...

-Ma dame, votre armée voudrez voir leur souveraine, montez a cheval, c'est vous qu'ils demande, écoutez les...Les dieux nous ont donné à surmonter une grande épreuve mais votre courage en sera venu à bout,ils vous suivrons au bout du monde a présent...

22.

http://www.deezer.com/track/139397


Le courage reprit le dessus. Au-delà de Lucrezia, au-delà de chaque homme c’était tout un groupe qui existait.
Lucrezia se remit en selle, le dos droit, le front fier, une lueur de défi dans le regard. Elle épousseta sa robe. Décidément ça devenait une habitude. Elle avait de la mousse partout sur le tissu vaporeux qui l’habillait.

D’un coup d’œil elle vit Octave qui semblait troublé. Son cœur se serra. Il paraissait isolé. La présence chaque moment plus importante d’Oliviel le rendait plus fragile. Choisir entre l’homme fort et l’homme sensible sous ce masque froid et impassible.

Choisir ? Mais pourquoi ? Elle n’en avait aucune envie. Et aucun d’eux n’était l’autre. Pas moyen d’en remplacer un.
Elle fit un signe léger pour que la monture de son mari se rapproche. Elle lui lança un regard réconfortant.

Un éclaireur revint au galop.

L’autre côté… il est à vingt minutes tout au plus. Nous y sommes vestale !

Il semblait triomphant. Lucrezia imagina déjà l’air de son frère quand il les rejoindrait. Et puis elle s’inquiéta. Il n’avait pas encore rejoint les rangs. Il allait devoir traverser cette forêt tout seul. Quoiqu’il y avait Rachel.

Elle était davantage confiante. Son frère était le roi de l’arnaque. Toujours le bon mot, l’apparence parfaite, le perfide par excellence. Mais côté courage… alors ça zéro hé !

Elle fut tentée de faire demi-tour et de l’attendre.

Non.
Quoi ?
Je vois déjà le cheminement de tes pensées. Ton frère a Rachel. La Prostituée qui empoisonne tant qu’elle peut.

Lucrezia ne cacha pas sa surprise.

Quoi ? Elle est la reine de la discrétion mais un de mes espions est le dieu de la filature et de la couverture. Et puis c’est un grand garçon. Il traversera cette forêt. Même si c’est sur les fesses.

Elle finit par rire en imaginant la scène. Ils avancèrent alors au pas, suivis par les troupes regroupées en bloc et qui se faufilaient entre les arbres.


Les nappes de brumes persistaient, toujours aussi épaisses. Chacun restait sur le qui-vive. Le moindre frisson, la moindre feuille qui vibrait avec le vent faisait sursauter le groupe. Pourtant ils continuaient. Oliviel menait le groupe et finalement ils commencèrent à voir des signes de lumières. Les arbres étaient moins hauts, plus espacés. Le soleil pénétrait dans ce lieu jusque là si obscur. Le feuillage était plus doux, plus coloré. Le sol aussi changeait, devenant plus rocailleux, s’ouvrant sur ce semblant de désert.
Voilà dejà plus d’une semaine de voyage et d’ici quatre jours tout au plus, ils seraient à Augurae où Lucrezia affronterait le sort réservé à celles de son rang.

Le soleil brilla alors franchement. Ils venaient de franchir les derniers bosquets. A l’orée du bois, les soldats installèrent le campement pour la nuit. Le voyage avait été cours pour la journée. Il était à peine plus de midi mais cette traversée avait mis les nerfs à vif. Bien des soldats étaient tendus, épuisés nerveusement, prêts à en découdre avec le premier venu. Il fallait détendre l’atmosphère.

La tente de Lucrezia fut vite montée et elle s’y engouffra. En passant la toile qui servait de « porte » elle ordonna une coupe de vin pour chaque homme et relâche jusqu’au lendemain midi. En espérant que Lucius serait alors parmi eux.

Elle s’allongea un moment.

Sa sieste lui fut bénéfique. En sortant elle vit les hommes qui achevaient le campement. Elle manda Oliviel qui, disait-on, était parti prendre un bain dans un ruisseau tout proche. Il entra effectivement avec les cheveux mouillés qui lui donnaient un air plus jeune et plus fragile. On aurait presque dit un gamin.

Elle fit sortir les autres gardes et se laissa glisser sur un fauteuil, se couchant dessus et attrapa une grappe de raisin.

Installe toi. J’ai à te parler.

Immédiatement elle le vit se tendre. Elle leva les yeux au ciel.

Par tous les Dieux, je ne vais pas te manger. Il y a assez sur cette grappe.

Il esquissa un faible sourire.

Tu as fait preuve d’un grand courage ces derniers jours. J’y ai bien réfléchi. J’ai décidé…

Elle prit un instant de réflexion très théatral, cherchant à créer une petite sensation.

De te nommer général.
Non merci.

La réponse d’Oliviel la foudroya. Elle manqua de s’étouffer avec un grain.

Non merci ? C’est tout ce que tu trouves à me répondre ??

Elle semblait choquée. On l’aurait été à moins. Personne n’avait jamais refusé ce gage de confiance.

Je suis désolé ?

C’était plus une remarque ironique qu’une question. Lucrezia rageait. Elle lui aurait volontiers envoyé la coupe en argent qui contenait son vin. Pourtant elle voulait à la base le remercier. Finalement, elle lui fit signe de sortir, très fâchée.

Clarisse ! Clariiiiiiiiiiiisse !

Alors que son esclave tardait, Lucrezia explosa. S’en était trop pour ses nerfs.

Appelle Octave.

Il arriva rapidement, étonné de trouver son épouse aussi furieuse. Elle lui exposa son problème.

Nous devons trouver une récompense pour le Général Oliviel. Des terres ?
Il refuse le titre de Général voyons.
Offrons lui les terres. Des terres fertiles, dans le sud. Mais pas trop près de la frontière avec les barbares. Nos lignes sont sûres. Nous avons gagné… pour le moment mais on ne sait jamais.
Et ensuite ?
Pourquoi lui dire qu’à ces terres sont rattachées obligatoirement le titre de général ?

6.

Nicola Piovani: Il gioco di Giosué

La petite escouade de cavaliers composés des hommes d’Oliviel d’une part, et du sénateur Lucius Détritus, toujours accompagné de Rachel la fidèle amie de Lucrézia, avançait en direction de la forêt des Ames. Ils avaient laissé derrière eux, un Reptus Veronus complètement défait et en colère après la fuite de toutes ses troupes. Personne n’était resté pour suivre le sénateur, tous craignant bien trop la colère de la vestale prédite par Lucius. Ce dernier était revenu auprès des hommes d’Oliviel, ses plumes gonflés d’orgueil et paradant tel un coq. A présent il espérait que sa petite prouesse auprès des hommes de Reptus, allait lui attirer quelques douces attentions de la dénommée Rachel qui même si d’une part il la craignait, il ne pouvait s’empêcher d’autre part de désirer obtenir ses faveurs. C’est qu’elle n’était pas vilaine, la demoiselle, bien loin de là et tout le monde savait que Lucius était loin de rester indifférent au charme féminin., car après tout, il était italien!!

Il tira un peu sur les reines pour mettre sa monture au même pas que celle de Rachel, et redressant les épaules, il afficha son plus charmant sourire:

- Alors hé.

Rachel lui adressa un bref coup d’œil avant de regarder de nouveau droit devant elle. Lucius ne se découragea pas.

- qu’est-cé qué tu as pensé de mon petit discours tout à l’ora?
- hm c’était bien.
- bien ? Bien?? Maa c’était magnifico !
- ouais…
- tu as vu comment ils avaient peur tous?
- oui j’ai vu.. La crainte de subir la colère de Lucrézia a été la plus forte.
- si ma j’y étais pour quelque chose non?
- oui on va dire ça.. Mais le plan de ce jeune mercenaire.. Oliviel, c’était une bonne idée.. Avec l’estomac tout retourné, comment voulais-tu qu’ils aient encore envie de continuer.

Lucius fit une grimace dépitée. Rachel ne se laissait pas facilement impressionner. Peut-être n’était-ce pas la bonne tactique pour lui plaire. Le sénateur se creusa la tête, silencieux pendant au moins cinq mètres.

- haa jé voia! Ma qu’est-ce qu’elles lui trouvent toutes à cet homme là!

Lucius fit un geste exaspéré et Rachel lui sourit:

- hé bien il est beau garçon, il possède beaucoup de prestance et hmm très bien bâti..
- quoi bâti …tsaah c’est quoi ça. C’est du muscle qu’il vous faut? Bah moi aussi jé suis bien bâti!

Le sénateur bomba le torse en redressant un peu plus ses épaules, ce qui eut pour seul résultat de faire rire Rachel. Il fronça les sourcils en regardant ses pectoraux. Oui bon, il n’était pas monsieur shwarzi-univers, mais bon! Il avait toujours beaucoup plu aux femmes!

- oui je sais peut-être pas autant que cet Oliviel là… ma lui n’a pas le charme des latins, la super classe des italiens, le sang chaud des hommes du sud! Et surtout, il ne chante pas comme moia! Atta, je vais te chanter una canzone… Nuiiiitt beeeelllle nuiiiit!
- aaaaah stop Lucius… pitié!
- ma tu n’aime pas ma chanson non plus?
- si si.. Euh mais regarde, on arrive..
- quoi on a déjà rejoint ma sorella?
- non.. On va entrer dans la forêt des âmes..
- quoi ? La.. La mais.. Je ne savais pas qu’on devait passer par là pour…. Mamamia!

Lucius s’agitait sur son cheval.

- Calme toi.. Tout devrait bien se passer. Nous allons la traverser ensemble.
- hein? Ah no.. No il faut prendre une altra strada…
- il n’y a pas d’autre chemin Lucius.. Et en plus Lucrézia doit s’inquiéter et nous attendre. Dépêchons-nous..

Le sénateur fronça les sourcils et prit ses grands airs.

- hé ma c’est qui qui donne les ordres ici?
- toi lucius.
- bene!!!

Il sourit satisfait et se calma aussitôt.

- quels sont les ordres alors?

Il était piégé…la sorcière! Lucius fit une grimace de dépit et finit par lâcher à contrecoeur.

- en avantii direzione la foresta!

Et il fut bien obligé de donner l’exemple car jamais oh non jamais Lucius n’allait leur laisser imaginer que le grand sénateur Lucius Détritus avait peur de toutes ces vieilles légendes qui circulaient sur la forêt des âmes. Et heureusement pour lui qu’il était assis sur sa monture, car il aurait craint sinon qu’on vit combien ses jambes tremblaient. Rachel du tout dupe du manège de Lucius, ne le connaissant que trop bien, eut quelques bonnes paroles d’encouragement.

- Quand je verrai Lucrézia, je lui dirai combien son frère a été brave, parce que là je dois avouer que tu m’impressionnes Lucius.

Il lui adressa un sourire éclatant, oubliant pour un instant les ombres qui s’allongeaient tout autour.

- ah si? Ah c’est bien vrai ça…Toi tu sais reconnaître les véritables hommes..

Elle hocha la tête en silence et alors qu’ils avaient parcourus déjà quelques mètres, il ajouta en chuchotant comme craignant de réveiller quelques monstres:

- Dis Rachel.
- oui?
- Quand nous serons dé l’autre côté..
- oui?
- Tu m’offriras un bacio pour me récompenser de mon immense courage?

Il la vit froncer les sourcils et avança sa main dans un geste d’excuse.

- ma c’est vrai quoi! Cé n’est pas ce que toutes les principessa offrent au preux chevalier pour avoir affronté lé dragon?
- il n’y a pas de dragon ici Lucius, et je ne suis pas une princesse..
- ma si.. Tu es ma princesse à moi..

Il lui servit de nouveau un large sourire, de celui auquel aucune femme ne pouvait résister.

….

Enfin après cette longue randonnée, ils parvirent jusqu’au camp où s’était installée Lucrézia et sa suite. Les hommes d’Oliviel retrouvèrent leur chef, et Lucius sa sœur. Il descendit avec un peu de mal de son cheval et essaya de marcher normalement en direction de la tente de sa sœur. Il était important que le sénateur garda toute sa prestance aux yeux des autres.. Il se mit à l’appeler, n’ayant pas encore vu son visage.

- Lucréééziaaaa???? Héy mia sorella !! Ou sé cache la grande vestale qué jé lui raconte mes derniers exploits!! LUCREZIAAA !!???

1.

Doux Jésus.


Rachel s’essuie le visage avec un pan de cape de l’un des gardes. Il la regarde bizarrement mais elle lui fait un clin d’œil des plus aguicheurs et le voilà déjà langue pendante à baver sur son décolleté. Elle était tranquille.

- Lucréééziaaaa???? Héy mia sorella !! Ou sé cache la grande vestale qué jé lui raconte mes derniers exploits!! LUCREZIAAA !!???

Rachel passe sa main sur ses yeux. Il est chou le Lucius mais bon… Quelle discrétion. De quoi rester une espionne efficace tiens.
Lucius s’avançait dans le camp. Il sautillait, les genoux légèrement pliés, jambes un peu écartées. On aurait dit un canard. De toute évidence son baume n’était pas complètement efficace encore.


Elle se faufile, s’échappe au loin. Lucius l’a momentanément oublié et elle va pouvoir… Ah justement le voilà.

Valentin. Psssit.

Un jeune homme roux s’approche lentement. Ils font mine de se croiser et il glisse dans la manche de la jeune femme un long rouleau. Rachel continue son chemin et part à l’orée de la forêt. La superstition des Vespasiens va la protéger des regards trop curieux. Elle s’assoit sur une pierre trop froide et peste contre le climat trop humide.
Elle déteste ça. Ça lui rappelle l’ile du Crane. Elle déplit le parchemin et le lit brièvement. Elle fronce les sourcils, encore mécontente. Ce n’est pas ce qu’elle attendait. Elle froisse le papier et à l’aide de la boule creuse un trou et enfonce le message. Elle rebouche le trou et retourne à la lumière. Inutile que l’on trouve des traces. Tout serait dévoilé en temps et en heure.


Elle passe une main dans ses cheveux et les ramène sur le côté. Elle se déhanche dans le camp. Les soldats la reluquent. Et elle a toujours cette sensation. Belle et désirable mais simple objet de luxure. Personne ne la regarde autrement. Elle vaut mieux pourtant. Elle pense à la Vestale. Si elle n’avait pas le pouvoir en main, aurait on autant de considération pour elle ? Certainement pas. Il suffisait de voir le comportement du Sénat.
C’est pour ça qu’elle respecte Lucrezia. Sa capacité à réagir, à s’affirmer dans un monde où la femme n’a pas sa place.

Elle entre dans la tente que deux soldats lui ouvrent. Négligemment elle attrape un voile d’un jaune très pâle qui trainait là et le pose sur ses épaules. C’est assez joli.

Ah ma Doucé. Tou é déjà là… MA ! Tou mé dois oune bacio.
Ma j’ai né rien dit… euh… j’ai rien dit… ayé. V’là que j’te prends ton accent.
Héhé ! Normalé. Yé souis irrésistible.

Lucius lui fait son sourire le plus charmeur et Rachel esquisse un sourire attendri. Il est chou le Sénateur. Dommage qu’il soit finalement comme tous les autres. Le jour où il l’aura il oubliera ce qu’elle vaut.

Bon ben… Lulu ma belle, c’est bon hein. Ton frangin a réussi un coup de maître. L’a foutu la trouille à tous les bouseux autour du traitre. Par contre lui il n’est pas content duuuuuuuuu tout.

Lucrezia hausse les sourcils. Elle est très intéressée mais comme toujours Lucius fait son spectacle. Le héros de la Nation.

T’es vraiment chou mon Lucius.

Rachel s’approche. Le Sénateur tend des lèvres de poisson et Rachel manque de s’étouffer de rire. Finalement elle dépose un léger baiser à la commissure des lèvres.

Et n’y reviens plus. Sur ce vous m’excuserez mais mon contrat ne stipule pas que je soupe avec vous. Je vais chercher de quoi manger plus loin. Ciaoooooooooo !

Du bout des doigts elle fait coucou. Elle fixe Lucius et lui fait un clin d’œil en disparaissant de l’autre côté de la toile.

23.

Lucrezia s’impatientait. Le retour de son frère et de Rachel était une merveilleuse nouvelle. Mais le silence de certains généraux mis sur la touche pour l’occasion était signe d’un malaise. Certains auraient voulu une bataille de front. Raser le Sénat. Même pour elle, c’était aller trop loin. Le Sénat se voulait despote, mais à force de les copier, elle finirait pareil. Elle avait déjà assez de mal avec les Chrétiens.

Bon… On fait quoi maintenant ?

lucrezia sursauta. Dans un coin, Lucius et Octave la regardaient tous les deux, interrogateurs.

Maaa… on continoue de mettre le bazar pardi !
Là ça va aller Lucius, merci.

Elle passa une main lasse sur son front. Elle avait un début de migraine.

A Vestalia le peuple attend que j’aille faire mes preuves à Augurae non ?
Tu comptes prendre des risques là bas ? Tu sais que si tu échoues aux épreuves…
Je sais.
Ma qué ! Ma sœur est la meilleure…enfin après moiaa !
Nous y allons donc. J’irais me recueillir au temple Primaire. Là les Augures diront ce qu’il nous reste à faire non ?

Son inquiétude allait grandissante. Elle n’avait aucune envie de finir comme sa sœur. Parfois le poids de son pouvoir était pesant. Enfin surtout quand elle risquait sa peau.

Et si tu prenais la fouite. Yé prends ta place et…
C’est ça… tu comptes peut être porter mes robes aussi ? faudra que tu sois plus gracieuse que ça mon cher frère.

Elle éclata de rire à cette idée. Finalement sa bonne humeur était revenue.

Dites moi tous les deux, j’ai une idée. Nous avons eu une journée éprouvante. Allons nous promener loin du campement.

Les deux hommes firent signe que oui. Les chevaux furent prêts rapidement. Lucrezia s’installa en amazone alors que son frère esquissait une grimace.

Quoi ?
À pied plutôt non ? On fatigue les chevaux à force.
Ah ? Oui tu as raison. Allons y. Tu marcheras, je resterais à cheval.

Octave se mit à rire quand un homme d’arme s’approcha en courant.

Général, une missive.

Lucrezia posa une interrogation muette.

Non. Allez y sans moi. Je vous rejoindrais.

Frère et sœur se mirent alors en route. Ils avançaient sur ce qui serait le chemin du lendemain, en direction d’Augurae. La route était pavée, luxueuse. La Vestale tenait à améliorer les moyens de communication dans son royaume pour que l’on puisse y circuler mieux. Malheureusement ce n’était pas encore merveilleux et son terrirtoire, bien qu’au milieu des Terres Libres, restait enclavé de ses voisins. Des générations méfiantes des autres peuples et de leur religion sans doute. Elle tenait à améliorer encore plus vite. Le voyage s’éternisait trop à ses yeux.

Tu sais Lucius, en y pensant… Que dirais tu ensuite d’un voyage auprès des autres royaumes. Peut être ainsi pourrions nous te trouver une épouse convenable en même temps qu’un traité profitable pour le Royaume ? Épouser une princesse ne te plairait pas ?


Il n’eut pas le temps de répondre. D’où sortait le groupe ? Elle n’en avait aucune idée. Seulement soudain, Lucius et elle s’étaient retrouvés encerclés par une dizaine d’hommes. Une flèche vint blesser son cheval qui se cabra. Elle bascula en arrière, manquant de peu de tomber. Mais elle n’échappa pas à la chute de sa monture et se retrouva au sol alors qu’une poignée d’hommes avait déjà maitrisé son frère qui était ligoté et bâillonné. Elle voulait hurler avant qu’on ne lui fasse la même chose. Mais non. Ils voulaient la tuer. Un chiffon s’abattit sur son visage. Elle suffoquait. Elle cherchait de l’air qui ne venait pas. Ses bras tentaient de lutter vainement, par réflexe. Et puis le trou noir.

7.

Lucius affichait un air de l’homme qui se voyait déjà devant l’autel, une belle princesse à ses côtés, et son sourire béat s’élargit quand la mariée se retourna pour lui dire: « oui je le veux » . Les yeux de Lucius pétillèrent de joie, Rachel lui avait dit oui!! Mais bon ce n’était qu’un rêve.

- ah sii, c’est une excellente idée! ma c’est obligé qué ça soit una principessa ?

Mais sa sœur n’eut pas le temps de répondre, des bandits venaient de surgir tout autour d’eux et quand il vit qu’ils s’attaquaient à sa sœur, il oublia son idée de fuite.

- HAAAa nooon .. ma laissez mia sorella tranquille! Porca miséria, lâchez ça tout dé souite !! Crétinoooo.. ah maaaa naaa…hmpfff..bllmmmm ffffmmmmmm !!!! brllllllrrrbmm hhhh!!!!!LLLLbfMPppffHHHHHMMMMm!!

Les salauds, les traîtres, les monstres, ils avaient osé le pire! s’en prendre à la grande vestale, la colère de Lucius serait terrible et s’ils ne l’avaient pas bâillonné, il le leur aurait bien fait comprendre mais bon avec un bâillon sur la figure, c’était beaucoup moins facile. Et puis voilà qu’on le bousculait sans ménagement pour qu’il avança.

- nAaammmrrOHMpffffffff !!!

PAFF………

Le pauvre Lucius s’effondra. On venait de lui assener un bon coup sur la tête. Mais heureusement pour lui, Lucius Détritus voyagea au pays des rêves, et en fit de très beaux où il se voyait en train de courir dans les prés, habillé d’une légère tunique mauve, avec sa chère dulcinée… et pour une fois Rachel paraissait ravie!!!

2.

Rachel regardait la scène au loin, ses pensées ailleurs. Etait ce vraiment bien ce qu’elle venait de faire ? Elle savait qu’elle n’avait pas vraiment le choix mais quand même. Sa conscience la torturait.

Bravo Rachel.

Constantin lui donna une tape amicale sur l’épaule.

Maintenant tu sais ce qu’il te reste à faire. Nous devons gagner au moins deux jours. C’est maintenant que tu prends le plus de risques. Fais attention à toi.

Il lui prit le menton et l’embrassa d’un léger baiser. Elle ne tenta pas de s’écarter. Elle n’avait pas le choix. Après tout, n’était il pas celui qu’elle devait épouser… étrange quand on y pensait. Elle avait fui un mariage forcé et allait faire un mariage sans amour pour faire ses preuves.
Il s’en allait déjà.

Attends ! Tu sais bien que je ne peux pas aller au campement comme ça.

Il se rapprocha et lui caressa la joue.

Tu as raison. Je suis désolé.

Il leva la main et l’abattit de toutes ses forces. Elle se retrouva au sol, à moitié assommée. Elle était soulagée. Là allait commencer ce qu’elle aimait. Les risques.
Elle retourna vers le campement. D’habitude elle se faufilait entre les tentes, se faisait discrète. Mais là il ne fallait pas. Elle se mit à courir le plus vite possible, bousculant le plus de soldats sur son passage et pénétra comme un ouragan dans la tente d’Octave.

Octave ! C’est grave ! Très grave !

Les yeux noirs d’Octave se posèrent sur elle, avec une étrange gravité. Elle nota alors qu’il n’était pas seul. D’autres généraux se trouvaient là aussi, tous la mine des mauvais jours.

Désolé Rachel mais ce n’est pas le moment… Une missive d’Augurae… la cité a été détruite.

Y avait il un lien entre les deux ? Auraient ils fait ça ?

Octave ! Lucrezia ! Et Lucius aussi ! Ils ont été enlevés ! Par le Sénat !
Quoi ? Que c’est il passé ?
Ils se promenaient ensemble. J’ai voulu les rejoindre. Et au loin… Des hommes les encerclaient. J’ai crié pour leur faire peur mais l’un d’eux m’a attaqué et m’a assommé.

Elle exagérait mais la marque sur son visage ne faisait pas trop douter les hommes. Il n’y avait pas été de main morte. Elle sentait sa joue la tirailler fortement. Elle allait devoir passer un certain nombre d’onguents avant de faire disparaître ça.

Et ils sont partis par où ?
Je ne suis pas sure… je crois… Qu’ils ont osé !
Osé ? Mais quoi ?
La forêt Octave ! La forêt… je ne sais pas… Si… Si on les reverra jamais ! Ils vont sans doute tenter de les tuer là bas… Qui retrouvera les corps ?

Des larmes perlaient. Pas totalement fausses. Si la Vestale ne risquait rien… Son frère lui… Personne n’avait prévu qu’il serait là… Et donc il n’était pas prévu de l’enlever. Et puis ce qu’elle avait osé faire à une personne qui avait confiance en elle… bientôt elle la verrait… bientôt elle saurait…

Bien ! Alors nous n’avons qu’une solution !
Laquelle ?
raser cette forêt.

Les généraux semblaient foudroyés. Mais personne n’osait dire non.

Sénateur… l’heure est grave. Qui gère le pouvoir ?
En l’absence de la Vestale à Vespasia, c’est le collège des Vestales. Mais il est incomplet. Il manque deux Vestales je vous le rappelle. Le Sénat va peut être tenter de récupérer la main. Mais tant que Lucrezia n’est pas morte, ils ne tenteront rien sans se découvrir.
Que faire ?
Envoyer son sosie au palais ?
Non… Elle ne pourrait pas gérer. Et il y aurait les apparitions officielles où il serait trop facile de la démasquer. Elle restera ici avec nous.
Mais si nous rasons la forêt et que nous n’allons pas à Augurae…
Annonçons le drame de la cité. Et annonçons que la Vestale préfère superviser les travaux de développement du royaume en hommage aux Dieux qui sont fâchés par le Sacrilège. Déclarons aussi que loin des dangers de la ville, la Vestale souhaite concevoir une héritière.

Les généraux n’hésitèrent pas. Chacun partit en direction de ses groupes pour se répartir la destruction de la forêt.
Deux jours… il lui fallait tenir encore deux jours.

( Suite camp retranché des chrétiens)