Devant les palissades

Amazones Nombre de messages : 98 Points : 45 Date d'inscription : 16/02/2008

40.( Auparavant quelque part en Arcadia)

Karayan regarda la vieille amazone repartir en sens inverse. Elles lui devaient beaucoup, et Karayan aurait aimé lui offrir quelque chose en échange, mais elle ne possédait rien de plus que l’amazone ne possédât elle-même. La vieille femme saurait-elle s’en sortir seule ? De toute évidence oui, elle le leur avait déjà prouvé en retrouvant leur trace pour leur venir en aide. Et puis après tout, elle était une amazone comme elles.

La jeune femme poussa un soupir résigné et tira sur les rênes de Pégase pour lui faire faire un demi-tour. Il leur fallait à présent rebrousser chemin afin de transmettre ces inquiétantes nouvelles à la reine. Karayan n’avait pas pu terminer la mission qu’Antiope lui avait confiée, et de plus, les nouvelles qu’elle rapportait, étaient pires que celles qui avaient mené Karayan à parcourir le continent unique. Que deviendraient les demandes d’aide aux peuples déjà visités ? L’amazone songea soudain au prince des nomades. Qu’était-il devenu après tout ce temps ? Elle aurait bien le temps d’y repenser plus tard, car pour l’instant le temps pressait et il leur fallait regagner la croisée des chemins au plus vite.

Grâce aux conseils de Finn et à la sympathie de pêcheurs qui contre quelques pièces, acceptèrent de les emmener jusqu’au port de Direm à Djamila, les amazones gagnèrent un temps précieux. Elles parcoururent ainsi de nombreux kilomètres en un temps record, avant de fouler les dernières distances qui les séparaient encore du village amazone.

Quand enfin elles parvinrent aux abords du village, après ce long et pénible périple qui avait sérieusement entamé leur moral et leurs forces, le soulagement mêlé d’inquiétude se peignit sur les traits de l’amazone.

- Nous voilà revenues.
- il était temps, je crois qu’on a bien besoin de repos toutes les deux.
- j’ignore si nous aurons le temps de nous reposer, car ce que j’ai à annoncer à Antiope est, je le crains, le début de nombreuses batailles que nous aurons à mener afin de conserver la paix entre les peuples.

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Madeleine avait suivit sa soeur d'arme en silence, donnant tous ce qu'il lui restait comme force pour ne pas la ralentir. Elle ne fut pas surprise de comment Karayan avait obtenu l'aide de pêcheur afin de rallier Djamila mais comme seul commentaire un sourire devant la scène. Elle profita aussi de la traversée pour se reposer le plus possible, le chemin était encore long jusqu'au village.

Ses pensées s'égarèrent en direction d'Adès. L'homme n'avait donné aucun signe de vie depuis leur séparation, pas plus qu'il n'avait fait d'adieu. Que devenait-il ? Etait-il sacré ? Tiendrait-il parole concernant son aide ou n'était-ce que pour faire un pied de nez à Karayan ?
Non seulement la guerrière n'avait aucune réponse à toutes ces questions mais en plus, l'absence se fit plus grande, plus incisive aussi. Ou en était-elle avec lui ? Toutes ces péripéties lui avaient fait un peu oublier tout cela. Et là, ce calme soudain lui fit remonter tous ces doutes.

L'arrivée au port l'obligea à les mettre de côté pour encore un temps. Les heures passèrent, chevauchant le plus vite possible. Karayan, soudain, s'arrêta en vue de leur but : Le village amazone. D'abord surprise de l'inquiétude de sa soeur d'arme, Madeleine se reprit et lui répondit calmement :
- Aucune qu'Antiope ne puisse mener à bien, j'en suis sûr. Surtout toi à ses côtés. Et puis les amazones ne seront pas seules : les Sumériens, les Nomades, les Arcadiens ! Je ne connais, certes, pas la puissance de l'armée de Vestalia, mais le nombre ne fait pas tout. Une bonne stratégie, le choix du lieu sont tout aussi capitaux. Et pour avoir passé du temps en ta compagnie, je ne doute pas que la Reine et toi nous meniaient à la victoire. Après tout, ne nous sommes nous pas échappés d'un camp retranché? Tu es prête ? Demanda t-elle un sourire éclairant son visage.

C'était bien la première fois que sa compagne réagissait ainsi. Aussi, sa réponse fut la plus confiante qui soit... le doute n'était plus dans son vocabulaire. Madeleine n'avait plus rien à perdre si ce n'est son honneur et la reconnaissance des amazones qui l'avait recueillit. Il était hors de question de laisser ainsi la jeune femme. Au début, elle resta de marbre puis répondit à son sourire et c'est ensemble qu'elles passèrent les palissades.

L'agitation ainsi créée, les ralentit quelque peu. Elles étaient fêtée de toutes parts par des accolades, des mains serrant les leurs. Madeleine était tous sourire, malgré le fait que la mission n'était pas totalement remplie. Cette joie ne la laissait pas indifférente contrairement à Karayan et cela lui fit retomber aussitôt les zigomatiques. Enfin arrivées à la tente de la Reine, celle-ci les acceuillit avec joie et inquiétude, voyant bien qu'elles ne se comportaient comme elles auraient dû :
- Suivez-moi et racontez-moi comment cela c'est-il passé ! leur dit-elle.
- préfères-tu que je reste dehors ou que je viennes avec toi ? chuchota Madeleine à l'intention de Karayan en lui prenant des mains les rênes de Pégase.

( Suite, tente de la reine)

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