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 |  Sujet: Enceinte Maudite  Ven 7 Mar - 16:18 | |
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| | Sujet: Re: Enceinte Maudite Ven 7 Mar - 16:24 | |
| post prédécent 5Deux gardes prirent le jeune sénateur sous les aisselles et le traînèrent hors du temple. Les Sénateurs médusés n’esquissèrent pas un geste. Qu’on le conduise au Grand Autel. La voix claire et timbrée de Lucrezia résonna. Si certains de ses ennemis sentaient le piège il était difficile, après la mort d’une Vestale, de mener une enquête. Et tout irait très vite.
Lucrezia monta sur son char. Les nobles eurent droit à des chevaux et la foule sortit de la ville, hors de l’enceinte sacrée où les armes étaient prohibées. Pourtant dans ce lieu, nul n’osait porter d’arme, hormis les gardes de cette enceinte maudite.
C’était ici que ce déroulaient les enquêtes et interrogatoires publics. Ici que l’on procédait aux condamnations à mort – sauf si elles avaient lieu au Colisée ou au Temple, dans les cas d’impiété.
Il fallait déterminer quelle ordalie allait être infligée au jeune homme. La roue, l’eau, le feu, personne n’était d’accord et il y avait une sinistre cacophonie. Les uns voulaient une condamnation, d’autres laisser une chance. SILEEEEENCE !La foule tourna la tête vers Octavius Marcus, qui levait la main vers le ciel.
Lucrezia, elle s’avança vers l’autel. Contrairement aux autres, il fallait descendre quelques marches et arriver sur un terre-plein en contre bas. Il y avait dans un angle un grande pierre plate qui servait d’autel pour les interrogatoires, afin que les dieux soient témoins. Ici Lucrezia put s’asseoir. Devant, il y avait un trou d’une profondeur d’environ un mètre et une motte de terre.
Octavius Marcus prit alors la parole. Amis ! L’heure est grave. La lettre met en accusation un jeune sénateur. Il avait fait un serment et s’en serrait défait. Trahissant par là une Vestale. Il s’agit de la Parole. Alors je pense à l’ordalie du Feu sacré et de la langue. Les murmures s’élevèrent. La foule finissait par être d’accord. Lucrezia ne disait mot, montrant en apparence un deuil profond. Mais elle jubilait. Finalement les Sénateurs se rangèrent du côté d’Octavius.
Lucrezia mima une main lasse qui se levait et d’un ton qu’elle tenta monocorde :Que l’on apporte l’épée de la Justice et le Feu Sacré d’Hestia. Eux nous diront si Drusus Antoine est innocent ou non.
Des hommes apportèrent le nécessaire.
Le jeune sénateur fut mit à genou pendant que l’épée était chauffée à blanc sur le feu sacré.
Antonia Maxima, deuxième Vestale après Lucrezia, rappela les règles. L’épée de justice est chauffée du feu sacré. Drusus Antoine devra y apposer le bout de sa langue. S’il en ressort sans marque, c’est qu’il est innocent, sinon, il aura renié le serment fait à Emilia et recevra le châtiment des menteurs, des parjures et des impies pour avoir trahi une Vestale. Le jeune homme tremblait mais ne disait mot. Lucrezia semblait sentir la chaleur du feu de l) où elle était. Elle s’en serait presque voulue de ce qu’elle faisait. Mais il y avait toujours des dommages collatéraux pour garder le pouvoir et mettre à genou le Sénat.
Comme prévu, il gémit en apposant la langue et en garda une marque. En silence toujours il se mit à pleurer.
La grande Vestale se leva et lui lança un regard cruel. Nul besoin de le cacher. Elle devait le sanctionner. Et les Dieux donnaient leur bénédiction par cette marque. Drusus Antoine, tu as trahi l’une des nôtres. Tu es un impie, un parjure. Je te condamne à la lapidation immédiate. Elle remonta vite les marches, en tenant le devant de sa robe et saisit la main de son mari. Pendant ce temps là, deux gardes firent rentrer le condamné dans la fosse puis la comblèrent. Il était coincé jusqu’à la taille et ne pouvait se protéger.
D’autres gardes de l’enceinte maudite apportèrent des pierres à la foule. Les Vestales et les Sénateurs se reculèrent à l’exception de Reptus Veronus. C’était à lui de lancer la première pierre pour montrer qu’il reniait son fils. Faute de quoi il aurait pu risquer le même châtiment. Mais Lucrezia lui réservait un autre programme que la mort, du moins dans l’immédiat.
La première atteignit le front. Les pierres se mirent à voler. Les cris montaient de plus en plus forts puis soudain un grand silence. Un garde alla vérifier qu’il était mort. En une demi heure c’était fini. Reptus veronus. Le Sénateur restait prostré devant la dépouille mutilée de son fils qui aurait dû célébrer en ce moment même son triomphe. Que c’était il passé ?Sénateur !Il se redressa et fixa cette femme de malheur. Elle était responsable, il le savait. Il la tuerait un jour. Sénateur, malgré l’inconduite de ton fils et le déshonneur qui te touche dès lors, je te maintiens ma confiance. Tu as fait le serment de marier ma fille adoptive. Tu n’as plus d’héritier. Pas même un neveu. C’est donc à toi qu’il revient d’épouser cette enfant. Elle s’approcha de lui, le prit par les épaules et l’embrassa sur la joue. Félicitation mon gendre. Puis à l’oreille elle lui sussurra : Tu as voulu jouer Reptus. Tu es désormais maudit. Je n’aurais de cesse que lorsque le malheur te tuera de chagrin. Elle se recula mais le sénateur lui attrapa le poignet plus fort qu’il n’aurait du. Il lui rendit alors son accolade, sans qu’elle ne puisse faire quoi que ce soit. Maudit ? Certes. Mais toi aussi. Je te fais le serment. Si je meurs, tu meurs. Elle se recula enfin. A haute voix, d’apparence détachée elle lui lança : Nous verrons cela. Plus tard. Allons nous occuper de notre amie et de sa dépouille mortelle. Bénit soit celle qui, voyant l'homme qu'elle aimait trahir sa parole, a choisi de mourir plutôt que d'affronter le déshonneur et la honte. Ton fils aurait dû réfléchir avant de faire de telles promesses. Post suivant |
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