Les autres cités du royaume d'Arcadia.

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Dead can Dance: To Zucchabar

Le soleil était à son zénith et à cette heure où tous s’étaient allongés à l’ombre d’un arbre ou bien confortablement posé dans des draps blancs et frais, Hélios était assis sur les marches de l’amphithéâtre au nord de la piste d’entraînement. L’endroit désert mis à part lui-même, était si silencieux qu’on avait peine à imaginer le vacarme qui en émanait les jours de compétition. Il aimait cet endroit, ce calme avant l’effort, cette paix tranquille qu’il était seul à gouter.

Seulement le général Arès connaissait lui aussi son goût pour la solitude, et il ne mit pas bien longtemps avant de le retrouver. Le bruit de ses sandales dans le fin gravier eut tôt fait d’attirer le regard d’Hélios dont les sourcils se froncèrent. Son expression marqua nettement la contrariété et il n’essaya pas de s’en cacher.

- ah te voilà, on m’a dit que je te trouverai ici.
- voilà qui est étonnant..

Ares ignora l’ironie dans la voix d’Hélios et sur le même ton enjoué lui fit rapidement part de la raison de sa venue, car il devait bien y en avoir une pour qu’il se fut déplacé par une telle chaleur.

- Je voulais t’annoncer en personne la bonne nouvelle.

Hélios jeta un regard de biais au général, plus méfiant que jamais.

- une bonne nouvelle ?
- il va falloir emballer tes affaires fiston, nous partons pour Arcadie.

L’appellation affectueuse lui fit serrer les dents de rage, il ne supportait pas qu’Ares l’appelle ainsi, il savait que ce n’était qu’une provocation de plus, un jeu que le général adorait pratiquer. Aussi s’exhorta-t-il un instant au silence avant de répondre sur un ton neutre.

- Arcadie ? une autre course ?
- non , tu vas participer aux sélections des Hellanodis*.

Cette fois, Hélios fut réellement surpris et se redressa avant de demander avec un intérêt sincère.

- les Hellanodis ??? les jeux olympiques ??
- bien sûr ! Je sais que tu as toutes les qualités requises pour y participer et j’espère bien qu’ils te choisiront pour représenter Arcadie.

Une ombre voilà le regard bleu azur d’Hélios.

- mais pourquoi ne représenterai-je pas ma ville ? Asthénis ?
- parce que fiston, tu y gagneras bien plus à représenter Arcadie… Peut-être même que la reine souhaitera te rencontrer, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir en tout cas pour qu’elle découvre mon poulain.

Le jeune homme perdit de son intérêt aux seules paroles évoquées.. Il n’était qu’un poulain exhibé pour rehausser le prestige du général. Il aurait préféré représenter sa ville, là où il était né plutôt que la capitale qu’il n’avait jamais vraiment eu le temps de visiter et pour une reine dont il ignorait tout. Mais il savait parfaitement qu’il devrait se plier aux volontés du général, quoiqu’il lui en coûta..

* Helladonis: référence sur les jeux olympiques Antiques: ICI

2. Harry Gregson William: Evacuating London

Au lendemain d’apprendre la nouvelle, Hélios se préparait avec les suivants du général à partir pour Arcadie, la capitale. L’évènement était de taille dans la maison d’Ares. Il allait peut-être connaitre cette gloire tant convoitée grâce à Hélios et qui sait, son fils saurait lui aussi lui donner satisfaction. Et même si le jeune Jason était encore un peu chétif, son père comptait sur Hélios pour lui donner des conseils et faire en sorte qu’il devienne aussi fort que son protégé.

Hélios n’ignorait pas que Jason le jalousait et s’évertuait toujours à lui préparer de misérables coups pour le dévaloriser aux yeux de son père. Mais il ne pouvait lui en vouloir, par contre il n’en allait pas de même pour le général qui se moquait bien de ce que pouvait penser son fils, il n’était après-tout qu’un faire valoir de plus.. Un des chevaux renâcla juste devant lui. Alors que les palefreniers les préparaient pour le long voyage qui aurait lieu, Hélios s’approcha de l’étalon qui se démarquait le plus des autres, bien qu’il les aima tous les quatre..

Il était reconnu que ce n’était pas l’athlète qui faisait gagner les plus belles courses de char, mais bel et bien l’attelage. Et pour cela il suffisait d’avoir les moyens comme le général pour acheter les plus beaux chevaux. Ceux-ci venaient d’un haras amazone et s’étaient achetés à prix d’or, à la condition expresse qu’ils seraient traités avec les égards qu’on devait à ces nobles animaux. Hélios veillait avec beaucoup d’attention sur les quatre perles de l’écurie d’Ares, Eridan, Andromède, Persée et Orion. Ils portaient tous le nom d’une constellation.

Mais des quatre, Orion était son favori.. Le plus fougueux, mais aussi le plus sauvage. En principe, il ne laissait à personne d’autre le soin de s’en occuper, et de toute manière, Orion ne serait pas laissé faire. A plusieurs reprises, il était devenu le sujet de disputes entre Arès et Hélios. Le général jugeait que la bête serait mieux chez un paysan, à servir comme animal de labours, vu son mauvais caractère. Ce à quoi ripostait avec colère Hélios qui savait à chaque fois sauver son compagnon avec le meilleur argument qui fut.. Orion était celui sans qui, l’attelage n’avait aucune chance de gagner à la course des quadriges, de plus, à la course montée, il restait imbattable.

Le voyage durerait plus longtemps qu’en temps normal. Leur groupe n’utiliserait pas les chevaux des relais pour parcourir les kilomètres qui les séparaient de la capitale. Relais pourtant réputés pour offrir aux voyageurs qui le désiraient, non seulement un endroit accueillant pour y prendre un repas et y passer la nuit, mais surtout pour les chevaux frais qu’ils proposaient aux voyageurs qui pouvaient ainsi parcourir plus vite des milliers de kilomètre sans devoir s’arrêter pour laisser les chevaux se reposer. Cela parce que justement les quatre étalons devaient être épargnés de trop grands efforts avant la course des jeux. Ainsi au lieu de mettre les trois jours nécessaires à rejoindre la capitale, ils voyageraient pendant une semaine.

Le général voyagerait quand à lui dans un de ces chariots parés de voiles, coussins et autres voyants ornements, tirés par des chevaux, avec quelques uns de ses plus fidèles esclaves. Son fils refusa de l’accompagner, préférant rester à cheval, comme avait choisi de le faire Hélios. Les quatre étalons étaient attelés ensembles derrière un second chariot, celui-là même qui enfermait le char qui servirait à la compétition. Ils seraient accompagnés d’une escorte de dix soldats, sans compter les palfreniers, car on n’était jamais assez prudent, surtout voyageant avec de si précieux chevaux.… L’étrange convoi se mit enfin en mouvement, et dans une semaine si tout se passait bien, ils parviendraient aux portes d’Arcadie.

( suite==>ici)

» Le Palais de Glace: royaume des Valkyries.