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 |  Sujet: L'Auberge: "Tout' ébon"  Mar 4 Mar - 23:50 | |
| "Tout'ébon"
Cette taverne djamilienne est le lieu d'exception pour tout les voyageurs désireux de se délasser le temps d'un instant autour d'un thé, voire même autour d'une chicha. Appréciez -ou non- l'accueil de son tenancier, le non moins célèbre Farid Al Kôhl Ihq.
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*** 4. ( la suite de Houssam Bayid) ... Dans les grandes rues de Djamila, entre les étals de commerçants, caché par une foule en folie en ce jour de marché, se cachait une bâtisse des plus splendides et fréquentées. Une devanture donnant à même la rue, un mur d'un blanc éclatant, une ouverture en forme d'arc brisé, et des colonnes sculptées en guise de décoration. Vous voilà dans le recoin des marchands des sables, des commerçants, des riches habitants de Djamila. Ceux qui font la richesse même de cette Cité. Allah Ahr M'niak, LA taverne djamilienne par excellence. Là où, à toute heure, on trouvait le meilleur des thés à la menthe, là où les adeptes de la chicha pouvaient fumer du tabac au parfum enivrant.- C'est ici Medjaï. Nous ne pouvons rentrer avec Shamack, ça m'embête.Observant de la rue la bâtisse, les deux hommes, l'un assoiffé, l'autre inquiet depuis son agression, cherchaient une solution au problème Shamack. Dans une foule de plus en plus compacte, Ibn et Medjaï avaient peur de laisser le chameau dans la rue, bien qu'attaché, sachant qu'il avait l'air d'intéresser plus de personnes qu'on pouvait le croire... Sans nul doute, des personnes qui n'avaient pas encore connu l'attaque surprise de cet animal peu commode : sa léchouille ! - Hmm j'ai peut-être une idée, dit Medjaï, observant au loin des enfants qui cherchaient à jouer avec les quelques rares objets qu'ils trouvaient dans la rue. Attendez-moi deux secondes.Se dirigeant vers les enfants, Medjaï s'accroupit, avant de s'adresser à l'un d'entre eux qui s'amusait avec une toupie. - Dis-moi, ça ne te dirait pas, toi et tes amis, de jouer avec ça ? Montrant alors du doigt Shamack au côté d'Ibn.- Ohhh ouiiiii ! Répondirent en coeur les enfants, qui accoururent en direction du chameau, apeurant Ibn qui vit foncer sur lui une horde de gamins pas plus grands que trois pommes.
- Ahhahahah !
Retournant aux côtés d'Ibn Medjaï expliqua alors ce qu'il venait de dire aux enfants. Jouant avec Shamack, ce dernier était en sécurité, et quiconque essaierait de le kidnapper provoqueraient les cris des enfants, ameutant bien plus d'une personne. Cette solution, qui en plus de leur permettre de laisser l'animal en sécurité, permettait aux enfants de s'amuser, enthousiasma Ibn, acquiescant d'un sourire. Les enfants eux, faisaient maintenant la queue pour monter, à tour de rôle, sur le chameau. Les deux hommes en profitèrent donc pour rentrer dans la taverne.- Et r'gardez qui v'la. Ibn !
Standing ovation. Ibn était connu et reconnu ici. Bien que nomade et berbère, il était avant tout un marchand, et passait une bonne partie de ces jours sur les marchés, à vendre et acheter des produits en tout genre. Et cette taverne était sa demeure.- Deux thés à la menthe !Se dirigeant vers une table, passant à travers les épais nuages de fumée au goût de pomme, de menthe, et autre senteur en tout genre, Medjaï et Ibn s'assirent tout deux, face à face, attendant leur commande des mains du tenancier.- Quel bon vent t'amène ici ? Pas ton jour ça ! dit le tenancier posant les deux verres d'eau chaude encore fumante, ainsi qu'une coupelle avec un ciseau d'or et des feuilles de menthe.- Je te présente Medjaï Bey, l'un des derniers Medjaï du clan Setjuki.Etonné de voir un Medjaï, un vrai de vrai, l'homme s'assit à leur côté.- Un Medjaï ? Par Allah, je vous croyais tous morts. J'ai appris l'effroyable récemment. C'est horrible.Se sentant bien trop vite au centre de la situation, Medjaï commença à couper des feuilles de menthe, les faisant infuser dans son verre, avant de porter celui-ci encore brûlant à ses lèvres.- Il a sauvé Shamack, tu aurais vu ça.N'écoutant qu'à moitié la discussion, Medjaï s'imprégnait du lieu. Des marchands, tous plus ou moins âgés, très peu de jeunes voire de familles. Et une quasi absence de femme en ce lieu. Une richesse dans l'ornement, des tables aux carreaux de marbre, des dorures sur les murs, des théières en or. Cette taverne semblait être l'annexe du palais...peut-être le sultan avait une influence sur elle ... qui sait ?- De toutes les personnes qui fréquentent ma taverne, je n'ai encore jamais croisé, du moins depuis l'effroyable, de Medjaïs.Retournant la tête en direction du tenancier, Medjaï comprit qu'il ne retrouverait pas les derniers membres de son peuple ici même. Où était-ils donc ces derniers Medjaïs ? Qui étaient-ils réellement ? Et y avaient-ils réellement des survivants, mis à part lui ? Le doute l'habitait de plus en plus aux dires de cet homme.Alors, les trois hommes discutèrent encore longuement, le tenancier les quittant de temps à autre pour servir les nouveaux clients qui entraient dans la taverne. Peu à peu, les heures passant, celle-ci se vida, ne laissant plus que les trois hommes, parlant de l'histoire de Medjaï, de sa rencontre avec Ibn, de sa quête.- Ibn, as-tu fait visiter la ville à ton sauveur ?- Tu parles de ce que je pense ? Non pas encore !**De ce que je pense ?**- Vous parlez de quoi ? Le palais ?- Non mieux que ça, dirent-ils en choeur. S'échangeant un regard, les deux hommes répondirent quasi simultanément : Le Loukhoum !- Le Loukhoum, qu'est-ce ?- Aahhh, mieux vaut le voir par soi même. Mais qu'attendons-nous pour y aller ? Tu nous suis, dit Ibn au tenancier.- Laisse-moi fermer la taverne, et je vous rejoins.Et les trois hommes quittèrent donc la taverne, le tenancier fermant la porte de sa grande clé. Dehors, un enfant dormait sur le dos de Shamack. Prenant celui-ci dans ses bras, Medjaï demanda au tenancier de rouvrir pour y déposer l'enfant et le laisser dormir, dans la chaleur d'une bâtisse et non dans le froid des nuits. Refermant la porte, les trois hommes partirent donc en direction de ce lieu inconnu de Medjaï. Il risquait de ne pas être déçu.... ( la suite ici) |
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