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 Camp retranché

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MessageSujet: Camp retranché   Camp retranché Icon_minitimeVen 18 Juil - 21:06

24.

( Avant, forêt des âmes)

Tango to Evora - Loreena McKennitt



Où était elle ?
D’abord… percevoir son corps. Les mains liées dans le dos. Un foulard sur les yeux et la bouche. Elle était couchée à même le sol, humide et même moite de la rosée du matin. Ou alors il avait plu. Le bruit qui l’entourait, feutré, lui faisait comprendre qu’elle devait être sous une tente. Et puis ce bruit. Des gouttes. Il pleuvait.

Un gémissement plus loin. Dans le même lieu.

Mmmmmmmmppphhhhhh… grouuuuuuuumphhhhhh…
Lfiuffffffffff…

Rha… fichu bâillon. De mémoire de Vestale jamais injure pareille n’avait été osée. Et maintenant… plus de détails sur le lieu… Qui étaient ses ravisseurs et ce qu’ils comptaient faire d’eux.
Et avant tout… s’asseoir. Elle se tortillait comme elle pouvait. Elle sentit une barre lui bloquer le chemin. Elle se tortilla encore. Un pied… de table ? De chaise ? Peut être un appui. Non…
Un bruit mat sur le sol. Ce n’était pas comme ça qu’elle allait s’en sortir.


Ah ELLE est réveillée.

Une voix masculine. Chaude et grave. Antipathique à souhait aussi. Elle sentit une poigne ferme la soulever comme une plume. Et la voilà assise sur ce qui était bel et bien une chaise.

Garder sa dignité.

Elle se tenait droite, la tête haute. En profiteraient ils pour l’égorger ? Elle aurait voulu voir sa mort en face.

En fait non. Elle ne voulait surtout rien voir. Tant que ce serait plus rapide que l’agonie de sa sœur. Elle sentait des mains tripoter son visage.


Ne pas bouger.

Elle avait envie de se débattre, de s’écarter. Le manque d’hygiène perceptible par l’odeur de ces mains. Que lui faisaient ils donc ? ils allaient l’étrangler ?


De l’air.

Un soulagement. Ses baillons étaient ôtés. Elle respirait mieux. Elle ouvrit grand la bouche, sa mâchoire engourdie. Et ses yeux. Douloureux. Et la lumière déjà vive… Combien de temps avait elle été inconsciente.


Hurler ?

Comme s’il lisait son esprit.

Inutile de hurler. Regardez ce que ça a valut à votre frère.

Effectivement. Lucius était assis, attaché à sa chaise et bâillonné. Lucrezia lança le regard le plus méprisant qu’elle put.

Charmant. Enlever une Vestale est déjà un crime impardonnable. Mais en plus l’un des vôtres. Un Sénateur. Vous avez donc si peu d’honneur et d’estime de votre rang ?

L’homme partit d’un grand rire.

Ne vous emballez pas. Je ne suis pas Sénateur. Je suis un ennemi du royaume même.
Vraiment ?
Venez !

Il la tira debout et la fit sortir sans ménagement. Ses jambes fourmillaient au point d’en être douloureuses. Chaque pas lui coutait.
Mais dehors…
Un village de tentes sales, abimées, usées, certaines tenant debout par miracle. Quel était ce lieu de misère. Certes certains Vespasiens n’étaient pas riches. Mais on n’abandonnait pas ainsi les siens.
Les yeux de Lucrezia ne parvenaient pas à s’habituer à cette triste pauvreté.

Où sommes nous ?
Dans un camp qui fuit votre autorité Vestale !

Un quoi ? Mais qui ? Des renégats ? Des… ses yeux se portèrent alors sur cette immense croix.

Des chrétiens. Elle avait été enlevée par des chrétiens.
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MessageSujet: Re: Camp retranché   Camp retranché Icon_minitimeSam 26 Juil - 20:27

8.

Musika per favore!

La conscience revint et avec elle la douleur du coup qu’on avait porté sur son crâne. Il en était sûr! A présent il devait porter une belle bosse sur la tête..Mis à part ce détail technique, il entendit soudain des voix. Quelqu’un venait mais qui? Avec ce sac sur la tête, il ne voyait strictement rien et de plus il ne pouvait pas parler, toujours ce fichu bâillon qui lui entravait la bouche. Soudain on lui ôta le sac et alors il put voir les auteurs de cette agression. Lucius fronça les sourcils et devint rouge à vouloir insulter cet homme qui avait osé une telle infamie! Mais bon, voilà.. il portait encore ce maudit bâillon.

- hpfffmpp!!!!

Il vit l’homme s’approcher de sa sœur et fronça les sourcils de plus belle, mais comprenant que l’inconnu allait retirer les bâillons de la grande vestale, il se calma. Peut-être qu’elle saurait les convaincre de les relâcher tous les deux, même si les beaux discours étaient plus de son ressort que de celui de sa sœur. Ainsi, toujours fermement ligoté à sa chaise et un bâillon sur la bouche, il assista à cet étrange échange entre leur agresseur et Lucrézia. Il ne comprenait strictement rien aux paroles de l’homme sauf qu’il n’était pas à la solde des sénateurs. Mais lui, quand allaient-ils le libérer? Seulement au lieu de s’occuper de lui, l’homme entraîna sa sœur à l’extérieur de.. de ce qui avait l’air d’être une tente. Lucius s’énerva et commença à s’agiter sur sa chaise, laissé seul dans cet endroit crasseux.

- hmppfflfmmm!!!!!

C’est alors qu’elle apparut, elle, elle la princesse de ses rêves, la femme parmi les femmes… Rachel venait de soulever le pan de toile pour entrer dans la tente et aussitôt Lucius cessa de s’agiter. Son regard brilla de joie à défaut de pouvoir sourire.

- hchlllll!!
- Lucius…

Le cœur de Lucius s’emballait tandis que Rachel s’était approchée pour lui ôter le bâillon qui l’empêchait toujours de parler. Et enfin, enfin il fut libre d’exprimer sa joie, son bonheur de la revoir elle, et Lucius toujours fidèle à lui-même ne fut pas avare de parole.

- Haaaaaaaaaa Rachel !! Tou es venue me sauver! Alors ça, si jé m’y attendais! enfin si un peu, je savais que tu ne pourrais pas te remettre de ma disparition, jé savais qué tu ferais tout pour mé retrouver et voilà.. voilà tu es là … Aaaah Rachel, ma principessa !!! Détache-moi vite qué je t’embrasse! Si tu savais combien je souis content dé té voir!! Madonna! ils ont osé enlevé mia sorella, Lucrézia.. Vite, il faut s’en aller d’ici.. ah mais je parle tropo forte… J’espère qu’ils né m’ont pas entendu! Vite …alors .. Rachel? Tu né veux pas me détacher?.. il faut se dépêcher, il vient de sortir… Rachel?

Mais Rachel avait prit un air triste et s’était reculée d’un pas, avant de baisser les yeux.

- je ne peux pas, Lucius.
- Ma perké?? ah je sais, il te faut un couteau.. pour couper les liens, ces crétinos ils ont trop serré les liens.. ah ma regarde, il y a ma dague juste là.. regarde, Rachel… là… Rachel??

Elle ne réagissait toujours pas, et Lucius ne comprenait pas. Il avait perdu son sourire et à la place, affichait une expression inquiète.

- Rachel?
- Je suis avec eux..
- quoia? ils t’ont enlevé aussi ? Aaaah les Stronzo !!! Ils ont aussi attaqué ma principessa! Jé vais leur faire regretter! Je les ferai jeter aux lions, comme ces Chrétiens crétino!
- Lucius!
- quoi tu n’aimes pas le coup des lions? alors on les fera lapider sur la place publico.
- NON, je suis une chrétienne moi aussi.

Cela suffit cette fois à clouer le bec du pauvre Lucius, dont les yeux s’arrondirent comme des soucoupes, alors il comprit enfin pourquoi elle était là.

- Alors tu es avec eux?
- oui je te l’ai dit..
- c’est toi qui as..
- oui je les ai aidé à enlever ta sœur, mais je ne savais pas que tu serais avec elle.

Mais au lieu d’éprouver de la colère ou de la haine, Lucius ne ressentit qu’une immense tristesse. Lui si sensible ,venait de comprendre que la femme qu’il aimait tant venait de le trahir, lui, mais aussi sa sœur, et en plus elle était chrétienne. Alors que Rachel devait s’attendre à une explosion de colère, Lucius commença à sangloter..

- mais alors, tu né m’as jamais aimé! Et moi .. et moi je croyais qu’on pourrait se marier, je voulais faire dé toi ma principessa.. mais à présent, ça n’est plu possible… Jé crois pas qué ça existe une principessa chrétienne.. Oh madre mia…pourquoi, tu me fais ça, Rachel? Pourquoi tu m’as trahi`?? Moi je suis amoureux de toi, et toi tu me dis que tu es …..Oh c’est trop terribile!!!

Lucius voulut essuyer les larmes qui coulaient sur ses joues, mais il était toujours attaché à sa chaise. Il renifla comme un enfant et dans un hoquet demanda:

- Il faut que jé mé mouche, tu n’aurais pas un mouchoir?
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MessageSujet: Re: Camp retranché   Camp retranché Icon_minitimeMar 29 Juil - 11:42

3.

Elle était désolée. Sincèrement. Elle n'avait jamais souhaité le blesser. Il était si gentil malgré son comportement parfois étrange.
Rien que sa demande de mouchoir. Elle ne savait plus si elle allait pleurer avec lui ou rire. Elle sortit un mouchoir qu'elle avait dans sa manche et essaya ses yeux doucement.


Je suis désolée.

Elle lui passa une main sur la joue pour le réconforter. Elle se sentait coupable maintenant.
Elle... elle... mais... mais pourquoi il lui parlait d'amour. Ça n'avait rien à voir !


Lucius écoute moi !
Sniiiiiiiiiiiiiiiiiiiif voui?
je...Nous n'avions pas le choix. Ta sœur nous tue. Nous extermine même. Nous n'avons rien fait de mal. Nous voulons vous le prouver. Nous sommes normaux. on... on ne devrait pas mourir pour un Dieu.
Ma.. mais c'est pas un Dieu le votré ! Il est muerto ! Kaput ! Les vrais Dieux ils meurent pas eux !

Mais Il est Vivant ! Il est ressuscité ! Oh Lucius tu ne comprends donc pas notre foi. Essaye au moins !
Rachel ?

Rachel se retourna. Elle avait sursauté,comme prise en faute. Pourtant elle ne faisait rien de mal que de prendre soin d'un Sénateur qu'il fallait réussir à convertir. Corentin revenait avec la Vestale. Elle détourna les yeux devant la fureur de Lucrezia. Mal lui en prit. Sans que personne n'ait réagi, elle avait bondi sur elle et tentait de l'étrangler.

Sale traitreeeeeesse ! Comment as tu osé te vendre à ces hommes !

Corentin déjà empoignait la Vestale et la gifla. Il était prêt à tout pour que les Chrétiens soient libres. Le but de leur communauté était de montrer les bienfaits qu'ils faisaient. Leur vie pacifiste et calme. Mais lui... il pensait qu'il fallait combattre armes à la main. Tuer autant de Vespasiens qu'eux ne tuaient des Chrétiens.
Rachel avait pensé qu'au milieu des Siens il aurait été calme. Et puis respectueux du rang de Lucrezia. Mais dans cette tente, isolés de tous...

rachel frissonna.


Corentin arrête. Lache la !
Mail veut battre ma sorella ! Yé vé lé toué !
Non Lucius ne bouge pas.
Je suis chef de ce camp et je fais ce que je juge digne de faire.
Crois tu qu'il soit digne de frapper une femme ? Crois tu qu'être violent servira à notre Foi ?

Rachel sentait la colère la gagner. Elle savait le mal que faisait la violence. Après son père...non hors de question que son fiancé soit pareil.

Ne te mêle pas de ça !
Que crois tu ? Qu'en m'aidant je vais te pardonner ?

Elle blêmit. Elle savait que Lucrezia lui en voulait. C'était normal. Mais de l'entendre et le voir était autre chose. Combien d'années déjà était elle à son service. Combien de fois avait elle vu un des siens au supplice. Elle adorait Lucrezia mais sa cruauté et son intolérance face à d'autres fois...
Elle était surprise que la Vestale n'ait pas encore attaqué le royaume voisin d'Utopia...
quoique le royaume restait quand même assez refermé sur lui même.


Je n'attends rien de toi Lu. On m'a demandé de t'amener ici et j'ai rempli ma mission. Maintenant mes amis, ma communauté va te montrer ce que signifie être chrétien.
Et ensuite ? Soit je me convertie soit je meurs ?
Je ne peux pas te dire encore.

Elle n'osait pas regarder Lucius. La colère de Lu lui était préférable à la peine qu'elle avait infligé à cet homme qu'elle.. Qu'elle. Qu'elle respectait. Voilà c'était ça. Une main sur son front, elle se demanda ce qu'elle allait devenir.

Finalement... Si... elle se sentait coupable. Sentant les larmes lui monter, elle préféra sortir dans un mot.
Maintenant qu'elle regrettait, elle se demandait comment elle allait faire pour se faire pardonner.
Il fallait se rendre à l'évidence. Pour sa Foi elle avait sacrifié une amie et...
Elle soupira. Ce que Lucius lui avait dit... Ces mots d'amour...

Elle ne savait pas trop quoi penser. Peut être était il sérieux. Après tout cela faisait bien des mois qu'il la taquinait à ce sujet même si elle ne l'avait jamais cru sérieux. Et il continuait ici... Ou alors il voulait la rendre responsable.

C'était terrible. Que faire. Et que croire ?

Elle se dirigea alors vers l'église. Sa seule ressource serait la prière.
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MessageSujet: Re: Camp retranché   Camp retranché Icon_minitimeDim 7 Sep - 19:42

9.

Ces deux là étaient donc des chrétiens. Quelle misère! Quel gâchis! La femme qu’il aimait était chrétienne et d’après l’expression de Lucrézia, elle allait comme les autres finir dans l’arène au milieu des lions. Enfin pour ça fallait-il qu’ils parviennent à s’échapper, et que Lucius cessa de verser des larmes de crocodiles. Pour la énième fois, alors que l’homme dénommé Corentin avait à nouveau ligotté sa sœur sur une chaise à côté de lui, et quitté la pièce à son tour, Lucius renifla bruyamment.

- Lucius, veux-tu bien cesser de pleurnicher?? Je n’arrive pas à me concentrer!
- Ma yé ne peux pas m’en empêcher! C’est plou forte qué moi.. Aaaaah là là, cette femme m’a brisé lé cœur. Jamais yé n’aurais cru qu’elle mé trahirait.
- elle m’a surtout trahi moi.. Mais elle payera pour ça!!! Je peux te le garantir!

Lucius renifla une fois de plus et leva sur sa sœur des yeux de chien battu.

- tou veux vraiment la jeter aux lions?
- trop doux pour une telle traîtrise!
- ma non, ma non, attend, on peut encore en parler no?
- Lucius, mais ouvre donc les yeux! Jamais cette femme n’aura quelconque sentiment pour toi!

Lucius se rengorgea tel un coq.

- Hey, dis qué yé né souis pas assez beau pour loui plaire!
- non ce n’est pas toi.. mais Lucius, tu mérites mieux que.. que cette infâme chrétienne!
- Si, enfin no, ma si elle n’était pas Chrétienne, tu crois que y’aurais pu la marier ?
- Je crois que ce n’est pas le moment de penser à ça, tiens, aide-moi plutôt à défaire ces liens.
- ma comment ?? yé n’ai pas de couteau!
- essaie donc!

Alors le sénateur soupira, et commença à sautiller sur sa chaise pour tenter de se rapprocher de sa sœur. Mais l’exercice demandait beaucoup d’effort, et Lucius n’était pas spécialement doué en sport. Alors soudain, il perdit l’équilibre et sa chaise se renversa dans un grand vacarme, le retrouvant allongé face contre terre.

- Aie aie aie .. Mamamia! Porca miséria! si yé ténais le crétino qui fait cé trou dans lé sol.
- Lucius! Relève toi vite! J’entends du bruit, ils reviennent!
- Hého.. relève toi vite, yé souis pas un super homme moi…et yé mé souis fait très mal en plous..yé souis sour que yé saigne!
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MessageSujet: Re: Camp retranché   Camp retranché Icon_minitimeLun 8 Sep - 20:07

25.

Plus que furieuse, Lucrezia se tortillait sur sa chaise dans l'espoir de se libérer. Les liens lui blessaient les chaires mais elle refusait... non... elle ne cèderait pas. Elle regardait d'un oeil noir son frère qui jouait les limaces par terre. Il était comme une épine dans le dos, là où on ne peut pas l'enlever. Pourtant elle l'adorait. Mais là... Elle commençait à se demander... Si elle avait la possibilité de s'enfuir... Lucius serait sans doute un fardeau.
Elle repoussa immédiatement l'idée. Ils fuieraient ensemble ou pas du tout. Elle se sentait déjà coupable d'avoir songé à pareille traitrise. Elle était presque pire que Rachel.

Pour le moment le seul objectif devait être de se libérer de leurs liens. Ils aviseraient ensuite. Le temps était à l'improvisation. La Vestale pesta contre son éducation. Elle savait prier, parler, mais quand il s'agissait de défaire des liens ou courir, elle était une bonne à rien.
Pourquoi diable son mari ne lui avait pas appris l'essentiel ? Et Où était il ?

Trop tard. Un homme entrait déjà. Il était grand, massif, et blond. Pour la région c'était étrange. Les Vespasiens étaient souvent bruns... ou aux cheveux noirs. Mais lui était très blond, presque blanc. Ses yeux bleus, couleur acier, la clouèrent sur place. Il était si menaçant... et pas Vespasien, elle l'aurait juré. Elle hésita à lui parler mais le regard la persuada de n'en rien faire. En plus il ne parlait peut être pas la langue. Il malmena un peu Lucius. Il fallait dire qu'il faisait bien deux têtes de plus... aussi bien de haut que de large. Quant à ses mains... on aurait dit des roues de char. S'il lui collait une baffe, elle était à peu près sure d'arriver directement à Ynys Priden.
Lucius gémit mais ne pipa mot. Rageuse, Lucrezia se dit qu'avec un peu de chance ça lui mettrait du plomb dans l'aile. Déjà il était assis et tout était à refaire. Cette fois il était à l'autre bout de la pièce. Autant dire mission impossible. Elle soupira et se résigna un bref instant. Ils sortiraient d'ici les pieds devant.


Elle ferma les yeux, cherchant ce qui pourrait bien les sauver tous les deux. Déclarer qu'elle était enceinte ? Espérer qu'Oliviel arriverait les sauver ? Et si son mari débarquait avec toute l'armée histoire de tous les anéantir ? Ils serviraient de boucliers humains sans doute. Ou de rançon... ou pire.

Un pan de la tente se leva. La traitresse se présenta avec un sourire contrit. Elle avait un hématome violet sous l'oeil. Quelqu'un l'avait frappé et visiblement pas de main morte. Lucrezia eut un sourire mauvais. Dommage que ce ne soit pas elle qui le lui ai collé. Déjà Lucius s'inquiétait.

ma... Cara mi... Heuuuu... Rachééél... Comment tou va ?
On fait aller.

Elle avait défait les liens du Sénateur et s'activait sur ceux de la Vestale. Interloquée, Lucrezia la regarda d'un oeil soupçonneux.

Tu veux nous tuer hein ?
Quoi ? Je te relâche Lulu.
Tu vas faire croire qu'on tente de fuir et tu nous tueras ensuite. Lucius, ne BOUGE pas.
ma... j'ai des fourmis dans les yambe moiaaa !
NE BOUGE PAS !
Tenez !

Rachel ne regardait pas Lucrezia en lui tendant un rouleau. La Vestale s'en saisit. Rachel, elle, ne fixait que Lucius.


Tiens, prends. C'est votre laissez passer. Pour circuler dans le village.
Pourquoi faire ?
Vous êtes ici pour comprendre notre mode de vie. Pour ne plus nous haïr. Pendant les deux prochaines semaines vous pourrez aller où bon vous semble.

Elle marqua une pause. Lu se raidit. Elle savait qu'il y avait un piège. Une condition ou un « mais » qui viendrait gacher cette pâle copie de la liberté.


En revanche, vous êtes tenus d'assister à nos offices religieux.

Lucrezia ouvrit la bouche. Ou plutôt sa machoire tomba. Comment pouvait on lui imposer de respecter un culte païen et impi.

Jamais.

Méprisante, elle avait dit ça d'un ton calme et posé. Mais son regard, lui, lançait des éclairs. Elle n'avait qu'une envie, lui sauter à la gorge et lui faire payer le prix de sa trahison.


Lu... pas de faux mouvement. Je te connais.

Rachel la regardait d'un air désolé.

Écoute. Nous disposons de deux semaines. À ce moment là... le Conseil verra ce qu'il fera de vous. En fonction de votre comportement et de... Vos... hummmm... bonnes intentions à l'égard des communautés chrétiennes.

Rachel saisit la main de Lucrezia. La Vestale tenta de la récupérer mais la chrétienne était plus forte qu'elle ne le pensait.

Deux semaines... juste deux... soyez calmes par pitié... je... je vous expliquerais plus tard... Corentin va revenir et...

Elle posa une main sur son hématome. Elle regardait Lucius d'un oeil implorant.

Lucius... ne fais pas de folies... Par pitié.

Lucrezia pinça des lèvres. Cette femme osait faire croire qu'elle tenait à son frère. Vile menteuse. Elle le payerait tôt ou tard. Inutile de jouer aux filles énamourées. Elle soupira. Lucius, lui, semblait baver devant Rachel. Lu leva les yeux aux ciels. Celui là pour un jupon, il irait aux Enfers.
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MessageSujet: Re: Camp retranché   Camp retranché Icon_minitimeJeu 11 Sep - 8:16

10.

Lucius dévisageait Rachel sans plus vraiment écouter la conversation entre elle et sa chère sœur. La lumière de sa vie, cette femme qui lui avait volé son cœur avait été odieusement frappée, et Lucius connaissait le coupable de cet acte. Il tuerait cet homme, malgré la demande de Rachel, il tuerait ce Corentin de ses mains, ou peut-être l’enverrait-il aux lions? Cette autre solution serait toujours envisageable, enfin quand ils seraient rentré à Vespasia et qu’il aurait rendu cet homme à l’esclavage, car c’était tout ce qu’il méritait.

En attendant. . mais en attendant qu’allaient-ils faire lui et Lucrezia dans ce camps de chrétien? Assister à la messe? Ca aurait pu être intéressant, oui pourquoi pas. Lucius était de nature curieuse et n’avait rien contre le fait d’assister à un nouveau spectacle.

- alors ça sérait comme des vacancia?
- Non Lucius voyons.
- ma si! oun cadre différenté, ah tien, on va dormire dans des tentes? ça mé rappelle l’enfance ça! Ma dis-moia Rachel, après toutes ces aventures j’aimerai prendre un bain.. Est-ce que tou pourrais dire à tes amis dé m’en préparer?
- mais Lucius, tu n’es pas ici comme dans ton palais!
- ah mais ça yé lé sais! C’est comme les vacancias! Bon alors oun maillot dé bain.. c’est possible? Y’a oun lago dans lé coin? na parce qué yé sais qu’on est pas vraiment proche dé la mer. C’est un peu ennuyeux mais.
- Je ne crois pas que c’était le but que ces gens poursuivaient en nous emmenant ici, Lucius..

Lucius était ennuyé, il ne comprenait pas vraiment ce qu’on attendait de lui. Il avait été « dressé » à diriger un peuple, pas à observer les autres sans avoir son mot à dire! Pourtant c’est-ce qu’il devrait apprendre à faire ces deux prochaines semaines, et ça ne serait pas facile pour lui.

- Ma alors on va faire quoia? Y’a des jeux? des gladiatoré et tout ça? Alors dis-moi Rachel, quel est lé programme?
- prier pour votre salut et apprendre à vous intéresser aux autres.

Sans faire de cas de sa sœur qui fulminait, Lucius fit une moue perplexe.

- prier ? Ma c’est quoia ça? Allons Rachel, et si nous faisions plutôt oun ballade? hein? viens avec moi, et tou mé raconteras touté les miséres qué cet homme te fait.
- Non Lucius je t’en prie…
- ma prier, prier … Hé, on ne va pas faire qué ça quand même no? si? Lucrezia dis-lui quoi!…
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MessageSujet: Re: Camp retranché   Camp retranché Icon_minitimeJeu 11 Sep - 22:24

4.

Le regard si triste de Lucius finit par faire fondre Rachel. Elle allait le payer très cher par la suite, elle le savait déjà. Mais comment lui résister. On aurait dit un petit garçon qui avait subit une terrible injustice. Il était si mignon et elle était si... Elle leva la main comme pour caresser sa joue mais se ravisa... enfin... jusqu'à ce que Lucius la récupère. Elle se sentait rougir. Elle lança un coup d'oeil anxieux vers l'entrée de la tente... Si Corentin ou certains de ses amis entraient maintenant, ils étaient tous cuits.

ma... Rachèlééé...
bon... d'accord. Je vous l'ai dit, z'êtes libres de circuler. Lulu... y a un office religieux dans deux heures... Fais comme tu veux mais il vaudrait mieux pour nous trois que tu y sois.
Nous trois ? En quoi ça te concerne ?

Rachel commençait à en avoir marre de cette Vestale... cette amie si sure d'elle, de sa foi, de ses principes, qu'elle n'en admettait pas d'autre. Elle avait des qualités. De celles qui étaient suffisantes pour faire culpabiliser la Chrétienne. Elle s'était attachée à cette tête de mule qui osait faire face à des hommes plus grands et plus forts qu'elle. Lucrezia n'avait pas peur de jouer des jeux dangereux, de dépasser certaines limites pour ce qu'elle croyait juste. Mais le problème était là... Son sens de la justice était inique et abominable pour beaucoup.

Elle désigna son oeil au beurre noir.


Tu crois que tout est gratuit hein ? On t'a toujours tout offert. Mais ce n'est pas le cas pour certains ?Que sais tu de ma vie ? Pauvre Lu... Pauvre Vestale... Tu as les hommes à tes pieds, tu imposes ta loi à un peuple et tu crois que tu vas faire de même ici ? Ne me donne pas de leçon... j'ai fait au mieux pour votre vie, votre sécurité... au détriment des miennes... mais tu t'en fiches... tant que tu conserves ton précieux pouvoir. La vie, elle a moins de prix que ça... Surtout si on est chrétien.

Pourquoi ne pouvait elle pas comprendre ou au moins faire un effort. Mais las... Lucrezia sortit en trombe de la tente. Elle lui avait juste lancé un regard furibond. Il vaudrait mieux que les prochains jours ce soit Rachel qui soit sous escorte et qu'elle ne tourne pas le dos à la Grande Vestale.

Lucius ? Ça tient toujours cette balade ?
Bien sour qué oui... mano dans la mano hein... comme deux amoureux.
heu oui mais non... ça va pas le faire.
Pourquoiiii ?
Et bien... heu... Lucius assieds toi tu veux bien ?

Il obéit gentiment. Encore une fois elle voyait ce petit garçon en lui. Un mot lui vint à l'esprit mais elle le chassa très vite. Elle n'avait pas le droit. Elle s'assit à côté de Lucius et lui prit la main.

J'ai... Jeune on a voulu me marier de force et je me suis enfuie. J'ai fait des tas de choses... de grosses bêtises même.
Ma jé m'en fiche... yé taime comé tou é.
je... j'ai rencontré un groupe de Chrétiens... ils bougeaient sans cesse et m'ont sauvé la vie. Je les ai suivi. Ils m'ont convaincu de leur Foi... et de la voie qu'ils avaient prise.
Rachel...
Chut !

Elle posa un doigt sur sa bouche.

Écoute moi d'abord. J'ai une dette envers eux. Et... Corentin... Enfin... Il m'a demandé de l'épouser. Je n'ai pas pu refuser. Par amitié pour eux tous... Ici.
Tou veux dire ??
Que je suis fiancée Lucius.

Elle baissa la tête pour ne pas voir le regard de Lucius. Elle savait qu'elle devait lui faire de la peine. Mais c'était le mieux pour eux deux. Il allait renoncer à elle. Et elle l'oublierait avec son si ... merveilleux... fiancé.

Convaincue d'avoir fait le bon choix, il fallait qu'elle mette de la distance avec le Sénateur.
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MessageSujet: Re: Camp retranché   Camp retranché Icon_minitimeVen 12 Sep - 14:59

26.

Comment avait elle osé lui parler sur ce ton ? Lucrezia avait bien conscience qu'elle ne pouvait pas esquisser un geste sans violent sans prendre un trop sérieux risque. Elle serra les poings et sortit en trombe. Rachel ne comprenait rien. Et cette impie tentait en plus de corrompre son frère. Elle ne savait pas ce qui était le pire. L'ignorance ou la trahison. Pourquoi n'avait elle pas souhaité se convertir à la Foi Vestalienne ? Après tout son Dieu ne réussait que les pouvoirs de tous les Dieux du culte de son royaume. Où était le mal et la différence ?
Lucrezia réalisa que cet argument pouvait être valable dans l'autre sens et se mordit la langue pour ne pas hurler de colère et de frustration.
Pourquoi le culte Vestalien ? Simplement parce que c'était le sien. Le royaume de Vestalia... au service des Vestales qui l'avaient sauvé d'une ruine certaine.

Elle soupira et égara ses pas dans le village sans trop regarder où elle allait. Elle ne voyait rien que son malheur. Décidément... les Dieux devaient être contre elle. Et puis aller à la messe.

Elle ruminait son malheur comme on craint la peste. Elle ne souhaitait qu'une chose, décamper de ce lieu de perdition. Elle sentait dans son dos une présence. Nul doute que ce... Corentin la faisait suivre. Il avait l'air d'être violent et franchement hostile.
Si Rachel disait vrai, il allait être dur de survivre au-delà des deux semaines. D'une part elle ne serait pas capable de supporter une provocation de ces Infidèles. Et puis quand bien même elle ferait preuve de mansuétude pour ces grottesques païens, cet homme ne les laisserait pas partir aussi facilement.

Une étrange musique stoppa le fil de ses pensées. Elle releva les yeux et se dirigea, dans le méandre des tentes, vers le lieu d'où provenait ce son. Une petite fille, de dix ans environ, jouait d'un instrument à corde. Il était bien trop grand. La petite posait ses doigts sur différentes cordes et ses mains semblaient voler littéralement.
Lucrezia était subjuguée. La petite avait un don certain et cet instrument était si fascinant.
La gamine cessa net de jouer. Lu comprit que sa présence dérangeait. La pauvre enfant ne savait pas encore qui elle était.

Bonjour. Je suis Lucrezia, la Grande Vestale. Continue de jouer pour moi je te prie. C'est très beau.


La petite se leva. Lucrezia était heureuse de voir quelqu'un qui avait un peu de respect et de considération pour son rang.
Mais elle partit en courant et disparut si vite que Lu se demanda si ce n'était pas une apparition.


Mais... attend ! Reviens.
Vous lui faites peur.

La Vestale se retourna très vite. Elle ne voulait tourner le dos à personne ici. Elle pourrait très bien finir poignarder dans le dos. C'était des techniques perfides et chrétiennes ça.

Un homme grand, aux cheveux noirs et longs la fixait avec un regard sarcastique qui était comme une gifle. Elle pinça les lèvres pour ne faire aucune réflexion désagréable. Mais c'était très dur.


Vous me voulez quoi ?

Elle savait bien qu'il aurait mieux vallut qu'elle trace son chemin loin de lui. C'était cet homme qui était chargé de « veiller » sur elle ?

Rien... je regarde. Et j'admire votre habileté à vous fondre dans le décor.

Il lui fit un sourire ironique. Il se moquait d'elle.

N'ai je donc pas le droit d'inviter une enfant si douée à faire un peu de musique pour moi ?
Pour vous ? C'est bien là le problème.

Son visage s'était figé en un masque glacial. D'accord. Il ne l'aimait pas. Mais en quoi la musique...

N'allez pas trop loin. Vous vous éloignez de l'Eglise et vous DEVEZ assister à l'office.

Il fit demi tour et repartit, en la laissant là... en plan... et encore une fois furieuse.
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MessageSujet: Re: Camp retranché   Camp retranché Icon_minitimeSam 13 Sep - 21:54

11.

Ambiance!! Camp retranché 97585

Lucius ne renoncerait pas pour autant, ce n’était pas parce que la femme de sa vie était fiancée qu’il allait la laisser tomber. Il lui prouverait qu’il valait bien plus que ce..Corentin.. et que lui au moins saurait l’aimer comme elle le méritait, elle son étoile dans la nuit, son soleil en hiver, la lumière de son cœur. Et puis un fiancé, ça pouvait facilement être empoisonné, assassiné, ou pourquoi pas avec son statut de Chrétien, offert aux lions?….

Le sénateur s’y voyait déjà.. Lui assis sur la grande estrade, baissant le pouce pour indiquer aux lions qu’ils pouvaient dévorer tout cru le maudit fiancé. Puis ensuite sa vision devenait vraiment très belle avec Rachel qui courait vers lui et lui vers elle et…

- Lucius!!

Lucius cligna des yeux, affichant l’expression de l’homme complètement amoureux, et complètement abruti.

- LUCIUS!!
- ma quoia!! qué ché? ha Rachel, tou sais, ça n’est pas un problème ton fiancé..
- Ecoute, je n’ai plus le temps de discuter de ça avec toi à présent. Il faut qu’on se rende à la chapelle.
- la chapelle?
- oui pour l’office religieux.
- ma c’est quoi ça? ah siiiiii lé spéctacoulo!
- un spectacle ? mais non non. tu fais erreur.
- ah mais oui oui jé vais bien y aller avec toi.. Sois mon guide et jé té suivrai aveuglément!

Le sénateur s’exprimait avec emphase, un large sourire sur son visage, les yeux brillants et confiants en cette femme qui était la lumière de sa vie, etc..etc.. Rachel renonça à discuter et le guida jusqu’à un petit édifice qui avait été construit récemment. Elle le fit assoire sur un des bancs, guettant l’apparition de la grande vestale qui finit par faire son entrée, les yeux furibonds. Quand celle-ci vit son frère, aussitôt elle se dirigea vers lui. Lucius se déplaça alors sur le banc pour lui faire une place.

- Ah té voilà!! Tou arrive juste à temps! lé spectacoulo n’a pas encore commencé.. Bon les sièges né sont pas très confortable ma! qu’est-ce qué tu veux, ce n’est pas le grand amphithéâtre !

Des gens assis derrière eux, se penchèrent pour lui faire signe de se taire, le regard mauvais. Lucius s’agita en faisant le même geste, toujours tout sourire.

- ah si chouuuuttt.. ça va commencer.. SILENCIO… çA COMMENCE!!

Il se retrouva brutalement assis sur le banc, tiré par le bras, par sa chère grande sœur Vestale..

- ha regarde! Rachel va chanter, oh comme elle est jolie, on dirait oun ange! ah si si.. très jolie..

Lucius en totale admiration, se mura dans un silence béat, n’ayant d’yeux que pour la belle de son cœur. Puis il sursauta quand tous les autres reprirent le refrain en chœur. Ravi de cette grande idée, de faire participer les spectateurs, il entonna avec un entrain sans pareil, la chanson..

- Allleeeeeeeee alleeeeeeee alleeeeeellouuuuuuhiiiiiiaaaaaa!!!!
- Lucius, arrête!!! Tout le monde nous regarde!
- ma j’aime bien cé spectacoulo!

mais alors tout le monde se rassit et tous écoutèrent l’histoire que raconta un étrange homme vêtue d’une toge blanche et d’une écharpe mauve. Lucius se pencha pour murmurer à l’oreille de Lucrézia.

- ça doit être l’acteur principalé. Il joue bien hein… très fort pour raconter les storias.
- chuuuuuutttt

Lucius se retourna pour lever la main en signe d’excuse pour les autres spectateurs. Puis tâcha de se concentrer sur ce que raconter l’homme en toge blanche.

- Puis il prit le pain, le rompit et le tendit à ses disciples.. Tenez et prenez cela en mémoiaare de moi.. Car ceci est mon sang et….
- ma c’est bizarre hein.. là j’ai pas tout compris..

Lucius regarda sa sœur, elle était verte de colère. Se méprenant sur la mine de la grande Vestale, il continua en chuchotant.

- Ma tou sé, jé suis sour qué si on montait un spectacle comme ça chez nous à Vestalia, y’aurait aussi beaucoup dé succès.

Soudain l’homme invita les gens à se lever à nouveau, et aussitôt Lucius bondit de son banc, pour imiter de sa voix de stentor les étranges paroles que chantaient les gens assistant comme lui au spectacle. et quand le chœur des anges s’arrêta, Lucius applaudit à tout rompre..

- BRAVAaaaa.. Bravissimooooo, aaaah que c’est joli! Brava!!
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MessageSujet: Re: Camp retranché   Camp retranché Icon_minitimeMar 16 Sep - 10:05

27.

Nan mais tu veux bien cesser tes conneries Lucius ?

Lucrezia avait parlé « un peu » fort et de façon un peu trop légère aussi. Soudain très gênée par la familiarité de son langage elle se rassit immédiatement et cacha son visage dans son châle. Ce n'était certainement pas comme ça qu'ils allaient la laisser sortir. Mais hors de question de céder.
Mais quand même... Lucius devait bien se rendre compte qu'ils n'étaient pas au spectacle. Ce n'était en rien amusant que de devoir chanter et dire des choses qui ressemblaient à un lavage de cerveau. S'ils répétaient ça tous les jours, forcément, ils finissaient par croire ce genre de sornettes. Heureusement en deux semaines ils ne feraient pas assez de dégâts sur son esprit... Quant à celui de Lucius... bahhhh... de toute façon il resterait à la surface des choses... Comme toujours.

Son esprit pensait à cette punition. Ces pensées commençaient déjà à changer. Nettement moins positives en fait.

Et dire qu'elle allait devoir subir ça tous les jours... quatorze fois. Elle ne supporterait pas d'entendre encore une fois l'enthousiasme de son frère. Le baillonner serait sans doute la meilleure solution. L'autre aurait été de le tuer mais ça elle ne pouvait pas – pour le moment – s'y résoudre.

Elle attendit que tout le monde sorte. Mais visiblement personne n'était pressé. Ils se parlaient entre eux, lançant à Lu des regards qui allait de la franche curiosité à la profonde hostilité.
Elle leva les épaules, indifférente. Elle en avait vu d'autres, surtout ces derniers temps.

Mais Lucius lui semblait plus qu'enclin à imiter toute cette bande de chrétiens. Il se dirigea vers un petit groupe, main tendue, parlant comme eux.


Maaaaa... mes biens chèèèrs fratelli ! Embrassez moiaaa !
Lucius ! Reviens là !

Elle l'avait murmuré mais suffisament fort pour que beaucoup se retournent. Rachel et Corentin qui s'étaient éloigné un instant, visiblement dans le but de se disputer, revenaient. Il avait l'air plus que fâché. La brute épaisse semblait considérer Lucius comme un pestiféré qui ne devait approcher personne.

Lucius... m'enfin !
Lucius ?

Rachel s'approcha de sa démarche chaloupée. Elle ressemblait davantage à celle du palais qu'à la chrétienne. Plus séductrice, plus dangereuse. Ici elle passait pour un chaton trop doux. C'était peut être ça qui lui manquait surtout. Cet aspect là de son amie. Celle qui tenait tête, un rien vulgaire, mais qui était libre. Sans entrave. Sans cette brute...

Qui attrapait Lucius par le col et le rassit très vite à côté de sa soeur.

Y en ai marre... Cet espécia de malotrou... (
Camp retranché 671637 Camp retranché 671637 ) on ne trata pas ouné sénatoooré comé ça ! Yé té lé garanti Lucrezia Mia.
Non... Tu ne bouges pas.

Son ton était suffisament clair pour que son frère obéisse un instant. Ce fut Lucrezia qui se leva. Ses yeux lançaient des éclairs.

Corentin avait déjà tourné le dos dans le but de sortir mais Lu le rattrapa et lui tapota sur l'épaule pour qu'il se retourne.

Pourquoi fit elle ça ? Réflexe ? Ou c'était cet air farouche et immonde qui l'avait tenté ?
Quoiqu'il en soit elle lui abattit une gifle magistrale sur la joue. Et se mit à hurler, hystérique.

Que vous me séquestriez, moi, Grande Vestale, responsable du Culte, et chef politique de notre Royaume est déjà un Outrage. Mais une violence sur un Sénateur qui n'est coupable de rien hormis d'être mon frère... Vous outrepassez la bêtise autorisée. Ne vous avisez plus de le maltraiter.

Il avait laissé passer son éclat avec un froid dédain qu'elle reçut comme une gifle en retour. Mais sa colère ne retombait pas. Au contraire. Elle ne supportait pas qu'on puisse la traiter aussi indignement.

Vous avez fini ?

Calme. Dangereusement calme. Elle recula, soudain affolée à l'idée de ce qu'il allait se passer. Elle jeta un coup d'oeil vers Lucius que Rachel retenait en... Elle revint vers Corentin. Il allait la tuer. C'était sur maintenant.

Vous êtes libre de vous aérer. Pas de vous imposer ici. Vous nous persécutez. Et vous exigez de nous ce que vous nous refusez ? Qui est fautif ici ?
Savez vous combien de frères, de parents et d'enfants vous avez séparé par la mort ? Alors soyez déjà soulagée d'être encore vivante. Quant au Sénateur... j'ai quelques projets pour lui.
Pour vous... On va dire... l'isolement.
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MessageSujet: Re: Camp retranché   Camp retranché Icon_minitimeMar 16 Sep - 12:20

5.

Rachel resta sans voix devant l'éclat de Lucrezia. Elle risquait vraiment sa peau. Non pas que ça lui soit vraiment important... mais quand même si un peu. Et Lucius qui se levait pour sauver sa soeur... nan là c'était trop.

Lucius ne bouge pas...
si yé vé sauver sa sorella moiaaaa !
Non !

Mais il était plus fort qu'elle. Il l'écartait, l'air visiblement agacé. Il fallait le détourner de ce qu'il se passait sur le pas de la porte. Il fallait le retenir. Il fallait...

elle lui prit le visage et l'embrassa.

Folle. Elle était complètement folle. Mais Lucius semblait enchanté de l'initiative. Il posa ses mains sur ses hanches et l'embrassa langoureusement. Elle se sentait brusquement comme une chiffe molle. Pitoyable de se laisser séduire par un Sénateur, ennemi de son peuple.

Elle se dégagea quand le silence prit le pas dans l'église. Elle se signa en signe de contrition. Elle pouvait aller directement à confesse sans passer par la case départ. Quant à la punition qu'elle allait recevoir... Corentin allait faire un carnage.

Elle risqua un regard vers lui mais il lui tournait ledos. Il était blême de rage sans doute. En tout cas ses poings étaient serrés. Elle voulut aller vers lui... mais c'était sans compter sur Lucius.

Oh ce cher Lucius. Elle l'adorait... Sauf dans ces moments là... où...

Je le savais !! Tou m'aiiiiiimes !
Mais tais toi !
Non non le mundo doit le savoir !
Oui mais non pas tout de suite hein !

Corentin semblait entendre. Du moins était il possible qu'il n'entende rien ?

Que se passe t il ?
Rien rien. Comme d'habitude. Alors ? Heu...
elle part en Isolement. Il n'y a que ça à faire face à une telle folle furieuse enragée. Et toi ? Tu le... gères ?
Oui oui ça va !

Visiblement il n'avait rien vu. Il allait falloir mettre Lucius à l'abris parce que certains ici eux, n'étaient pas aveugles. Et Corentin était respecté de tous. Ils iraient tout lui dire une fois qu'elle serait sortie.

Elle se demanda si elle avait le temps de se cacher. Peut être à l'isolement. Corentin ou Lucrezia ? Le choix était cornélien.


Rachel ?
Hum ?
Suis moi !

Il la regardait étrangement.

J'arrive... je... Raccompagne Lucius...
Non.

Il claqua des doigts et le Sénateur se retrouva encadré par deux hommes.

Il va aller déjeuner dans sa tente... Seul.
Bon ben... j'arrive.

Elle lança un regard vers Lucius qui était sorti par les deux hommes. Il lui lançait un regard suppliant mais par miracle ne disait pas un mot.

Alors ?
Viens...

Il lui prit le bras d'autorité. Il le lui serra tellement qu'elle était sure d'avoir un bleu par la suite.

Le Sénateur. Il t'aime plus que bien hein... Ne me dis pas le contraire.
Alors je ne te dirais pas le contraire. Ça fait quoi ?
J'ai de nouveaux projets pour lui. Et pour toi.

Rachel se tendit. Il voulait quoi ? Il avait déjà fait des sous entendus mais là...


Un mariage. Nous allons sauver notre peau à tous par une épouse de Sénateur.
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MessageSujet: Re: Camp retranché   Camp retranché Icon_minitimeMar 23 Sep - 9:26

12.

Josh Groban: Mi Mancherai

Sous le choc, Lucius ne lutta pas alors que deux hommes le ramenaient à sa tente, le laissant brutalement retomber sur sa chaise. Mais le sénateur avait la tête bien trop ailleurs pour s’en formaliser. Il se sentait transformé par le baiser qu’elle lui avait donné, comme un rêve devenu réalité, il était devenu le rêveur amoureux qui rêvait tout éveillé. Et pourtant, elle l’avait bel et bien embrassé, devant tout un public de spectateurs, trouvant la fin idéale à ce spectacle qu’il avait bien apprécié, mais il ne s’attendait certes pas à en devenir l’acteur principal, celui qu’elle venait d’un baiser, de transformer en preux chevalier..

Lucius se sentait pousser des ailes. Il savait dès le premier regard échangé, qu’elle était la femme de sa vie, mais comment aurait-il pu espérer lui Lucius Détritus obtenir un seul des baisers de la belle? A présent, le monde pouvait bien s’arrêter de tourner, du moment qu’il pouvait espérer recevoir un autre de ses baisers. Et si pour elle, il devrait vaincre tous les monstres des légendes, et si pour elle, il devait affronter toutes les armées, il le ferait sans hésité! Il deviendrait son preux chevalier et lui offrirait le monde qu’il déposerait à ses pieds… Oui, il ferait d’elle sa reine car c’était ce qu’elle était, sa reine de cœur..

Alors qu’on raccompagnait sa sœur de manière un peu moins brutale que pour Lucius, ce dernier sans prêter attention aux airs furibonds de la belle vestale, se redressa avec les yeux brillant de bonheur…

- Ah mia sorella… alors tou a vu?
- ça pour voir…
- Elle m’a embrassé!!! AAAhh Maama Miaa !! Jé crois qué jé rêve… Lucrézia, pince-moi, dis moi que ce n’est pas youste oun rêve!! Aïouto! Ma tou m’a fait mal!
- tu voulais savoir si tu rêvais ou non,…tu as ta réponse.
- alors c’est oun miracle, comme ils le disent hein?… Elle m’aime..
- Oh Lucius tu ne vas pas pleurer tout de même!
- ah mé jé suis si heureux…
- cette femme te roule dans la farine!
- ha elle peut bien mé rouler dans tout cé qu’elle veut, tout cela m’est bien égal dou moment qué jé sais qu’elle m’aime..

Lucius s’agitait de plus en plus dans la tente, sous le regard exaspéré de sa sœur.

- Il faut qué jé lui fasse oun cadeau, ma ici, jé né rien à lui offrir.. Il faut que nous rentrions subito! Alors jé lui offrirai tous les bijoux qu’elle voudra, hein? vous aimez ça les bijoux, les femmes hein? Et ensuite et ensuite.. je.. je……..ah ben je l’épouserai!!!!
- Lucius tu es fou!!!
- Siii jé souis fou! Jé souis fou d’elle… et jé ferai d’elle ma reine!
- tu ne peux pas… elle est chrétienne..
- ha si.. ma non importante.. nous trouverons d’autres crétinos pour nourrir les lions!

Puis pris d’une inspiration subite, Lucius se retourna pour saisir les deux mains de Lucrézia…

- Lucrézia mia, tou veux bien m’accorder oun faveur?

Méfiante, elle le regarda les sourcils froncés..

- Il faut qué tu sois lé témoin dé notre mariage! hein? dis qué tu veux bien!
- mais enfin Lucius!
- Ma jé l’aime! Tu né peux pas mé refouser ça!!! tou es mia sorella.. et elle, elle est la loumière dé mon cœur, sans elle, jé né souis plus rien.. Elle est l’air qué jé respire, elle est la mousiqua qui m’enchante.. et..

Dans un élan plein d’emphase, Lucius lâcha les mains de sa sœur pour saisir le glaive à son ceinturon, mais bien entendu il n’en possédait pas, les chrétiens l’avaient désarmé.. Alors il tomba à genou aux pieds de sa sœur, et se frappa le torse avec force.

- si tou réfouse….. jé préfère mourir qué dé vivre sans elle…Et il té faudra m’achever, comme oun animalé agonisanté.
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MessageSujet: Re: Camp retranché   Camp retranché Icon_minitimeMar 23 Sep - 10:47

28.

si tou réfouse….. jé préfère mourir qué dé vivre sans elle…Et il té faudra m’achever, comme oun animalé agonisanté.

À ce moment là, très précisément, elle était prête à l'achever. Elle chercha rapidement un objet contondant des yeux dans l'espoir de le lui fracasser sur l'arrière du crâne.
Tous les Dieux de Vestalia savaient combien elle aimait sa famille et comptait pour elle. Mais Lucius était une épine dans son pied. Une grosse et douloureuse épine qu'il allait falloir extraire.

Pour le moment il fallait qu'elle élabore un plan. Et avec le Roméo larmoyant, jamais elle ne parviendrait à se concentrer. Il fallait qu'il sorte. Elle ne risquait pas de le faire elle, vu qu'elle était à l'isolement.
Encore que...

Elle chercha à sortir mais quatre malabars chrétiens, armés jusqu'aux dents, lui barrèrent la route. Elle n'insista pas. Après l'isolement, qui sait si elle n'aurait pas droit aux fers... ou pire. Elle recula prudemment.

Donc seuls Lucius, Rachel et Corentin pourraient rentrer. Guère plus de monde. Les gardes ne tenaient pas particulièrement à l'approcher plus que cela, persuadés visiblement qu'elle avait la peste, vu leurs regards dégoûtés. Elle le leur rendait bien d'ailleurs.

Lucius se remettait debout, essuyant la poussière restée sur ses genoux.


Alors ? Tou va faré quoi ? Tou va mé laissé l'éposare ?
Heu... là de suite... J'aimerais quelques fleurs pour décorer cette... tente.

Elle renacla avec mépris en désignant son cachot. Même ceux de son palais étaient plus confortable, elle en était certaine.

Oui... tou as raison... et pouis ouné boquette per Rachel ! Yé vais lui faire ouna coura qué tout Vestalia admiréra !
C'est ça c'est ça !

Lucrezia fit un geste las de la main et le regarda sortir. Quel soulagement. Quelle paix. Quel silence.
Elle fit un tour rapide de la tente, dans l'espoir de trouver quelque chose qui l'occupe. Mais rien. Il y avait deux chaises, deux lits, une table et une chandelle pour la nuit. Rien de bien glorieux.

Elle s'assit sur la paillasse. Elle regardait droit devant elle, globalement indifférente aux bruits qui venaient de l'autre côté du tissu. Elle fit une moue, comptant les alternatives qui s'offraient à elle.

S'enfuir. Impossible. Le tourtereau roucoulait. Il refuserait de partir avec elle. D'abandonner l'autre traîtresse de Rachel. Et hors de question de la mettre dans les paquets. De toute façon elle moucharderait.

Attendre que les renforts arrivent. Mais si Lu avait tout bien compris, Rachel les avait conduit dans une mauvaise direction. Les Chrétiens devaient être bien cachés même si elle n'avait rien relevé de particulier. Le problème est qu'ils étaient bien à cinq jours de marche maintenant. Et le temps qu'ils trouvent le camps... Le Royaume était vaste. Elle n'avait pas l'impression d'avoir retraversé la forêt. Si c'était le cas, ils devaient être sur la frontière avec Utopia... ou peut être Ynys Pryden. Elle en aurait une idée cette nuit. Quand la fraicheur lui indiquerait à quel niveau du royaume elle se trouvait. Mais ça n'aiderait guère Octave à venir la secourir. En plus si c'était pour servir de monnaie d'échange.


Restait une alliance temporaire. De quoi satisfaire tout le monde. Les rouages de Lucrezia se mettaient déjà en route. Corentin souhaitait la liberté religieuse ou un truc ridicule du genre. Pour sceller cette alliance, une heureuse union serait la bienvenue. Lucius épouse Rachel – de toute façon il refuserait d'épouser qui que ce soit d'autre – une alliance est signée, ils sont libérés, Lucrezia revient raser ce camps, torture Corentin et annule le mariage de son frère. Et pis comme elle est très gentille, Rachel restera l'esclave de son frère. Il pourra en faire ce qu'il voudra. Elle ne la tuerait pas. Lucius était capable de se faire caput de désespoir et elle perdrait un Sénateur dans son camps.

Fière de sa décision, qui était forcément la meilleure, elle s'allongea et s'octroya une petite sieste.
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MessageSujet: Re: Camp retranché   Camp retranché Icon_minitimeMar 23 Sep - 16:31

6.

Corentin ? Tu es tombé sur la tête ?
Mais quoi ? Il t'aime. Il est raide dingue de toi même ce type. Et c'est un idiot. Il t'épousera sans rien dire. Et ça nous assurera à tous la sécurité.
J'ai mon mot à dire ! Je te rappelle que j'ai fui mon pays parce qu'on voulait me marier de force.
C'est différent ! Tu l'aimes bien Lucius.
Ce n'est pas la question ! C'est de MA liberté dont il s'agit.
Mais vu que ça te fera plus ou moins plaisir !
Arrête ! Plus ou moins ? Y a donc aucune différence ?

La gifle siffla l'air. Une cuisante douleur à la joue droite lui coupa le souffle. La violence. Il n'y avait que ça avec les hommes. Elle inspira à fond. Elle devait se calmer, se contrôler, ne surtout pas céder ni pleurer. Il n'y avait personne. Elle devait se retrouver devant des témoins. Elle posa sa main sur sa joue dans l'espoir de calmer la douleur.

Elle sortit en trombe de l'Eglise, Corentin dans ses pas.


Je suis désolé... mais tu m'y as obligé.

Elle refoulait encore ses larmes. La douleur physique passait déjà, hormis cette chaleur... Elle savait qu'elle devait avoir la marque de ses doigts sur la joue. Mais l'humiliation elle, s'ancrait dans son esprit.
Elle pinça des lèvres. Elle n'avait plus le choix.


Très bien... je l'épouserais.

Elle baissait les yeux. Jamais elle ne se laisserait faire. Il devait s'en douter.

Tu cèdes ? Si vite ?

Elle renifla bruyamment pour appuyer son mépris. Il avait tellement changé depuis les années où elle l'avait connu. Mais à l'époque sa famille n'avait pas encore été massacrée. Elle prit un ton faussement soumis.

Je n'ai pas le choix. Permet que... je fasse disparaître... ça.

Il opina silencieusement. Il préférait ne rien dire. Il devait parler à la maudite Vestale de toute façon. C'était le plus urgent. La convaincre de laisser son frère épouser Rachel.

La jeune femme, elle disparut dans le méandre des tentes, lâchant enfin quelques larmes qu'elle masquait sous le rideaux de ses cheveux. Elle marchait la tête basse et filait aussi vite que si elle avait eu le diable à ses trousses. Elle n'avait pas le choix. Elle devait le faire. Elle prit son sac et fourra des tenues qui lui permettaient de faire ses missions jusqu'à présent. Elle ne pouvait pas laisser faire ça. Elle adorait Lucius. Peut être même plus si elle osait se l'avouer. Mais il n'était pas temps de penser à ses sentiments que de sauver ce qui était plus important encore. La liberté. La sienne et celle de ses amis. Elle n'avait plus confiance en Corentin.

Une fois qu'il l'aurait marié de force, il aurait son traité pour la Liberté Religieuse. Et après... ilpourrrait liquider la Vestale dans un malencontreux accident. Et ce serait pareil pour Lucius. Aucune chance qu'il le garde en vie. Surtout avec sa conception des choses. Elle était Sa chose. Il ne la laisserait à personne d'autre, elle ne pouvait pas se leurrer à ce sujet.



Elle partit vers un bosquet aux abords du camps, vérifiant régulièrement qu'elle n'était pas suivie. Les rôles étaient inversées par rapport à d'habitude où elle suivait Lucrezia pour le compte de son Peuple. Elle déposa son sac au pied d'un arbre, sous un tas de feuilles.
Elle fila ensuite discrètement aux écuries. Tout le monde était en train de manger. C'était une aubaine. Elle salua les deux palefreniers qui restaient là à picorer des épis de maïs et partit chercher sa monture.


Tu sors Rachel ?
Une balade.
Corentin...
On s'est encore disputé.

Elle leva ses épaules au ciel. C'était devenu tellement habituel.

Je reviens dans une petite heure. Je vous fais confiance. C'est notre secret.


Elle reprit le chemin du bosquet et récupéra ses affaires. Il fallait maintenant qu'elle retrouve Octave.

( suite, les chemins de Vespasia)
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MessageSujet: Re: Camp retranché   Camp retranché Icon_minitimeMer 24 Sep - 11:59

13.

Ambiance! Camp retranché 720852

C’était une si belle journée, pleine de promesses, il faisait chaud, le soleil brillait haut dans le ciel, et au cœur de cette forêt, dans cette clairière, les fleurs ne seraient pas difficiles à trouver pour un homme qui voulait à tout prix faire plaisir à sa dulcinée. Lucius aurait voulu lui faire un cadeau bien plus à la hauteur de la beauté de Rachel, mais il n’avait pas le choix, et puis l’idée de sa sœur était très bien finalement.

C’est ainsi que Lucius s’éloigna peu à peu du camp sans toute fois franchir les limites autorisées, et puis il avait avec lui deux hommes qui veillaient à sa sécurité, enfin ils veillaient plutôt à ne pas le laisser s’enfuir au cas où il en aurait eu l’idée. Mais comment Lucius aurait-il voulu fuir? L’élue de son cœur était ici, et dorénavant, où elle irait, il irait. Enfin il espérait plutôt qu’elle le suivrait où lui déciderait d’aller, il était un des plus grands sénateurs après tout!

Il remonta peu à peu la pente d’une belle prairie, dont les herbes venaient chatouiller le haut de ses genoux que sa tunique mauve ne cachaient pas. Heureux comme un pinson, Lucius ramassait ci et là, une fleur aux pétales roses, une autre jaune, une autre bleue, et encore une autre blanche, formant peu à peu un étrange bouquet qui n’était pas vraiment digne d’un fleuriste, mais n’était-ce pas l’intention qui comptait? Et il en était certain, Rachel serait ravie de son présent. Tout en cueillant les fleurs, Lucius chantait à tue tête, de sa belle voix de ténor, avec son incomparable accent italien, ce qui à en juger l’expression de ses deux gardes du corps improvisés, ne les laissait pas de glace.

Soudain il découvrit tout un parterre de belles marguerites, et connaissant la légende de ces fameuses fleurs qui révélaient dans leurs pétales, l’amour qu’on pouvait espérer de l’élu de son cœur, Lucius abandonnant pour un temps son joli bouquet, en cueillit une dont il arracha une à une les pétales.

- elle m’aime, oun peu, beaucoup, passionnémenté, à la folie!… pas du tout…elle m’aime oun peu, beaucoup… passionnémenté, à la folie!… pas du tout.. elle m’aime oun peu , beaucoup, passionnémenté, à la folie, ……… pas du tout! Ahh non, no é possibilé! Jé recommence!

elle m’aime, oun peu, beaucoup…….. Pas du tout! Ma testa di cazzo!! Allez oun altra fiora…


Finalement sous l’air stupéfait des deux gardes, Lucius d’un geste rageur, laissa tomber la dernière marguerite, reprit son bouquet et quitta le coin de prairie, jonché d’une multitude de pétales blanches. Il retrouva son sourire alors qu’il approchait des premières tentes, à l’idée de la retrouver. Mais dans le camp, il régnait une certaine agitation. Il tomba soudain sur cette brute épaisse qu’il ne pouvait pas sentir, et qui s’en prit subitement à lui.

- OU EST-ELLE `??
- Ma qui?
- Rachel, abruti!
- hé jé né té permets pas dé m’insoulter! Jé suis Lucius Détritus… et pas oun abruti…

Mais le dénommé Corentin se mit à le secouer comme un prunier, rendant tout discours difficile à prononcer..

- haaa mé arrête!!!! Basta cosi!! Regarde, jé voulais lui offrir ces fiora… Jé né sais pas ou elle sé trouve moia!

L’autre daigna enfin le relacher, le regardant d’un air mauvais. Il lui arracha les fleurs des mains et les jeta par terre, sous l’air scandalisé de Lucius. On ne l’avait encore jamais traité de cette façon.. Alors tel un coq, il monta sur ses ergots et traça derrière Corentin qui lui tournait déjà le dos, pour lui faire comprendre ce qu’il pensait de ses façons.

- Hé tou n’avais pas lé droit dé faire ça, c’était oun cadeau pour Rachel! Crétino, je te ferai payer pour ça et pour tou lé reste. On ne traite pas ainsi lé sénatoré Lucius Détritus! Porca miséria, ma qui c’est qui m’a foutu oun tête dé cornuto pareil!

PAF!!

Le direct du gauche de Corentin fut très efficace, et le pauvre Lucius versa à l’équerre, K.O au premier round. Les hommes l’abandonnèrent sur place, ayant d’autres préoccupation, comme de retrouver Rachel.
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MessageSujet: Re: Camp retranché   Camp retranché Icon_minitimeVen 26 Sep - 22:07

29.

Elle tournait comme un lion dans sa cage. Elle voulait sortir. Mais comment faire à part en mettant sa tente à feu ? Et encore, ces idiots seraient capables de la laisser dormir dehors, dans le froid, sans même une petite couverture sur ses épaules malgré sa tenue légère et qui d'ailleurs tombait en lambeaux. Elle était sale, elle se sentait moche et répugnante. Elle rêvait d'une robe propre, d'un bain, de brosser ses cheveux... bref, tout ce qui lui était interdit ici.

Soudain deux des quatre gardes qui surveillait sa geôle de toile entrèrent. Ils avaient sortis leur épée et Lucrezia sentit son sang se glacer. Ils venaient l'assassiner. Elle tenta de rassembler son courage pour ne pas se laisser glisser au sol ou reculer. Mais non, un troisième rentrait avec une ficelle et lui ligota les mains.

Elle se mit à râler contre les mauvais traitements. Le quatrième garde souleva un pan de toile pour qu'elle sorte et elle fut escorter ainsi à travers le village.

Les gens la regardaient encore une fois avec des regards variants entre mépris et haine. Aucun n'était respectueux comme à Vespasia. Elle pinça des lèvres et leva sa tête, montrant qu'elle affrontait aussi courageusement que possible son destin. Pourtant intérieurement elle n'en menait pas large. Elle se demandait comment elle arrivait à marcher et ne pas s'effondrer ou pleurer. Elle venait d'avoir si peur.


On la fit rentrer dans une grande tente. Enfin à l'intérieur il y avait des panneaux de bois qui permettaient d'isoler des pièces. Un tas de bois sur le côté indiquait qu'on comptait continuer la construction. Visiblement cette tente se transformait petit à petit en maison.
Les pièces étaient en enfilade. Effectivement, dès la deuxième pièce, tout était fait de bois ce qu'elle n'avait pas remarqué. Ils comptaient donc rester ici. Dans ce coin là. Était il un endroit sur ? Ou alors ils prévoyaient d'y vivre, parce qu'ils n'auraient plus rien à craindre. Ou encore ils étaient dans un autre royaume. Ou bien...

Elle cessa ses délires en entendant des pas lourds derrière elle. Corentin à n'en pas douter. Elle n'avait pas besoin de se retourner. Mais visiblement lui voulait lui faire face. Il lui empoigna le bras et la retourna comme si c'était une plume.

Qu'avez vous fait ? Que lui avez vous dit ?

Son regard furieux lui montra qu'il était plus que sérieux. De qui parlait il ? Lucius ?

Mais... il est parti faire des bouquets.
Je parle de Rachel... Pas de... de ... Votre... Idiot de frère...
Corentin calme toi... Vas donc voir Lucius et ses fleurs. Je vais la questionner.

Un homme derrière Corentin la regardait d'un air narquois. Elle le reconnut aussitôt. C'était celui qui l'avait amené à l'église dans la matinée.
Le chef du camps sortit presque en courant. L'homme semblait décidé à se présenter. Il posa sa cape sur une chaise.


Je suis Gabriel. Le second de Corentin.

Il lui tendit la main qu'elle saisit machinalement. Il s'inclina alors. Ses manières étaient étranges. Comme dans un songe, Lucrezia murmura.

Vous n'êtes pas Vespasien ?
Non en effet. Je suis d'Utopia. Mais pour ma Foi j'ai décidé d'aider les Chrétiens de ce royaume.
ha...

Pour un peu elle aurait été déçue. Mais elle savait qu'elle ne pouvait pas compter sur les chrétiens. On ne pouvait pas se fier à eux.

Rachel a disparu. Il y a déjà deux heures. Savez vous où elle ? Elle vous a dit quelque chose ?
N...Non... Rien du tout... je...

Lucrezia perdait pied à la question mais se ressaisit très vite.

Pourquoi me confierait elle quelque chose ? Elle m'a trahi et viendrait pleurer dans mes jupes ?

Écoutez... Elle a prit un cheval... et quelques affaires aussi. Corentin et elle se sont disputés et...
Il l'a encore frappé ?

Il esquissa un rictus et avoua.

Sans doute oui.
Elle l'aura simplement quitté.

Ça ne l'arrangeait pas. Sans Rachel comme intermédiaire, la brute épaisse allait être pire que tout.

Et maintenant ?

Il la regarda en silence.
Il est bientôt l'heure de diner. Corentin est parti. Attendons votre frère et dinons tous ensemble.
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MessageSujet: Re: Camp retranché   Camp retranché Icon_minitimeLun 13 Oct - 16:34

14.

Quand Lucius rouvrit à nouveau les yeux, il était seul, allongé dans l’herbe et du bruit lui parvint depuis sa gauche. Il finit par se redresser en rouspétant contre la douleur qui lancinait dans sa mâchoire, mais il n’eut pas le temps de s’en préoccuper plus longtemps. Un groupe de cavalier se dirigeait droit sur lui.

- Ma c’est oun attaque!! A la garde!!!! AAAahhh!

et Lucius fit un bond de côté pour éviter le groupe de cavalier, en tête duquel il avait reconnu le dénommé Corentin. Il se mit à les insulter généreusement en italien, et se redressa en époussetant ses vêtements.

- porca miséria, c’est pas possibilé!! vous né savez pas régarder ou vous allez? Vous avez failli m’écraser moia, le sénatore Lucius Détritus..

Le sénateur les menaçait à présent du point, mais les cavaliers s’éloignaient au grand galop.

- ma.. ou ils vont comme ça?

Puis soudain en voyant son bouquet de fleur piétiné sur le sol, il se souvint.

- Rachel!!!!

Aussitôt il se précipita vers la tente qu’il occupait avec sa sœur. Il tira la toile qui servait de porte et pénétra dans la tente pour y découvrir la grande vestale, assise devant la table ou un repas avait été servi. Il resta un instant surpris de la trouver en compagnie d’un autre de ces chrétiens, puis retrouva très vite la parole.

- ha mia sorella! Ils ont enlevé Rachel!
- enlevé??? mais qui donc?
- ma jé sé pas.. eux les chrétiens!
- non, Lucius, là tu confonds, c’est nous que les chrétiens ont enlevé, et je te rappelle que Rachel était dans le coup!
- si, mais elle a disparu!! il faut aller la chercher tout dé suite.
- Ce n’est pas à nous de nous préoccuper de ça, et ma foi si elle a préféré quitter cet endroit pouilleux, personne ne peut l’en blâmer. hum.. désolée..

Lucius sidéré, la regarda faire les yeux doux à l’autre corniuto..

- Ma c’est qui celui là?? Alors pendant qu’on a kidnappé ma fiancée, toi tu té laisse conter fliorette par ce.. ce str..
- Lucius! Tu exagères! Ce monsieur nous a aimablement fait porter à manger, et me tenait compagnie pour.
- ma oui c’est ça!! pendant que..
- écoutez j’étais venu voir votre sœur en espérant qu’elle saurait me donner des informations sur le lieu où aurait pu se rendre Rachel, mais elle n’en sait pas plus que nous. Corentin est parti à sa recherche. Il ne nous reste plus qu’à attendre.

Corentin? Lucius leur servit un nouveau chapelet d’injure concernant ce monsieur qui avait eu le malheur de lever la main sur sa sœur et sur sa fiancée…sans oublier lui-même. Mais Lucius ne comptait pas le laisser s’en sortir aussi facilement. Pour l’instant, ils étaient prisonniers chez ces chrétiens, mais dès qu’il serait à nouveau libre, Lucius ferait en sorte de ne plus jamais laisser ce type nuire à quiconque.
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MessageSujet: Re: Camp retranché   Camp retranché Icon_minitimeSam 25 Oct - 19:43

30.

Elle avait apprécié l’intervention de Gabriel, car même si elle adorait Lucius, il avait le don parfois de l’agacer au point où elle aurait pu prendre une décision sur le vif et pas en faveur du sénateur. Pour la première fois depuis son séjour forcé dans ce camps de chrétien, elle avait enfin trouvé en la personne de Gabriel, le respect qui lui était du. Elle ignorait si tout cela était calculé, mais après avoir vécu dans d’horribles conditions ces jours-ci, elle se fichait bien de la sincérité ou non de ses propos.

- Pourquoi attendre ? On peut partir tout de suite non ?
- Je ne pense pas qu’ils nous laissent quitter le camp, mon cher. Je te rappelle que nous sommes leurs prisonniers.
- Je dois dire pour ma défense que j’ignorais les projets de Corentin jusqu’il y a peu. Si j’avais su qu’il projetait de vous enlever, je m’y serais opposé.
- ma oui ! Hé, lui ! regardé moi comment il joue bien lé faux culo !

Lucrézia soupira, lasse de cet affrontement entre son frère et Gabriel qui pourtant avait été très correct. Seulement elle ne devait pas oublier qu’il était comme eux, un chrétien et ses croyances n’étaient pas acceptables pour la jeune vestale. Et puis au courant ou non des manigances de Corentin, elle était bien décidée à leur faire payer à tous, ce qu’ils avaient osé lui faire. La manière dont ils lui avaient manqué de respect, la ligotant, la malmenant, en oubliant complètement son rang.

Mais bon, pour l’instant elle envisageait surtout un moyen de s’enfuir et si elle pouvait utiliser Gabriel à cette fin, elle n’hésiterait pas.

- bien si nous oublions un peu tout ça et en profitions pour prendre quelques forces ? Sénateur ?
- Ma comment voulez-vous qué jé mange alors qué ma principessa a disparou ?
- disons que si vous voulez être en forme quand elle sera retrouvée.
- alors vous pensez qué l’autre imbécilé il va la rétrouver ?
- espérons-le.
- Bon alors on peut manger à présent ?
- si si, tout à fait !

Et Lucrézia n’attendit pas plus longtemps pour commencer à manger. Jusque là, on lui avait servi de la bouillie plutôt innommable et là ce Gabriel lui avait porté des aliments que pour la première fois elle savait identifier. Il avait raison, autant prendre des forces quand c’était encore possible. Lucrézia mangea en silence tandis que son frère comme à son habitude parvenait par le plus étrange des phénomènes à converser à un rythme effréné tout en vidant peu à peu son assiette.

Gabriel allait prendre congé quand de l’agitation à l’extérieur le fit sortir avec à sa suite, Lucius et Lucrézia. C’était Corentin qui revenait, mais pas de Rachel en vue, et de toute évidence, cela n’avait pas amélioré l’humeur du chef des chrétiens.
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MessageSujet: Re: Camp retranché   Camp retranché Icon_minitimeMar 28 Oct - 19:20

15.

Lucius se précipita au dehors plus vite que Gabriel, le bousculant presque au passage et se retrouvant face à un Corentin de très mauvaise humeur, puisqu’ils n’avaient trouvé aucune trace de Rachel. Ils avaient bien tenté de la pister, mais à la nuit tombée, les recherches s’étaient très vite avérées inutiles. Et Corentin, la rage au cœur avait ordonné de rebrousser chemin jusqu'au camp. Il avait cette fois la certitude que Rachel était partie, seulement il ne regrettait pas son départ non, pire, il craignait qu’elle se fut rétractée concernant sa fameuse amie qu’elle avait tant défendue. Et qu’en ce moment même, elle devait avoir donné l’alerte chez les Vestaliens.

Alors quand Lucius comprit qu’ils n’avaient pas retrouvé sa chère princesse, il acheva d’énerver Corentin en le harcelant de ses paroles, car Lucius dans cet état de nervosité était encore plus volubile que d’ordinaire. Le chef des chrétiens ne prit même pas la peine de lui parler, et l’écarta brusquement, laissant derrière lui, un Lucius grandement indigné. Comme des hommes étaient intervenus pour l’empêcher de poursuivre Corentin, Lucius batailla de plus belle avec eux, tempêtant contre ce vil bandit qui n’avait pas été fichu de retrouver sa princesse.

- Ma qué Stronzo, lâchez moi ! Jé vé lui régler son compte à célui là ! Une fois pour toute et qu’on en parle plus ! Jé né suis pas un lâche moi ! Jé suis Lucius Détritus, sénatoré de Vestalia Imperri ! Et lui il est quoi hein ? oun crétinos !
- Lucius, laisse tomber, il a raison ! Ils ne pouvaient pas la retrouver en pleine nuit ! et surtout dans ces bois épais ! Et puis si tu continues, il va finir par te faire à nouveau baillônner .
- Et alora ? hein ? Il fait nuit ! c’est pas grave, imagine Lucrézia ! Elle est là-bas, perdue dans le bois, seule, et peut-être qué.. oh mama mia.. peut-être qu’elle est en train dé mourir dé froid, en train de grelotter, cosi..

Lucius mima quelqu’un qui tremblait de froid, serrant ses bras autour de lui, ce qui énerva Lucrézia à son tour et voyant qu’elle retournait dans la tente, Lucius s’exclama.

- ma aspeta !!! Tu né peux pas la laisser cosi ! Il faut faire quelqué chose !

Lucius l’avait rattrappé à l’intérieur de la tente, mais Lucrézia se dégagea brusquement, pour lui lancer sur un ton irrité.

- Mais voyons Lucius, tu t’inquiètes plus pour elle que pour l’empire ! Tu oublies que c’est elle qui a aidé Corentin à nous enlever, tu oublies qu’elle a choisi seule de se mettre dans cette situation. Alors qu’elle assume, mais ne me demande pas de ressentir de la pitié pour elle. Au fond, j’en ai juste pour toi, de te voir te mettre dans cet état pour cette fille. Elle ne t’aime même pas !

Le visage de Lucius se décomposa.

- Comment ? Ma perqué tu dis ça ?? Pourquoi tu crois qu’elle ne m’aime pas ?

Les yeux de Lucius s’emplirent de larmes tandis qu’il tombait à genoux, se laissant choir comme quelqu’un qu’on avait privé de vie.

- haaa tu es crouella, mia sorella ! Comment tu m’arraches lé cœur ! Alors tu crois qué jé n’ai aucune chance avec elle ? hein ? dis-moi ! Moi jé souis prêt à mourir pour elle, et là jé sens que je n’ai plus envie de vivre tout à coup.
- Oh Lucius ! Peu importe qu’elle t’aime ou pas, elle sera déjà bien assez contente de sauver sa peau en t’épousant. Je peux te le garantir ! enfin, si les autres la retrouvent un jour.
- quoiaa ?? Alors tu penses qu’on né la rétrouvera jamais ?

Lucius s’était accroché à la robe de sa sœur, son visage dévasté par le désespoir, les larmes coulant librement sur les joues pâles.
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MessageSujet: Re: Camp retranché   Camp retranché Icon_minitimeLun 3 Nov - 21:16

( suite du post de Rachel)

Octavius Marcus,
Sénateur de Vestalia Imperii et époux de Lucrézia


Camp retranché Clive-owen


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Les troupes du sénateur Octavius parvinrent jusqu’au camp des chrétiens aux premières lueurs de l’aube. Ils étaient des milliers de légionnaires que le sénateur avait fait venir de toutes les villes des environs, faisant sonner le rassemblement afin de retrouver Lucrézia. Vestalia Imperii était sur le pied de guerre depuis que l’on avait appris l’enlèvement de la grande Vestale. Et de toute part, s’élevaient des rumeurs. Le peuple voyait dans ce signe, la fin de la toute puissante Vestalia Imperii.

Des heures sombres étaient à venir et il devenait urgent de retrouver Lucrézia, sans compter qu’elle était aussi son épouse et qu’Octavius avait juré la mort du responsable de son enlèvement. Amer, il avait songé au mercenaire que Lucrézia avait engagé pour la protéger. Cet Oliviel n’avait plus reparu depuis longtemps, ce qui au départ avait fort arrangé le sénateur qui ne portait pas le mercenaire dans son cœur, à juste titre. Mais hier encore, il aurait accepté n’importe quelle aide, du moment qu’il retrouvât très vite Lucrézia. Ou pouvait-elle bien être ?

Et cette nuit, c’était Rachel qui lui avait apporté cette réponse qu’il avait tant espéré. Rachel qui lui avait avoué toute la vérité, misérable et honteuse, mais qui par ses larmes n’avait pas à un seul instant fléchit la colère du sénateur. Elle les avait trahis, lui, leur peuple et surtout son épouse qui, il savait l’avait pourtant toujours protégée.

Ce fut donc les fers aux pieds et aux mains qu’elle les guida jusqu’au camp. Les soldats avaient encerclé le camp, afin de ne laisser échapper personne. Ils étaient bien trop nombreux, impressionnants dans leurs armures, et leurs casques à brosse d’un rouge vif, maintenant les rênes de leurs montures qui piaffaient d’impatience, tandis que les chrétiens se réunissaient, alertés par leur vigie.

Deux soldats poussèrent Rachel en avant, et elle tomba, juste aux pieds de Corentin. Ce dernier lui adressa un regard dur, sans plus de pitié pour celle qui les avait fuit. Rachel se savait dorénavant seule, face aux vestaliens et face aux chrétiens. Corentin se détourna d’elle pour fixer l’homme qui se tenait légèrement en retrait de ses troupes, et dont l’imposante attitude suffisait à deviner, sans avoir à le connaître qu’il était le général de ces troupes.


- Que me vaut cette visite alors que le jour n’est même pas levé ?

Octavius ne fit qu’un signe de tête à l’un des légionnaires qui se tenait non loin du chrétien. Il s’approcha de ce dernier et donna un coup de pied dans les jambes de Corentin qui tomba brusquement à genoux. Les autres chrétiens voulurent intervenir mais déjà le légionnaire avait dégaîné sa dague et la glissa sous la gorge de Corentin, gardant ainsi les autres en respect. Ce ne fut qu’à ce moment qu’Octavius s’exprima sur un ton rempli de mépris.

- Tu ne mérites même pas que je t’adresse la parole… Ou est la grande Vestale ?
- …- Parle, ou tu meures sur le champs !

Ce fut Rachel qui intervint, et tout en se redressant, elle désigna la tente de la vestale où on la retenait sans doute cachée, faisant par ce geste, tinter les chaînes à ses poignets.

- Elle est là-bas !

Octavius, tenant fermement les rênes de sa monture qui s’agitait nerveusement, dévisagea la jeune femme, puis l’homme à genoux face à lui. Il fit un nouveau signe de la tête au légionnaire qui tenait toujours la dague. L’homme fit un geste rapide, tranchant net la gorge du chrétien qui tomba au ralenti, son regard accroché à celui du sénateur. Et tandis que sur le sol, le sang du chrétien lentement imprégnait la terre, les gardes s’emparèrent de Rachel qui hurla et voulut se précipiter auprès de Corentin.

Le sénateur, sans plus se préoccuper des soldats qui déjà rassemblaient tous les chrétiens pour les emmener, talonna sa monture et fonça dans la direction que lui avait indiquée Rachel, avec plusieurs hommes de sa garde personnelle à sa suite.
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MessageSujet: Re: Camp retranché   Camp retranché Icon_minitimeMar 18 Nov - 22:42

31.


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Les cris alertèrent la vestale ainsi que son frère. Sans attendre, tous deux sortirent da la tente, rejoints aussitôt par Gabriel, au moment même où Octavius parvenait jusqu’à eux, suivi de sa garde personnelle. Le sénateur mit rapidement un pied à terre et en deux pas, il rejoint Lucrézia pour la prendre dans ses bras, lui d’ordinaire si peu démonstratif, elle le découvrait ému par ces retrouvailles. La Vestale se laissa un instant toucher par le geste spontané, posant sa tête contre le plastron du sénateur. Mais le moment d’émotion ne dura pas, la grande vestale se devait devant les autres de garder la tête haute. Les chrétiens avaient commis une lourde erreur, et le moment de régler les comptes était venu.

Lucrézia s’écarta avant de parler sur un ton plein d’assurance, comme si ces jours qu’elle avait passés dans ce camp n’avaient laissé aucune marque dans son esprit. Jamais elle ne leur laisserait voir que les idées de ces gens avaient peut-être influencé sa façon de penser, jamais elle ne reconnaitrait leur victoire.

- Il t’en aura fallu du temps pour me retrouver, Octave.

Son époux fronça les sourcils et riposta.

- J’ai cherché pendant des jours et des nuits entières, la moindre trace de ton passage. Et c’est elle qui finalement est venue tout nous avouer.

Le sénateur pointait un doigt accusateur sur la jeune femme restée là-bas, non loin du corps sans vie de Corentin, à genoux, prostrée dans son chagrin et ses remords. A cet instant précis, Lucrézia comprit ce que savoir pardonner voulait dire, mais les paroles que lui soufflèrent son cœur n’étaient pas celles que lui soufflait sa raison et son statut de grande vestale lui imposait de ne suivre qu’elle. Seulement, elle n’eut pas le temps d’ouvrir la bouche que Lucius avait lui aussi vu sa chère princesse.

Aussitôt il s’empressa de la rejoindre, mais Lucrézia ne pouvait pas le laisser faire, où alors il allait se compromettre et risquait la même condamnation que Rachel qui aux yeux des vestaliens, restait avant tout une chrétienne ayant commis une haute trahison.

- Lucius !

Le nom qui avait claqué comme un ordre, dans l’air humide de cette clairière en ce début de matinée, figea le sénateur dans son élan. Il hésita devant le ton péremptoire de sa sœur qu’il adorait par-dessus tout.

- Tu as vu ? Ils l’ont retrouvée !
- Lucius… Elle sera conduite avec les autres dans les geôles de notre cité.
- ma, ça n’est pas possibilé !
- si Lucius, cette femme m’a trahi et mérite la plus sévère des condamnations.

En même temps qu’elle parlait, Lucrézia s’était approchée de son frère, suffisamment pour pouvoir lui murmurer des mots que lui seul entendrait.

- si tu tiens à la sauver, laisse moi faire Lucius, tu dois me faire confiance. Où elle devra mourir comme lui.. Octavius n’hésitera pas un instant.. Je t’en prie !

Lucrézia avait désigné le corps de Corentin au sol et les yeux de Lucius s’arrondirent à la fois de surprise et de désarroi. Elle devinait la lutte interne qu’il devait vivre, et eut pitié pour lui. Il lui adressa alors un regard qui signifiait qu’il avait compris sa requête et qu’il renonçait. Elle hocha la tête pour l’encourager silencieusement puis se tourna vers Octavius.

- Je tiens à ce que chacun de ces chrétiens soient menés à Vespasia, je m’occuperai personnellement de leur sort !
- il sera fait selon ta volonté, Lucrézia. Mais il faut que nous parlions, l’empire va mal, les rumeurs vont bon train au sujet de ta disparition.
- ce n’est pas l’endroit pour en parler, allons-nous en.
- oui tu as raison..

Et tandis que les soldats de l’armée vestalienne guidaient les prisonniers en longues rangées vers la forêt, Octavius ordonna qu’on mette le feu au camp.
C’est à ce moment que Lucrézia vit qu’on emmenait Rachel et juste derrière elle, Gabriel qui la dévisageait avec ce mépris qui lui sembla soudain insupportable. La grande vestale se détourna et saisit les rênes de sa monture qu’on lui avait amenée. Une fois en selle, elle encouragea son frère à la suivre d’un simple regard et ce pauvre sourire qui était tout ce qu’elle pouvait lui offrir pour l’instant.


( A suivre sur les chemins de Vestalia)
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MessageSujet: Re: Camp retranché   Camp retranché Icon_minitimeVen 11 Juin - 13:40

Non loin du camp retranché des Amazones en visite à Vestalia:

Raven Black, "L'homme en noir" et espion de Duncan McLeod

Camp retranché 5218672_profile_mbox_background



(précédemment, son entretien avec Duncan)

A quelques miles de la capitale de Vestalia, les amazones avaient posé leur camp dans une forêt, à l’écart des habitations. Leur reine, Antiope, était malade depuis trois jours. Elle ne mangeait plus, et buvait à peine. Androémia était inquiète, la sourcière et shaman de la tribu ne trouvait rien qui puisse expliquer l’état de leur reine et elle commençait à craindre le pire.

Personne n’aurait pu deviner qu’un homme s’était glissé dans les cuisines quelques jours plus tôt, dans cette halte aux confins du pays vestalien, pour empoisonner le repas destiné à la reine, un homme que certaines auraient facilement identifié comme étant Raven Black, l’homme en noir. Il avait rempli sa mission : empêcher Antiope et ses amazones de se rendre à Vestalia.

A présent, alors qu’il épiait à distance le camps amazone, il se demandait comment il allait pouvoir la faire venir à Duncan Mcleod puisque telle avait été sa requête. Ce dernier avait sans doute songé à un enlèvement, mais personne ne pouvait enlever une reine amazone au milieu de ses troupes guerrières sauf un fou, et Raven n’était pas fou. C’est pourquoi il avait opté pour le poison qui rendrait bientôt impossible le transport de la reine, et si rien n’était fait, Antiope finirait par mourir.

Donc Raven devait intervenir.
Il eut alors son idée, mais les amazones autoriseraient-elles un shaman étranger à soigner leur reine ? Quelque chose lui dit qu’il aurait toutes ses chances, vu l’état de santé d’Antiope. Les amazones ne se risqueraient pas à la perdre.

Dans l’ombre de son arbre derrière lequel il s’était caché, Raven sourit, ce sourire au rictus sournois qui ne laissait rien présager de bon. Il ne lui serait pas difficile de se faire passer pour un mystérieux druide d’Ynis Pridein.

Lentement il sortit de sa cachette, et commença son approche du camp des amazones, avec ce sourire si sûr de lui.
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MessageSujet: Re: Camp retranché   Camp retranché Icon_minitime

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