Le Palais Sélam

13-
L'homme à l'harmonica, Ennio Morricone

Adès l'observa à la fois surpris d'entendre de telles paroles dans la bouche de Madeleine et contrarié qu'elle puisse l'imaginer avoir cette idée de lui. Un long silence se fit... il semblait hésiter entre se vexer et lui dire qu'elle se trompait tout simplement. Finalement il prit la parole :

- Il est vrai qu'il est intéressant pour elle de savoir ce que c'est. Mais non je ne me réjouis pas pour autant de cette situation. Je suis un guerrier certes mais je ne fais pas souffrir inutilement et je n'aime pas voir souffrir les autres encore moins quand je tiens à eux.

Madeleine entendit monter la voix de la jeune amazone puis du Prince mais ceux-ci étant à l'autre bout de la pièce, elle ne comprenait pas de quoi il retournait exactement, même si elle se doutait du sujet. Sans s'en rendre compte, la jeune femme fixa toute sa concentration sur le couple et plus sur ce que lui disais Adès qui finit par s'en appercevoir. Il se mit à suivre son regard pour savoir ce qu'elle observait si intensément.

Le temps sembla s'arrêter, Madeleine était rivée sur la conversation quelque peu houleuse qui se déroulait en face d'elle. Elle était suspendue aux lèvres du Prince, essayant de comprendre en lisant dessus. Elle parvint à comprendre certains mots mais pas tout pour son plus grand déplaisir. Tout à coup, il parla plus fort tout en s'adressant à Adès et elle-même :
- Madeleine, Ades, nous allons avoir besoin de mains d'oeuvre...
- Bien sûr... de quoi s'agit il Altesse ? demanda t-elle en se rapprochant d'eux suivit de près par Adès.
- On est là pour ça... n'est ce pas Karayan ? Ajouta t-il.

12.

Karayan dévisagea Ades, sans ciller. Ils n’étaient pas vraiment là pour jouer aux détectives, mais puisque le prince semblait tenir à aider le sultan et si ce dernier consentirait ensuite à lui fournir quelques armées, elle pouvait bien faire des efforts. Ainsi tous trois suivirent le prince qui les guida jusque vers une pièce décorée encore plus richement que le salon précédent. Le prince s’entretint à voix basse avec un des gardes qui se retira.

- Il va voir si le sultan peut nous recevoir à nouveau afin de nous donner de plus amples informations au sujet de ce vol..

Karayan soupira.. Elle se demandait s’ils ne perdaient pas leur temps. Puis toujours sur cette même réflexion, elle interrogea le prince :

- vous pensez sincèrement que nous avons la moindre chance de retrouver ce joyau ?
- ma foi, qui ne tente rien n’a rien…
- Le sultan ne possède-t-il pas des hommes qui pourront se charger de cette enquête ?
- oui je suppose que oui, mais j’ai quand à moi des relations qui pourront jouer en notre faveur.

Si le notre la surprit, Karayan ne releva pas et résignée, continua :

- Et si nous ne le trouvions pas ?.. la prochaine lune, ça va faire dans deux semaines.. et nous avons….moi, Madeleine et Ades encore tant de peuples à aller voir. De plus, je ne suis même pas certaine de ce qui m’attend au bout de cette…cette enquête..

Le prince fit un pas vers elle avant de prendre sa main et de la serrer dans la sienne, si chaude.

- Ne soyez pas si inquiète Karayan, je ferai mon possible afin d’aider le sultan à retrouver ce diamant et je suis certain que je peux compter sur vous, n’est-ce pas ?
- euh..oui..oui bien entendu. J’ignore si je vous serai d’une quelconque aide, mais je ferai de mon mieux, après tout, vous n’avez pas essayé de marchander avec moi en échange des services de vos soldats.

5- Ambiance




- Jared... Que veux-tu de nouveau... ?

Tout en disant cela le Sultan s'avança vers eux. L'amazone qui se tenait devant lui et qui lui tenait tête était particulièrement à son goût. De plus, suite à la perte de la pirate, ce dernier se voulait se réconforter...

- Votre Altesse... Il nous faudrait aller à l'endroit où le joyau a été volé.
- Il est hors de question !
- Désolé d'insister mais nous avons besoin de voir cette pièce, voir comment le voleur s'y ai pris... Et si jamais vous acceptez, je suis persuadée que Karayan sera ravie et acceptera peut-être de danser pour vous... chuchota-t-il tout bas.

La jeune femme jeta un regard en biais au Prince. Son sixième sens lu indiquait qu'il trafiquait quelque chose...

- Soit mais dépêchez-vous ! Ah et... Ne touchez pas à...
- Ne vous inquiétez pas Altesse.

Il le salua bien bas et suivit un garde que lui avait infligé le Sultan. Très rapidement, les quatre personnes arrivèrent devant une magnifique porte sculptée. Le garde n'avait le droit d'y aller et il intima au Prince d'y pénétrer.

- Seulement deux personnes peuvent entrer !
- Karayan... ma chère...

La jeune femme jeta un œil sur Madeleine. En effet, elle préférait entrer que de rester avec Ades et puis... Uns question la taraudait depuis tout à l'heure...

13. Ambiance...


Karayan méfiante suivit le prince dans la fameuse pièce et regarda les gardes refermer les portes sur eux. Elle plissa les yeux avant de se tourner à nouveau vers le prince qui entreprenait déjà une fouille de la salle. Kara lui demanda alors à brûle pourpoint :

- qu’avez-vous dit au sultan ?
- hmm…
- Je n’aime pas la façon dont il m’a dévisagé… Que lui avez-vous proposé pour qu’il fléchisse aussi vite. Il ne semblait d’abord pas trop disposé à nous laisser entrer ici.
- comment le voleur a-t-il pu entrer dans cette pièce avec une porte aussi bien gardée...

Le bougre, il ne l’écoutait pas, ou alors ne voulait pas. Elle se planta devant lui, mains sur les hanches.

- Que lui avez-vous proposé pour qu’il accepte de nous laisser entrer ici ?
- détails que cela.. allez Karayan, aidez-moi à trouver des indices.
- vous allez cesser d’ignorer mes questions ?

Surpris par le ton de Karayan, le prince se redressa et posa ses deux mains sur les épaules de l’amazone.

- mais non voyons, tout cela est sans importance..
- quelque chose me dit que je ne dois pas vous croire.
- vous ne me faites pas confiance ?
- non !

La surprise se peignit sur le visage du prince, il prit un air grave avant de lui dire :

- vous me chagrinez très chère.

Karayan soupira et se dégagea avant de répliquer sur un ton aussi vif.

- Cessez de me parler comme à une jouvencelle ! Je suis une amazone bon sang.. et ..

Le prince éclata de rire, devant l’air furieux de Karayan :

- Je ne vois pas ce que j’ai dit de drôle !
- oh c’est juste que j’adore votre franchise ma chère..
- et moi je n’aime pas votre façon de vous défiler sans cesse…
- vous savez que je pourrais décider de vous punir pour oser me parler de la sorte ?
- pardon ?
- vous oubliez notre arrangement, et à qui vous avez affaire..
- non je n’oublie pas… mais vous oubliez aussi à qui vous parlez..
- hm non je n’oublie pas..

Ils se dévisagèrent en silence…

6-

- Nous pouvons déjà dire que les gardes sont des incapables ! Mais il est vrai que dire ça au Sultan...

Cette fois c'est Karayan qui fit mine de ne pas l'entendre. Chercher un cailloux alors que son peuple attendait après elle pour une aide...

- Le voleur connaissait très bien les lieux et savait où se trouvait le Diamant...

Tout en continuant son inspection, Jared passa devant une petite commode. Etrange, rien de particulier... Mais pourquoi est-elle ici ? Dans cette pièce ? Ne serait-elle pas mieux à la vue de tous ? Connaissant le Sultan, le Nomade trouve cela étrange...
Il se penche et découvre quelque chose de curieux, des petits traits fins. Quelque chose se trouvait là, c'est évident...

- Karayan, fit-il d'un ton sérieux. Venez-voir...

Mais l'amazone continua à le feindre. Elle détestait qu'on l'ignore, surtout lorsqu'il s'agissait d'elle donc, juste retour des choses !

- Karayan ! Je n'ai pas le temps de jouer ! insista-t-il

14.

Décidément, il avait le chic pour la mettre en colère. Les yeux de Karayan lancèrent des éclairs alors qu’elle s’approchait en marmonnant :

- moi non plus figurez vous.. je n’ai pas le temps de jouer.. et encore moins aux détectives !!

Elle lui lança un regard de défi, bras croisés sous sa poitrine et fièrement campée sur ses jambes. Depuis qu’elle était entrée dans ce palais, tout semblait aller de travers.

- C’est pour vous que je fais tout ça..
- tiens donc..
- cessons de perdre du temps, regardez ces marques là.
- oui et alors ?
- vous ne trouvez pas ça étrange ?
- mon cher prince ! Combien de fois devrais-je vous le dire ? Je suis une amazone, une guerrière et on ne m’a pas formée pour mener des enquêtes.. Alors concluez ce que vous voulez de ces marques, et navrée de vous décevoir, mais je me dois de vous le redire, je n’ai aucun talent dans ce genre de chose..

Elle poussa un soupir exaspéré, leva ses bras aux ciels avant de lui tourner le dos et de recommencer à aller et venir dans la pièce comme un lion en cage. Que dirait Antiope si elle la verrait ? Que ferait la reine ?.. Une guerrière n’avait pas à faire ce genre de chose, elle perdait son temps, c’était certain.. Son regard se posa à nouveau sur le prince. Qu’est-ce qu’il pouvait être buté celui là !

7-

- Voulez-vous donc prouver que j'avais raison ? Que vous êtes seulement des brutes épaisses... ? Et bien soit, désormais je penserai cela de vous autres...

Point sensible à ne pas effleurer... Karayan revint vers le Prince rouge de colère. La seule façon qu'elle trouva pour se détendre et de ne pas lui en coller une c'est de serrer fortement ses poings, quitte à ce que le sang coule doucement sur le sol.

- Regardez un peu plus ces marques... Si vous regardez bien, ils font un tour complet, ils représentent un rectangle... Vous voyez ça ? dit-il en montrant la fine poussière se trouvant en dehors du rectangle.
- Et alors ?! Ils ne savent pas faire la poussière... Je vous préviens ! Je ne vais pas la faire !
- Loin de moi cette idée ma chère amazone. Mais vous ne trouvez pas cela étrange... Allons, faîte marcher votre imagination, prouvez-moi que j'ai tort, prouvez-moi que vous êtes, non seulement belle et attirante, mais également intelligente. Dîtes-moi pourquoi il n'y a pas de poussières dans le rectangle...

La jeune femme en avait plus qu'assez de ces devinettes mais il lui avait envoyé une belle perche et elle ne pouvait pas "perdre" devant cet arrogant ! Il en était hors de question ! Elle se prêta donc au jeu et essaya de deviner ce que le Prince voulait entendre...

- Il devait y avoir quelque chose... Je ne sais pas moi...
- C'est exactement ça !
- Et en quoi c'est censé nous aider... ?
- Si cette commode est là, enfermé avec le Diamant c'est parce qu'il gardait quelque chose de précieux sinon le Sultan l'aurait mis en évidence. Sur le dessus de cette commode il y avait sans doute quelque chose pour que la poussière n'y est pas accès à l'intérieur. Donc, j'en conclut qu'il y a autre chose qui a été volé, quelque chose que le Sultan ne veut pas nous parler...
- Je pense plutôt que quelqu'un est venu le prendre. Comme vous dîtes, s'il y avait quelque chose sur cette commode, le Sultan l'aurait enlevé.
- A ceci près, personne n'est entré dans cette pièce après le vol... Le Sultan en a eu vent rapidement et par la suite, on m'a fait appeler...

15.

Karayan dévisagea le prince, il était d’un calme, contrairement à elle. Comment pouvait- il la flatter et l’insulter tout en même temps ? Elle renonça à essayer de comprendre cet homme. Plus vite elle lui donnerait satisfaction et plus vite…quoi ? ils repartiraient ? Il ne semblait pas vouloir abandonner. Soudain plus calme, Karayan lui demanda :

- oui, vous avez sans doute raison, vos suppositions sont tout à fait plausibles. Mais permette- moi de vous dire, que plus on reste ici, et plus le voleur aura le temps de prendre la fuite. S’il a réussi à dérober une telle pièce, si précieuse aux yeux des orientalis, il doit être sacrément doué et autrement plus intelligent que moi..

Il y avait une pointe d’ironie, mais Karayan ne s’arrêta pas là.

- en ce moment, il doit être en train d’essayer de mettre le plus de distance possible entre le palais et lui. Il doit se douter que les gardes du sultan sont à sa poursuite.. Je crois que le mieux qu’on ait à faire et d’aller voir au port et de conseiller au sultan de faire contrôler ses frontières.. Quoiqu’avec le désert à la frontière avec la croisées des chemins, la tâche se révèle encore une fois impossible..

La jeune femme soupira à nouveau, résignée..

- ou alors il faut que nous nous adressions à tous les marchands, les nomades, les caravelles qui viennent des frontières, pour savoir …quoi.. s’ils n’ont pas vu un voyageur transportant un énorme diamant ?? Oh voyons Jared ! On sait tous les deux que le voleur est intelligent et qu’il ne sera pas facile de l’attraper à moins de connaître le milieu de ces gens.. Ali baba et les 40 voleurs était une légende, mais bon.. vous voyez ce que je veux dire ?... Peut-être n’était-il pas seul ? Peut-être était-ce une bande organisée ? Comme celles qui pillent les commerçants en ce moment , les mêmes qui vous créent tant de soucis…

Elle fit un nouveau pas vers lui..

- Il y a tant de suppositions à faire, tant de si…… Comment voulez-vous que nous, étrangers à ces terres, parvenions à résoudre cette affaire ?

Elle le regarda presque suppliante, laissant pour une fois sa fierté de côté.

8-

- Ma chère amie, fit-il en caressant le visage de l'amazone du bout des doigts. Notre voleur agit seul. Un tel joyaux... Comment le partager sans faire de jaloux ? Impossible. Ce que vous dîtes est fort plausible quant à la distance du Diamant et celle du Palais mais, je pense pourtant que le voleur ne doit pas être loin, encore dans cette Cité. Pourquoi ? Parce que le joyau est en sécurité ! Personne ne pensera que ce Diamant est encore là et notre voleur sera tranquille par la suite... Pour ce qui est des pauvres étrangers que nous sommes, sachez que j'ai beaucoup de connaissances et que je pense pouvoir faire quelque chose...
- Vous avez les mots faciles Prince Jared mais... Qu'en est-il en réalité ? C'est comme cherché une dague dans une armurerie... Impossible...
- Rien n'est impossible lorsque c'est notre souhait le plus précieux. lui répondit-il en approchant son visage de celui de la jeune femme. Avez-vous assez confiance en moi ?

16. Enigma: Smell of desire

Karayan écoutait ses paroles, ses yeux captivés par ce regard, cette voix chaude et envoûtante.
*méfie-toi, sors de là !*
- Ma chère amie…

Le prince caressa son visage du bout des doigts, assurant peut-être ainsi son emprise sur la jeune amazone qui avait toujours ses yeux rivés aux siens.. un regard hypnotique, un sourire diabolique..
* tourne toi et fuis cet homme !*

Un trouble infini s’empara de Karayan dont le sens des paroles du prince lui échappait… Il s’approcha, son visage à quelques centimètres du sien.
* reste une minute de plus et tu es perdue*

Elle ne bougea pas d’un centimètre..

- Vous avez les mots faciles Prince Jared mais... Qu'en est-il en réalité ? C'est comme chercher une dague dans une armurerie... Impossible...

Elle eut l’étrange sentiment que ce n’était pas elle qui avait parlé, comme si une autre personne était là.. Elle n’était plus qu’une proie, devant ce regard de braise..

- Rien n'est impossible lorsque c'est notre souhait le plus précieux. Avez-vous assez confiance en moi ?
* tu es le diable en personne, dangereux et rusé… On ne doit pas faire confiance au diable…*

La suite, elle le devina et l’espéra, malgré cette petite voix qui lui soufflait de se reprendre.. Pour toute réponse, Karayan se contenta de réduire à néant cet espace qui séparait encore leurs visages, n’obéissant plus qu’à ses pulsions, ses envies…chassant la raison et tout le reste. Elle embrassa sa bouche, délicatement le temps d’en découvrir le goût, mais très vite le baiser devint passionné, trouvant en Jared l’écho d’un désir réciproque.

Mais le prince mit fin à ce baiser, sa main retenant le visage de la jeune amazone..

- hmm…dois-je conclure que la réponse est oui ?

Il affichait à nouveau ce sourire moqueur et retrouvant aussitôt la raison Karayan le repoussa, reculant d’un pas. Et cela juste au moment ou la porte s’ouvrit sur le sultan qui fit son entrée. Il les dévisagea tous les deux, sourcils froncés, devinant la tension qui régnait dans la pièce.

- Alors avez-vous découvert quelque chose mon bon prince ?

Le sultan regarda à nouveau en direction de Karayan à qui il adressa un sourire charmeur auquel elle ne répondit pas, faisant mine soudain de s’intéresser à la petite commode. Elle devait très vite se reprendre, et surtout éviter de croiser le regard de Jared.

9- Ambiance



- Sultan... fit le Prince en se détachant de la jeune femme. Justement, je voulais vous demander quelque chose...
- Ah ? Et qu'est-ce donc... ?

Sous le regard de Karayan, Jared emmena le Sultan près de la commode. Ce dernier sembla blêmir mais se reprit rapidement.

- Cette commode... ? Trop belle pour rester à la vue de tous...
- Mon cher Sultan, loin de moi cette idée que vous ne cacheriez quelque chose mais, je pense vous connaître assez pour savoir qu'une telle beauté devrait plutôt se trouver dans vos somptueux couloirs... lui dit-il tout bas en s'approchant lentement des ses oreilles.
- Mettriez-vous en doute mon devoir de Sultan, Prince Jared ?
- Vous me blesseriez si jamais vous pensiez ça votre Altesse... Je ne fais qu'observer certains faits; c'est tout...
- Votre Altesse, commença Karayan en s'approchant des deux hommes, je pense que le Prince voulait seulement vous faire part de sa découverte...

Le Sultan s'avança un peu plus au dessus de la commode et vit les traces laissées par le petit coffret. Sa main se crispa. Personne ne devait connaitre l'existence de la Perle...

- Et alors quoi ? Je vous demande seulement de retrouver le Diamant ! Pas de me retrouver le coffret qui se retrouvait là !
- Il me semblait bien qu'il y avait quelque chose...

Enragé le Sultan se dirigea vers la sortie.

- Si demain le Diamant n'est pas là, non seulement vous serez pendu pour haute trahison mais attendez-vous à avoir des représailles ! Pour vos deux clans ! dit-il en hurlant et claquant la porte.
- Grâce à vous on peut compter un ennemi en plus... Merci Prince Jared... !

POur toute réponse, le jeune homme esquissa un léger sourire.

17.

Karayan avait pâli en entendant les paroles du Sultan… La pendaison ? Elle devait rêver, oui tout cela n’était qu’un cauchemar. Et dire qu’au départ elle était simplement venu quérir son aide, tout cela prenait des proportions bien trop importantes, et surtout très graves.. Le pire, c’était de voir le prince sourire de la sorte alors que sa propre tête était sur le billot. Karayan ne savait pas si elle devait en rire ou en pleurer. L’épisode du baiser était déjà oublié.

- Et cela vous amuse ? Le sultan vient clairement de poser un ultimatum sur nos têtes et ça vous amuse ???? En plus non content de cela, c’est les relations entre nos deux peuples qui sont concernées.. Nous allons droit vers une guerre si nous ne parvenons pas à retrouver ce fichu diamant !

Elle secoua la tête, et lui tourna le dos en passant sa main dans ses cheveux. Kara était bouleversée par cette nouvelle, en moins de deux minutes sa vie avait basculé en enfer.. Antiope lui avait fait confiance, et Karayan avait échoué dans sa mission, pire, elle ..enfin Jared avait provoqué un conflit entre les amazones et les orientalis.. Ainsi au lieu d’obtenir l’aide attendue, elle allait se retrouver avec deux guerres. Non le pire était qu’elle allait y laisser sa peau sur ce coup.

- Ne soyez pas si inquiète, Karayan..Tout va bien se passer.

Le prince s’était rapproché dans son dos. La jeune amazone fit volte face et gifla de toutes ses forces le prince, interloqué par sa réaction. Les yeux de Karayan lançaient des éclairs.

- Comment pouvez vous agir aussi légèrement et avec aussi peu de considération envers les autres ? S’il vous importe peu que votre vie soit en jeu, je tiens beaucoup à vivre pour ma part..

10-

Jared attrapa le bras de la jeune femme et plongea son regard profond dans celui de la belle amazone.

- Pensez-vous sincèrement que je serai là à sourire si je n'avais pas un plan ? Sans vous offensez, le Sultan a mis ma tête sur la sellette et, à moins d'être fou, si je ne me savais pas sauf, je ne rirais pas ainsi de ses menaces...
- Puis-je alors partager votre fou-rire Prince ?
- Ma chère amie, vous êtes avec moi depuis un bon moment déjà et... vous devriez me connaitre assez pour savoir que je ne livre pas si facilement mes secrets... De plus, vous venez de m'offusquer et je ne sais pas si je dois vous faire confiance... Après tout, comme vous l'avez assez bien dit, je ne connais rien de vous et vous de nous...

La jeune femme ne le supportait plus et pourtant, il était son seul salut. De plus, son regard... Non, elle ne craquerait pas une deuxième fois !

- Karayan... Amazone de mon cœur... si je vous disais que demain le Sultan nous couvrira d'or ?

18.

Il se jouait d’elle, encore.

- que m’importe l’or, prince Jared, seul ma mission et la paix pour Utopia importe, et je crois que vous l’oubliez un peu.

Puis sur un ton résigné, et parce qu’elle n’avait pas le choix, elle ajouta.

- Mais soit, je n’ai plus d’autre choix que de vous faire confiance, ma vie et la paix entre nos peuples sont entre vos mains. Mon prince, si vous avez besoin de moi, faites moi signe.. J’espère seulement que vous retrouverez ce diamant. Nous ne pouvons plus à présent faire marche arrière.

Karayan se sentait lasse soudain, et pas du tout à sa place dans ce palais des milles et une nuit… Pourtant la guerrière qu’elle était redressa fièrement les épaules et le menton pour faire face au prince. Elle exécuterait ses demandes sans plus le gêner dans sa quête, mais s’il échouait, elle enfilerait elle-même la tenue du bourreau.

11- Ambiance



- Très bien ! Suivez-moi !

Sans attendre davantage, le jeune homme sortit de la pièce et passa devant Adès et Madeleine qui le regardaient passer d'un air étrange. Ils virent Karayan qui leur fit signe de le suivre et c'est ce qu'ils firent. Tous trois se dirigèrent, à la suite de Jared, à la sortie du Palais.
Les gardes les laissèrent passer et pendant que Jared déambulait dans les rues, Madeleine jeta un regard interrogateur à sa compagne.

- Madeleine, s'il te plaît, pas de questions... Suivons-le, c'est tout.

La jeune femme était frustrée. Tout ce qui s'était passée dans cette salle l'avait vraiment mise de mauvaise humeur. Pourtant, elle devait ne rien montrer et rester maître d'elle-même.

- C'est là qu'on s'arrête !

Après une bonne demi-heure de marche à travers toute la ville, la petite troupe était arrivée devant une petite enseigne qui se balançait doucement guidée par le vent. L'établissement qui s'offrait à eux semblait être une taverne ou une auberge... Enfin, un endroit où l'on pouvait, semble-t-il, manger un repas.

- Où est-on ?
- Chez mon frère, Tout'ébon
- Tout'èbon ?
- C'est le nom de l'auberge ! Lui s'appelle Farid !

( Suite à L'Auberge:"Tout'ébon")

Il a été convoqué d’urgence au palais. On vient de retrouver le diamant lui a-t-on dit.
Khesce l’a demandé au plus vite à la salle d’audience. Quand il y arrive, les notables sont déjà rassemblés. Il salue son ami Tahim en entrant et se dirige vers le fils du sultan. Celui-ci a le visage fermé. Hakim se penche quand il veut lui murmurer quelque chose.
Je t’avais dit de mieux choisir tes amis, vieux frère.
Hakim relève la tête, et fronce les sourcils d’un air surpris.
Je…
Mais il n’a pas le temps de comprendre que déjà il voit Sekret entrer dans la salle un air triomphant sur le visage.

Votre majesté… je vous rapporte l’emblème de Djamila.
Hakim le fixe bouche bée, et baisse les yeux cherchant au fond de son esprit comment cet homme a pu retrouver le diamant…
Khesce pose une main amicale sur son épaule. En fait depuis le début il est ouvertement en train de se moquer de son ami. Lui qui se vante de tout savoir avant tout le monde, son maître espion et ami Sekret le bien nommé, a tout simplement omis de lui parler de l’information la plus importante pour le palais…
Les hommes veulent toujours plus de pouvoir, il était évident qu’il t’évincerait à la première occasion…

Le jeune homme relève la tête et pose à nouveau son regard sur son ami, enfin celui qu’il croyait être son ami... Silencieusement ses yeux lui demandent une explication. Sekret détourne le regard, il ne veut pas l’affronter maintenant.
Le sultan lui est fou de joie, il accourt, se saisit du diamant et le fait tourner, le levant triomphalement à la vue de tous.
Qu’on couvre cet homme d’or ! Qu’il prenne toutes les femmes qui lui conviennent dans cette cité et qu’on exauce ses moindres désirs ! Tous devront le considérer comme l’égal de mes fils ! Et qu'on appelle immédiatement le Prince Jared et son amazone ! Qu'il cesse leurs recherches ! Nous avons retrouvé l'emblème de Djamila ! Je décrète des fêtes jusqu'à la fin de cette semaine !

Khesce a un sursaut d’indignation. Hakim le retient fermement une main solide posé sur son avant-bras. Le jeune homme lui murmure.
Mon père m’en veut d’avoir déserté le palais cette nuit là, et maintenant il considère ce serpent comme son propre fils… Je ne pourrais le supporter bien longtemps…
Hakim se penche vers lui.
Sait-on où il a retrouvé le diamant ?
Nous parlons de Sekret il sait être presque aussi discret que toi, mon ami…

C’est à ce moment là qu’une jeune femme se fait brutalement arrêter par les gardes à l’extérieur de la salle. Hakim l’a remarqué et l’observe. Quand elle s’aperçoit enfin qu’il la vu elle lui fait des signes, lui indiquant qu’elle doit parler au fils du sultan. Il secoue doucement Khesce, perdu dans ses pensées.
Cette jeune fille veut te parler.
Il tourne la tête et la regarde à son tour.
Jolie brin. Viens avec moi. Il me suffit d’entendre toutes les folies qui sortent de la bouche de mon père.

Les deux hommes rejoignent la jeune fille à l’extérieur, ils l’entrainent assez loin des gardes et jettent un œil autour d’eux.
Parle. Que voulais-tu donc ?
Elle regarde Hakim d’un air soupçonneux.
Cet homme est mon ami. Tu peux nous parler en toute confiance.
Elle acquiesce et commence enfin à leur raconter des nouvelles plus que surprenantes.
C’est ma maîtresse sahar qui m’envoie… Elle m’a avoué que c’est elle qui a volé le diamant de Djamila…
Les yeux de Khesce sortent presque de leurs orbites à cette annonce.
Mais elle l’a fait sous la contrainte… C’est le seigneur Sekret qui l’a obligé…
Ce n’est pas possible… J’étais avec elle le soir de…
Hakim secoue la tête d’un air ennuyé.
Elle t’aura endormi tout simplement…
Il le fixe d’un air hagard.
Je… Oui… J’avais mal au crâne à mon réveil… Mais.. Je.. Non…
Il saisit brutalement la jeune femme par le bras.
Pourquoi m’avouer cela maintenant !
Khesce ! Il suffit… On ne maltraite pas les messagers…
L’homme baisse la tête d’un air renfrogné, quand Hakim le repousse.
Continue…

La jeune femme qui avait eu un mouvement de recul et l’envie de fuir très vite et très loin quand Hakim s’était interposé, fixa les deux hommes avant de continuer.
Elle voulait simplement que vous sachiez que le diamant qu’elle a remis à Sekret n’était qu’une copie… Le vrai n’est plus dans la ville. Il l’a quittée caché, dans une caravane qui repartait vers Utopia la nuit dernière.
Khesce regarde à gauche à droite, il est complètement perdu. En désespoir de cause il se tourne vers son ami.
Qu’est ce que je dois faire…
Retourne à la salle d’audience ! Et demande qu’on examine ce diamant. Nous ne pouvons pas laisser un faux entrer au palais… Ne parle pas de ce que tu viens d’entendre.
De mon coté je vais récompenser cette jeune fille de ses révélations. Elle nous a peut être évité le pire… Va, je m’occupe d’elle et j’arrive ensuite… Mais attends mon retour avant de juger Sekret et de révéler aux autres ce que nous venons d’apprendre. Il s’agit là peut être d’une tentative désespérée de Sahar pour regagner ta confiance…

Le jeune homme court vers la salle perturbé parce qu’il vient d’apprendre. Hakim passe une main dans le dos de la jeune femme et la pousse vers la sortie. D’un pas rapide, il la guide vers ses appartements, lui chuchotant parfois quelque chose au creux de l’oreille. La jeune fille roucoule tandis qu’il la déshabille d’une main experte.
Je ne te remercierais jamais assez pour ce que tu viens de faire.
Elle gémit, lui soupire qu’elle fera tout pour lui, qu’elle lui appartient et tant d’autres sottises qui font sourire le jeune homme. Il aura été si facile de l’utiliser. La promesse d’en faire sa favorite, et elle avait aveuglément accepté de jouer le rôle de la dénonciatrice. Tellement habile à manipuler les gens que lui aussi prenait son plaisir à payer le du de la jeune fille. Et c’est devenu jouissif pour ce machiavel, de prendre possession d’un corps qui lui a déjà vendu son âme. Et Khesce l’a dit lui-même c’est un joli brin de jeune fille. Certain, que le fils du sultan ne fera rien sans son aval, il peut prendre le temps d’apprécier à sa juste valeur, sa nouvelle victime.

Quelques temps plus tard, elle s’endort dans un dernier soupir bienheureux. Hakim écarte les mèches de son visage. Il regrette déjà sa beauté et sa jeunesse. Elle a eu le malheur de croiser sa route trop tôt. Il esquisse une grimace. Quel dommage. Et pourtant il sait qu’il ne peut laisser aucune trace de ses machinations.
Il saisit un coussin, le pose sur le visage de la jeune fille, et appuie. Maintenant fermement sa prise jusqu’à ce que le corps de sa victime cesse de gesticuler. L’humain est résistant quand il a envie de survivre. Mais dans le cas d’un étouffement plus on se débat plus vite on manque d’air, et en quelques minutes à peine, le sort de celle qui aurait du être la favorite d’Hakim a été réglé.
Le corps finira enroulé dans un tapis dans le chariot d’un transporteur peu scrupuleux et trempé dans les trafics en tout genre jusqu’au bout des orteils. Un seul mot pour la propriétaire du Loukhoum où il doit apporter la marchandise.
" A conserver en cave, marchandise précieuse. "

Quand Hakim revient Khesce n’a pas vraiment réussi à expliquer sans garder ses informations, pourquoi il voulait qu’on s’assure qu’il s’agissait bien là du vrai diamant. Et sous la pression des notables et de son père exaspéré par tant de mystère, il avait cédé.
Au moment où le jeune homme entre dans la salle il s’est écoulé un peu plus d’une heure.
Et là exalté, il soutient devant toute l’assemblée que Sekret est un imposteur qui ne cherchait que la gloire et qui, l’orfèvre l’a bien déterminé, n’a ramené qu’un faux pour faire disparaître le sultan et sa famille !
Sekret est emmené aux cachots sous la huée de la foule de conseillers et de scribes présente. Hakim le regarde passer, chaines aux poignets, incrédule. Il finit par reprendre ses esprits, secouant la tête et se met à suivre les gardes et son ami.

Cinq minutes plus tard les deux hommes se parlent, séparés par la grille des cachots froids et humides du palais.
Sekret qu’as-tu fait ?
On m’accuse d’avoir voulu tromper le sultan ! Mais je te jure sur Allah que je pensais qu’il s’agissait du vrai diamant.
Hakim soupire, il secoue la tête, passe une main dans ses cheveux.
Où as-tu trouvé ce diamant ?
L’homme hésite, il sait qu’il va avoir l’air ridicule s’il lui compte son histoire.
Dans une chambre de l’auberge…
Une…
Hakim le regarde et ne peut retenir un petit rire désabusé.
Tu te moques de moi ? Dans une chambre de l’auberge ? Et ça ne t’a pas paru suspect ?
Ecoute je pensais que mon information venait de quelqu’un sur qui je pouvais compter…
Et je peux savoir de qui il s’agit ou tu vas continuer tes mystères ?
Il remue la tête, cherche ses mots, cherche aussi une motivation à ses révélations. Mais après tout c’est lui et lui seul qui est enfermé dans ce cachot… Et plus il y pense et plus il lui semble évident qu’elle la trahit…
C’est Sahar…
Hakim manque presque de s’étouffer en entendant ce nom.
Ce n’est pas possible…
Si…
Tu m’as pourtant dit…
Je sais…
Je te l’avais dit… Je savais que tu ne pouvais pas lui faire confiance… C’est à cause d’elle si tu es ici à présent…
Il se tourne pose les mains à plat contre le mur et se penche en avant pour remettre ses idées en place.
Il faut que je t’avoue quelque chose… Mais tu dois me promettre de t’expliquer sur tout ce qui s’est passé ensuite.
L’homme acquiesce l’air absent.
Sahar a envoyé une de ses servantes dire à Khesce que tu l’avais obligé à voler le diamant mais qu’elle ne t’avait pas donné le vrai, que tu n’avais qu’une copie… J’ai alors compris qu’elle essayait de gagner du temps pour s’enfuir. C’est pour cela que je ne suis pas revenu avec Khesce. Mais… Quand je suis arrivé au Loukhoum. Sahar s’était déjà enfuie…
Le visage de Sek se décompose alors complètement…
Elle m’a trompé… Du début à la fin ?
Toi... Khesce… Tous ceux qui sont tombés dans ses filets…
Elle… Elle m’a envoyé une lettre. Me disant. Qu’elle devait s’enfuir. Que tout était de sa faute. Mais qu’elle m’aimait. Et elle m’a indiqué la cachette. Elle m’a dit qu’au moins si elle ne pouvait rester avec moi, elle serait heureuse de ma gloire et de mon prestige. Que je serais traité avec déférence si je ramenais le diamant au sultan. J’y ai cru… Je me suis dit que je la retrouverais ensuite, que couvert d’or et d’honneur je pourrais la suivre et nous aurions disparu du pays ensemble.

Il déglutit difficilement…
Elle m’a trompé, et je ne suis maintenant qu’un imposteur minable aux yeux du sultan…
Hakim frappe le mur du plat de la main, en colère, puis repousse ses cheveux en arrière de ses deux mains… Il faut une solution et vite…
Je vais demander une audience au sultan et à ses fils. Après tout tu n’as été qu’une victime tout comme Khesce. Ils m’écouteront… Et s’ils refusent d’y croire… La disparition de cette voleuse jouera en notre faveur…
Il s’approche de son ami, pose son visage contre les barreaux et essais de lui sourire.
Je te promets de te sortir de là… Comment est ce que je fais moi sans mon meilleur espion dans cette ville ?
Sek, esquisse un sourire malgré lui et se laisse glisser le long du mur.
Qu’Allah t’entende…
Il baisse les yeux et fixe le sol.
Qu’Allah t’entende…

Hakim remonte quatre à quatre les escaliers menant vers la sortie. Il fait tout pour cacher son sourire. Finalement il n’a pas perdu de sa dextérité, car même Sekret a reconnu l’écriture de Sahar, sur la lettre qu’il a lui-même écrite quelques heures plutôt…

Maintenant il devait juste veiller à faire disparaitre le vrai diamant avant qu'on ne le retrouve. Mais l'alerte du sultan devait déjà suffire à ralentir le prince et ses acolytes dans leurs recherches.

16- Les rues



Jared arriva au Palais en compagnie des amazones et de l'homme qui les accompagnait. Les nomades les suivirent également, il est vrai que le Prince leur avait dit qu'il pouvait les faire entrer mais avec cette nouvelle, il n'en avait que faire... Pourtant, il pourrait certainement se retourner...

- Le Prince Jared et les amazones ! déclara un garde à toute l'assemblée réunie dans la grande salle.
- Prince Jared... commença le Sultan en restant assis sur son trône. J'espère que vous avez de bonne nouvelle pour moi...
- Il semblerait pourtant que ce soit vous qui en ayiez pour moi votre Altesse. répondit Jared en le saluant bien bas.
- Et quelle nouvelle pourrais-je avoir ?!
- Il semblerait que...

Jared fit signe de se taire à l'amazone.

- On est venu me chercher en me faisant savoir que vous aviez retrové le Diamant votre Altesse...
- Qui a bien pu vous dire une telle idiotie... ? C'était à vous de le retrouver il me semble... Donc, si vous venez sans le Diamant...
- Pardonnez mon interruption cher Sultan mais, je pense que vous devriez connaître la véritable motivation de ce cher Prince...

Jared jeta un regard vers l'homme qui venait de parler. Il s'appelait Hakim. Il ne le connaissait pas vraiment seulement ce que lui avait dit Sayid à son sujet. C'était un être perfide et prêt à tout pour accéder au pouvoir. Quel mauvais coup préparait-il encore... ?

- Tiens donc... Que vaut cet honneur Hakim ?
- Ravi de voir que vous vous souvenez de moi votre Altesse...

Après un échange de sourire forcé, Hakim continua son speach.

- Votre Altesse, il semble que cet homme, le Prince Jared, voulait vous abuser pour ne pas voir sa tête sauter !
- Je pense que le Prince est assez intelligent pour ne pas faire ce genre de bêtise... Si ?! demanda le Sultan en jetant un regard vers le concerné.
- Pourquoi ferais-je une chose si détestable... ?
- Justement pour ne pas faire sauter votre tête...

Après un signe vers l'arrière de la salle, un garde entra dans la salle suivi d'un autre. Et entre ses deux gardes, Jared reconnu Farid. Ce dernier lançait un regard désespéré et désolé.

- Cet homme se nomme Farid ! Il est le frère du Prince et tient une auberge qu'on pourrait nommer de respectable. Et pourtant, nous avons trouvé hez lui ceci !

Pour bien insister sur ce nouveau fait, Hakim sortit de sa poche le Diamant Rose.

- Alors ce serait son frère qui l'aurait volé et...
- Vous vous trompez votre Altesse, celui-ci est un faux ! Le Prince Jared a demandé à son frère de lui en faire un faux ! Par la suite, il vous l'aurait ramené et aurait certainement trouvé des coupables...
- Votre Altesse... Sultan... Ne me dîtes pas que vous allez le croire... Pensez-vous réellement que je puisse faire une chose pareil ?
- Je ne sais qui croire Prince Jared ! Vous deviez me ramener le Diamant mais il n'est rien ! De plus on retrouve un faux diamant chez votre frère ! Que pourrais-je croire ?!
- Que tout ceci n'est mensonge !

Un brouhaha s'éleva de l'assemblée. Un jeune homme venait de pénétrer dans la grande salle sans y avoir été annoncé et encore moins invité. Karayan le reconnut de suite, il s'agissait de Locke. Pour une fois, elle fut heureuse d'avoir donné sa confiance à une jeune homme.
Le Salaud Gentilhomme s'avança vers le Sultan malgré les soldtats qui menaçaient de l'attaquer à tout moment. Il esquissa un léger sourire de victoire. Arrivé à hauteur du Sultan, il montra le Diamant Rose.

- Vous pouvez le vérifier ! Il s'agit là du vrai !

Le port





Locke brandit le Diamant le plus haut qu'il pouvait pour que chaque personne puisse le voir. Derrière lui se trouvait les Sunlaoïstes qu'il fut entré à sa suite pour qu'ils soient les témoins de cette mascarade.

- Qui es-tu étranger ? demanda Hakim d'un ton, plus que mauvais.
- Je suis celui qui apporte les preuves d'une mauvaise plaisanterie que l'on voufrait jouer au Sultan.
- Approche étranger ! ordonna le Sultan. Apporte-moi le Diamant !
- Votre Altesse, avant de vous apporter cette pierre, ouis-je vous conter son histoire... ? Ou du moins celle qui racont le mieux ses péripéties... ?
- Avant de faire une telle chose, je dois m'assurer de son authenticité. Vois-tu, on m'a apporté deux Diamants qui étaient faux et par conséquent, je me méfie de celui que tu m'amènes... D'autant que je ne te connais pas et que tu es, par conséquent, un étranger... !
- Je comprend parfaitement vos doutes votre Altesse mais vous n'aviez rien à craindre d'un saltimbanque comme moi...

Et pour appuyer ses dire, il montra ses "amis".

- Des amuseurs... Je les connais ! Je les reçois parfois pour me divertir... Mais qui me prouve que ce n'est pas encore un tour ?

Kasuke voulu s'avancer et expliquer son cas mais Thésée la retint, lui soufflant de laisser ce jeune homme faire sa "parade". De toute façon, ils ne pouvaient faire autrement...

- Nous venons d'arriver votre Altesse et, je crois en ce que dit le Prince Jared. Il nous a offert l'hsopitalité et un homme de cette classe ne peut être mauvais, tout comme vous... assura-t-il en se courbant. Vous avez des craintes que ce Diamant soit faux et j'en conçois la moindre parole mais, pourquoi m'amuserai-je à vous donner un faux alors que mes amis peuvent mourrir d'une quelconque façon ?
- Votre Altesse, Sultan, ne croyez-pas cet amuseur ! Il essaie de vous berner, j'en suis sûr !

Le Sultant fit signe à un garde de prendre le Diamant des mains du Salaud Gentilhomme. Ce dernier voulant la jouer finement, le fit seulement effleurer des doigts.

- Sultan, votre seigneurissime... Je voudrai vivement que vous écoutiez son histoire avant de vouloir vous assurer de ces dires...
- Soit, nous vous écoutons...
- Locke... Je me nomme Locke...
- Qu'importe ! Nous t'écoutons !
- Ce Diamant a été volé dans une chambre bien gardé en ce Palais ! Je le sais, j'y étais ! Comment ? Simplement parce que votre fils a pêché...

Etrangement le Sultan se tourna de suite vers Khesce.

- Je ne dis pas que s'endormir au sein d'une belle jeune femme soit un crime mais grâce à celà, j'ai pu emprunter ses habits et m'introduire parmi vous dans le Palais. D'ailleurs, je tiens à précier que votre autre fils m'a pris pour lui...

Le Sultan jeta un autre regard vers son autre fils qui jetait des éclairs sur Locke. Ses poings se serraient et se déserraient et s'il le pouvait, il décimerait l'inconnu.

- Continue ! ordonna le Sultan.
- Vous vous demanderez certainement pourquoi j'ai fait ça ? Tout simplement pour prouver à son Altesse qu'il faut se méfier de tout le monde ! Je voulais vous montrer que nous avons tous un rôle à jouer et qu'il ne faut négliger personne !
- Je le pense aussi mais... Pourquoi me dire ça ?! Tu viens, me rend le Diamant Rose et tu accuses mes fils de négligences... Qui es-tu pour venir ainsi ?!
- Je vous l'ai dit, je suis simplement un saltimbanque répondant au nom de Locke Lamora. Je viens proposer mes services votre Altesse. Afin que cela ne se reproduise plus...

Le jeune homme, fier de lui, s'avança un peu plusdu trône. Là, deux gardes se mirent devant lui pour lui barrer le passage. Le Salaud Gentilhomme remua le Diamant devant le Sultan et ce dernier fit signe aux gardes de le laisser passer.

25. Wojciech Kilar: The brides


Arrivés au palais, Karayan crut qu’ils attendraient l’arrivée de Locke avec le diamant, mais le prince ne voulait pas attendre et préféra se confronter le plus tôt possible au sultan pour comprendre ce dont il retournait. Ils furent donc introduits dans la salle du trône où le sultan fort mécontent, montra sa mauvaise humeur et sa surprise de les voir là, car depuis qu’il les avait fait mander au palais, la donne avait de nouveau changé. Depuis le vol de ce diamant, la magnifique cité de Djamila s’était mise en effervescence et bien du monde s’était intéressé de près à sa disparition. Qui l’avait volé, où avait-il disparu et en ce moment il semblait bien que devant presque tous les intéressés, l’histoire trouva enfin son dénouement.

Ce n’était pas au plus perfide qu’il appartint de révéler la vérité et du reste l’aurait-il seulement fait? Car à présent, Hakim voyait tous ses plans tomber à l’eau, ce ne serait pas cette fois qu’il prouverait l’incompétence du sultan à gouverner son royaume. Ce dernier venait d’être sauvé in-extremis par l’arrivée intempestive de Locke Lamora, bien que l’histoire de ce jeune prétendu saltimbanque était un peu tirée par les cheveux. Si vraiment il tendait à prouver que le diamant n’était pas suffisamment surveillé, peut-être desservait-il par ce prétexte même, les desseins d’Hakim? Seule la suite le leur dirait car finalement incompétent ou pas, les décisions appartenaient encore au sultan…

Et tous, Karayan la première, guettait avec impatience sa réaction, retenant presque son souffle. La scène était des plus étonnantes, n’était-ce que la beauté du joyau que Locke tendait au sultan, et dans le regard de tous, brillaient cette même lueur de convoitise, car ils avaient sous les yeux, le symbole même du pouvoir. Le diamant rose représentait bien plus qu’un magnifique joyau, et ça Karayan l’avait sous-estimé, mais pour elle de toute façon seul importait qu’il fut enfin retourné dans les mains de son propriétaire. Elle et le prince n’avaient à présent plus rien à lui devoir et l’épée de Damoclès ne planerait plus au dessus de leur tête. Mais il lui fallait juste entendre la confirmation par la bouche même du sultan.

L’homme tendit sa main et délicatement reprit ce qui lui appartenait. Son sourire s’élargit et presque comme un enfant, il le tint contre son cœur.

- ah enfin….tu es revenu à moi, mon précieux joyau..

Puis se rappelant subitement qu’il n’était pas seul, le sultan redressa la tête et le mépris brillant dans ses yeux, il ordonna:

- qu’on mette ce voleur aux arrêts.
- mais votre altesse, j’ai fait ça pour votre bien.
- nous en discuterons plus tard…. Quand à toi Jared, je ne te remercie pas, on ne peut pas dire que ça soit grâce à toi ou à ton frère que j’ai retrouvé le joyau de Djamila. Je ne sais pas qui d’Hakim ou de toi dites la vérité, et de toute façon nous règlerons ça une autre fois.
- Et pour mon frère?
- Il va être mis aux arrêts lui aussi, avoir voulu me berner en fabriquant un faux diamant, je ne puis admettre une telle chose..

Karayan qui voyait les choses aller de mal en pis pour ces autres acteurs de ce drame, décida d’intervenir avant qu’il ne choisit de la faire enfermer elle aussi sous un quelconque prétexte.

- Votre altesse….
- tiens, je t’avais presque oublié l’amazone..J’espère que tu n’attends pas de la reconnaissance?
- non..

La jeune femme ignora Jared qui tentait encore une fois de la faire taire, mais ce cirque avait assez duré. Sa colère grondait depuis trop longtemps, cependant elle n’était pas idiote au point de perdre son sang-froid devant le sultan.

- Je suis heureuse pour votre royaume que le magnifique joyau de Djamila soit enfin retourné à son propriétaire..

Karayan lui servit le plus charmant des sourires et sa voix se fit plus douce, flattant l’égo du sultan. Après tout, elle savait se servir de ses charmes pour parvenir à ses fins.

- Je m’en serai voulu que le diamant ne fusse pas retrouvé. A présent je peux partir soulagée, car je sais qu’il est entre de bonnes mains. Je peux donc poursuivre ma mission.
- et au sujet de notre marché..
- oubliez-le… Je crois que vos hommes vont être bien occupés pour régler la suite de cette histoire. Je transmettrai à ma reine, vos regrets de n’avoir pu vous joindre à notre armée pour ce prochain conflit. Je lui expliquerai que votre devoir vous oblige avant tout envers votre royaume.. Elle ne pourra que comprendre votre décision.

Karayan s’inclina profondément devant le sultan. A voir l’expression de ce dernier, il était conquis et tout disposé à oublier toutes ces menaces prononcées sans doute sous le coup de la colère. La mission de l’amazone n’avait finalement pas totalement échoué sur ce point, au moins le sultan aurait une opinion favorable envers son peuple à présent. Il lui fallait régler encore un dernier point avant de quitter le palais. Karayan se tourna et planta ses yeux bleus dans celui de Jared. Elle parla à voix haute et très distinctement, s’assurant ainsi d’être entendue de tous.

- Mon prince, je n’oublie pas votre promesse.. Je vous enverrai donc un messager pour vous dire l’heure et le rendez-vous pour cette bataille qui nous attend vous et moi. Je gage que le sultan saura rapidement vous libérer afin de joindre vos troupes à celles des amazones. Antiope vous en saura gré.

Sans attendre d’être interrompue, Karayan fit face au sultan une dernière fois.

- je vous remercie pour votre accueil, et j’ai eu beaucoup de plaisir à découvrir votre magnifique cité dont j’en vanterai les qualités à ma reine. Mais à présent mon devoir m’appelle, il me faut continuer ma route vers Arcadia. Votre altesse…..

Et elle s’inclina une seconde fois pour le saluer cette fois, avant de tourner les talons en adressant un regard à Madeleine et Adès pour leur signifier qu’il fallait quitter cet endroit et rapidement. Le sultan avait d’autres chats à fouetter à présent. L’amazone quitta le palais comme si elle avait eu le diable à ses trousses. Pégase et les montures de ses deux amis récupérés, ils s’éloignèrent au grand galop.. Elle voulait quitter la cité au plus vite et ensuite, seulement ensuite, elle déciderait du prochain royaume à visiter.

( suite pour Karayan, Madeleine et Ades.. aux djebels)

Locke fut emmené vers les geôles du Palais. Lui qui pensait s'en tirer avec son bagout habituel se retrouvait enfermé au plus bas... Bon, il fallait qu'il s'en tire mais comment... ?
Il esquissa un léger sourire lorsqu'il arriva à hauteur des geôles. Il fit mine de trébucher et se retint tant bien que mal aux gardes.

- Lâches-moi manant !
- Excusez-moi... Vraiment...

Le Salaud Gentilhomme fut jeter comme un sac de patates au fond de la geôle. S'en suivit le frère du Prince, Farid. Une fois les gardes partit, Locke sortit la petite clef qu'il venait de subtiliser.

- Que comptes-tu faire avec ça ?
- Je n'aime pas me sentir enfermer...
- Ne penses-tu pas que fuir sera encore pire ?
- De ce que j'en sais, c'est la mort qui nous attend ici bas...
- Ne t'en fais pas pour ça, Jared nous fera sortir d'ici !
- Je doute qu'il me fâsse sortir de ces lieux.
- Grâce à toi il n'a pas eu la tête coupée...
- Excat mais malgré tout...
- Reste tranquille et fais-moi confiance.
- Désolé mais les seules personnes à qui je fais entièrement confiance ne sont plus de ce monde... J'ai fait une erreur terrible et c'est pourquoi je suis seul désormais !
- Seul ? N'es-tu pas avec ces gens du voyage ?
- Pour le moment... Pour le moment...

17-

Jared regarda son frère se faire amener en geôle en compagnie du jeune voelur. Karayan prit rapidement la fuite et les "amuseurs" lui lancèrent un regard inquiet. Jared s'avança vers le Sultan qui ne souhaitait nullement s'entretenir avec lui mais lui laissa malgré tout lui dire ces quelques mots...

- Votre Altesse, je sais que je ne suis pas vraiment le bienvenue parmi vous mais, au nom de l'ancienne amitié avec mon père Sayid, pouvez-vous au moins vous laisser divertir par ce que je vous amenais... ?
- Soit, je veux bien me laisser divertir... Après tout, le Diamant est là... D'ailleurs, il va falloir que j'aille interroger moi-même ce petit voleur pour...

Remarquant que Jared était encore à ses côtés, le Sultan se tû. il lui fit signe de faire commencer la fête et ne se préoccupa plus que de son Diamant.
Jared, quant à lui, se dirigea vers les Vistanis et leur congédia de faire tout pour amuser le Sultan.

- Et que deviens le jeune homme qui nous accompagnait ?
- Ne vous inquiétez pas pour lui, il sortira bientôt de ces geôles. Je connais quelqu'un qui sera ravie de m'aider...
- Pourquoi t'inquiéter pour lui ? demanda discrètement Thésée à Kasuke.
- Pour convaincre les divers peuples à nous aider contre ses barbares, il nous faudra son aide !
- Bon, vous m'excuserez mais je vais devoir vous laisser un court instant. Rejoignez-moi à la taverne où je vous ai payé à dîner, une belle surprise vous y attendra...

Et sans que les Vistanis ne puissent répondre, Jared sortit du Palais rapidement.

( A suivre à L'Encens à Sion)

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Il fixe la fête qui se déroule plus bas, accoudé à son balcon. Il n’entend pas les bruits de pas derrière lui, perdu dans ses pensées. Et il sursaute légèrement quand une main glisse le long de son torse.
Yasmine que fais-tu ici ?
Elle lui adresse un sourire qui en a déjà rendu fou plus d’un.
Je te cherchais. Tu n’es pas paru à la fête organisée par le sultan… Le retour du Diamant ne te réjouis peut-être pas, mais tu devrais au moins faire semblant. J’ai observé Jared, il se méfiait de toi plus que de raison, ne lui donne pas d’autres occasions de te juger.
Hakim repousse doucement sa main.
Je n’ai que faire du retour du diamant… Je n’avais pas prévu de prendre le pouvoir immédiatement…

Qu’y a-t-il alors ?
Il soupire et fixe le ciel étoilé.
Je savais pertinemment que le diamant reviendrait. Ce qui m’ennuie c’est que je n’ai pas eu mon mot à l’audience. Tout s’est déroulé sans même que j’émette mes objections. Je suis encore le conseiller du sultan et de ses fils. Et j’ai été relégué au rang de simple spectateur. Crois tu que ses étrangers seraient repartis aussi vite. As-tu vu à quelle allure ils ont quitté le palais ? Des voleurs n’auraient pas été aussi prestes à se sauver… Cette amazone a profité de l'inatention du sultan pour s'esquiver. Et Jared, il aurait du se retrouver au cachot lui aussi… Après tout c’est lui qui a commandé l’ouvrage à son frère… Sans parler de ce saltimbanque, à cette heure il doit déjà être loin, j’en mettrais ma main à couper...
Hakim…
Elle a prononcé son nom dans un soupir plaintif comme si elle était désespérée de lui réexpliquer une fois de plus la situation.
Tu fais cela tous les jours et avec tous ceux qui t’entourent. Apprend que tu n’auras pas toujours le dernier mot…
Il n’empêche… Je suis passé pour un imbécile devant toute la cour.
On apprend de ses erreurs…
Je préfère apprendre de celles des autres…
Elle lui sourit et l’attire vers le lit.
C’est ce que j’aime chez toi… Ton entêtement.
Ne te moque pas de moi… Je suis trop las pour me battre ce soir.
Je ne te demande pas de te battre.
Il s’assoit sur le bord du lit et elle s’applique à lui masser les épaules et la nuque.

J’aimerais parfois que tout soit plus simple…
Tu t’ennuierais, lui susurre-t-elle à l’oreille. Et tu en mourrais…
Il lui sourit malgré sa lassitude et l’embrasse doucement.
Je me suis joué de nombre de gens encore une fois…
Et tu as peur pour ta vie ? Tu as toujours eu peur de tout Hakim… Tu ne serais plus de ce monde si ce n’était pas le cas. Laisse le coté sans peur et sans reproche aux héros… Je te préfère fieffé menteur et vivant à mes cotés…
Tu dis que Jared a des doutes sur mon compte alors même que je n’ai jamais fait parler de moi. Et je crois que les sœurs sorcières n’ont pas cru à mon dernier mensonge… La roue va peut-être tourner.
Les sœurs ? J’ai lu dans les yeux de cette femme serpent que j’avais plus de raisons d’avoir peur que toi…

Me trahiras-tu ?
Elle le regarde surprise par la question sans équivoque.
Tu es la gardienne de mes secrets après tout… Toi seule a le pouvoir de ma déchéance… S’il te prenait l’envie de te débarrasser de moi tu n’aurais aucun mal…
Et je risquerais d’être ta compagne déchue. Je t’ai déjà trop écouté pour te dénoncer. J’aurais pu le faire il y a longtemps. J’ai choisi de t’aimer sans rien attendre en retour.
Il plonge son regard océan dans le sien, sans vraiment savoir quoi répondre.
Tu n’aimes que toi Hakim… Je l’ai su au premier regard. Il n’y a que ta réussite et le pouvoir qui t’intéresse. J’ai vu toutes celles qui se sont brisé les ailes à vouloir t’approcher… Je me félicite d’être là où je suis car je me dis qu’à ta manière tu m’aimes un peu. Cela me suffit. Et savoir que les initiées me jalousent rend la chose encore plus attrayante.
Il fronce les sourcils.
Que veux-tu dire ?
Simplement que je vais bientôt devoir utiliser des goûteurs moi aussi. Je suis sur le chemin de certaines prétendantes qui n’apprécient pas la concurrence.
Il lui caresse doucement son visage pour la faire taire.
Ne dis pas cela. Je te…
Hakim… Tu as déjà trop à faire à te protéger toi-même.
Il baisse le regard, enfant pris en faute, ne sachant que dire pour justifier ce qu’il a fait. Elle relève son visage du bout des doigts et lui sourit avec bienveillance.
Aimes-moi au lieu de perdre ton temps en lamentations inutiles…

Ils finissent par s'endormir quelques heures plus tard dans les bras l'un de l'autre. Hakim se réveillera au petit matin en sursaut. Sorti de son sommeil par la vision d'un cobra menaçant, il met quelques instants à reprendre son souffle et comprendre qu'il ne s'agissait que d'un cauchemard...