Les Chemins de Vestalia

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7.

( Avant au camp retranché..)

Rachel chevauchait sans se retourner depuis deux heures. Elle avait filé tout droit pendant tout ce temps, cherchant à mettre le plus d'écart possible avec ses éventuels poursuivants. Elle se décida enfin à faire une halte le long d'un ruisseau. Cachée dans un sous bois avec sa monture, elle se plongea dans l'eau fraîche pour se détendre un peu et sortit un linge blanc pour se sécher sommairement. Avec la chaleur le reste serait vite évaporée. Elle sortit une pomme de son sac et grignotta un peu. La nuit serait vite là. Il allait falloir avancer encore un peu. Elle devait continuer sa route au sud. Toujours au sud. Elle passerait alors sous la forêt maudite et retrouverait sans doute le mari de Lucrezia.

Elle savait d'avance qu'elle allait passer un sale quart d'heure. Quatre jours déjà qu'elle avait fait enlever la Vestale et Octave allait vouloir sa mort. Mais Corentin allait trop loin. De toute façon elle n'avait pas d'autre choix. Elle avait tout perdu y compris sa propre indépendance. Pour sa Foi, pour sa nouvelle famille, Rachel avait laissé Corentin tout contrôler sans poser de questions. Sa vie avec Lucrezia de toute façon la laissait à l'abri des opérations de son « fiancé ».

quelque soit la finalité de cette histoire, Rachel ne l'épouserait pas. Elle pensa d'un coup à Lucius. S'il savait ça il sauterait de joie partout, pensant qu'elle renonçait pour lui. Mais non elle devait le faire pour elle. Elle voulait rester seule. Et déjà réparer le mal commis. Elle ne voulait que sauver la vie de ses amis. Elle aimait la Liberté sous toutes ses formes. Elle avait quitté Djamila à cause de ça.

Elle ouvrit un parchemin qu'elle avait glissé dans son sac et vérifia son trajet. Il lui suffisait de suivre le cours d'eau et alors elle finirait par arriver au sud de la forêt des Ames Damnées. Avec un peu de chance, si Octave, qui était loin d'être un idiot, avait compris qu'il faisait fausse route, elle le croiserait à ce moment là. Au pire il lui restait deux journées de retard.
Elle calculait... au bout de quatre jours... oui ils avaient forcément rebroussé chemin.

Elle se remit en selle. Elle songea à ses amis Chrétiens que devaient vivre non loin de là. De toute façon au point où elle en était... Elle pouvait toujours se présenter à eux. Les gardes envoyés par Corentin n'oseraient jamais aller là où elle se rendait. Et son détour lui couterait au plus deux petites heures pour un repos et une sécurité bien mérités.

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8.

Découvrez Era!

En une heure, Rachel atteignit le camp de chrétiens dont lui avait parlé Gabriel, dévoué comme elle à leur cause depuis peu. C’était un camp un peu plus élaboré que celui dans lequel elle avait passé ces derniers jours. Ici, on commençait même à y bâtir quelques maisons de chaume et ci et là, on pouvait apercevoir des tas de bois prêts à être montés en charpente. Quand il s’agissait d’entraide, les chrétiens se montraient tout aussi efficaces qu’une armée de légionnaires.

Comme elle l’avait deviné, ils l’accueillirent à bras ouvert et lui proposèrent un lit pour la nuit. Bien sûr, elle ne leur parla pas de sa destination, ils n’auraient pas compris. Mais ils ne lui posèrent pas tant de questions, sourires aux lèvres, le regard chaleureux, des attitudes qui dès le départ avait charmé Rachel. Alors qu’elle se couchait sur une simple paillasse, elle songea que si elle s’était présentée ainsi à la porte d’une demeure vestalienne, elle se serait vue fermer la porte au nez, surtout que ses vêtements n’étaient plus très élégants. Mais l’avait-elle jamais été, elle la petite bohémienne que seule la grande vestale avait pris sous son aile ?.. Oui enfin, en échange de ses services. Mais sa protection les valait bien, surtout à Vestalia Imperii.

Depuis combien d’heures dormait-elle quand elle entendit soudain, des cris, des hurlements de frayeur ? Réveillée en sursaut, Rachel revêtit rapidement sa robe et se précipita dehors. Le village des chrétiens était pris d’assaut, et cela par l’armée vestalienne. Les soldats envahirent le village, comme une nuée de sauterelles, détruisant tout sur leur passage, et capturant l’un après l’autre, hommes, femmes, et enfants qui furent amenés sur la place au cœur du village. Rachel se précipita derrière un des cavaliers qui venait de saisir un enfant à bras le corps.

- Lâchez le ! Laissez-les tranquilles, ils ne vous ont rien fait..

Elle ne vit pas surgir derrière elle, un autre de ces cavaliers de la nuit qui à son tour la saisit par la taille pour la coucher sur le dos de sa monture. Rachel se débattit tant qu’elle put, mais c’était sans compter la force du soldat qui ne la lâcha pas pour autant. Brusquement il se débarrassa d’elle, la laissant lourdement chuter sur le sol. Rachel se redressa vivement avant de reculer, comme les autres vers le groupe qui se retrouvait encerclé par tous ces soldats.

Et c’est là qu’elle le reconnut, légèrement en retrait, superbe de prestance sur sa monture, Octavius, l’époux de la grande vestale. Il observait la scène d’un regard méprisant mais n’avait pas encore vu Rachel, si anonyme parmi tous ces chrétiens. La jeune femme jeta un coup d’œil aux soldats à terre qui se disposaient tout autour du cercle des chrétiens, torches en main, semblant attendre un signal. Son cœur s’emballa brusquement en songeant à ce qu’Octave pouvait décider de faire, pour retrouver son épouse. Elle sut qu’elle ne devait plus attendre pour prendre la parole.

Rachel s’élança si brusquement dans la direction d’Octave que les soldats qui surveillaient les Chrétiens ne réagirent qu’une fois qu’elle se fut suffisamment approchée du sénateur pour attirer son attention.

- Sénateur Octavius !!!

Octave tourna la tête dans la direction de la jeune femme et pendant quelques secondes, il ne changea pas d’expression. Les soldats s’étaient enfin emparés de cette insolante, mais Rachel se débattit avec tant de force qu’elle leur échappa pour tomber genoux à terre.

- C’est moi, Rachel !! La suivante de votre épouse !

Le regard du sénateur se plissa, détaillant la jeune femme qui s’était approchée et effectivement, il la reconnut.

- lâchez-là ! Rachel ! Que fais-tu ici ? et ou est ma femme ??

La jeune femme se redressa et s’approcha prudemment de façon à être entendue. C’est le visage baissé qu’elle lui expliqua rapidement :

- Elle est dans un camp retranché à plusieurs heures d’ici.. Je m’en suis enfuie pour venir vous trouver.

Elle ne lui mentait pas vraiment, mais c’est seulement ensuite qu’elle releva la tête pour croiser son regard et implora :

- mais ces gens n’ont rien fait ! Laissez les, je vous en prie !

Octave fronça les sourcils, surpris de la demande de Rachel, lui qui ignorait encore tout de sa trahison. Il s’exprima alors sur un ton tranchant, lourd du mépris accumulé ces derniers jours envers eux, depuis qu’il avait appris que c’était un groupe de chrétiens qui avaient enlevé la grande vestale et son frère.

- il n’est pas question de pitié pour ces gens ! Emmenez les !! TOUS ! Quand à toi Rachel, il semblerait qu’une explication s’impose.

( A suivre ici.. post pnj)

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16. ( avant, un camp retranché)

Qu’il était cruel pour lui de la voir malmenée ainsi, sans pouvoir faire quoique ce soit. Mais il avait donné sa parole à Lucrézia, il lui faisait entièrement confiance. Alors quand elle lui avait dit qu’elle ferait en sorte d’épargner sa principessa du sort qui attendait les autres, il se devait de la croire et il n’avait guère d’autre choix.

Pourtant quand ils firent un arrêt afin de se reposer un peu, il fut le premier à s’avancer vers elle, arrachant des mains d’un des soldats, sa louche de bois pour s’emparer du seau d’eau et lui servir à boire. La marche avait été longue et pénible, et elle devait sans doute mourir de soif. Mais Rachel refusa, et au lieu de se servir, lui pris la louche et se tourna pour servir à boire à un vieil homme.

- Ma non, c’était pour toia ! Rachel ! ll te faut aussi boire oun peu !
- il en avait plus besoin que moi.
- ma il est vieux loui !
- justement.

Lucius fit une moue, ne comprenant pas l’utilité du geste de Rachel et quand elle lui rendit la louche, il lui en tendit une autre.

- Celle là elle est pour toi hein !
- LUCIUS !

Le sénateur sursauta en entendant la voix en colère de son beau-frère. Il se tourna pour le voir arriver à cheval.

- A quoi tu joues ?
- a quoi je joue ? ma à rien !
- Il est inutile de leur donner à boire, ces gens là ne méritent pas qu’on se préoccupe d’eux. Ou alors essaies-tu juste de prolonger leurs souffrances ? Ahh je crois que je comprends, tu veux les garder en vie afin d’en avoir plus pour nourrir les lions.

Octavius éclata d’un rire cynique tandis que Lucius ouvrait la bouche pour protester, mais Lucrézia veillait.

- Il est temps qu’on parle Octavius, je t’attends dans ma tente.
- ah sii, il faut que tou lui parles ! ajouta Lucius avec un sourire engageant.

Pour lui tout ce qui importait, c’est que le sénateur se préoccupa d’autre chose que de Rachel. Il avait déjà assez de mal à cacher son désarroi alors qu’il venait d’apprendre que sa principessa allait être offerte en pâture aux lions. Et dire qu’à une époque, il se serait réjoui de ce spectacle, mais aujourd’hui, c’était la femme qu’il aimait qui allait se retrouver dans l’arène, et du coup, c’était beaucoup moins drôle. Lui aussi, il lui faudrait parler à Lucrézia, enfin une fois qu’elle se serait entretenue avec son époux.

C’est donc avec un soupir de soulagement qu’il regarda le sénateur Octavius s’éloigner en compagnie de la grande vestale qui adressa un regard d’avertissement à son frère. Lucius fit une grimace, il ne pouvait pas abandonner Rachel. Aussi quand le couple eut disparu de sa vue, il se tourna vers elle et se pencha pour lui confier à voix basse.

- Lucrézia né va pas les laisser faire, tu verras ! Elle est gentille mia sorella, et elle té sortira dé là. Elle mé l’a promis !

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32.

Un conseil avait été réuni en urgence, mettant en présence, quelques uns des sénateurs dont Octavius et Lucius, puis représentant toujours le pouvoir des Vestales, Lucrézia siégeait à leur tête, avec à ses côtés, son conseiller Gracchus Malus. Ils se trouvaient tous assis en cercle, sur de hauts fauteuils en bois sombre, celui de la vestale dominant les autres. Octavius son époux, prit très vite la parole.

- L’heure est grave, il court des rumeurs des plus inquiétantes dans l’empire et l’enlèvement de Lucrézia n’a fait qu’empirer une situation déjà difficile.
- ce n’est pas la première fois que nous devons faire face à des rumeurs, très cher. Et comme pour les autres, nous saurons les faire taire.
- Lucrézia, on dit tu aurais toi-même organisé cet enlèvement afin d’échapper aux épreuves d’Augurae, on dit que la peur t’a fait fuir et..
- Cela suffit !!! Depuis quand la grande vestale aurait peur de quoique ce soit ?? Ais-je jamais montré que je fuyais les problèmes de l’empire ? NON, j’ai toujours tout affronté la tête haute, et cela continuera d’être.
- Nous avons appris que le sénateur Reptus était arrivé à Augurae.

La nouvelle plongea la vestale dans le silence. Ils auraient du dès le départ supprimer cette vermine, à présent, il devait sans doute fomenter de mauvais plans, visant à la faire échouer dans les épreuves à Augurae. Il avait profité de son absence pour prendre l’avantage. Lucrezia ne pouvait laisser faire cela.

- Il aurait fallu le tuer quand nous en avions l’occasion.. A présent, c’est trop tard, et il va falloir trouver comment se sortir de cette fâcheuse situation.
- le peuple réclame la grande vestale. Ton absence a semé le doute dans leur esprit, et le conseil parle déjà de nommer de nouveaux sénateurs en place d’Octavius et Lucius.
- et je n’ai bien entendu rien pu faire pour empêcher cela, j’étais trop occupé à te chercher.

Lucrézia dévisagea son conseiller et son époux puis se leva brusquement.

- Mais tout cela est ridicule !! Comment ont-ils osé ??. Au moment où je pensais enfin prendre l’avantage, voilà que je me retrouve en position de faiblesse. Le peuple doute, Reptus est à Augurae, on m’accuse d’avoir organisé mon propre enlèvement. Et quoi encore ??
- Nous savons à présent de source sûre que de plus en plus de Vestaliens se convertissent au christianisme, malgré le risque de mort qui planent sur eux. Les jeux ayant cessés depuis ton absence et celle du sénateur Octavius, plus aucun chrétien n’a été offert aux lions en exemple.
- ha voilààà, yé né souis plus là, et plou personne né s'occupe d'eux.

Lucrézia soupira, c’était pire que tout ce qu’elle avait pu envisager. A qui irait le pouvoir si tous se détournaient des vestales ? Elle devait absolument trouver le moyen de reprendre l’ascendant sur le peuple. Le conseil ne se débarrasserait pas si facilement des vestales. Le seul fait d’avoir voulu reprendre les sièges au conseil, des proches de la grande vestale, montrait à quel point sa position était en danger. Mais ils allaient très vite le regretter.

- que pense le conseil de ça ?
- Nous sommes contre cette religion de bien entendu !! Cela menacerait l’équilibre politique de notre empire. Nous ne pouvons laisser ces gens poursuivre leurs infamies. Le nombre de réformés est déjà impressionnant !
- Bientôt, ce seront eux qui nous mèneront à la baguette !
- Sénateur Julius, vous êtes contre toute réforme de notre politique, cependant vous n’avez pas cillé quand les sénateurs ont évoqué l’idée de nommer de nouveaux conseillers ! Cela est impardonnable et se payera en temps voulu.
- Mais grande Vestale, je suis de votre côté, vous le savez bien !
- vous êtes du côté qui vous arrange, sénateur Julius.
- Lucrézia…

A son tour, son époux s’était levé et posa ses mains sur les épaules de sa femme.

- Julius est de notre côté, il nous l’a déjà prouvé, nous devons garder nos alliés à nos côtés et non pas les retourner contre nous.
- hmm.. oui, nous avons besoin d’alliés..

Le regard de Lucrézia étincela d’un étrange éclat. Elle sourit soudain en fixant un point devant elle.

- et je pense savoir à qui m’adresser.
- à qui ?
- nous verrons cela en temps voulu. Pour l’instant, il n’est plus question d’aller à Augurae.
- mais Lucrézia ! Le peuple va croire que tu fuis tes responsabilités !
- bien au contraire. La grande vestale se doit d’être auprès de lui, au cœur même du problème. Il est temps de rentrer à la capitale ! Et d’organiser de nouveaux jeux.
- des jeux en cette période de doute ??
- tout à fait ! Il faut montrer au peuple que quoiqu’il arrive, Lucrézia reste la grande vestale et qu’elle continue de siéger aux côtés de son époux, afin de soutenir son peuple. Cela est bien plus important que ces épreuves. Ne m’as-tu pas dit, cher Grachhus que le peuple réclamait ma présence ? Nous allons lui donner satisfaction.

Puis superbe d’assurance, Lucrézia fit face aux sénateurs.

- Messieurs, il faut bien comprendre qu’aujourd’hui, l’unité de l’empire n’est pas seulement une question de politique, mais de religion ! L’un ne va pas sans l’autre, mais plus que jamais, le pouvoir dépend des croyances du peuple. Ainsi si le peuple espère du changement, je serai présente pour leur montrer la meilleure voie à emprunter.
A présent, je vais me retirer, toutes ces épreuves m’ont épuisée. Et il faudra que je paraisse à mon avantage face au peuple.

Et les laissant sans voix, Lucrézia se retira de la grande tente, signifiant par là que cette réunion extraordinaire était terminée, et que ses décisions étaient prises.

( A suivre dans les geôles)

(personnage bientôt disponible)

Raven Blake
L'homme en noir

Raven était en route depuis de longs mois. Il était temps, à présent, de revenir à Ynys Pridein, rendre compte de tout ce qu’il savait au général MacLeod. Sa première mission auprès des vikings avait été pleinement remplie, mais il n’y pouvait rien si ces guerriers là étaient aussi têtus qu’une mule. Finalement Harald s’était rendu à la raison et quand Duncan il y a quelques temps avait enfin reçu la réponse qu’il attendait, il avait renvoyé Raven à Sunliao pour avoir des nouvelles des mercenaires en place. Et elles n’étaient pas très fameuses. L’impératrice avait envoyé son meilleur général sur les chantiers de la muraille qu’elle avait ordonné de construire. Une impératrice qui semblait en pleine forme malgré les efforts de l’homme en noir.

Mais Raven comptait bien retourner au palais dès qu’il aurait rendu des comptes au général. Quand à l’enfant de la prophétie, il avait voyagé à travers toutes les terres de Liberty, sans ne trouver aucune trace de son existence.. Et Raven commençait à penser que le général s’était laissé obscurcir les idées par cette folle de vate.

En ce moment, il quittait le camps des mercenaires installés dans une vallée encaissée de Vestalia, son cheval lancé au galop. Les nouvelles n’étaient pas bonnes du côté des amazones et ce serait le problème majeur à régler pour le général.

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Le convoi avançait paresseusement depuis plusieurs jours déjà. Le trajet était des plus précis. Le groupe était parti plein ouest, jusqu'à la frontière du Royaume. Ensuite, Lucrezia remonterait vers le nord, évitant ainsi la forêt des ombres. Le voyage n'était pas sans risques, les frontières étant toujours assez mal définies. Mais les gardes qui l'accompagnaient étaient vraiment nombreux. Et elle avait les Dieux pour elle. Vesta ne pouvait être que flattée de voir sa plus noble représentante veiller avec soin sur son royaume et sur la Paix.

Lucrezia n'était pas une femme de guerre. Tout au plus une femme défendant sa foi et l'unité de son royaume du mieux qu'elle le pouvait.
Gabriel l'accompagnait, bénéficiant même de son propre cheval. Pourtant sa troupe se tenait à bonne distance de lui malgré les regards courroucés de la Vestale. Quand même. Il servait de représentant. S'ils devaient aller en Utopia, il serait un bon émissaire, la preuve d'une ouverture religieuse du Royaume. Il serait plus facilement possible de convaincre ce Pays que Lucrezia ne tenait nullement à un conflit pour le moment. Surtout que niveau armement, après ces guerres intestines contre les Chrétiens, mais aussi le Sénat, et la guerre contre les Barbares du Sud, Vestalia n'était pas en mesure de défendre toutes ses frontières. Loin de là. Si un vaste Royaume assurait de vastes ressources, s'assurer de l'intégrité de tant d'espace était un véritable casse tête.

Un peu plus loin, Reptus geignait. De tout, de rien. Il faisait trop froid le matin. Trop chaud l'après midi. Un coup ils allaient trop vite et après trop lentement.

Lucrezia n'avait plus qu'une envie, l'étrangler de ses propres mains !

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Mais quelle gourde celle là !

Du haut de sa selle, Reptus tempête. Il a beau se plaindre de tout et surtout de n'importe quoi, elle refuse de le faire virer. Pourtant, ils prennent le chemin du nord et il est plus que temps pour lui de prendre une autre route. Tous ses espions sont en alerte. Il n'avait pas prévu ça loin de là, mais cette fois ça y est ! Le Sénat, LUI surtout, va récupérer le pouvoir ! Il sera bientôt le maître du monde ! Pour ça, il lui faut plus que jamais filer à Utopia puis en Asgard.

Mais il ne partirait pas de lui même. Impossible sans passer pour un déserteur. Il vaut mieux passer pour un lâche. Au moins personne ne se méfiera de lui. Et alors, quand il reviendrait dans le royaume... Héhéhéééé !!! La Lucrezia finira comme sa soeur. Emmurée. Pour impiété, trahison, luxure... Les motifs ne manqueraient pas. Il n'y a qu'à voir comment elle se trémousse devant ce chrétien. Un comportement digne d'une gourgandine.

Vestale, ne pourrions nous nous reposer quelques heures ? La fatigue gagne nos troupes.

Lucrezia claque des doigts et une servante à cheval s'approche de la litière de la Grande Vestale. Elles parlent à voix basse évidemment. Il déteste quand elle le snobe pareillement. Lui le plus Grand Sénateur de sa Génération. Lui futur Empereur de Vestalia.

Soudain la litière commence à le distancer. La garce ! Elle accélère !!! La servante, elle fait demi tour et s'approche de Reptus avec un sourire mielleux.

Ma Maitresse vous fait dire que vous n'avez qu'à rester ici si vous voulez. De toute façon vous trouverez toujours un prétexte pour arriver APRES la guerre. Mais vos troupes suivent. Faites ce qui vous chante !

Reptus s'incline, crie, peste contre Lucrezia. Il faut donner le change mais ça y est ! Il a ce qu'il veut. Il fait stopper son convoi personnel. Ses hommes sauront se débrouiller pour le moment et le rejoindre en temps venus.

( Suite pour Lucius et Lucrezia à Ynys Pridein

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