Sur les routes de Djamila

Amazones Nombre de messages : 98 Points : 45 Date d'inscription : 16/02/2008

44. ( avant à l'oasis des mirages )

C’était une amazone de fort mauvaise humeur qui chevauchait à présent en direction de Djamila. Elle avait passé une très mauvaise nuit comme si d’apprendre qu’elle devait retourner auprès du sultan n’avait pas suffit. Il avait fallu que Madeleine se croit permise de lui faire des avances, même si elle s’était justifiée ensuite de l’avoir prise pour son ancienne compagne. Karayan ne mangeait pas de ce pain là et elle s’était fait parfaitement comprendre en élevant la voix, ce qui avait réveillé leur autre compagne de route.

Du coup le départ s’était vu un peu précipité et Karayan pas du tout disposée à discuter, menait à présent son cheval à fond de train, espérant gagner au plus vite la cité du diamant rose. Elle espérait bien cette fois ne plus avoir à jouer les enquêtrices dans une affaire qui ne la concernait pas.

Après trois jours à galoper à travers les terres arides de la croisée des chemins, puis une fois traversés les Djebels, elles parvinrent enfin aux portes de Djamila.
Ayant ralenti la cadence pour permettre aux chevaux de récupérer un peu, Karayan n’avait presque plus ouvert la bouche depuis cette nuit à l’oasis des mirages, se contentant de quelques mots concernant les besoins quotidiens, un peu de chasse, la nourriture, aller dormir, boire, se reposer.

Mais là, leurs chemins allaient bientôt se séparer, et il fallait aborder quelques questions concernant leur mission.

- Nous arriverons bientôt à Jawharia, je ne sais s’il est indiqué que tu m’accompagnes pour rendre visite à ce sultan, puisqu’il est le seul à savoir me renseigner sur le prince nomade. Mais je veux être sûr que tu parviennes ensuite à retrouver le chemin de la cité d’Ur que peu de gens connaissent.

Karayan, toujours regardant droit devant elle, enchaîna après un instant de réflexion.

- et puis ensuite il nous faudra songer à rejoindre les autres sur le chemin de Vestalia Imperii. Mais j'aimerai d'abord savoir ce que tu comptes faire à présent.

( A suivre au Palais Sélam)

PNJ Nombre de messages : 119 Points : 73 Date d'inscription : 09/09/2008

Sekret cheminait à pied suivant sans problème le rythme lent de la caravane marchande. Il souriait respirant avec bonheur les parfums enivrants de son pays, fut-ce l'odeur acre des chameaux !!! Laughing

De nouveaux les pieds sur sa terre natale, il se sentait à nouveau lui-même, entier et c'est seulement à présent qu'il se rendait compte à quel point son pays lui avait manqué et qu'il n'était pas fait pour vivre loin de Djamilia même pour une femme. Il avait du se séparer du cheval d'Hélios avant d'embarquer pour son pays et en avait tiré un bon prix bien qu'il ne vaille pas les merveilleux pur sangs de son pays. Sekret s'était grimé en humble pélerin car ceux ci bénéficiaient de la bienveillance de la population et les gardes étaient moins méfiants avec ces porteurs de foi. De plus, il se sentait l'âme d'un de ces hommes, lui qui partait à la recherche d'une chimère, la mystérieuse Cité des Sables. Il connaissait un érudit à la capitale, et cet homme saurait peut-être le renseigner, il l'espérait en tout cas même si se rendre à Jawharia était prendre un risque supplémentaire. mais peu importait il se sentait porté par une espérance fébrile qu'il n'aurait pu lui même expliquer...

Viens de là

Musique per favore

La rapidité avec laquelle le Sultan se releva surprit Madeleine, ce qui déclencha chez elle une attitude de méfiance. L'homme s'étant tourné en direction de la porte, ne vit rien de son interrogation quant il frappa dans ses mains promptement. Elle se demandait ce que cela signifiait, s'il ne s'agissait pas d'un piège pour l'empêcher de mener sa mission à bien, lorsque la porte s'ouvrit. La jeune femme, ne voyant pas de suite qui était derrière, se redressa à son tour, posant sa main sur la garde de son arme, prête à défendre sa vie bec et ongles. Séleste s'avança et comprenant son erreur, Madeleine le salua de la tête (faisant ainsi passer sa réaction pour une politesse) au moment où leurs regards se croisèrent. L'ancienne mercenaire fronça les sourcils en entendant le ton narquois employé par le Sultan. Elle ne put s'empêcher de rééditer son geste de la tête à l'encontre de Séleste quant il confirma l'existence de la célèbre cité. Elle ne put s'empêcher de soupirer de soulagement et de laisser apparaître un sourire sur ses lèvres : son but devenait accessible enfin. Elle garda, toutefois, ses réjouissances pour plus tard : il lui fallait prendre congés du Sultan et cela ne serait pas aussi simple que de le faire auprès de Karayan.

Nonobstant ses gestes mal placés ou exagérés dans le but de profiter de la situation, Madeleine ne dit mot, se contentant de le saluer du chef.. puis juste avant de sortir de la salle un dernier salut selon la coutume amazone. Elle fut ensuite suivie de Séreste jusqu'à ce qu'ils atteignirent un couloir très large, mais surtout très fréquenté. A partir de cet instant, il passa devant la guerrière, en s'excusant, et la guida jusqu'à une grande double porte gardée par deux soldats en arme. D'un mot que la jeune femme ne comprit pas, il fit ouvrir les portes. Un homme de petite taille apparut alors dans l'encadrement et les salua avec déférence. Puis, il s'adressa directement au serviteur du Sultan afin de connaître sa requête. Séleste lui expliqua; et lui demanda de montrer les cartes menant à Ur. D'abord surprit; le scribe s'exécuta.... enfin accomplit la tâche demandée. ( Sur les routes de Djamila 604387

)
Il ne lui fallut que quelques minutes pour revenir avec deux immenses cartes qu'il déroula minutieusement sur une table recouverte de feuilles de papyrus. Les deux cartes représentait le Royaume de Djamila à quelques centaines d'années d'écart. Et si l'emplacement des citées n'avaient pas changé, il n'en était pas de même des oasis, villages et autres points de repère nécessaires pour ne pas se perdre dans l'immensité du désert. L'ancienne mercenaire ne fit pas attention à la conversation qui s'engageait entres les deux hommes, préférant mémoriser la carte la plus récente tout en la comparant à l'ancienne : peut être que cela lui serait utile une fois sur place. Quand elle se redressa, l'homme d'écriture l'observait comme s'il s'était agit d'un fantôme ! Surprise, Madeleine se tourna vers Séleste qui lui répéta les dires de leur interlocuteur. Ainsi, il lui conseillait de prendre un animal à bosse , lent mais capable de porter de lourde charge sur de longue distance, et prendre une escorte.
- Je vous remercie de votre sollicitude. Seulement je suis parfaitement à même de me défendre seule et ma mission nécessite que je fasse au plus vite et un tel animal tout comme une escorte ne ferait que me ralentir.

L'homme parut déconcerté mais n'en dit rien. Il changea de sujet en lui montrant la route à la fois la plus sur et la plus rapide. L'affaire mémorisée, ils prirent rapidement congés et se dirigèrent vers la salle où était resté Karayan avec le prince des nomades. Madeleine écouta à la porte et n'entendant rien, voulut entrer. Séleste l'en empêcha et insista pour l'annoncer. Le couple s'était approché d'une des fenêtres, et se faisait face à son entrée. Madeleine demanda à sa soeur d'arme si elle l'accompagnait à Ur, maintenant qu'elle avait toutes les informations nécessaire. L'amazone répondit par la négative lui rappelant que la Reine Antiope leur avait donné l'ordre de la rejoindre dès le message donné. Ainsi, l'ancienne mercenaire prit congés et se rendit auprès du Sultan pour en faire de même.

Dès sa monture choisie et sellée, une gourde d'eau fabriquée dans une panse de veau installée le long de l'épaule de l'animal, Madeleine partit au grand galop... enfin seulement une fois les portes de la cité traversée. La jeune femme était certes pressée mais pas inconsciente ! Elle profita de se ralentissement forcé pour se sustenter en vue du long trajet à venir. Les portes passées: la voilà enfin seule... libre et seule !! C'est pas que la présence de Karayan l'ait dérangée... non bien sur. En tant que mercenaire, elle avait connu la promiscuité, et la vie en groupe. Non, c'était autre chose ! Depuis l'annonce de la mort d'Audrey, puis le départ d'Adès, elle ne s'était que très rarement retrouvée seule avec elle-même. Au point que cela lui pesa et lui fit commettre un impers envers sa sœur d'arme les menant à un froid. Froid qu'il serait difficile de rompre selon l'image qu'elle avait de Karayan. Tout en chevauchant en direction du premier point d'eau, elle se replongea dans son passé, ses souvenirs heureux et moins heureux dans l'ancien monde comme dans celui-ci. Certains disent que ressasser ainsi le passé est mauvais pour la personne en question. Seulement, là, c'était un besoin pour la jeune femme, une nécessité de se retrouver... retrouver ce qui avait fait d'elle une mercenaire... une guerrière prête à tout affronter, y comprit ses propres compagnons d'armes.

Les heures passant, le soleil s'était couché emportant avec lui la chaleur écrasante de ses rayons. L'amazone et sa monture arrivèrent en vue de ce qui aurait dû être un petit village a l'ombre d'un oasis verdoyant. Du point d'eau, il ne restait que la trace d'un lit asséché et d'une cuvette, et du village, les formes de ses murs. Madeleine parcourut les quelques mètres restant jusqu'à un feuillu dont le ramage soustrayait le ciel, l'apparition de la lune et de ses étoiles à sa vue. Elle descendit de son cheval et s'assura en premier lieu que l'eau ne se « cachait » pas sous quelques centimètres de terre ou de sable.

Certes, l'eau n'était pas apparente. Cependant, la présence d'une végétation éparse, racornit et jaunit, malgré la longue absence humaine, pouvait laisser supposer que le liquide précieux, comme l'or en ces terres arides, n'était pas si loin de la surface. Une fois cette vérification faite, hélas, elle du admettre qu'ici, ce n'était pas le cas. La guerrière se retourna vers sa monture qui montrait des signes de fatigues évident et détacha la gourde de la selle. L'amazone en but une longue gorgée, puis en versa un peu dans sa main que l'équidé lécha avec avidité tant il avait soif lui aussi. L'opération fut renouvelée plusieurs fois jusqu'à faire taire leur soif. Après avoir rattaché la gourde, elle dessella son compagnon de route et le pansa avec une poignée d'herbe sèche. La jeune femme lui la tendit ensuite et l'attacha avec une longue longe afin qu'il se nourrisse par lui-même. Elle n'avait prit que le strict minimum en vivres... la rapidité étant incompatible avec la charge pour un tel voyage. Madeleine s'installa non loin de lui, pour quelques heures de repos, la selle en guise d'appuis-tête et le caparaçon comme couverture.

Amazones Nombre de messages : 98 Points : 45 Date d'inscription : 16/02/2008

47. ( Avant, au palais Selam)

Karayan et Jared ne restèrent pas longtemps dans le camp des nomades après être revenus du palais où le sultan les avait reçus, l’un et l’autre. A présent qu’elle s’était déliée de sa demande envers le prince, Karayan devait repartir rejoindre Antiope. Seulement Jared n’avait pas voulu la laisser repartir seule, et l’amazone ne voyant aucune raison de lui refuser de l’accompagner, ils partirent donc ensembles en direction de Vestalia, afin de rejoindre au plus vite la reine des amazones.

Le prince se fit donc escorter de ses dix meilleurs hommes, des guerriers nomades accomplis qui ne craignaient aucun danger, et pendant plusieurs jours le voyage se passa sans encombre. Ils bivouaquaient le premier soir, à la belle étoile pour Karayan. Puis après la demande insistante du prince, Karayan dormi comme les autres, sous une tente qu’il fit monter chaque soir suivant, par ses hommes.

Une sorte de silence respectueux ou buté, s’était installé entre le prince et l’amazone que nul ne voulait rompre, chacun enfermé dans ses propres pensées. Karayan, appréciait la présence simple et discrète du prince, même si elle s’efforçait de se concentrer sur son objectif…rejoindre au plus vite Antiope et Vestalia. Ce n’est que le soir qu’ils avaient l’occasion de bavarder un peu autour du feu, en prenant un repas encore une fois servi par les hommes de Jared.
Ainsi ce soir là, ne dérogea pas aux habitudes déjà prises. Tandis que Karayan terminait un bol d’une sorte de soupe épaisse et très nourrissante, Jared lui posa la question sur l’itinéraire qu’elle comptait emprunter.

- le chemin le plus court.
- Nous nous dirigeons vers la mer d’émeraudes. On pourrait soit traverser le détroit des Silènes, et ensuite traverser Arcadia, ou alors..

Le prince marqua une hésitation, ou peut-être essayait-il d’attirer l’attention de Karayan sur cette seconde possibilité qu’il s’apprêtait à émettre.

- ou alors embarquer à bord du Soleil rouge, un de mes navires personnels, afin de traverser la mer d’Emeraude. Nous parviendrions avec un peu de chance, bien plus vite sur les frontières ouest de Vestalia qu’en faisant le voyage par terre. Et il nous faudra traverser Utopia.

Spoiler:

Karayan dévisagea le prince, sans cacher sa surprise.

- vous possédez un navire sur la mer d’Emeraudes ?

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