19.
Genkan quittait le monastère où il avait raccompagné son amie, après qu’elle lui ait confié ses inquiétudes au sujet de l’Empire de Sunliao. L’impératrice n’était pas au mieux de sa forme, et le jeune empereur qu’elle avait nommé à sa place, s’enfonçait dans sa rancœur, privé de son âme sœur. Du moins était-ce les paroles de Mi. Mais Genkan, lui se moquait bien des problèmes de couple de l’empereur et de son épouse. Tout ce qu’il avait retenu de cette conversation, était que l’impératrice délaissait ses obligations et que son époux en faisait de même. Quand au Général premier époux de la belle, il avait tout bonnement quitté l’empire pour une destination inconnue.
Ainsi l’empire était laissé à la bonne volonté de son peuple, et si personne ne redresserait la barre, une révolte paysanne ne tarderait pas à se lever pour protester. Les Kurgans et autres barbares continuaient leurs attaques plus au nord de l’empire, provoquant des pertes importantes dans l’armée de Sunliao. Et le couple impérial ne semblait plus apte à protéger ses sujets. Il était temps qu’il rentre au palais.
Il avait donc confié Subotaï, son ami aux bons soins de Mi et des moines de son monastère, pouvant ainsi retourner au palais la conscience tranquille. Son ami s’en remettrait, Mi y veillerait. Et tandis qu’il cheminait avec une dizaine de soldats en direction de la cité impériale, il songea au message qu’il avait fait porter à l’impératrice pour les prévenir des intentions des Kurgans. Il comprit que la démarche serait sans doute inutile, et qu’il valait mieux se rendre compte par lui-même de l’état de santé de l’impératrice, et de la bonne marche d’un empire laissé aux mains d’une femme.
Il songea aussi aux étranges paroles de Mi, concernant la prophétie de la perle. Lui ne voulait pas croire en de telles fadaises, mais Mi avait tenu bon. Si la perle ne revenait pas à l’impératrice, Sunliao était perdu. Genkan en apprendrait sans doute plus à ce sujet en revenant au palais.