La Bibliothèque de Liberty

Nomades Nombre de messages : 25 Points : 17 Date d'inscription : 21/07/2008

15. (Avant au port)

Le couple des paysans, les reçurent avec une infinie bonté, ce qui frère Angelo le priait de tout cœur, leur serait rendu un jour. Il était rare de rencontrer de si bonnes âmes, enfin particulièrement à l’île du moine. Mais il se trouvait ici à Utopia, capitale de Liberty, et de la courtoisie.. ou presque, d’après ce qu’il put constater pendant qu’ils traversaient la ville, elle ne manquait pas d’animations, et on pouvait rencontrer toute sorte de personnages mais pas toujours des plus fréquentables.

Au moins ils étaient en sécurité chez John Riley et sa femme. Ils furent nourris et Marie leur prépara deux lits dans la chambre de ses enfants. Ceux-ci iraient dormir dans la grange à foin, ce qui en cette douce saison, ne leur posa aucun problème. Frère Angelo en profita pour se renseigner.. Où trouverait-il la fameuse bibliothèque dont tout le monde parlait.. John se proposa de l’y déposer dès le lendemain, et Marie proposa spontanément de garder le bébé. Quand à Kenny, il était bien trop content de s’être fait de nouveaux camarades de jeu en la personne de Joey et Philipe les deux fils Riley, pour avoir envie de l’accompagner dans cette ennuyeuse sortie, même s’il devait se l’avouer, découvrir tous ces beaux livres l’avaient presque autant tenté que rester jouer avec Joey et Philipe…presque.

C’est donc le cœur léger, rassuré, que le frère Angelo put se rendre dès le lendemain à la fameuse bibliothèque. Le bâtiment par son architecture, n’était pas sans rappeler, une haute cathédrale. Il y avait cette richesse dans la structure des façades, ces magnifiques vitraux, et ces dômes impressionnants qui surmontaient le bâtiment.
Alors le frère espéra que les apparences n’étaient pas trompeuses, et qu’il trouverait les renseignements qu’il cherchait en étant venu jusque là.

3-

Elle ne devait que rester le temps du repas. En fait, elle resta des lunes entières au milieu de ce groupe de voyageurs. Ils étaient très accueillant et chaleureux, émotions qu'Aliénor n'avait pas perçue à son égard depuis si longtemps !

C'est au bout d'un cycle entier de cet astre nocturne que la jeune femme reprit son chemin. Entre temps, un couple de saltimbanque les avaient rejoints. Ils lui apprirent ou aller chercher. C'est ainsi qu'elle prit la route pour la Capitale.

Les rues étaient bruyantes, encombrées par toutes sortes de gens, de charrettes et autres carrioles. Se déplacer était une vraie sinécure ! Cependant, elle prit patience et profita de sa lente progression pour se renseigner ou trouver une troupe armée. On lui conseilla de passer par une ruelle donnant sur la grande bibliothèque. Entendant un cris dans son dos, Aliénor se tourna sans pour autant arrêter la marche de son cheval. Tout à coup, il fit un écart qui fit réagir aussitôt la cavalière.

Le couple venait de heurter un moine. La jeune femme descendit de suite afin d'aider l'homme d'église à se relever.

Je suis confuse... je vous en prie, laissez moi vous aider ?

Un sourire gêné sur les lèvres, elle lui tendit une main tandis que l'autre, elle calmait son destrier.

108. ( Avant, aux portes du château)

Hélios tira sur les rênes de son cheval. Ils étaient apparemment arrivés à destination vu que le fiacre venait de faire halte. Il leva alors les yeux sur la façade imposante de ce qui était donc la bibliothèque d’Utopia. Bâtiment à la superbe architecture, assez semblable aux bâtisses qu’on pouvait voir en Arcadia. Il se tourna vers le capitaine qui accompagnait le groupe, n’ayant guère échangé d’amabilité avec ce dernier de tout le voyage. Il était évident qu’il ne l’appréciait pas, comme il avait remarqué les regards échangés entre Sahar et ce dernier. Il soupira, avec ce sentiment de plus en plus persistant d’être plus gênant dans l’entreprise de Sahar qu’autre chose. Et pourtant, il y a allait de la liberté de son frère. Il ne pourrait donc renoncer, avant que la mission de la voleuse fût accomplie.

Il ne lui restait plus qu’à serrer les dents et tenir son rôle d’esclave. Hélios sauta donc au sol, pour se diriger vers le fiacre quand il perçut du mouvement à quelques mètres devant la voiture. Un homme, un de ces religieux en robe qu’il avait déjà rencontré par le passé, venait de se faire renverser par un cavalier peut-être trop empressé.

L’arcadien hésita alors entre lui porter secours ou aller aider Sahar à descendre de voiture, comme l’aurait fait n’importe quel esclave. Son hésitation fut remarquée par le voyageur qui lui n’hésita pas à se diriger vers l’attroupement formé autour du malheureux. Hélios soupira, puis ouvrit la portière pour aider Sahar. Mais ce fut le vieil Erudit qui se présenta en premier.

- Fais place, esclave… Je suis vieux, mais je sais encore descendre tout seul de voiture.

Hélios fit une grimace dépitée, que pouvait-il répliquer à ça ? Et puis non, il n’avait pas à ouvrir la bouche. Résigné, il fit attention cette fois à tendre la main à la bonne personne. Il adressa un sourire à Sahar qui accepta sa main pour descendre de voiture. Et se recula, paré à la suivre, après qu’il eut attaché sa monture à un piquet.

Nomades Nombre de messages : 25 Points : 17 Date d'inscription : 21/07/2008

16.

Concentré, le frère Angelo n’avait pas vu arriver les cavaliers. C’est seulement quand il entendit le cri d’une femme qu’il se tourna pour croiser son regard et fut alors percuté de plein fouet par quelque chose d’énorme. Enfin énorme, quand on est face à un poitrail de cheval, vu l’humble taille d’un être humain, et un cheval lancé au galop, cela parait logiquement énorme.

Il n’eut pas le temps de penser, ni de dire quoique ce soit qu’il se trouva promptement projeté au sol. Ce n’est que quand sa tête heurta les durs pavés irréguliers qu’il laissa s’exclamer un ouch de douleur, et surpris tout à la fois. Puis sonné dans un premier temps, il ne réalisa pas l’attroupement qui se formait autour de lui. Enfin, avec l’aide de quelques manants bien pensants, le frère se redressa sur son séant, tout en se frottant l’arrière de son crâne. Heureusement qu’il avait soulevé la capuche de sa bure, elle lui avait au moins épargné une coupure ou égratignure. Au lieu de quoi, il pourrait s’estimer heureux avec un joli bleu.

- Je suis confuse... je vous en prie, laissez moi vous aider ?

Frère Angelo leva alors un regard surpris sur la jeune femme qui lui tendait aimablement la main, inquiète de le voir rester là, bêtement assis sur le sol de cette rue. Il réalisa le ridicule de sa situation et s’empressa de se redresser, en ignorant toutefois la main tendue. Il était d’un certain âge, oui, mais pas encore impotent, et ce n’était pas une chute de rien du tout qui allait le mettre hors service..
Quoique ses fesses aussi allaient demain, présenter de vilaines couleurs. Il rouspéta en se frottant discrètement l’arrière train.

- Tous ces cavaliers dans une ruelle aussi étroite, mener leur monture à si grand train, ce n’est pas raisonnable !

Puis il réalisa qu’il lui manquait quelque chose de très important. Alors il regarda autour de lui, avec un air des plus affolés.

- mon livre !!! Où est passé mon livre ?

Il se tourna à droite, à gauche, regarda encore et encore quand un jeune garçon aux boucles brunes et au regard étonnamment bleu, le lui tendit.

- oh merci jeune homme.. merci !!

Enfin il se tourna vers la jeune femme qui s’était précipitée vers lui. Ce coup-ci son regard fut plus attentif, et il ressentit l’étrange sentiment d’avoir déjà vu cette personne quelque part. Il hésita un instant..

- Mademoiselle ?... votre visage m’est familier, nous serions-nous déjà vu ?

Puis réalisant l’étrangeté de la situation, il se mit à rire.

- oh excusez-moi, vous allez croire que j’ai perdu la tête. A vrai dire, je reconnais que cette chute m’a un peu chamboulé. Je me rendais à la bibliothèque quand euh j’ai croisé ce cheval d’un peu trop près.

Au moment de sortir, le vieil Ermigold l'avait bousculé pour passer devant elle.
Sahar soupire et le laisse passer en premier avant de sortir à son tour de la diligence, pas mécontente d'être arrivée.
Elle sourit à Hélios et le laisse l'aider à descendre, dans son rôle d'esclave d'ambassadrice.
Elle englobe du regard les alentours.
La bibliothèque immense et imposante se dresse devant eux.
Un peu plus loin, un attroupement de gens, sans que la jeune femme sache pourquoi.
Curieuse comme pas deux, elle lache ce vieil acariatre dont décidemment elle ne tirera rien pour aler voir.
Il y a un vieux moine, une femme un gamin...
le vieux moine semble avoir été renversé par la fille avec son cheval comprend-elle au bribes de phrases captées dans la foule mais il n'avait rien.
bon...
rien de bien palpitant ma foi...
Sahar soupire en mal d'informations pour avancer dans cette quête.
Son regard se reporte vers la bibliothèque.
Y trouvera-t-elle les réponses qu'elle cherche?
Ah ça serait plus simple si elle devait aller discuter avec des roublards dans une taverne...
Enfin...
Avec une moue dépitée et découragée elle se tourne vers l'imposant batiment et laissant tout le monde en plan, s'y dirige d'un pas décidée.

Invité

32.

Cortès regarda Tiago se glisser à travers la foule d’agile façon, et tendre au vieil homme le livre qu’il semblait chercher. Celui-ci remercia Tiago et entama une discussion avec une femme aux cheveux de feu, vêtue de façon plutôt étrange pour une femme. Mais de toute façon aux yeux du capitaine, tout était étrange dans ce pays.

- Mon capitaine ? L’interrompit Tiago dans ses pensées.
- oui ?
- l’ambassadrice, elle est entrée dans la bibliothèque, et le vieux avec elle.
- Tiago !
- oui ?
- tâche de parler en termes respectueux de cet homme. Il semble apprécié de la cour du roi, nous ne pouvons dédaigner cela.
- oui, bien sûr… pardon mon capitaine.
- Pourrons-nous vous accompagner ? Intervint brusquement Orianka qui regardait le bâtiment d’un air fasciné.

Cortès sourit.

- Oui bien sûr, je pense que cette visite pourrait être instructive pour tous !
- alors qu’attendons-nous? enchérit le professeur qui avait regardé l’ambassadrice et le sieur Safran entrer dans la bibliothèque.
- allons-y..

Le capitaine jeta un dernier regard au moine, surpris par la ressemblance de ce dernier avec le roi. Personne ne semblait avoir prêté attention à ce détail. Mais sans doute chacun était trop préoccupé par ses propres intérêts pour avoir porté un seul regard au moine. Cortès soupira, jeta un dernier regard à la jeune femme et se détourna d’eux, pour rejoindre très vite le reste du groupe à l’intérieur du bâtiment. Une bibliothèque, voilà qui réjouissait Barossa dont les yeux brillaient déjà de plaisir. Et voilà qui allait satisfaire la curiosité de plus d’un parmi eux. Cortès tout autant que les autres même s’il ne possédait pas le savoir du professeur. Mais ce pays, enfin ce monde était suffisamment étrange, mystérieux pour attiser la curiosité d’un aventurier tel que lui.
Peu à peu, Cortès songeait à le découvrir, plutôt qu’à trouver le moyen de retourner chez lui..
Il rattrapa les autres, juste à temps pour débuter cette fameuse visite.

Discrètement, il se rapprocha de l’ambassadrice, et lui proposa par politesse son bras, ignorant le regard meurtrier de son esclave. Tiens, voilà un sujet sur lequel il devrait aussi se renseigner. Peut-être que les esclaves de ce pays, n’étaient pas aussi soumis que ceux qu’il avait croisé dans son monde.

C'est avec contrariété que Sahar voit le Capitaine venir lui offrir son bras. Ce n'est pas le moment de batifoler, elle a sa mission à remplir et veut avoir les coudées franches. Cependant fidèle à son rôle, elle l'accepte cependant avec un sourire distrait et à la suite des deux érudits monte avec Cortès l'escalier qui mène à la première salle. Les plafonds très hauts sont impressionnant avec leurs marquetteries décoratives. Un peu partout entre les rayonnage couverts de livres ou sur les murs des cages d'escaliers sont suspendues de magnifiques tentures brodées, des tableaux de maître et autres oeuvres d'art.
Sahar lache le bras de Cortès et s'arrête un instant en regardant le professeur et Ermigold aller vers une salle. L'érudit du roi a une attitude étrange. Il semble à la fois presser le pas pour la perdre mais ralentit toujours au moment même comme si au contraire il ne voulait pas qu'elle soit semée. On dirait qu'il cherche subtilement à l'attirer... Or le vieil homme jusqu'à maintenant n'a pas caché son antipathie ni sa volonté de ne rien dire. Sahar émet un reniflement dubitatif fort peu féminin mais qui exprime à merveille son hésitation. Ermigold est là pour l'amuser. Peut-être les utopiens ont-ils peur que Djamila ne s'interesse de trop près à l'Epée, d'autant plus s'ils soupçonnent que Djamila a déjà volé la Perle de Sunliao il a bien des années, ce que laisserait à penser les questions d'Ermigold sur le Diamant...

Excusez-moi capitaine mais je dois aller au p'tit coin.

Ignorant le regard interdit du Capitaine, elle tourne les talons et s'engouffre dans une salle à droite en faisant signe à Hélios de la suivre. Déambulant dans le couloir le nez en l'air, une idée la frappe alors. Elle s'arrête et saisissant le bras de son "esclave", les yeux brillants d'excitation elle s'exclame à voix contenue

Hélios !
Regarde! Les tentures et les tableaux racontent les légendes d'Utopia.
Ca a l'air d'être dans l'ordre et de raconter une histoire, trouvons le début!

Admin Nombre de messages : 318 Points : 374 Date d'inscription : 25/10/2009

6.

Ermigold menait la petite troupe vers la première salle de la bibliothèque, s’apprêtant à leur mener un long et terrible discours sur Liberty Human, sur la façon dont cette nouvelle terre s’était faite et sur l’héritage qu’elle avait reçu de ses ancêtres. Un discours qui n’aurait pas été inutile. Mais alors qu’il allait prendre la parole, il remarqua l’absence de l’ambassadrice. Aussitôt son regard vif fit le tour de la salle, quêtant la jeune femme. Elle avait disparu.

- Où est l’ambassadrice?
- et bien euh.. elle avait une urgence.. répondit le capitaine, encore plus emprunté qu’il l’avait été tantôt devant l’excuse de la jeune femme.
- et son esclave aussi ? Gronda sans réaliser, Ermigold. Tenez, reprit-il sur un ton plus serein, je vous laisse découvrir les premières épreuves parues sur Liberty. Je vais voir à ce qu’elle ne se perde pas dans cet immense bâtiment. Ce serait dommage qu’elle manque le cours, ajouta-t-il sarcastique.

Et sans plus attendre, il se dirigea vers le hall d’entrée, d’une démarche soudain fort agile, comme le constata le professeur qui cependant, se garde bien d’émettre une remarque. Ermigold ne mit pas longtemps avant de retrouver l’ambassadrice. Elle s’était figée devant la première fresque tissée, accrochée sur le mur du hall. Celle qui représentait, les premiers sages, les neufs fondateurs, ceux qui avaient reçu du sacré, les neufs clés des royaumes.

Il la rejoint de son pas alerte, et se planta devant elle, ignorant l’esclave qui s’était interposé menaçant.

- Que cherchez-vous exactement madame l’ambassadrice ? Ou peut-être allez-vous enfin laisser tomber votre masque ?

La voix était différente de celle d’Ermigold, c’était celle chantante et haute du Joker.

Sahar reste interloquée un instant devant Ermigold à la voix muante.
Pour un vieux, il a la voix fluctuante d'un gamin de 14 ans. La Bibliothèque de Liberty 604387

La main de la jeune femme glisse le long du bras d'Hélios en une douce caresse et ses doigts fins se figent en emprisonnant doucement son poignet pour lui signifier de ne pas faire de bétises.
Il a l'air tellement en colère, plein de frustration qui ne demande qu'à s'exprimer, ce n'est pas le moment de provoquer une bagarre.
Elle ne veut pas lacher sa couverture, c'est trop tôt, trop dangereux, il leur faut plus d'informations et rien jusqu'ici ne peut prouver qu'elle n'est pas ce qu'elle est.
Il ne faut pas qu'Hélios se laisse intimider.
C'est un jeu de dupe et de poker menteur où au vu de son jeu actuel, elle doit se tenir au bluff.
Elle répond sans se démonter au "vieux"

Hé bien je cherchais les toilettes, et je me suis arrêtée pour admirer cette spleeeeeeendide tapisserie.
Vraiment magnifique, dans mon pays on aime l'Art de la broderie et du tissage au point que même les tapis sont élevés au rang d'oeuvre.

Un sourire en coin plisse ses lèvres moqueuses.
Elle regarde attentivement l'homme qui se tient devant elle décelant à présent son imposture, maquillage, voix contrefaite, le tout si subtilement bien fait qu'elle a cru jusqu'alors être en présence d'un vieil érudit grincheux.
Un espion du Roi sans doute, chargé de la surveiller.
L'a-t-il perçé à jour pour lui laisser à son tour entrevoir son véritable aspect?
Mais téméraire, elle va jusqu'à la raillerie sous couvert d'une sollicitude inquiète

mais vous, vous avez un problème professeur Ermigold ?
Vous devriez allez prendre un tisane de citron au miel, ça vous ferait sans doute du bien... pour votre gorge.
Vous avez du prendre froid.

109

Hélios s’était laissé entraîner sans rien dire, soulagé de fausser compagnie au conquistador espagnol ! Même si l’empressement soudain de Sahar, l’avait laissé perplexe. Mais il devait encore apprendre qu’avec cette jeune femme, il devait s’attendre à tout. Aussi fut-il encore une fois étonné de son don d’observation. Lui serait passé à côté de cette tenture sans y prêter la moindre attention. Mais à présent qu’elle avait attiré son attention dessus, il l’observa plus attentivement. Les personnages étaient particulièrement bien détaillés. Les yeux plissés, Hélios reconnut la tenue d’un des neufs seigneurs, et particulièrement la broche en forme d’arc qu’il portait, un des symboles d’Arcadia. Il remarqua ensuite la tenue particulière de l’un des hommes, dont le visage était caché sous une capuche, il portait à sa taille une bourse qui semblait bien lestée, un voleur sans doute, mais un seigneur des voleurs, il portait un étrange symbole à sa veste qu’Hélios ne sut pas identifier.

Il observa ensuite, la tenue et armure de cuire d’un des seigneurs qui portait son casque sous son bras, et une lance dans la main, à sa lance était fichée un foulard aux couleurs de Vestalia. Puis il ne lui fut pas difficile de reconnaître un seigneur de l’empire de Sunliao.
Seulement il n’eut pas le temps d’admirer plus encore l’étrange tapisserie qu’Ermigold Safran, les apostropha sans aucune manière. Il paraissait les avoir démasqué, mais comment ?

Et là, sa voix évoqua un tout autre souvenir à Hélios. Il allait mettre le doigt dessus quand Sahar glissa sa main sur son poignet qu’elle serra brièvement. Il comprit le message, en s’abstenant de faire tout commentaire. Cependant, il se sentit nerveux. Cet homme… étrange quelque chose lui rappelait .. non, il se faisait des idées.. En tout cas, il semblait avoir percé le secret de Sahar.

- Hé bien je cherchais les toilettes, et je me suis arrêtée pour admirer cette spleeeeeeendide tapisserie.
Vraiment magnifique, dans mon pays on aime l'Art de la broderie et du tissage au point que même les tapis sont élevés au rang d'oeuvre.
mais vous, vous avez un problème professeur Ermigold ?
Vous devriez allez prendre un tisane de citron au miel, ça vous ferait sans doute du bien... pour votre gorge.
Vous avez du prendre froid.

Hélios se raidit, et elle le provoquait encore, il guetta la réaction du vieil homme, paré à intervenir s’il le faudrait.

Admin Nombre de messages : 318 Points : 374 Date d'inscription : 25/10/2009

7.

Jamais elle ne lui ferait croire qu’elle s’était intéressée à cette tapisserie uniquement par intérêt de l’art, ses regards étincelant de curiosité n’avaient pas échappé à Joker. Ses questions, son intérêt, ses mimiques typiques de celui qui joue la comédie, tandis qu’elle parlait de sa mission d’ambassadrice, ne le trompaient pas. Certes, elle était douée, et n’importe quel autre que lui, se serait laissé berner, mais justement, pas lui. Joker avait appris depuis son plus jeune âge à lire les gestes, à comprendre, à décoder les attitudes des autres, à lire entre les lignes, à interpréter chaque signe.
Et puis il y avait la prophétie. Il ignorait encore pour l’instant, le rôle qu’elle avait à y jouer, mais il était certain qu’elle était venue pour elle, pour Excalibur. Il lui fallait donc savoir quelle était sa mission. Mais elle jouait finement, et ce ne serait pas facile de la démasquer, de la faire parler.

Joker se prit le temps pour répondre aux paroles moqueuses de la jeune femme, il devait arriver à la déstabiliser, à la surprendre suffisamment pour qu’elle lui en avoua un peu plus. Obtenir sa confiance ? Non jamais, il le savait à ses yeux, elle n’était pas femme à faire confiance, mais peut-être obtiendrait-il une complicité, ou en dernier recours, un marché.

- J’ai effectivement un problème, mademoiselle l’ambassadrice et ce n’est pas une tisane qui le résoudra. J’ai quelques peines à croire à cette comédie que vous nous offrez. Mais puisque vous aimez jouer, et vu que la partie a déjà débuté, nous verrons bien lequel de nous deux, emportera cette partie. A moins que vous préfériez jouer en équipe, car vous le savez, je connais bien des choses au sujet de ce royaume que vous ignorez..

Ermigold fit un pas de recul s’apprêtant à se détourner, puis avec un sourire rusé qui ne put se deviner qu’à moitié dessous son ample barbe, il ajouta.

- dépêchez vous de trouver ce que vous cherchiez… et rejoignez nous ensuite. Le professeur risque de vous en apprendre plus que je ne ….pourrai le faire moi-même. J’attends de voir quelles surprises nous réservent l’un et l’autre des invités du roi.

Il lui adressa un nouveau regard plein de mystère et s’en retourna auprès du professeur qui s’extasiait devant les vieux livres précieux, dont certaines éditions venaient du premier monde comme on disait ici.

Sahar le regarde s'éloigner et ce n'est que quand il a tourné le coin de la pièce et disparu qu'elle lui tire la langue dans le dos.
Elle soupire et grimace, du diable si elle se laissera dicter sa conduite.
En fait son rôle commence à lui peser et elle trépigne d'impatience de débuter les choses sérieuses, ayant envie d'action.
Elle se tourne vers Hélios.

Va les rejoindre toi et occupe toi du professeur.
Moi je préfère m'occuper d'examiner ces tapisseries.
Je commence à avoir une petite idée...

se tapotant le menton de l'index elle regarde pensivement la tapisserie.
Chaque contrée est représenté ici au travers d'un individu.
Tout commence à prendre place dans sa tête.
Elle cherche dans la tapisserie et énonce en comptant sur ses doigts

Vestalia
Utopia
Djamila
Sunliao ...facile c'est celui-ci...
Arcadia
Ca c'est Asgard
Ynis Prydein ici
L'Ile au Moine avec le voleur là

pfff... et c'est quoi ça...

dit-elle en regardant la fille blonde aux joues roses portant une bizarre tenue rouge verte et blanche

Surement Swizzer parce qu'elle a pas une tête de Kurgan

Elle récapitule ce qu'elle sait sur les objets Sacrés

Utopia excalibur l'épée
Djamila la lampe
Sunliao la perle
Il doit y avoir d'autres objets! Un pour chaque pays

marmonne-t-elle.
Et soudain une illumination, elle se souvient d'un détail auquel elle n'avait pas prêté attention.

Neuf Princesses et Seigneurs
Nobles coeurs
de neufs Contrées
en des temps reculés
se sont rencontrés

La comptine!
La comptine que chantaient les enfants sur le parvis!

La jeune femme sort en courant retourver les groupe d'enfants qui jouaient dehors.

Invité

33.

Cortès se dit qu’il se tramait quelque chose entre le vieil homme qui soudain avait retrouvé un bel entrain pour se précipiter à la suite de Sahar, et cette dernière qui lui avait offert d’étranges prétextes pour s’éloigner du groupe. Profitant du fait que le professeur Barossa semblait plongé dans de vieux livres, il se rapprocha de la sortie pour observer l’échange entre l’ambassadrice, son esclave toujours docilement posté derrière elle, et le vieil Ermigold. De toute évidence, ce n’était pas véritablement les lieux d’aisance qu’elle cherchait. Et cette constatation contraria le capitaine. Mais ne l’avait-il pas deviné au premier abord ? Cette femme cachait bien son jeu, il ignorait juste lequel.

Il recula soudain en voyant le vieil érudit revenir vers lui, expression du visage contrariée. L’échange qu’il avait eu avec l’ambassadrice, même si Cortès n’en avait pas saisit les paroles, ne semblait pas avoir été des plus aimables. Le capitaine fit mine de s’intéresser à l’une des gravures à sa gaucher, tandis que le vieil homme revenait auprès du professeur.

- oh vous revoilà ! Votre bibliothèque, cher monsieur Safran, recèle de véritables trésors, posséder une telle édition des légendes d’Avalon. Ou Comme je viens de voir là, le recueil des histoires de Shéhérazade retranscrit en français, c’est tout simplement incroyable. Il me semble ne pas avoir connu de telles œuvres euh… dans mon pays.

Le professeur posa délicatement le livre qu’il tenait pour s’approchait d’une des parois de la bibliothèque.

- et vos tapisseries qui retracent notre histoire, sont d’un réalisme, il y a moult étonnants détails ! Tenez comme celle-ci, on dirait la fameuse ville de Jerusalem, mais je ne comprends pas ce que signifie le geste de ce voyageur.. Il offre un diamant rose à ce qui semble être le seigneur de la cité. Et j’ai beau réfléchir, je ne me souviens pas que l’histoire de Jerusalem évoque l’existence d’un tel diamant, particulièrement de cette taille !

Cortès qui avait prêté toute son attention aux observations de Barossa, se tourna en percevant un mouvement à sa gauche. L’esclave de Sahar les avait rejoint et écoutait lui aussi la conversation entre les deux érudits.

- tiens, vous avez abandonné votre maîtresse ?

110.

Hélios s’exécuta sans protester même si ce rôle lui pesait de plus en plus. Il possédait sa fierté et voir les autres l’ignorer comme s’il n’existait même pas, commençait à mettre sa patience à rude épreuve. Il revint donc auprès du petit groupe, non sans jeter un dernier regard vers Sahar qui avait soudain filé vers la sortie. Mais qu’allait-elle encore mijoter ? Hélios soupira, il n’avait d’autre choix que d’écouter ce que le professeur et cet étrange monsieur Safran auraient à lui apprendre.

Il allait s’approcher du professeur quand le capitaine espagnol s’adressa à lui. Le ton était ironique et visiblement l’homme semblait s’amuser à ses dépends. Cela ne fit rien pour arranger l’humeur de l’arcadien.

- Je n’allais pas lui tenir la main pendant que ma maîtresse se soulageait de son besoin pressant.

Il sentit que sa réponse avait décontenancé l’autre et en profita pour lui fausser compagnie, il n’avait nulle envie de lui faire la conversation. Pourtant après s’être éloigné de quelques mètres, il se retourna vers le capitaine et ajouta :

- vous devriez laisser l’ambassadrice tranquille. Elle n’est pas faite pour vous, elle est déjà fiancée au fils du sultan.

Satisfait de son petit effet, Hélios planta là, l’espagnol, pour s’approcher discrètement du groupe, professeur et vieux sage, pour écouter ces histoires de légende.

4-
Aliénor fut vexée que le moine ne veuille pas de sa main. Toutefois, elle n'en montra rien bien que des pensées pas très tendre à son encontre envahirent son esprit :
** Encore de ces hommes d'église qui préfèrent les femmes ignorantes, ne servant qu'à servir l'homme, lui faire des enfants et d'autres foutaises de ce genre... **

Cela l'empêcha de réagir et d'aller ramasser le livre auquel il semblait tant tenir. Ce fut un étrange jeune homme brun au regard azur qui le lui remit. Le fait de l'avoir retrouvé le rassura et il se retourna sans un mot de plus envers cet homme.
**Décidément voilà un homme bien étrange !! **

Les yeux d'Angelo plongèrent dans ceux d'Aliénor et d'un coup il lui demanda s'il ne s'était pas déjà rencontré. Surprise par une telle demande, la jeune femme bredouilla de manière inaudible :
- Ah ! Heu... non... je crois pas, je...

Mais aussitôt l'homme éclata de rire et raconta la raison de sa présence en ce lieu.
- Et j'en suis la cause. JE vous prie de bien vouloir excuser ce manque d'attention. Pour me faire pardonner accepteriez vous que je vous accompagne ?

En fait, cet homme saurait peut être l'aider à retrouver son frère. Les hommes d'église étaient toujours bien vu par les seigneurs et les soldats. Aussi peut être l'avait-il déjà croisé expliquant pourquoi il avait cette impression de déjà vu. L'espoir fit battre la chamade au coeur de la jeune femme qui attendit avec une impatience mal dissimulée la réponse à sa question.

Sahar sort comme une furie et dévale les escaliers de la bibliothèque sous le regard surpris des gardes à qui elle décroche un sourire avant de filer.
Un regard derrière elle et elle s'assure qu'elle n'est pas suivi par le vieux snock.
Parfait.
Elle cherche les gamins du regard, et dépasse sans s'en rendre compte le moine et la donzelle auxquels de toute façon elle n'avait pas prêté attention tout à l'heure.
Ah! voilà ces fichus gamins en train de jouer aux osselets.
Elle s'approche souriant d'un des mioches qui attend son tour de jouer.

Saluuuuuut
dis-moi, c'pas toi tout à l'heure qui chantait une comptine en jouant

Elle fredonne

Neuf Princesses et Seigneurs
Nobles coeurs
de neufs Contrées
en des temps reculés
se sont rencontrés

ouai...marmonne le gamin sans quitter le jeu du regard

humm...
tu voudrais pas la chanter de nouveau en entier?

nan j'suis occupé

Dieu qu'elle déteste les mioches La Bibliothèque de Liberty 97585

Je te donnerais un sou

deux

tope là et chante La Bibliothèque de Liberty 172577

Neuf Princesses et Seigneurs
Nobles coeurs
de neufs Contrées
en des temps reculés
se sont rencontrés

Neuf contrées
Neufs cadeaux
ont apportés
pour l'amitié scellée

La perle pour l'Orient
Soleil levant
qui brille au firmament

....

et Sahar écoute attentivement, répétant à voix basse les paroles pour les mémoriser

L'enfant chantonnait et tapait dans ses mains et bientot ses camarades cessèrent de jouer aux osselets pour se joindre à lui

La Lance de sang
des fiers combattants
Asgard et Lug symbolisant

En Utopia, du lac avait jaillit
l'Epée étincellante d'Arthur
Excalibur, source de vie

La Sagesse des druides d'Ynis
Le chaudron d'avenir
et de passé, la connaissance révélée

Et Athena repentante
donna sa protection, palladium d'argent
à Vestalia la Grande

Aveugle, Enée l'avait vaincue
Son bouclier, Méduse incarnée
à Arcadia échoierait

A Djamila, la lampe des souhaits
de sa magie éclairerait
le blanc désert irisé

Mince la lampe que Sekret voulait murmurra la voleuse qui faillit louper la suite.

Sur L'ile aux moines au sombres ruelles
sourire enigmatique sur une toile nouvelle
Mona Lisa la Belle

Et soudainement le rythme changea, devennant plus gaie, comptine enfantine burlesque et amusante

et puis soudain résonna résonna
la grosse cloche en chocolat
Elle résonna résonna résonna
la cloche de la vache Milkchoco
ohohohoh ohhhhhhhhh !

Et les marmottes et les marmooooooooottes
en swizzerland font du kung fu!

uh?
une cloche en chocolat ... des marmottes?
erf...
Ils ont du rajouter des passages.

Distraitement elle donne une pièce à l'enfant et va s'asseoir un peu plus loin.
S'asseyant sur les marches de l'escalier de pierre de la bibliothèque, elle réflechit en ressassant les paroles.
de nouvelles perspectives s'ouvraient, quelque chose de bien plus considérable que le vol d'une épée fut-elle le symbole d'une nation et d'un sauvetage de frère fusse Jason...

Admin Nombre de messages : 318 Points : 374 Date d'inscription : 25/10/2009

8.

Ermigold jeta à nouveau un coup d’œil vers la haute porte principale. La jeune ambassadrice ne semblait pas s’intéresser à ce qu’il aurait à lui apprendre ce qui le décontenança quelque peu. Si vraiment c’était l’épée qui l’intéressait, pourquoi ne s’intéressait-elle pas aux légendes de ce monde ? Tout cela lui parut soudain incompréhensible comme comportement. Toutefois, il avait d’autres interlocuteurs curieux d’apprendre et à ceux-là, Ermigold devinait bien que ce ne serait pas grâce à eux que la prophétie se réaliserait. Il n’aurait donc pas à montrer la même méfiance qu’avec la jeune femme. Il répondit enfin à la question du professeur Barossa, remarquant au dernier moment que celui qui se faisait passer pour l’esclave de la jeune femme était là, à les écouter..

- et vos tapisseries qui retracent notre histoire, sont d’un réalisme, il y a moult étonnants détails ! Tenez comme celle-ci, on dirait la fameuse ville de Jerusalem, mais je ne comprends pas ce que signifie le geste de ce voyageur.. Il offre un diamant rose à ce qui semble être le seigneur de la cité. Et j’ai beau réfléchir, je ne me souviens pas que l’histoire de Jerusalem évoque l’existence d’un tel diamant, particulièrement de cette taille !
- Parce que le diamant n’est pas resté dans cette magnifique ville, mais il est devenu le joyaux de Djamila, une ville qui a pris exemple sur la création de Jerusalem. Vous l’aurez sans doute déjà constaté en venant ici, que bien de nos constructions ressemblent à celles que vous avez connues.
- oui en effet, et je dois avouer que cela est fort troublant. Nous nous sommes cru un instant revenu chez nous, en arrivant dans votre port.
- je comprends, sourit Ermigold. Et c’est tout à fait naturel, car les fondateurs de Liberty et de toutes nos villes, ne sont autre que des voyageurs.
- des voyageurs.
- oui, professeurs, mais comprennez bien que ce terme revêt ici une signification bien différente que celle que vous lui donnez dans votre monde. Les voyageurs..
- oui… oui je sais, Son Altesse nous a expliqué.

Ermigold hocha la tête, attendant la suite qui ne tarderait pas, connaissant l’esprit vif du professeur.

- Les voyageurs, ceux qui sont venu de l’autre monde… comme nous.. comme ces gens sur les tapisseries, les témoins de cet endroit dont les architectes de votre monde se sont inspirés pour bâtir leurs villes. Troublant… très troublant.

Le professeur fit un pas vers la tapisserie suivante, celle qui représentait les trois valkyries en train de récupérer la fameuse lance de Lug pour l’emmener au Walhalla, des mains des Tuatha Dé Dânann.

- La lance de Lug, dont personne ne sait ce qu’elle est devenue à ce jour…

Il s’avança vers la suivante, et continua sur le même ton mystérieux..

- La lampe d’Aladin… et cette ville, n’est-ce pas Djamila ? et là, il s’agit de la dame du lac, mais …

Le professeur se tourna brusquement vers Ermigold qui se tenait toujours aussi silencieux.

- Elle donne Excalibur à ….votre roi, n’est-ce pas lui sur ce portrait ? Et là votre château ?

Ermigold prit enfin la parole, mais dit une chose tout à fait surprennante.

- Ce n’est pas notre bon roi Richard, mais son ancêtre.. Arthur.
- Arthur ??
- Oui professeur..apprenez que sur Liberty, les légendes ne meurent jamais..

Ignorant le regard ahuri du professeur Barossa, Ermigold cilla sur ses jambes.

- Toutes ces explications m’ont épuisé.. Vous m’excuserez, mais il faut que je vous abandonne. Je retourne au château mais Messire Perceval vous guidera pour une visite de la ville, si vous le souhaitez.. A plus tard peut-être…

Et Ermigold se retira en boitillant, pas traînant d’un vieil homme courbé par le poids des années..

Invité

34.

Et c’est à cet instant précis qu’entra Perceval le chevalier du roi, dans la grande salle de la bibliothèque, achevant l’effet de surprise qu’avait provoqué les histoires d’Ermigold sur leurs invités.
En particulier sur le professeur Barossa qui en restait pour une fois sans voix.
Cortès quand à lui, cherchait l’ambassadrice des yeux, ayant le sentiment de s’être fait mener en bateau avec brio. Mais le plus étrange, était qu’il n’avait aucun regret. Il était même prêt à remettre ça. Et là, il la vit dans le hall d’entrée et la rejoignit aussitôt, abandonnant le professeur à ces étranges révélations.

- Sahar, enfin te revoilà.. je t’ai vue tout à l’heure en grande discussion avec ce messire Safran. Que te voulait-il ?

Il lui tendit la main pour l’aider à se relever des marches ou elle s’était assise.
Barossa lui, n’avait toujours pas recouvré la parole. Tout ce qu’il venait d’apprendre lui paraissait bien trop… incroyable. Tout autant que l’était ce Perceval et ce Lancelot. Et toutes ces coincidences… Trop de coincidences pour qu’on puisse vraiment parler de ça.

Mais du coup la conclusion à tirer était bien trop bouleversante pour être prononcée à voix haute. Il se contenta donc de répéter bêtement le nom du chevalier.

- Perceval.
- Pour vous servir, professeur. Avez-vous terminé la visite de la bibliothèque ? Nous pourrions nous rendre au port, si votre capitaine est d’accord. J’aurais aimé voir son vaisseau de plus près. Nous en avons rarement vu de ce genre chez nous.
- Je veux bien vous croire, marmonna le professeur encore choqué.

A cet instant surgirent Orianka et Tiago qui jouaient à se courir après en riant, ignorant le risque qu’ils faisaient courir aux précieuses reliques exposées ici et là.

- Tiago, fais attention, avec vos chamailleries, vous allez provoquer des catastrophes.
- Que nenni professeur, Orianka est la plus agile des gazelles et moi le plus souple des tigres.

Orianka gloussa sans retenue, et arrêta sa course en tournant la tête vers le capitaine Cortès et l’ambassadrice. Elle fronça un instant les sourcils puis reporta son attention sur le professeur.

- Professeur, nous avons trouvé un endroit où l’on parle de mon peuple.. venez, je vais vous montrer.
- Euh oui mais.. Messire Perceval souhaite se rendre au port et.
- Oh mais je vous en prie, professeurs, profitez donc encore un peu de votre visite en ces lieux. Cette bibliothèque est la plus complète de tout Liberty.
- Oui, j’ai cru comprendre…
- Venez, le pressa encore la jeune indienne.

Alors Barossa suivit les jeunes gens jusque vers la salle des maquettes, ou tous les peuples de l’ancienne terre avaient été représentés. Sans hésiter, Orianka lui désigna le peuple Aztèque, petites figurines installées au milieu d’un décor rappelant fortement la pyramide du soleil sur le site de Teotihuacan

Il n’était décidément pas au bout de ses surprises. Mais à partir de cet instant plus rien ne l’étonnerait. Puisque tout était devenu possible.

111.

Hélios fronça les sourcils en voyant une fois de plus, le capitaine se diriger vers Sahar. Il aurait voulu lui parler seul à seul, oublier un peu ce rôle d’esclave qui le réduisait au silence, mais à cause de cet espagnol, il devait ronger son frein et se contenter de l’observer, tandis que le reste du groupe s’éloignait dans une autre salle de la bibliothèque.

De toute évidence à voir les manières de Cortès, celui-ci n’avait pas tenu compte de l’annonce d’Hélios concernant le fiancé de Sahar. L’arcadien hésita, devait-il rester auprès de Sahar, ou suivre le restant du groupe ?
Ou encore, suivre cet étrange personnage qui s’était soudain retiré ?
Il tourna la tête vers la sortie du bâtiment et vi le vieil homme faire un signe à un cochet.

Son instinct lui souffla de suivre Messire Safran, plutôt que de surveiller le couple, chose qui de toute façon ne ferait que l’agacer un peu plus, sans qu’il ne puisse faire quoique ce soit.
Hélios se précipita dehors.

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