[RP Public] Palais des Vestales :

1


[Appartements de Lucrezia]


Ambiance

Elle regardait par la fenêtre de sa chambre. Il y avait un petit attroupement en contrebas. Elle ajusta l’étole sur ses épaules dans un signe de pitié et s’avança. Ses sandales glissèrent sur le marbre froid de cette après midi de printemps.
Sur sa droite un cerisier faisait éclore ses premières fleurs… Bientôt il serait totalement épanoui.

Quelques cris plus bas. Lucrezia abaissa les yeux. Ce n’était plus que deux flammes dangereuses. Elle savait parfaitement ce qu’il se passait. Toutes les semaines cela arrivait… On attrapait un ou deux de ses chrétiens à travers tout l’empire et on les lui livrait.

Ce jour-ci n’était pas différent. Deux hommes visiblement battus avaient été agenouillés de force et on les maintenait au sol.
Gracchus Malus Cato s’approcha à son tour et posa, comme à son habitude, son index sur sa bouche dans une moue qui ne manquait jamais d’amuser Lucrezia.

Qu’en penses-tu ?
Le peuple s’ennuie…

Lucrezia envoya alors un morceau de tissu blanc au sol et lança à la foule bigarrée qui menaçait de lyncher les deux hommes :

Aux arènes ! à mort !

Des vivas s’élevèrent mais Lucrezia avait déjà fait demi tour. Elle alla s’asseoir dans un tabouret finement doré.
Elle prit un parchemin et un calame et commença à griffonner quelques mots.

Lucrezia Cornelia… Un souci ?
Reptus Veronus doit arriver. Clarisse, approche !

Une jeune esclave qui ne devait pas avoir plus de 16 ans s’avança rapidement et discrètement. Ses longs cheveux blonds tranchaient avec la chevelure des habitants de ce royaume.

Prépare moi une tenue d’apparat. Et demande à Lucius Cornelius d’annoncer ma venue pour les jeux.
Bien Vestalia !

L’esclave s’inclina et disparut derrière une tenture.

Et donc ? Reptus Veronus… Vient au palais… C’est étrange…

Gracchus Malus était sénateur. Déjà au temps de son père. C’était un homme qui avait l’allure d’un benêt mais qui était d’une grande sagesse. Personne ne se méfiait assez de lui. Sauf peut être Reptus Veronus. Ce dernier était l’un des pires ennemis de Lucrezia Cornelia. Il avait une sainte horreur des Vestales. Sa famille avait toujours voulu un retour à la République. À cette époque c’était eux qui menaient l’empire. En plus Reptus avait une rancœur personnelle contre la Grande Vestale, chose contre laquelle elle ne pouvait rien. Le destin était en cause.

Une porte claqua… un serviteur entra d’un pas précipité et trébucha. Lucrezia leva les yeux au ciel. Reptus Veronus allait encore faire des siennes.

Grande Vestale, tes serviteurs sont des bons à rien !
Comme toujours. Reptus Veronus.

Lucrezia s’était levée et avancée de trois pas devant son écritoire de façon à ce que son ennemi ne voit pas les parchemins. Un serviteur les prit tout de suite et disparut avec. La Grande Vestale releva la tête.
Le physique de cet homme était antipathique. Quand elle songeait qu’on avait voulu la marier avec. Jamais elle ne l’aurait toléré.

Le Sénateur s’inclina profondément pour rendre les hommages dus, mettant sa toge devant ses yeux pour ne pas offenser la grande Prêtresse, puis se redressa… Un peu trop rapidement à au goût de Lucrezia.

Que me vaut ce déplaisir ?
Comme vous y allez !
Voyons Sénateur… Vous ne venez jamais au palais. Sauf pour ronchonner, vous plaindre ou geindre. À quoi ai-je droit aujourd’hui ?
Et bien… une… Doléance…

Lucrezia se retourna vivement pour cacher un sourire de triomphe. Voilà une grande nouvelle. Ce satané Reptus avait besoin d’elle… ou alors c’était un piège.

Elle prit un papyrus vierge et le contempla comme si c’était une des grandes merveilles de son empire et le posa devant son nez pour cacher sa joie. Seuls ses yeux brillaient de délice quand elle fit de nouveau face au sénateur.

Je vous écoute.
Livia Dona.
Ma nièce ?
En effet. Vous n’ignorez pas que je suis veuf et…
C’est hors de question !

Une sandale claqua sur le marbre. Il ne comptait quand même pas demander la main d’une enfant de douze ans lui qui en avait… enfin… il était si vieux ! Et en plus il s’allierait à sa famille… ça jamais !

Attendez… Ce n’est pas pour moi mais pour mon fils Drusus Antoine. Je me fais vieux et mon fils aura besoin d’un héritier dans un avenir prochain.

Il se faisait vieux… mais ces carnes là on ne les enterrait jamais assez tôt. Il avait prévu quelque chose… un truc affreux elle le savait. Et en plus ce serait sa nièce qui en pâtirait. Toutefois dire non de suite serait suicidaire. Le Sénat serait vexé de voir qu’une Vestale refuse une alliance avec un de ses membres. Et il y avait cette loi qu’elle voulait faire passer et…

Et si fiançailles il y a lieu… Votre projet sur la réforme agrarienne serait vu avec un délice inégalé.

Lui aussi avait bien ça en tête. Perfide et homme cruel.

C’est à voir. J’y réfléchirais.

Elle leva une main pour imposer le silence alors que Reptus Veronus allait lui répondre.

Je dois me préparer. Il y a des chrétiens à sacrifier au peuple. Je vais me faire un devoir d’aller offrir moi-même ces impies. Vous pouvez vous retirez. Gracchus Malus Cato va vous raccompagner.

Son conseiller qui n’avait dit mot lui fit un sourire complice. Les deux sénateurs s’inclinèrent et disparurent.
Lucrezia fixa ses papiers sans les voir.

Lucrezia Cornelia, votre tenue est prête.
Merci Clarisse, j’arrive.


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Auparavant


3


Ambiance


Les jeux avaient été un triomphe. Le peuple la plébiscitait et elle adorait ça. Ses compagnes avaient décidé d’organiser des jeux sur chacune de leur colline, laissant le soin à Lucrezia d’animer le Colisée. Elle venait à tour de rôle avec son mari, de façon à ce que le couple reste le plus en vue possible.

Mais les jeux allaient finir et Lucrezia avait un devoir de représentation. Un devoir de grande prêtresse. Elle allait rendre gloire aux Dieux. Comme une apogée au massacre de tous ces chrétins.

Installée dans sa chambre, elle brossa ses longs cheveux bouclés. Cette parure lui était enviée par de nombreuses femmes et elle était sa fierté. Elle fredonnait un air que les poètes de la Cité avaient composé à sa gloire. Elle ne se souvenait pas vraiment des paroles, mais la musique lui avait toujours plus.

Elle regardait ce métal poli qui lui reflétait de façon grossière son aspect. Elle aurait bien aimé un objet lui permettant de se voir de façon plus réelle. Elle avait entendue de riches marchands parler de miroir et tentait depuis de s’en procurer, en vain.

Lucrezia Cornélia ?

Lucrezia sursauta, posant instinctivement sa main sur un poinçon. Elle chercha à retrouver son calme en continuant à brosser ses cheveux. Cela lui donnait une contenance. Quand le rouge de ses joues et le feu de ses yeux disparurent, elle se retourna.

Lucius ?

Ses yeux s’écarquillèrent. Son frère était un perfide. Pas pour rien que son surnom était le Chacal. Elle se leva et tendit une main amicale vers lui. Ils n’avaient pas grandit ensemble. Son frère avait quinze de plus qu’elle. Mais il l’avait toujours élevé, un peu comme un père de substitution. Il était réputé pour les tortures qu’il infligeait aux déserteurs aussi. Mais avec elle il était d’une tendresse infinie.

Un doux baiser sur la joue.

Mon frère assied toi. J’allais au temple sacrifier aux Dieux.

Lucrezia s’agita, excitée par ce qu’elle allait faire. Deux jeunes chrétiens seraient tués de ses mains puis mis au buché. Il y aurait des prières aussi et… Et pendant qu’elle détaillait le planning de la cérémonie, son frère se renfrognait.

Enfin Lucius ! Quoi donc ?
Je…

Il s’essuya le front, gêné.

Père… a fait des siennes !
Encore ? Mais il agonise sur son lit de mort non ?
De toute évidence il lui reste de l’ardeur.
Pardon ?

Lucrezia fronça les sourcils. Qu’avait donc ENCORE fait son père.

Il a eu une fille.

Lucrezia soupira. S’ils faisaient l’inventaire des bâtards de leur père, ils peupleraient sans doute Vestalia. Une fille ? Voilà qui n’augurait rien de bon…

A-t-elle une marque ?
Oui… C’est le souci. Elle doit devenir Vestale.


Lucrezia se passa une main sur le front. Une tâche de naissance était une bénédiction parmi la noblesse du royaume. Un signe des Dieux qu’il ne fallait surtout pas négliger. Cette petite aurait une place privilégiée, une punaise dans la famille. Un poids. Accepter une bâtarde. Quelle absurdité. Et dire que c’était sa demi sœur et qu’elle devrait davantage la favoriser que sa protégée. Elle devait la tuer... ou bien...

Une lueur diabolique passa dans les yeux de Lucrezia alors. Ah ça… c’était parfait.

Lucius ?
Hum ?
Fais venir Gracchus Malus et Reptus Veronus.
Lu… Pour le premier je comprends, mais le second.
Chut… Fais aussi venir la nouvelle née et Rachel.

Lucius allait l’interrompre jusqu’au nom de Rachel. Son regard devint identique à celui de sa sœur. Il ne savait quel mauvais coup elle préparait mais il y allait avoir un peu d’animation. La lutte intestine entre le Sénat et les Vestales allait devoir bientôt se régler. Il ne savait pas pourquoi mais il avait l’intuition que sa sœur avait trouvé le moyen de déclancher la guerre et de passer pour victime.

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Dans son cabinet, lucrezia faisait les cent pas. La cérémonie aurait lieu dans deux heures et le temps lui était compté si elle voulait réussir son coup. Elle ajusta sa toge pourpre. C’était un détail technique, mais quand sa tenue serait maculée de sang, elle n’aurait pas l’air d’un boucher contrairement à ce qu’il se serait passé si elle était restée en blanc. D’une main légère elle épousseta un cheni imaginaire et fixa enfin de lourds anneaux d’or à ses poignets. Lorsqu’ils teintèrent d’un son qui la satisfaisait elle vérifia une dernière fois chacune de ses boucles. Elle posa à son flanc une dague. Elle allait traverser les rues de la cité et préférait une arme, même si elle serait encadrée d’une escorte.

Lucius arriva alors, lui aussi en tenue d’apparat, avec son air satisfait, qui signifiait clairement à sa sœur qu’il conspirait.

Ils sont tous là… dans des pièces différentes. Que complotes tu ?
Quelque chose que tu vas adorer. Où est mon époux ?
Il attend avec les nobles pour la procession. Quand tu procèdes aux rites ancestraux tu n’as ni famille ni époux. Tu deviens Divinité.
Je le sais bien. Bon. En premier lieu fais venir Rachel. Que l’on soit seules.

Une femme voilée apparut alors. Ses pieds glissaient sur le marbre. Visiblement, elle connaissait les lieux. La porte se referma aussi discrètement qu’elle s’était ouverte, dans une alcove sombre. La femme fit le tour de la pièce, soulevant des tentures, s’éloignant prudemment des fenêtres. Quand son inspection fut terminée et qu’elle fut satisfaite, elle retira son voile de son visage et de ses cheveux. De lourds cheveux bruns, des yeux noisettes, une moue taquine et une grâce féline. On aurait pu croire à une parente de Lucrezia. D’ailleurs cette dernière avait toujours eu un doute tant la ressemblance était parfois frappante.

Bonjour Lu.

La familiarité du ton choqua un peu son interlocutrice mais elle ne s’en offensa pas. Elle n’allait pas contrarier Rachel. Elle avait trop besoin d’elle.

Tu veux quoi aujourd’hui ?

De suite, une certaine vulgarité émana d’elle. Elle s’assit sans grâce sur le premier fauteuil venu et posa ses pieds sur celui d’en face, tachant la précieuse toile venue de contrées lointaines.

Aucune éducation. Lucrezia plissa le nez.

J’ai besoin de poisons.
Tu sais en faire. Allez Lu… Annonce cocotte. J’vais t’fixer mon prix.

Elle machouilla une tige étrange qui avait une odeur d’épice. Lucrezia la contempla et Rachel crut bon de tendre la partie croquée à la Grande Vestale.

Tiens, c’est d’la réglisse. Goute.

Lucrezia leva une main, légèrement dégoutée et refusa poliment.

J’ai quelques soucis avec le Sénat. Reptus Veronus veut la main de ma filleule pour son fils… Mon père me laisse sur son lit de mort une bâtarde qui porte une marque sacrée…
Et alors ?
on va régler tous ces problèmes d’un coup.


Il ne fallut pas moins d’une heure pour mettre son plan à exécution. Mais Lucrezia était satisfaite. Elle aurait ce qu’elle souhaitait. Et Rachel serait riche.

Ma reine…
Je suis Vestale.
Après ça, tu deviendras vite la seule.
Ne vend pas la peau du jaguar avant de l’avoir tué Rachel. La dernière fois il t’a laissé cette vilaine cicatrice sur l’épaule, que tu caches si bien derrière ce tatouage.

Rachel sourit alors et disparut dans l’alcove où elle était apparut. La Grande Vestale fit alors rentrer Reptus Veronus et la nouvelle née, un sourire victorieux, qui s’élargit encore avec la moue renfrognée de son ennemi.

Une heure Grande Vestale. Vous manquez de respect non seulement à un sénateur mais à tout le Sénat aussi.
Veuillez me pardonner. Je suis confuse. Asseyez vous.

Tant d’obséquiosité fit lever un sourcil soupçonneux au Sénateur.

Allons Vestale. A d’autres.
Taratata ! Clarisse un thé de Djamila pour le Sénateur.

Comme par magie, son esclave arriva avec trois longs verres finement ciselés. Une odeur de menthe envahit alors la pièce. La couleur ambrée de la boisson chaude attirait le regard du sénateur.

N’y a-t-il quelque poison pour vous débarasser de moi ?

Lucrezia mit sa main devant sa bouche pour cache un petit rire.

Voyons Sénateur. Si vous veniez à mourir, je serais la première accusée. Et je n’ai nulle envie de finir comme ma sœur. Non… j’ai décidé de vous offrir un cadeau.

Reptus Veronus manqua de lacher son verre, tant la surprise était grande.

Vraiment ?
Tout à fait. Lucius !!!

Son frère entra avec le bébé dans les bras. La petite dormait à poings fermés.

Un enfant ?

Visiblement, il ne comprenait pas ce qu’il arrivait.

Pas n’importe laquelle sénateur.

Lucrezia prit alors la petite dans ses bras et la berça doucement, espérant que son tour arriverait bientôt.

Vous souhaitiez vous allier à ma famille par un heureux hymen. Je vais vous faire cette grâce. Et ma filleule serait bien indigne de votre fils, alors que ma sœur que voici est célibataire.

Lucrezia posa alors le bébé d’autorité dans les bras du sénateur dont les épaules s’affaissèrent.

Reptus véronus, je vous présente votre future bru. Sa mère est morte en couches et mon père est sur son lit de mort. Je serais garante de son éducation et vous de son hyménée. Son prénom sera donc Lucia Veronia. Dès lors l’alliance entre nos familles est scellée.

Le sénateur se leva alors, troublé. C’était le plus grand honneur qu’on puisse lui faire, mais sa descendance n’était plus assurée loin de là. Au mieux d’ici treize ou quatorze ans. Il ne pouvait refusé sans risquer sa place voire sa tête.

Il rendit le bébé à Lucrezia qui le déposa à son tour dans un berceau apparut là comme par magie.

Première victoire.

Vous pouvez disposer sénateur. Nous nous verrons à la cérémonie. J’annoncerai les fiançailles de votre fille et de ma pupille.

Il s’inclina alors et disparut.


Lucius et Gracchus arrivèrent alors, se gaussant des malheurs du sénateur.

Ma sœur, tu es diabolique. Je t’adore.

Il déposa un baiser sur sa joue pendant que le conseiller s’inclinait.

Gracchus… Tu dois me rendre un service. Tu connais Emilia personnellement ?
La Vestale de la colline du Palenquin ?
Elle-même. Transmet lui ceci.

Elle tendit alors une fiole et un parchemin.

C’est un cadeau de Drusus Antoine.

Les deux hommes relevèrent la tête surpris.

Silence. Fais donc. Et toi mon frère, prends cette petite et va dans la procession. La cérémonie va bientôt commencer. Il faut que tous les acteurs soient présents pour ce qui va sonner comme une heure bien sinistre pour le Sénat.


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25. ( Avant, appartements de Lucius)

Lucius était fin prêt à partir. Pour une fois, il ne serait pas le dernier arrivé. Il voulait prouver à sa sœur qu’il était encore le magnifique sénateur que tous avaient connu, et que même si son cœur était très occupé, il n’en oubliait pas moins ses devoirs de patriote.
C’est donc vêtu d’une magnifique tunique mauve sous son armure de sénateur, cachant une culotte de velours au fessier discrètement rembourré qu’il fit son apparition dans la grande cour devant le palais. Les chevaux avaient déjà été sellés, et sa sœur n’allait pas tarder à arriver, suivant les dires des palefreniers.

- Ah c’est bien, c’est bien. Moi jé souis pronto… Alors, dove lei mia sorella ?? Il né faudrait pas qué l’ennémi en profite pour envahir lé pays, s’exclama-t-il avec emphase.

Mais justement à propos d’ennemi, il vit arriver Reptus. Aussitôt son entrain pour partir en voyage prit quelques ombrages.

- Ha ma toi aussi tu fais partie dé l’expédizione ? hm.. si porké no ? On pourra toujours t’envoyer en éclaireur hein !

Et Lucius s’esclaffa de sa propre plaisanterie, juste avant de voir sa sœur arriver en grande pompe. Il aurait de bonnes nouvelles pour elle, son espionne particulière était donc partie la veille, et arriverait bien avant eux à Ynys Pri quelque chose. Elle aurait ainsi le temps de glaner quelques informations qui pourraient leur être forte utile.

Bouh la vilaine vipère mal fagotée. Reptus la détailla des pieds à la tête. Toujours ce sentiment de répulsion même s'ils devaient se serrer des coudes pour le moment. Enfin vraiment pour le moment. Car Reptus n'est pas homme à laisser une femelle diriger. Il n'est pas homme non plus à laisser les lauriers de la gloire à une peste.
Non il a une idée... diabolique

De toute façon la route pour sa destination est la même. Et ensuite.

Ave Moa Vestale !

Il avait pris son air le plus supérieur, comme si elle était une simple esclave. Vu la rougeur sur ses joues, il avait fait mouche et il aurait pu mourir sur le champs foudroyé tellement elle avait l'air furieuse.

N'avez vous pas peur dans votre accoutrement, de souffrir de cette longue route ?
Je ne suis pas une femmelette douillette, moi !

Le ton était sec et Reptus fut vexé. Le pire c'est que vu la tenue de Lucius, c'était lui qui aurait du être le plus fâché. Mais chez lui les insultes glissaient comme l'eau sur les plumes d'un canard.

Mes troupes et moi nous ferons un honneur et un devoir de vous accompagner Vestale.
Comme si vous aviez le choix.

La première pensée de Reptus fut que bientôt elle saurait qu'il avait le choix. Mais finalement, il se mordit la lèvre pour ne pas répondre et enfourcha son cheval blanc d'un air d'empereur.