Gjälleborg - La foire totale

Un peu débordé par les événements, Ragnar se passa la main sur le visage.

Bon... Réfléchissons...

Rien que le mot lui faisait mal au crâne.
Il se tourna vers Kalisha.

Bon, nous voulons te délivrer, d'accord ?

La délivrer de quoi, si je peux me permettre ?

Ragnar se retourna et tomba nez à nez avec le grand gaillard blond qui semblait plaire si fort à Sahar. Le viking sourit. Ce type-là aurait pu être viking. Il plaisait bien au roi déchu, a priori. Mais de la à lui confier des secrets aussi importants que celui-ci...

Euh rien, rien du tout... C'est juste un image.
Ahem...
Bon, euh, Kalisha, tu peux me retouver la bourse de voyage dans laquelle j'avais mis mon or ?

Ragnar accompagna sa demande d'un clin d'oeil si appuyé qu'on aurait pu le voir de l'autre côté de la place.
Un bourse apparut dans ses mains, qu'il tenait cachées derrière son dos pour ne pas que l'étranger les voie.

Bon, ben voilà... c'est pas qu'on s'ennuie mais on doit faire des courses pour préparer notre voyage.

Ah ? et où allez-vous, si ce n'est pas indiscret ?

En ces temps bénis où les démarcheurs téléphoniques n'existaient pas encore, les poseurs de questions pénibles faisaient office de calamité publique en leur lieu et place.
La mine de Ragnar se renfrogna : il n'avait pas le moindre début de soupçon de prémices d'embryon de projet d'esquisse du commencement d'une idée quant à leur destination... Puis ils sembla avoir une illumination et répondit, avec un large sourire :

Oh, on sait pas encore bien, on part en voyage de noces.

Plantant là le champion olympique sans autre forme de procès, avec tout de même un vague sourire d'excuse, Ragnar pris Kalisha par le bras et l'emmena gentiment vers le marché pour faire un brin de courses.
Il lui confia la tâche d'acheter des couvertures pour leurs bivouacs, tandis qu'il allait acheter des chevaux. En Normandia, rien de plus facile que d'acheter un cheval, il y en a partout. On dirait qu'ils poussent sur les arbres...
Le viking s'acheta un frison noir comme la nuit, puis prit une paire de chevaux gris pommelés qu'il destinait à tirer leur carriole, parce qu'il soupçonnait Kalisha de ne pas savoir bien monter à cheval, et de tenir à son confort...

Lorsqu'il revint devant l'auberge, lieu où ils s'étaient donnés rendez-vous, Ragnar eut la surprise en se retournant, de prendre de plein fouet dans le buffet la fouine Djamilienne qu'il croyait avoir solidement enfermé dans la cage, un peu plus haut.
Vacillant à peine sous le choc, Ragnar attrapa le bonhomme par le collet et le souleva de terre d'un seule main, tout en posant l'autre sur la lampe accrochée à sa ceinture.

Ah mais comment ça se fait que tu sois là, toi ? Tu me cherches ?

51.

Kalisha le regarda s’éloigner, la mine perplexe, ses mains appuyées sur ses hanches. Elle n’était pas certaine d’avoir bien saisi. Il l’avait envoyée au marché avec pour mission de leur acheter des couvertures et d’autres détails. Elle ne comprenait pas pourquoi, alors qu’elle lui avait dit et redit qu’il lui suffisait de lui demander ce qu’il désirait pour qu’elle le fasse apparaître. Pourquoi perdre son temps dans un marché ?

Le génie resta ainsi un bon moment, à réfléchir à tout ça.. Il lui suffisait pourtant d’un claquement de doigt pour que leur voyage soit des plus agréables. Ils auraient pu voir sur place.. La nuit allait tomber ? Pas de problème, Kalisha ferait apparaître une tente des plus confortables, et entièrement aménagée. Ragnar aurait faim ? Pas de problème, Kalisha ferait porter les meilleurs plats au guerrier à l’appétit solide. Il avait envie de s’amuser ? là même pas besoin de magie, Kalisha aurait dansé pour lui..

Non, il y avait quelque chose qui lui échappait… Et dire qu’il était allé acheter des chevaux, alors qu’encore une fois. Enfin bref, elle n’allait pas le répéter tout le temps non plus.
Finalement quand la jeune femme jugea qu’elle avait rêvassé suffisamment longtemps, elle redressa les épaules, et partit chercher tout le nécessaire demandé par Ragnar, qui était miraculeusement apparu derrière un paravent en bois.

Mais tout cela faisait son petit poids, enfin bref, malgré l’encombrement que le tas de couvertures, créait dans ses bras, Kalisha porta le tout, comme si ça n’avait pas pesé plus lourd qu’une plume. Tout de même, il ne fallait pas abuser..
Satisfaite, elle s’en retourna devant l’auberge où elle trouva Ragnar en conversation, si l’on peut dire avec le gars qu’elle avait enfermé dans une cage. Visiblement il s’en était sorti sans trop de mal.
Kalisha hésita à se montrer, mais trop tard, il l’avait déjà repérée. Alors l’air de rien elle s’approcha du groupe et leur sourit.

- Voilà, j’ai trouvé ce que tu m’avais demandé. Alors on fait quoi à présent ?

Elle regarda tour à tour, celui qui devait encore lui en vouloir pour le tour qu’elle lui avait joué, le beau blond à la carrure d’athlète, et le viking. Voyant que tous s’étaient interrompus, elle ajouta, avec étonnement :

- quoi ? j’ai dit quelque chose qu’il ne fallait pas ? Tiens où est passée l’ambassadrice ? Nous allons faire la route ensemble ?

Elle s’efforçait de parler sur un ton léger, mais cela n’atténua en rien la tension qui semblait régner..

Ah mais comment ça se fait que tu sois là, toi ? Tu me cherches ?

Sekret trouvait sa position extrêment inconfortable à se balancer les pieds dans le vide parce qu'une montagne de muscles en avait eu envie.
Surtout que le sourire en coin d'Hélios l'exaspérait également au plus point.

Non ce n'est pas vous que je cherche.
C'est....

Le regard de l'espion fait le tour de la cour et aperçoit la jolie jeune femme qui revient.

Voilà, j’ai trouvé ce que tu m’avais demandé. Alors on fait quoi à présent ? quoi ? j’ai dit quelque chose qu’il ne fallait pas ? Tiens où est passée l’ambassadrice ? Nous allons faire la route ensemble ?

Elle !!
Le génie !
Pardonnez moi mademoiselle mais...je dois vous demander...
Vous etes bien le génie de la lampe non ?
La Lampe d'Al Rhadin ?
euh...vous êtes Al Rhadin ?

La question pouvait sembler idiote mais un génie ne pouvait-il pas prendre l'apparence qu'il souhaitait si le détenteur de la lampe lui demandait?
Or le gaillard qui le secouait à présent comme un prunier avait plus tot l'air du genre à se faire accompagner par une jolie femme que par un vieux noble avaricieux...

Arrêtez de me secouer comme ça ou je risque réellement de vous vomir dessus

prévint aimablement Sekret.
Sahar déboula de la taverne à ce moment.

Ragnar !! M'enfin ta Majesté !
Tu veux bien le lacher oui ?!!!

La jeune femme fut prise d'un fou rire et récolta un regard noir de Sekret

Désolée Tulié, c'est que...c'est drôle quand même non ?
Hihiiiiiiiiiiiiiiiiiiii

75.

Hélios avait suivi la conversation entre le roi et sa concubine, pas très sûr de comprendre de quoi il retournait vraiment, mais à voir le visage du viking, il semblait y avoir urgence. Pourtant le roi se refusa à en parler avec Hélios qui pourtant voulait simplement rendre service. Tant pis, il n’était pas non plus du genre à s’imposer. Il les regarda donc s’éloigner tous les deux et décida d’aller voir Orion en attendant que Sahar le rejoigne.

Mais ce n’est guère la conscience tranquille qu’il s’occupa d’étriller l’animal, il ne pouvait s’empêcher de penser à Sahar et comment il les avait surpris tous les deux en entrant dans l’auberge. Ces deux là avaient été très intimes, et il avait le sentiment qu’elle allait peut-être lui échapper s’il restait là à ne rien faire, et à laisser Sekret prendre l’avantage.. Comme le djamilien n’avait pas hésité à le faire avec Gallisée.

- Bon sang, quel imbécile je fais.

La trille tomba sur la paille, aux pieds d’un animal rendu nerveux par l’anxiété de son maître. Hélios sortit en trombe de l’écurie et se retrouva devant l’auberge où à nouveau, il semblait y avoir de l’animation. Sekret ce vil traître était au prise avec le roi viking qui était de retour. Et l’homme se faisait quelque peu malmener par le viking, ce qui lui fit aussitôt oublier ses inquiétudes. Il observa le viking qui ne semblait pas vraiment ravi d’avoir Sekret dans les pattes, mais fut surpris par les paroles de ce dernier. Il n’avait pourtant pas pris de coup sur la tête et pourtant son discours semblait des plus étranges. Et quand la jeune femme revint à son tour, il lui demanda si elle était le génie de la lampe.

La scène prenait véritablement des airs d’une pièce comique, ou alors tragi-comique à voir la tête de Sekret, et Hélios avait toutes les peines du monde à conserver son sérieux. Alors quand Ysao sortit et intercéda en faveur du malheureux Djamilien, l’athlète n’y tint plus et éclata de rire.

Il y avait des limites et le rire conjugué de Sahar et d'Hélios en était une. Sekret en eut assez de se balancer bêtement ainsi suspendu et eut recours à une méthode certes peu orthodoxe mais très efficace. Il avait beau ne pas être très fort ni très grand ni très musclé, il avait cependant au fil des années à se défendre car le métier d'espion comporte bien des risques. En plus le viking était en pagne....trop facile
Le genoux de Sekret remonta et frappa violemment Ragnar dans ses parties intimes. Ce qui eut pour effet que celui ci se courba en deux de douleur, le souffle coupé, et le lacha. Sekret se réceptionna souplement. Il était inutile de discuter avec ces barbares sans cervelle et si la femme était bien le génie de la lampe et Sekret en était persuadé, il ne pourrait guère la raisonner car elle était soumise à son maitre. Il restait donc qu'une seule solution, s'emparer de la lampe. D'un geste vif, avant que Ragnar eut récupéré ses esprits, Sekret porta la main à la lampe et l'autre main à son poignard. De toute sa dextérité de vil fourbe, il trancha d'un geste vif la corde qui retenait la lampe à son proprétaire et la récupéra. Ragnar bondit sur ses pieds oubliant sa douleur et poussa un rugissement à faire trembler le chateau des valkyries lui même. Sekret saisit soudain par la peur, se mit à courir et frotta la lampe tandis que le viking se jettait sur lui et le faisait chuter. Sekret hurla en serrant la lampe contre son sein tandis que Ragnar le saisissait au cheveux dans le but soit lui fracasser la tete au sol soit de le retourner pour récupérer la lampe, soit les deux

Génie tu dois m'obéir à présent !!
Emmène moi au Sphinx de Djamila.

Le fourbe l'avait eu en beauté.
Alors que Ragnar ne songeait qu'à le questionner, le traître lui avait piqué la lampe. Il le savait pourtant, qu'il ne fallait pas se fier aux étrangers.
Alors, il était là, à genoux en train de voir la fouine lui voler son génie et sa lampe.

Non. Ca c'était trop.
Son royaume, passe encore...
Mais pas Kalisha.

S'il y a une chose qui aveugle un viking plus encore que la douleur, c'est la rage.
Alors, un berserk...

Le Djamilien n'avait pas encore fini de prononcer ses paroles que déjà Ragnar lui arrachait de toutes ses forces la lampe des mains et la frottait contre le tissu qui couvrait son torse.

Non, Kalisha ! Tu ne pars nulle part !
Tu restes ici !

Puis, profitant de sa force, Ragnar, aveuglé par la colère, fracassa le crâne du Djamilien par terre, laissant l'étranger sonné un instant, juste le temps de renfourner la lampe dans sa chemise, contre son coeur, puis, alors que la fouine reprenait ses esprits, il l'attira violemment à lui pour lui percuter le crâne avec le sien, pour ensuite l'attraper par la gorge et le refracasser contre le pavé, sonnant le voleur pour le compte.
Dans sa furie de berserk, Ragnar attrapa le traître à peine conscient, le souleva de terre, et le projeta dans un bruit assourdissant contre un mur le long duquel le Djamilien sembla s'effondrer, apparemment inconscient.

Aveuglé par la colère du berserk, la bave aux lèvres, le regard fou, Ragnar tira son épée et se dirigea vers le corps apparemment inanimé du voleur, dans la claire intention de l'achever.

Ayant assistée à la scène, horrifiée, Sahar se précipita sur Sekret, inconscient.
Du sang s'écoulait d'une vilaine plaie à la tête, et c'était un miracle qu'il n'eut pas le cou brisé!
Un doute horrible la saisit.
Ou alors l'avait-il ? Etait-il seulement vivant ?

Sekret !
Ragnar
non mais ça va pas ?!!!!

Seulement le viking n'avait guère l'air d'être en état de comprendre quelque chose, il était comme fou, les yeux révulsés, la bave aux lèvres comme un pittbull enragé. Et Sahar eut peur, peur pour sa vie, vu qu'il tenait une épée en main. D'un autre coté, elle ne pouvait se résoudre à laisser celui qui avait un temps l'elu de son coeur et qui l'avait aussi aidé dans l'affaire de Lady Sparrow à Djamilia. Elle savait maintenant qu'il ne l'avait jamais laissé tombée.

STOP...
Helioooooooos fais quelque chose !!!!

52.

Elle !!
Le génie !
Pardonnez moi mademoiselle mais...je dois vous demander...
Vous etes bien le génie de la lampe non ?
La Lampe d'Al Rhadin ?
euh...vous êtes Al Rhadin ?

Kalisha comme piquée au vif, sursauta et faillit tout lâcher ses couvertures au sol. Elle venait d’être démasquée par l’inconnu, et cela devant tout le monde. Pendant quelques secondes, elle fut tentée de disparaitre aussitôt dans sa lampe, mais se souvint des recommandations du viking, pas de magie en public. Oui mais dans ce cas, c’était un peu différent non ? Elle bafouilla quelques mots :

- c’est que…

Que quoi ? Oui elle était le génie de la lampe. Enfin de toute façon il devint inutile de tergiverser sur cette réponse puisque Sahar intervint, surprise de voir cet homme aux prises avec Ragnar. Ainsi lui aussi elle le connaissait et semblait y tenir comme le blond qu’elle avait vu l’embrasser un peu plus tôt. Le génie se dit qu’il avait raté bien des épisodes enfermé dans sa lampe, pour voir soudain autant d’étrangers autour d’elle et dont l’un d’eux s’intéressait de trop près à la lampe. Elle frissonna, chose plutôt étrange pour un génie, mais signe précurseur qui ne trompait pas…

Las, elle n’eut pas le temps de prévenir Ragnar. L’homme soudain, d'un coup de genou bien placé, se dégagea de l’emprise viking qui sous la douleur, se plia au sol. Puis l’homme bondit, trancha d’un vif coup de couteau la lanière qui retenait la lampe et s’enfuit avec.
Figée sur place, Kalisha se sentit inexorablement appelée par la lampe, c’était comme un voile qui lui tombait dessus, et elle disparut brusquement. Heureusement les autres trop stupéfaits par le geste de l’inconnu, ne remarquèrent pas sa disparition…

Tout ne fut plus que volutes de fumées bleues quand elle entendit la voix commander à la lampe. Ainsi par un sortilège que nul ne pouvait défaire excepté une bonne action comme le lui avait expliqué, il y avait bien longtemps Siramnu, Kalisha, génie de la lampe apparut aux côtés de son nouveau maître.

- Génie tu dois m'obéir à présent !!
Emmène moi au Sphinx de Djamila.

Le sphinx de Djamalia ? Mais qu’était-ce que cela ? Seulement le génie alors qu’elle s’apprêtait à exécuter le souhait se retrouva à nouveau aspirée dans des volutes de fumée bleue, puis elle entendit la voix de Ragnar:

-Non, Kalisha ! Tu ne pars nulle part !
Tu restes ici !

Encore une fois, elle se retrouva hors de la lampe aux côtés de son maître.. Complètement déboussolée, Kalisha fixait Ragnar qui tenait la lampe.

- Mais c’est quoiaa ce cirque ??!!! Ca commence à bien faire, un coup fais-ceci, un coup reste là.. hé ho !! Je croyais qu’on ne devait pas faire de…….

Kalisha s’interrompit brusquement en voyant le viking qui avait piqué cette fameuse colère de berserk et s’en prenait à présent à l’inconnu… C’était lui qui avait volé la lampe tout à l’heure, oui !! Kalisha remettait ses idées en place, tandis que le viking démontait la tête du voleur. Pendant quelques instants, elle avait changé de main, mais cela s’était passé si rapidement qu’elle en était encore toute étourdie, comme ivre..

Stupéfaite elle regarda Ragnar en train d’achever le malheureux voleur, puis impuissante, regarda Sahar se précipiter auprès de l’homme inconscient à présent.
Le viking avait redressé son épée et s’apprêtait à abréger la vie de cet homme. Le dénommé Hélios que Sahar avait appelé, s’interposa mais contre la colère d’un Berserk, on ne peut rien faire. Le jeune homme tenta de le désarmer, mais il fut tout aussi promptement envoyé dans le décor.

* bon ça commence à faire beaucoup de victime, et on a déjà attiré l’attention de la moitié de la population. Réfléchissons.. vite oui vite…Je suis sensée exaucer les vœux de mon maître, mais aussi de le protéger non ? Donc.. s’il tue cet homme..les gardes là-bas vont l’emmener et le juger.. et..ouuuh là…*
Kalisha bondit en avant :

- Atteeeennnnd Ragnar, nonn !! Ne fais pas ça !

Seulement plus rien de semblait maîtriser la colère du berserk. Il leva son épée, mais au moment de l’abattre sur l’homme toujours à terre, sous les yeux horrifiés de Sahar, la lame brusquement se brisa en plusieurs morceaux, tombant sur le sol.

- Ragnar ?

Kalisha s’avança et se plaça entre le berserk et les autres. Sur elle, il ne pourrait lever la main ou lui faire du mal, c’était la seule solution qu’elle trouva cette fois. Car de bien entendu, vu la foule de curieux qui s’amassait autour d’eux, il était hors de question qu’elle fasse apparaitre une massue pour l’assommer..
Ainsi bravement, elle affronta son regard, fièrement dressée devant lui.

- Partons Ragnar, il est temps… Laissons-les, d’accord ?

La rage d’Odin habitait toujours le grand berserker. Elle peignait le monde en rouge sang. Dans son crâne déjà peu habité d’ordinaire, il ne restait plus que la rage de tuer.
Animé d’une fureur noire, la bave aux lèvres, les yeux révulsés, Ragnar fit un pas vers le voleur adossé au mur, totalement insensible aux cris de Sahar et aux adjuration de Kalisha.

Les badauds, incorrigibles, faisaient un cercle autour de la scène mais, comme ils étaient tous vikings, ils avaient fait le cercle bien plus grand que d’ordinaire car ils savaient qu’un berserker en furie ne fait aucune distinction entre amis et ennemis : il détruit tout, il ne sait plus que tuer.
Du coup, les spectateurs avaient plus de mal à discerner certains détails, comme par exemple une jeune femme peu vêtue apparaissant et disparaissant de temps en temps.

Sur le chemin du roi déchu, Helios tenta de s’interposer. Dans un combat à la loyale, le colosse blond aurait sans doute fait jeu égal avec Ragnar. Mais ici, totalement pris par surprise, il ne réussit pas à contrer l’attaque furieuse du viking qui le balaya comme un fétu de paille.

Dans les yeux injectés de sang du viking, il n’y avait plus de place que pour le traître qui avait voulu lui voler Kalisha. Un soleil noir de haine et de vengeance illuminait le cœur du viking d’une folie destructrice horrifiante et inexorable.

Arrivé devant Sekret, l’ancien roi souleva son épée et l’abattit, coupant Sekret en deux.
Ah tiens… non…
Ragnar regarda son épée, vit que la lame s’était désintégrée, ne comprit pas, ne chercha pas à comprendre, et se dirigea vers le Djamilien, avec la volonté unique de lui arracher le cœur à main nues pour le broyer, encore palpitant, dans ses mains souillées de sang et de haine.

Soudain, une lumière aveuglante vint occulter tout le champ de vision du viking. Une lumière blonde.
Il ne comprenait pas ce qu’elle voulait, n’entendait même pas ce qu’elle disait.
Mais il connaissait le nom de cette lumière.

« Ka.. li.. sha… »

Le grand guerrier arrêta son chemin juste devant la frêle silhouette qui lui faisait face. Son élan brisé, il resta là un instant, les yeux fixés sur elle, sans mot dire.
La foule poussa un soupir, sans qu’il soit possible de savoir si c’était de soulagement ou de déception. La jeune femme court vêtue avait arrêté un berserk en pleine furie…
Ragnar n’entendait pas les vieux se plaindre que, de leur temps, les guerriers berserks étaient des vrais tueurs, eux, ni les femmes faire des réflexions jalouses sur les charmes de la Djamilienne.

Quand le génie de la lampe fit quelques pas pour emmener Ragnar loin de là, le roi déchu la suivit sans mot dire, l’œil toujours injecté de sang, les muscles bandés, la furie guerrière laissée en suspens, mais bloquée par l’interdit le plus suprême qui soit : l’Amour.
La grand masse du viking se mit en branle et suivi la frêle silhouette de la danseuse le long des ruelles étroites de Gjallerborg.

76.

Hélios n’avait jamais vu de viking en colère, ou pour être plus précis, de berserk. Mais en voyant la manière dont il s’en prit à Sekret, il n’eut, cette fois, plus du tout envie de rire. L’athlète était un homme de grand principe et si auparavant, il lui était arrivé de se battre avec Sekret, jamais il n’aurait profité de sa force pour le réduire en bouillie, comme semblait vouloir le faire ce guerrier viking. Alors quand Sahar l’appela à l’aide, il n’hésita plus et s’élança dans le combat, espérant épargner la vie de Sekret. Las, s’il n’avait jamais vu de berserk de sa vie, il ignorait aussi que la folie furieuse qui animait le viking, lui donnait la force que peu d’hommes osaient affronter.

Et inévitablement, Hélios se trouva brutalement jeté au sol, écarté tel l’obstacle qu’il était devenu, entre le viking et Sekret. Assommé, il eut du mal à se remettre debout, et ce ne fut que quand la jeune femme qui semblait accompagner le viking, s’interposa entre Sekret et le fou furieux qu’il recouvra ses esprits. Il voulut empêcher la femme de s’interposer, mais il était trop tard, elle faisait face à une montagne de fureur qui aurait pu d’une main, lui ôter la vie.

Alors l’incroyable se produisit. Le viking baissa les bras, son attention détournée de Sekret pour regarder cette jeune femme face à lui. Hélios retint son souffle, mais l’homme n’avait pas l’intention de lui faire de mal. Et paraissant quelque peu calmé, il accepta de la suivre. A peine s’étaient-ils éloignés qu’Hélios se précipita pour rejoindre Sahar auprès de Sekret. Elle était choquée, et c’était à peine si elle osait toucher le pauvre homme. Hélios dont toutes les griefs contre Sekret s’étaient envolée, posa sa main sur son épaule.

- Laisse, je vais m’en occuper..

Il n’était pas soigneur, mais quand on avait longtemps guerroyé, on savait ce qu’il y avait à faire face à un blessé.. Même si pour Sekret, le mot blessé était un peu léger. L’autre ne l’avait pas épargné. Le visage de Sekret était en sang, du sang qui s’écoulait de sa bouche, de son nez, une plaie sur le côté de son visage qui tournait à la teinte violacée.. Il lui avait sans doute fracturé un os de la mâchoire. Hélios vérifia le pouls, vérifia les os des bras et craint que l’un des deux ne fut brisé. Seules les jambes semblaient avoir été épargnées. Mais le pire était sans doute au niveau du crâne. Il espérait qu’il n’ait pas été fracturé lui aussi.

Il leva la tête et interpella les badauds :

- Savez vous où je peux trouver un médecin ?
- Je vais vous y emmener, il n’est pas très loin si nous prenons mon chariot.

Un homme se fraya un passage dans le groupe de badauds qui s’était resserré, pour s’avancer vers le trio au cœur de ce cercle.
Hélios dévisagea l’inconnu et regarda Sahar qui opina de la tête, puis accepta la proposition de l’inconnu.

- Pouvez-vous m’aider ?

L’homme s’avança aussitôt et aida Hélios à soulever Sekret. Ils le portèrent jusqu’au chariot à quelques mètres de là, et après l’avoir installé à l’arrière, Hélios aida Sahar à monter à son tour. Puis rapidement, le chariot s’éloigna de l’attroupement. Le trajet se fit en silence, aucun des deux n'ayant le coeur à parler.

Quand le chariot s’arrêta, ils se trouvaient dans un quartier calme, à l’écart de l’animation, le long d’une rue bordée de chaque côté, de jolies maisons avec jardins et portillons donnant sur la rue.
L’homme qui les avait mené jusque là, bondit du chariot.

- Le médecin habite cette maison juste là. Je vais voir s’il est là, c’est un ami à moi.

Il n’attendit pas pour s’éloigner au pas de course, et revint peu après avec un homme de petite stature, et élégamment vêtu. Le médecin après les avoir salué, se présenta brièvement, et se pencha pour regarder Sekret.

- hm.. pas joli joli… forcément avec un berserk. Il a de la chance de s’en être sorti ! Venez, portez le à l’intérieur, je vais l’examiner de plus près.

Hélios et celui qui les avait mené jusque là, transportèrent donc Sekret jusque dans la maison du médecin qui leur demanda d’attendre dans le hall. Hélios revint auprès de Sahar qu’il prit dans ses bras. Elle était si pâle.

- je suis navré pour ton ami. Mais je pense qu’il est entre de bonnes mains.

En fait, il ne savait pas à quel point le cas de Sekret était grave, mais de toute évidence, ils allaient être rapidement fixés.

53. musique: Leona Lewis, Run

Peu à peu, ils s’éloignèrent du cœur de la ville, des rues trop animées, de cette cohue de badauds qui les avait encerclés un peu plus tôt. Kalisha était restée silencieuse, marchant aux côtés du viking qui lui aussi ne disait plus mot. Les chevaux avaient été oubliés, les couvertures qu’elle avait abandonnées sur le sol, de même que le but de leur futur voyage. Il ne restait plus que ces images qui défilaient devant ses yeux. La colère de Ragnar face à celui qui avait essayé de voler la lampe, cette maudite lampe qui avait fait de la vie de Kalisha, une vie d’esclave…

Elle qui avait parfois pensé qu’elle pourrait aider les gens, qui avait pensé qu’en réalisant leurs souhaits, elle les rendrait heureux, elle se rendit brusquement compte que tout ce qu’elle avait apporté à Ragnar, c’était des problèmes, il les avait affronté les uns après les autres, à cause d’elle. Mais pas une seule fois, non pas une seule, elle ne lui avait vraiment été utile..
Avant qu’elle arrive dans sa vie, il était roi, à présent il n’avait plus de royaume. Avant Kalisha et la lampe, Ragnar menait une vie paisible, des guerres, un peuple derrière lui près à le suivre. Il n’avait jamais vraiment eu besoin d’elle, sauf pour.. pour lui donner ce que n’importe quelle femme aurait su lui donner. Kalisha, visage triste, se dit que le destin lui jouait encore une fois un bien méchant tour.. le destin, ou ce maudit Siramnu. Si seulement elle pouvait lui parler, elle lui aurait dit tout ça..
Kalisha lui aurait raconté ce qu’était devenu le roi depuis qu’elle était entrée dans sa vie. Alors peut-être qu’il aurait compris, peut-être aurait-il tout remis en ordre, comme si la jeune femme, jamais n’était entrée dans sa vie.. Ainsi le roi aurait pu continuer de vivre une véritable vie de viking, sans plus de magie, sans plus de génie…

A cause d’elle, un jeune homme ne survivrai peut-être pas à la colère du berserk, à cause d’elle, Sahar était malheureuse, et elle tellement pour eux…

Tandis qu’ils traversaient une rue déserte, Kalisha se figea. Elle ne s’était jamais sentie aussi mal. Elle aurait voulu disparaitre dans la lampe, mais elle ne pouvait laisser le viking ainsi, peut-être encore sous le coup de la colère. Elle avait déjà provoqué assez de malheur comme ça. Il s’était arrêté lui aussi.. Alors sans même se retourner, ses yeux baissés sur ses pieds nus aux bracelets brillants, elle murmura sur un ton las.

- Il aurait peut-être mieux valu qu’il la vole cette maudite lampe… Regarde-toi, regarde moi…. Que reste-t-il du Ragnar que les vikings ont connu ? Depuis que je suis entrée dans ta vie, tout va de travers pour toi.. à présent tu es là avec moi, mais tu n’as plus rien.

Au fond, je ne te sers à rien, Ragnar, strictement à rien… sauf à t’apporter des ennuis. Tiens regarde la boutique là-bas, tu devrais essayer d’y vendre la lampe, tu en obtiendrais un bon prix, et tu serais libre, et peut-être que je pourrai demander à Siramnu de tout remettre en ordre, de remettre ta vie comme elle était avant … avant que tu possèdes cette lampe.

Sekret n'avait pas eu le temps de réagir et s'était pris de plein fouet le poing du viking sur le coin de la tronche. C'est à ce moment qu'il avait perdu connaissance, grace à la clémence d'Allah sans doute, car ainsi il n'avait pas senti sa machoire se briser sous les autres impacts ni ses côtes céder quand il percuta le mur.
Il n'entendit pas les cris de Sahar, ni Kalisha arrêtant l'ex-roi, ni ne se rendit compte qu'Hélios son rival le portait comme un enfant dans la hutte du médecin.
Celui ci était en train de l'ausculter avec une attention accrue et après un diagnostic global (contusions et fractures multiples du à une rencontre fracassante avec un berserk) et il réparait les dégats en les soignant les uns après les autres, d'abords les plus graves, sans se presser avec méthode et efficacité. Il avait fait boire une tisane apaisante à base d'opium de Sunliao pour éviter que le pauvre garçon ne se réveille en plein milieu des soins car il souffrirait alors le martyr. Déjà que le réveil, s'il se réveillait car le médecin savait qu'à ce stade ça ne dépendait plus seulement de lui mais des dieux, ne serait pas folichon.
Sekret avait de la chance aucune des côtes brisées n'avait perforée un organe interne. La machoire brisée restait un gros problème et le médecin fit de son mieux. Ensuite il remit l'épaule déboitée en place et termina par soigner les écorchures et les bleus diverses avec une lotion et une pommade désinfectante et apaisante. Il couvrit son patient et alla rassurer le couple qui attendait. Enfin rassurer, pour le moment, Sekret était entre lesmains de(s) dieu(x) quelqu'il fut.

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Sekret marchait dans le désert sous un soleil de plomb accablant. Comment pouvait-il continuer à marcher dans l'état de fatigue dans lequel il se trouvait, il ne le savait pas. Mais chaque fois son pied se posait devant l'autre et il faisait un pas. La sueur coulait sur son visage, perlait sur ses paupières l'empêchant de voir sans qu'il eut seulement la force de s'essuyer.
Et le vent se leva et fit voler le sable autour de lui, une tempête se levait. Il savait qu'il fallait qu'il se mette à l'abri, aucun homme ne résistait à une tempête. les grains de sable fin comme de la poussière se collait à lui, humide de transpiration et l'enveloppait d'un tourbillon doré. Il tomba à genoux dans le sable et s'abrita le visage et les yeux en rabatta sa chemise sur sa tête et en se recroquevillant sur lui même. Il resta ainsi, priant pour que le sable ne l'ensevelise pas totalment.
Aussi soudainement qu'elle s'était levé la tempête cessa et Sekret releva la tête en ne sentant plus la piqure du vent de sable sur sa peau irritée. Tout n'était que silence, autour de lui des dunes de sable jaune pale à perte de vue et au milieu au loin, une gigantesque cité sortie de nulle part, jailli des tréfonds du désert, magnifique, au mur rose et aux toits d'or, se dressait brillante sous le soleil.
Ce n'était pas Djamilia non, elle était plus brillante infiniment plus belle et gracieuse, avec ses tours élancées et ses arabesques d'or et d'argent qui décoraient les fenêtres et les contours des portes. C'est ce qu'aurait du etre Djamilia si elle n'avait pas été salie et dévorée parles ambitions de monarques égoistes et imbus d'eux même. c'était

La Légendaire Cité des Sables ....

77.

Hélios était désemparé par la détresse de Sahar. Il la serra dans ses bras, car il ne pouvait pas faire grand-chose de plus. Il avait essayé d’empêcher le viking de s’en prendre à Sekret, mais il n’avait rien pu faire contre la furie du guerrier. Il embrassa ses cheveux, ses bras entourant le corps de la jeune femme contre lui.

- J’aurai voulu empêcher ça.. Je ne connais pas ce Ragnar, mais il ne l’a pas épargné.

Il ne sut qu’ajouter tandis qu’elle sanglotait doucement contre son épaule, et resta longtemps ainsi avant de lui proposer de s’assoir sur un banc dans le hall d’entrée. Il ne leur restait plus qu’à attendre le verdict du docteur. Hélios avait remercié l’inconnu qui les avait mené jusque là, et celui-ci après s’être présenté avait sourit et leur avait proposé de passer chez lui, si jamais ils avaient besoin de reprendre quelques forces. Le dénommé Nils prit congé après leur avoir indiqué son adresse au cas où.

Une longue attente commença quand enfin le petit docteur revint auprès d’eux :

- Il est pas mal abimé votre ami, beaucoup de fractures, un peu partout, il lui faudra une longue convalescence pour s’en remettre.
- il va s’en remettre alors ?
- Et bien.. il est un peu tôt pour le dire.. Cette nuit sera décisive pour lui.

Hélios serra son étreinte tandis qu’elle laissait échapper de nouveaux sanglots. Il n’était pas surpris, l’image de Sekret au sol, lui revenait sans cesse à l’esprit.

- Je peux le voir ?
- il faudrait le laisser se reposer, il va en avoir bien besoin. En attendant, je ne saurai trop vous conseiller de trouver un endroit pour passer la nuit. Inutile d’attendre ici.. Il est toujours inconscient. Si vous me laissez une adresse, je vous enverrai quelqu’un dès qu’il y a du nouveau. A présent, excusez-moi, mais j’ai du travail.

Et le médecin les laissa à nouveau seuls.. Hélios resta silencieux un instant, pour permettre à Sahar de reprendre un peu contenance, puis il lui demanda doucement :

- Que veux-tu faire à présent ?

Une fois n'est pas coutume : Musique



Dans la ruelle étroite et sombre où une bise glaciale lacérait les visages, Kalisha et Ragnar étaient immobiles, petite silhouette frêle et gracieuse s’adressant à une créature massive et monstrueuse de haine et de colère rentrée, pétrifiée de rage dans son esprit berserk.
Les mots de la Djamilienne glissaient sur le guerrier paralysé par la lutte que se livraient en lui la colère et l’amour.
Dans sa vision du monde, Ragnar ne voyait que le soleil des cheveux de Kalisha, sur un monde rouge de sang, de meurtre et de fracas.
Il ne comprenait pas ce que lui disait la jeune femme, mais il percevait qu’elle lui proposait de se séparer d’elle. En tout cas, son cœur le ressentait ainsi.
Une larme perla au coin de l’œil du Viking. Une larme de sang qui coula le long de sa joue.
Il tendit sa grande main vers la joue de la danseuse, vers ce soleil qui le réchauffait en sans lequel il ne pouvait vivre. Bloqué dans sa colère de berserk, il ne pouvait rien dire, rien faire, sauf, peut-être, articuler un nom.

Ka…li…sha…

Dans la ruelle déserte, le vent tomba d’un coup, laissant le silence envelopper les deux amants en proie aux affres de la douleur. Ni Ragnar ni Kalisha ne bougeaient plus. Ni rien autour d’eux. Quelques flocons de neige étaient suspendus en l’air. Le Temps s’était arrêté. Il n’y avait plus que le silence.

Puis, il y eut des pas. Des pas feutrés. Plusieurs personnes. Trois femmes. Elles arrivèrent bientôt à la hauteur de Kalisha.
La plus jeune était une adolescente en train de devenir femme. D’une beauté radieuse avec ses cheveux blonds parsemés de fleurs, son sourire illuminait de joie et d’espoir tous ceux qu’elle croisait. La deuxième était une femme brune aux formes féminines, dont le ventre annonçait un heureux évènement prochain, et son sourire rassurant remplissait ceux qu’elle croisait de tendresse et de compassion. La troisième était une femme âgée, encore belle et droite malgré ses cheveux gris, et son sourire discret portait celui qui le voyait à l’apaisement et à la rêverie.

Bonjour, fit joyeusement la jeune fille.
Bonjour, fit gentiment la femme.
Bonjour, fit calmement la doyenne.

Ni Ragnar ni Kalisha ne répondirent, statufiés hors du temps avec le reste du monde.

La plus âgée s’approcha du guerrier pétrifié dans sa colère et sourit en passant sa main devant les yeux injectés de sang et de haine du berserker. Elle sourit et se tourna vers Kalisha.

Il semblerait que tu l’aies statufié, jeune fille…

Puis, elle dit à l’adresse des deux autres femmes :

Il doit beaucoup l’aimer pour tenir à elle plus qu’à sa colère…

Oui, Urd, dit la femme aux cheveux de jais, il l’aime, et sans doute elle aussi…

Mais, dit la jeune fille, pourquoi sont-ils si malheureux s’ils s’aiment ?

La plus âgée regarda la cadette avec dans le regard une infinie patience.

L’amour fait parfois souffrir, Skuld. Surtout quand on ne sait pas comment l’exprimer.

Mais… ne pourrait-on faire quelque chose ? Reprit la jeune fille blonde en regardant d’un air désolé les deux jeunes gens statufiés dans leur pose pathétique.

La femme aux yeux noirs caressa d’un air rêveur son ventre rebondi.
Tu sais bien que nous ne sommes que les tisseuses du destin. Nous ne choisissons pas les motifs… Seuls les dieux agissent sur le destin des hommes… Nous, nous ne faisons que le raconter.

La plus âgé sourit à la femme.
C’est vrai, Verdandi. C’est vrai. Mais, parfois, un fil important de la tapisserie se casse. Il faut faire un nœud au fil pour pouvoir continuer. Et c’est ce qui vient de se passer ici… Alors, pourquoi ne pas en profiter pour arranger un peu les alentours ?

La jeune fille regarda la doyenne avec des yeux pétillants et en battant des mains.
Oh Urd ! Je suis sûre que tu l’as fait exprès. Je t’ai vue ! Tu as coupé le fil exprès !

La femme aux cheveux gris porta un doigt à sa bouche en souriant mystérieusement.
Chut, Skuld. Les Dieux nous écoutent peut-être. Et ils n’aimeraient pas entendre ce que tu viens de dire…

La jeune fille rougit et baissa les yeux, prise en faute.
Alors… Nous n’allons rien faire ?

La plus âgée de femmes sourit, faisant apparaître de petites rides autour de ses yeux.
Nous allons faire un nœud le plus discret possible, voilà tout.

Elle s’approcha de Kalisha, toujours statufiée dans sa pose réthorique, alors qu’elle s’adressait au viking. Un soupir s’échappa de sa poitrine alors qu’elle ressentait s’infiltrer en elle la peine et le doute de Kalisha.

La femme aux cheveux gris se pencha à l’oreille du génie et lui murmura quelques mots, quelques mots dont la danseuse se souviendrait et dont elle saurait qu’ils étaient vrais.

Tu n’as pas à te lamenter pour ce qui est arrivé à ce roi… Tout cela est entièrement de sa faute… Et c’est très bien ainsi.
Car s’il était resté roi, il aurait réussi à fédérer les Vikings derrière lui. Tous ensemble, ils auraient fondu sur le reste du monde, et ils auraient tout balayé devant eux. Rien ne leur aurait résisté. Et, ensuite, quelqu’un aurait assassiné Ragnar et aurait pris sa place. Quelqu’un d’infiniment plus dur que lui et qui attend son heure dans un royaume voisin.

Tu n’as pas apporté du malheur à Ragnar. Si ce grand rustaud était capable de comprendre ce qui se passe en lui, il te dirait que tu lui a apporté tout ce qui fera sa force plus tard.
Vous reviendrez plus tard, quand les vikings auront perdu la guerre, quand les Kurgans menaceront Asgard. Alors, Ragnar reviendra et unira à nouveau les Vikings pour rejeter ces hommes cruels hors des frontières et assurer à son royaume paix et stabilité.
Du moins…
Si tu es toujours avec lui…
Il ne veut que toi, n’aime que toi, n’a besoin que de toi…
Ta magie est utile et elle vous sauvera plus d’une fois… Mais elle n’est rien à côté de ce qu’un simple baiser de toi peut faire pour lui. Ne l’oublie jamais…

Il va devoir affronter des épreuves pour devenir un bon roi et pas seulement un bon chef de guerre, et c’est toi qui vas être son guide, sa raison de vivre sur ce chemin. Si ton amour pour lui s’assèche, il deviendra dur et tyrannique. Si ton amour déborde et l’étouffe, il ne rentrera jamais au pays et mourra dans une contrée lointaine, entourés d’enfants, alors que son royaume se consumera dans un siècle de servitude.
N’oublie pas que si les hommes écrivent l’Histoire, ce sont les femmes qui leur tiennent la main.

Dans le cœur de Kalisha, elle lut l’inquiétude pour un étranger, victime de la colère du roi déchu, et la femme aux cheveux gris se mit à sourire doucement. Elle fit signe à ses compagnes.

Skuld, Verdandi, il y a un homme dans cette maison au toit de guingois là-bas. Je veux garder son fil. Il pourra nous être utile dans un motif de la tapisserie… Plus tard.

Acquiescant en silence, les deux autres femmes se hâtèrent vers la maison du médecin où gisait Sekret.
Bientôt, elles apparurent près de son lit. Elles discutèrent un instant avec une silhouette encapuchonnée de noir qui tenait une faux à la main, et qui finit par s’en aller avec un haussement d’épaules.
La femme aux yeux d’obsidienne posa sa main sur le corps du jeune homme et ses blessures se refermèrent, ses côtes se remirent en place dans un craquement sec, et ses jambes redevirent solides.
La jeune fille aux cheveux d’or emmêlés de fleurs se pencha sur le jeune homme et, tendrement, l’embrassa. Avec un claquement de bois sec, la mâchoire de l’espion Djamilien se remit en place.
Les deux femmes se regardèrent, complices.

Il est beau, n’est-ce pas ? Dit la jeune fille.

Il ne nous appartient pas.

Il guérira ?

Nous l’avons soigné. Mais il ne guérira que s’il le souhaite. Ce qu’il a dans le cœur ne nous regarde pas. Nous ne peignons que les faits, pas les causes…

Je voudrais le revoir…

Tu verras d’autres beaux jeunes hommes… Et puis un jour, tu deviendras moi…


Dans la ruelle, la plus âgée des femmes murmurait quelques mots encore à Kalisha.

Tu ne peux pas faire tomber la colère d’Odin, il faut qu’elle se passe… Emmènes-le dans un endroit où il pourra donner libre cours à sa folie destructrice sans causer trop de mal.

Puis, il voudra te délivrer. Commencer sa route d’épreuves.
Je ne sais rien de toi car tu n’es pas viking, mais je sais que ton fil passe par l’Oracle.
Vas voir l’Oracle.
Demande à ton homme d’aller voir l’Oracle.
L’Oracle.
Souviens-t’en.
L’Oracle.

La silhouette de la femme aux cheveux gris s’estompa, puis disparut de la ruelle, comme s’estompèrent les formes des deux femmes près du lit de l’espion Djamilien.
Dans la ruelle, les flocons se remirent à tomber paresseusement.

Le vent était tombé et le silence régnait en maitre dans le grand désert. On aurait pu croire le temps suspendu. Seule une goutte de sueur coulant le long de son cou et se perdant dans son dos persuada Sekret que ce n'était pas le cas. Il ne se posait pas la question de savoir comment il était arrivé là, il n'y avait de question à avoir, c'était comme une évidence, comme si toute sa vie n'avait eu de raison d'être que pour arriver à cet instant. Sekret brisa le charme qui le tenait immobile sous le soleil de plomb et avança lentement vers la Cité des sables.
Les traces de ses pas s'effaçaient d'eux même dans le sable si fin que les grains étaient de la poussière dorée qui coulaient comme de l'eau. La Cité semblait littéralement sortir de la dune, émergeant du sable qui donnait même l'impression de couler encore sur les domes d'or et d'argent, tel des gouttelettes d'eau. Il passa les portes de bronze étincellantes au soleil et des trompettes d'airain résonnèrent de notes hautes et claires pour saluer son arrivée. Il pénétra dans la cour intérieure dans laquelle il y avait des haut palmiers et la fraicheur du lieu protégée par l'ombre des murs et de la végétation, contrastait délicieusement avec la chaleur du désert. Des fontaines chantaient en canon leur musique cristallinne, des fleurs aux couleurs chatoyantes et lesarbres chargés de fruits ravissaient les sens de Sekret par leur beauté et leurs parfums entêtants et sucrés. Comme saoul, Sekret tituba jusqu'à la margelle d'un bassin et trempa ses doigts dans l'eau si fraiche, si pure.
Il ferma les yeux et savoura la tranquillité des lieux

Bienvenue Tulié

Sek sursauta à la voix suave qui venait de prononcer son prénom de manière si sensuelle qu'il en frissonna. Il ouvrit les yeux sur une jeune femme magnifique. Elle semblait tout droit sortit des contes des milles et une nuit, Shehérazade aux yeux d'un noir liquide juste rehaussé de Khôl. Ses cheveux couleur de nuit coulaient dans son dos l'enveloppant de ténèbres et pourtant elle était d'une lumineuse beauté.

Spoiler:

Vous...vous connaissez mon nom ?

La femme rit

Bien sur...Nous t'attendions, je t'attendais Tulié...depuis si longtemps...

Moi ? mais...

Sekret était perdu, il ne comprenait rien, que faisait-il ici, qui était ce "nous"? Il perdait pied dans son rêve, dans cette réalité autre, la panique commençait à l'envahir l'opprimant. La jeune femme sourit et s'approcha, elle posa index sur la bouche de Sekret

Chuuuut

Elle était si proche que Sekret pouvait respirer le doux parfum de ses cheveux. Une petite veine bleue palpitait dans le cou de la jeune femme invitant à y déposer un baiser. Sekret se controla difficilement, elle savait le désir qu'elle lui inspirait, elle jouait avec lui, il le lisait dans ses yeux , qui était cette créature si parfaite, un ange ou un démon ? L'espion voulut reculer d'un pas mais buta contre le bassin de pierre.

N'ai crainte Tulié...
Nul ici n'est ton ennemi, viens à nous, trouve nous au coeur du Désert...
Une mission t'attend pour la sauvegarde du monde et nous devons t'expliquer mais le temps file et le jour se lève, je ne peux te retenir d'avantage.
Reviens, trouve-nous, trouve-moi Tulié
Trouve la Cité des Sables.

Elle se pencha et posa ses lèvres sur les siennes. Elles avaient un gout de miel et de fleurs.

---------

Sekret s'éveilla en sursaut dans la chambre de médecin à Gjälleborg. Pendant un long moment, il se demanda où il était, la dernière chose dont il se souvenait était une femme aux yeux sombres et à la bouche carmin. Puis il se rappela avoir été suspendu dans les airs par un viking. Il tata sa machoire par réflexe sans trop savoir pourquoi mais il n'y avait rien. Que faisait-il ici en fait ?

( Suite; un camp nomade aux abords de Jawharia)

78.

Hélios avait dormi d’un seul œil, dans la petite chambre de la maison de Nils qui les avait si aimablement accueillis. Son épouse leur avait servi un repas la veille au soir, et avait insisté pour que Sahar mange, mais la jeune femme avait à peine touché à son assiette. Puis durant la nuit, il l’avait sentie s’agiter encore et encore, sans qu’elle ne parvînt vraiment à trouver le sommeil.

Ainsi quand au matin, l’on frappa à grands coups contre la porte de Nils, Sahar fut la première à bondir du lit. Ils s’habillèrent rapidement, parlant à peine, et découvrirent une jeune femme dans le salon de Nils.

- C’est incroyable, il faut venir tout de suite !
- quoi ?? Que se passe-t-il ?

La jeune femme sourit à Sahar qui avait du s’imaginer le pire à voir son expression.

- Il est réveillé, il vous réclame.. c’est incroyable la vitesse à laquelle il a guéri, le docteur n’a encore jamais vu ça de toute sa vie!!!

Sahar jeta un bref coup d’œil à Hélios et se précipita au dehors. Hélios prit quelques secondes de plus, pour remercier Nils et son épouse de leur générosité, et leur promit de repasser un jour, si ses pas le menaient à nouveau dans la région. Chose fort peu probable, mais Hélios était pressé de rejoindre Sahar, ne voulant plus la laisser seule, ou peut-être craignant de la voir encore lui échapper. Aussi prit-il rapidement congé et fonça dans la rue, à la poursuite de Sahar qui ne l’avait pas attendu.

Et tout en courant, il se dit qu’elle y tenait quand même drôlement à son « Tulié »… Visage impassible, il la rejoint, elle et la jeune femme, alors qu’elles parvenaient devant la maison du médecin. En silence, il les suivit à l’intérieur, et regarda Sahar se précipiter au devant de Sekret, Tulié, In.. un homme qui portait un peu trop de noms à son goût et qui s’était sacrément bien remis de la raclée que lui avait mise le viking.

Sahar court, vole vers la maison du médecin oubliant piteusement Hélios au passage !
Elle rentre comme une tornade pour tomber nez à nez avec Sekret en train de se chamailler avec le dit médcin pour echapper à ses examens

mais puisque je vous dit que je vais bien ?!!

Ce n'est pas possible, pas possible répéte le médecin incradule, cherchant à palper Sekret qui se tortille pour éviter des mains trop baladeuse à son gout.
C'est vrai quoi, ils n'ont tout de même pas garder les chameaux ensembles et dans la mesure où il va bien, c'est inutile !

Sek' !!!

Sahar ! Dis lui toi de me laisser tranquille !

Tu va bien ?

C'est au tour de Sahar de le palper avec inquiétude mais cette fois l'espion se laisse faire

Tu n'a plus rien !
C'est incroyable ?!!
Humm y a encore de la magie là dessous ...
peut-être le génie, enfin Kalisha j'veux dire...

Oui c'est possible répond sans conviction Sekret qui se dégage gentiment mais fermement des mains de la voleuse.
Il sait bien lui que c'est la jeune femme de son rêve qui l'a soigné de son baiser.
Hélios entre alors l'air sombre et Sahar l'interpelle

Regarde !
C'est pas croyable hein ?
Il n'a plus rien du tout !!!
Je crois que c'est Kalisha qui a fait ça !
Elle a du avoir des remords pour ce qu'avait fait Ragnar !

Sekret lui remet correctement sa chemise dans son pantalon, avec dignité et enfile ses bottes

Qu'est-ce que tu fais ?!!!

Et bien ça se voit, je me prépare, j'ai de la route à faire !

De la route mais tu va où ?
Tu ne peux pas parrtir comme ça ?

Et pourquoi pas ?!
Je me sens en pleine forme et j'ai quelque chose à faire.

Et quoi donc Mosieur ? demande Sahar furieuse

Ca ne te regarde pas !

Cela coupe le sifflet de Sahar !
C'est bien la première fois que Sekret lui parle comme ça, mais elle le trouve différent, ailleurs.
Sahar regarde Hélios d'un air de dire mais fais quelque chose !!
Devant le stoicisme de l'athlète, elle reviens à Sekret et éclate

Et la perle ? Ca ne t'interesse plus la perle ?

Non j'ai compris qu'elle devait retourner à Sunlio.
Quant à moi je dois regagner Djamilia

Ah tu va donc prévenir le sultant pour la lampe ?

Non, je ne vais pas au Palais, j'ai mieux à faire ...

Sahar bout de curiosité et l'espion ne veut pas répondre.
Il sort de chez le médecin avec ses affaires, la jeune femme sur les talons.
Il se retourne et la saisit doucement aux épaules.
Plongeant ce merveilleux regard vert mangrove dans les prunelles jaunes de la jeune femme, il lui dit d'un ton doux

Ecoute, nos chemins se séparent ici, Aurore de mon âme.
Tu avais raison, notre histoire a été tuée à peine naissante sans espoir de retour en arrière.
Ce n'est plus l'heure de l'Aube mais du Crépuscule.
Même si cela me coute de l'admettre, je vois bien que l'Arcadien a ravi ton coeur.
Allez délivrer Jason, c'est un jeune homme prometteur et sois heureuse, rayon de miel.
Adieu.

Il pose doucement ses lèvres sur les siennes, reproduisant inconsciemment le baiser nocturne et la plante là, ébahie et stupéfaite, incapable d'un geste.
Il va chercher un des chevaux à l'écurie et l'enfourchant s'éloigne vers le Sud.

79.

Hélios regarda Sekret partir, comme si la veille, il n’avait pas frôlé la mort. Lui-même fut sidéré de voir l’homme qui pourtant n’était pas de constitution très robuste, s’en être remis aussi vite. Il avait assisté à leur conversation, se gardant bien d’intervenir, même si l’envie n’avait pas manqué d’assommer Sekret. Mais l’athlète possédait quand même un certain savoir vivre, et apparemment d’après ce qu’il avait entendu, c’était un baiser d’adieu.

Il dévisagea Sahar restée muette, et frôla son bras, doucement.

- Et à présent ? Tu veux toujours m’accompagner à Ynys Pridein ? Ou tu as-tu d’autres projets ? Sunliao par exemple ? Enfin, il ne faut pas oublier Jason, il doit nous attendre..

Hélios se tut, et observa Sahar qui n’était guère plus bavarde que lui.

- il faudrait que l’on aille récupérer les chevaux à la taverne. Et payer le médecin, car bien sûr ce n’est pas ton ami qui s’en sera chargé. Plutôt sympa Ton ami du reste, on s’occupe de lui, et tout ce qu’il trouve à faire, c’est partir sans même un merci, sans même régler la note. Il croit donc que les soins sont gratuits dans ce pays ?

Hélios crispa soudain la mâchoire. Il réalisait qu’il s’emportait et contre Sahar qui n’y pouvait pas vraiment quelque chose. Il soupira avant de sortir une bourse de la poche de son pantalon, et paya le médecin pour ses soins, mais celui-ci refusa. Il aurait préféré pouvoir étudier le cas de cet homme et quand il demanda à Hélios d’où il venait, celui-ci se fit un plaisir de lui répondre.

- de Djamila, un de ces va-nus pieds qui passent leur journée à profiter des biens que gagnent autrui.

Puis revenant dans le hall, il entraîna Sahar à la sortie.

- bon et maintenant ?

80.

Hélios regardait le box d’Orion, encore plus fâché après Sekret. Aurait-il une chance un jour de récupérer le précieux étalon ? Un étalon de haute valeur que l’autre imbécile prenait pour un simple canasson de promenade. Voilà qui suffit à Hélios pour le mettre définitivement de mauvaise humeur.

- Encore une fois, il me vole l’un de mes précieux étalons. Il croit quoi lui ? Je ne vais pas le laisser s’en sortir aussi facilement. Tu sais dans quelle direction il a pu aller ?
- A Djamila mais..
- dans ce cas, quand nous en aurons fini avec le général Duncan et que Jason sera libre, je compte bien retrouver Ton ami…
- tout ça pour un cheval ?
- Ce n’est pas juste un cheval, c’est un étalon arabe de pure race, élevé par une tribu nomade. Il fait partie des étalons les plus rares, et les plus rapides sur ce monde.
- alors dans ce cas, on n'est pas près de le rattraper.

Hélios serra la mâchoire, et resta silencieux un instant, puis il confia les rênes d’Orion à Sahar avant de filer vers l’extérieur.

- Attends-moi, je vais te trouver un cheval. Orion est assez robuste pour nous porter tous deux, mais il se fatiguera bien trop vite.

Et l’Arcadien s’éclipsa pendant près d’une demi-heure après laquelle, il revint avec un cheval bien moins élégant qu’Orion et sa robe blanche immaculée, mais qui semblait suffisamment résistant pour leur donner une chance de regagner Ynys Pridein sans encombre. Il aida Sahar à monter en selle, accrocha à celle-ci, le sac de Sahar et après avoir accroché des besaces pleines de vivres à sa propre selle, monta à son tour sur le dos d’Orion qu’il lança au galop.

Quelques heures plus tard, menant les deux chevaux à fond de train, ils quittaient Gjälleborg en direction d’Ynys Pridein et des plaines d’Hornatia.

( A suivre, Ynys Pridein, post de Sahar)